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Irak: trois morts le jour d’une démonstration de force des partisans de Sadr

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Trois personnes ont été tuées et des dizaines blessées par balles vendredi dans des affrontements entre manifestants rivaux dans le sud de l’Irak, où le leader chiite Moqtada Sadr avait appelé ses partisans à une démonstration de force à l’approche des législatives.

Il y a un an, en octobre 2019, manifestants anti-pouvoir et sadristes descendaient ensemble dans les rues de Bagdad et de toutes les villes du Sud pour la première révolte spontanée du pays, à l’ampleur inégalée.

Depuis, les deux camps se sont divisés, un nouveau gouvernement a été nommé et le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, a promis des législatives anticipées en juin, attisant les appétits de tous les politiciens dans l’un des pays les plus corrompus au monde.

A l’approche de ce scrutin à l’issue duquel Moqtada Sadr, qui tient déjà le premier bloc au Parlement, a prévenu que sa formation entendait prendre les rênes du gouvernement, les tensions montent de nouveau.

Trois morts, neuf blessés par balles

Pour bien montrer que les temps ont changé, des dizaines de milliers de sadristes ont prié –côte-à-côte malgré la Covid-19– place Tahrir de Bagdad, là même où il y a quelques semaines encore, les tentes des anti-pouvoir se dressaient.

Elles ont depuis été démantelées, et l’unique campement du mouvement de contestation est désormais celui installé sur la place Habboubi, au coeur de Nassiriya (sud), bastion historique des révoltes en Irak depuis l’époque du mandat britannique il y a un siècle.

Vendredi, « des sadristes armés de fusils et de pistolets sont venus pour essayer de vider le campement, nous redoutons plus de violences », a affirmé à l’AFP Mohammed al-Khayyat, l’une des figures de la révolte à Nassiriya.

« Les forces de l’ordre n’ont clairement pas fait leur travail, en laissant faire des gangs armés qui voulaient attaquer Habboubi », a de son côté dénoncé sur Twitter Assaad al-Nasseri, un ancien leader sadriste qui a fait défection.

Ces violences ont fait, selon des sources médicales, 49 blessés, dont neuf par balles. Après avoir annoncé plus tôt un mort, les sources médicales ont fait état du décès de deux autres personnes, qui ont succombé à leurs blessures.

De fait, a constaté un journaliste de l’AFPTV, plusieurs tentes ont été incendiées et la cohue régnait à Habboubi.

Nassiriya s’était particulièrement illustrée lors de la révolte lancée en octobre 2019, qui réclamait un renouvellement total de la classe politique et a maintenu des dizaines de milliers de manifestants dans les rues pendant des mois.

Anniversaire d’un massacre

Il y a un an, la ville avait été le théâtre le 28 novembre 2019 d’une journée sanglante avec plusieurs dizaines de manifestants tués par les forces de l’ordre.

Le gouvernement de l’époque, qui a depuis démissionné, avait même dû rappeler dans la journée un haut-gradé dépêché pour mettre fin aux manifestations tant le bain de sang avait suscité l’indignation dans le pays.

Le gouvernement de M. Kazimi, lui, doit faire face au scepticisme de la classe politique. Experts et responsables assurent unanimes que les législatives n’auront pas lieu en juin car le pays n’aura pas eu le temps de se préparer pour la nouvelle loi électorale, votée dans la foulée de la révolte d’octobre 2019.

Déjà grand vainqueur des législatives de mai 2018 avec 54 députés sur 329, Moqtada Sadr pourrait profiter de cette réforme.

Les nouvelles circonscriptions, plus petites, font la part belle aux notables, dignitaires tribaux et religieux et aux candidats appuyés par de riches partis dans un pays où le clientélisme est roi et la fraude fréquente.

Sur Twitter cette semaine, Moqtada Sadr a dit s’attendre à une victoire importante et donc à placer un Premier ministre de son parti, une première depuis la chute de Saddam Hussein en 2003.

Vendredi, des milliers de ses partisans ont manifesté à Bagdad et dans d’autres villes comme Hilla et Bassora dans le Sud, en réponse à son appel à des rassemblements ce jour.

Et le prêcheur dépêché par son mouvement à Tahrir a appelé dans son sermon à « une majorité sadriste au Parlement ».

« Nous manifestons contre les corrompus (…) qui ont mené l’Irak à la faillite », a assuré à l’AFP l’un des manifestants, Talal al-Saadi.

« Nous répondons à l’appel de Sadr, nous disons au monde que nous ne voulons pas des criminels et des corrompus », abonde Ahmed Rahim.

« C’est nous qui décidons ».

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Syrie: le nouveau pouvoir appelle la population à fêter dans les rues « la victoire de la révolution »

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Syrie: le nouveau pouvoir appelle la population à fêter dans les rues "la victoire de la révolution"

La chute du régime Assad marque un tournant historique en Syrie, où les rues de Damas résonnent désormais des chants de la révolution.

L’appel à la célébration lancé par Abou Mouhammad al-Jolani, chef de la coalition armée qui a pris le contrôle de Damas, marque un tournant dans l’histoire récente de la Syrie. Après une offensive de 11 jours, la capitale est tombée aux mains de la coalition rebelle, mettant fin à des décennies de domination de la famille Assad. Ce changement de pouvoir, bien que salué par certains comme une victoire, pose de nombreux défis pour la reconstruction d’un pays fracturé par des années de guerre civile.

Dans la capitale, l’ambiance est festive. Devant la mosquée des Omeyyades, les jeunes se préparent à accueillir les fidèles pour la prière du vendredi, où al-Jolani, désormais connu sous son vrai nom Ahmad al-Chareh, est attendu. Les commerçants profitent de l’occasion pour vendre des symboles de la révolution, comme le drapeau à trois étoiles, qui flotte désormais sur les bâtiments officiels. La liesse populaire est palpable, les haut-parleurs diffusent des chants glorifiant la nouvelle Syrie, mais derrière cette façade de joie, se cachent des défis monumentaux.

Le nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Mohammad al-Bachir, a promis de respecter les droits de toutes les communautés et de rétablir un État de droit. Cependant, la communauté internationale reste vigilante. Les dirigeants du G7 se réunissent en visioconférence pour examiner la situation, tandis qu’un sommet régional est prévu en Jordanie pour discuter de l’avenir du pays. La Turquie, quant à elle, se trouve face à un dilemme avec la question kurde en Syrie, soutenant des forces rebelles contre le contrôle kurde dans le nord-est du pays.

La lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI) reste une priorité, comme l’a souligné le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors de sa visite à Ankara. La Turquie et les États-Unis s’accordent sur l’importance de ne pas laisser l’EI reprendre pied en Syrie. De plus, les activités militaires israéliennes et turques dans la région sont scrutées de près pour éviter toute escalade de conflit.

Sur le plan humanitaire, la situation est critique. Plus d’un million de personnes ont été déplacées depuis le début de l’offensive rebelle, et les agences de l’ONU lancent des appels à l’aide pour fournir de la nourriture et des secours aux populations vulnérables. La quête des familles pour retrouver des proches disparus dans les prisons de l’ancien régime est également un drame humain qui se poursuit, avec des listes de milliers d’auteurs de crimes graves établies par la Commission d’enquête des Nations Unies.

Bien que la chute de Damas soit perçue par certains comme une libération, la route vers la stabilité et la réconciliation nationale est longue et semée d’embûches. Les nouvelles autorités devront naviguer entre les attentes de la population, les pressions internationales et les réalités d’un pays profondément divisé et meurtri par la guerre.

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Donald Trump élu Homme de l’année par le magazine Time

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Donald Trump élu Homme de l'année par le magazine Time

L’ancien et futur président des États-Unis, Donald Trump, est honoré par Time Magazine comme personnalité de l’année 2024, marquant un retour en force sur la scène politique mondiale.

Donald Trump, réélu à la présidence américaine après une campagne électorale tumultueuse, a été désigné « Person of the Year » par Time Magazine en 2024. Ce choix, bien que controversé, illustre une renaissance politique remarquable et souligne l’influence déterminante de Trump sur le paysage politique contemporain.

En dépit des critiques et des tensions qui ont marqué sa première présidence, Trump a réussi à captiver l’électorat américain. Sa réélection, le 5 novembre dernier, a été obtenue non seulement par le collège électoral mais aussi par un vote populaire sans précédent. Ce succès électoral incontestable a été salué par Time Magazine, qui lui consacre sa couverture avec la mention « Le grand retour », soulignant ainsi son « comeback politique stupéfiant ».

Sam Jacobs, le rédacteur en chef de Time, a expliqué dans un éditorial que le choix de Trump s’imposait en raison de son rôle dans le remodelage de la présidence américaine et son impact sur le rôle de l’Amérique dans le monde. Selon Jacobs, Trump a su tirer parti d’une vague de populisme et d’une défiance croissante envers les institutions traditionnelles. « Trump est à la fois l’initiateur et le bénéficiaire de ces dynamiques », écrit-il, décrivant un leader qui a su transformer l’hostilité en capital politique.

Le retour de Trump sur la scène internationale a été symboliquement marqué par sa présence à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Sa venue, parmi les chefs d’État et les personnalités mondiales, a été l’occasion de renforcer son image de leader mondial. Il a même utilisé cette occasion pour promouvoir son nouveau parfum, illustrant son habileté à mêler politique et marketing personnel.

L’élection de Donald Trump comme Homme de l’année par Time Magazine en 2024 reflète non seulement son influence indéniable sur la politique américaine mais aussi son impact sur le rôle de l’Amérique dans le monde. Ce choix, bien que surprenant pour certains, souligne une ère de transformation politique et de repositionnement international sous l’égide de Trump.

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Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

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Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

Le Portugal se positionne comme un leader européen dans la production de cannabis à usage médical, grâce à des conditions climatiques idéales et une législation avant-gardiste.

Le Portugal émerge comme un acteur clé dans le domaine du cannabis médical en Europe. Grâce à un climat favorable et une réglementation adaptée, le pays attire de nombreuses entreprises pharmaceutiques, se positionnant comme un pionnier sur le marché européen.

Dans la région de Serpa, au sud du Portugal, des ouvriers agricoles récoltent du cannabis destiné à des fins thérapeutiques. José Martins, agronome en charge de cette vaste plantation, souligne que le Portugal bénéficie d’un environnement unique pour cette culture. La région, avec ses collines paisibles et son ensoleillement exceptionnel, offre des conditions idéales pour la croissance du cannabis, réduisant ainsi les coûts énergétiques par rapport aux cultures sous serres.

L’entreprise portugaise FAI Therapeutics, filiale du groupe Iberfar, a investi dans cette filière dès 2022. Cette initiative vise à concurrencer les sociétés étrangères déjà bien implantées dans le pays. Pedro Ferraz da Costa, PDG d’Iberfar, insiste sur la qualité et la sécurité des produits portugais, qui répondent aux exigences internationales grâce à un cadre réglementaire strict mis en place dès 2019.

À Cantanhede, au centre du Portugal, la multinationale canadienne Tilray a établi une importante installation. José Tempero, directeur médical de Tilray, affirme que le Portugal est à l’avant-garde de la production de cannabis médical en Europe. Avec ses serres de 4,4 hectares, Tilray peut produire jusqu’à 27 tonnes de cannabis par an, destinées à divers marchés mondiaux, y compris en Europe, en Amérique latine et en Australie.

Malgré cette expansion, l’accès au cannabis médical pour les patients portugais reste limité. Non remboursé par la sécurité sociale et peu prescrit par les médecins, le cannabis thérapeutique souffre encore d’une certaine stigmatisation. Lara Silva, mère d’une enfant épileptique, témoigne de l’inefficacité du système actuel. Elle doit importer du CBD depuis l’Espagne pour traiter les crises de sa fille, constatant des améliorations significatives.

Le marché mondial du cannabis médical est en pleine croissance, avec une valeur estimée à 16,6 milliards de dollars en 2023, et une projection à plus de 65 milliards en 2030. L’Europe, en particulier, devrait voir sa part du marché bondir de 226 millions de dollars à plus de 1,2 milliard d’ici la fin de la décennie. Le Portugal, avec ses exportations de près de 12 tonnes de produits médicaux à base de cannabis en 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Australie, est bien placé pour capitaliser sur cette tendance.

Cependant, l’acceptation du cannabis médical au Portugal reste un défi. Les patients et les professionnels de santé doivent surmonter les préjugés et les obstacles administratifs pour que cette thérapie devienne une option de traitement reconnue et accessible.

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