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« Ils se réveillent et pleurent »: les réfugiés azerbaïdjanais hantés par les bombardements

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Le son des obus se fait entendre au loin, depuis les montagnes du Nagorny Karabakh, tandis que Goultekine Rakhimova lave trois petites chemises dans un sceau rouillé. Elle a fui les combats entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes.

Ses trois enfants en bas âge n’ont pas eu une seule bonne nuit de sommeil depuis qu’ils ont quitté il y a deux semaines leur maison bombardée, située du côté azerbaïdjanais de la frontière. Erevan et Bakou s’y affrontent depuis fin septembre pour le contrôle de cette enclave.

« Ils se réveillent et ils pleurent. Ils ont des cauchemars parce que les morts reviennent dans leurs rêves », raconte la femme de 42 ans pendant qu’un de ses fils lance des billes en direction d’un coq, près de l’école du village dans laquelle ils ont élu demeure avec d’autres.

« Psychologiquement, ils ne sont pas dans un très bon état », reconnait-elle.

Les autorités azerbaïdjanaises ont organisé un réseau d’abris pour les réfugiés des villes et villages bombardés par les forces arméniennes à la frontière avec le Nagorny Karabakh. Au sein de l’enclave séparatiste, les habitants locaux ont, eux, fui les bombardements azerbaïdjanais en se réfugiant en Arménie.

Le refuge où s’est rendu Goultekine Rakhimova est situé dans le village de Otuzikiler, en Azerbaïdjan. Il est désormais sans aucune place de libre, abritant en tout 299 personnes.

La famille a dû parcourir vingt kilomètres à pied et en voiture au son des violents combats qui se poursuivent dans cette région du Caucase, disputée depuis des décennies. Des obus sont même tombés sur la route, faisant des victimes.

« Des gens sur la route sont morts. Deux de nos voisins ont été tués par un obus », témoigne Fatma Souleïmanova, une retraitée, en étendant le linge dans la cour de l’école.

« Lourd fardeau »

Dans l’école d’Otuzikiler, des couloirs aux toilettes, tout a été transformé en zones d’habitation avec des lits simples, chacun avec une couverture usée mais sans oreiller. Une pièce de la taille d’une petite cuisine accueille ainsi quatre lits pour une famille de six personnes.

« Nous avons abandonné toutes nos possessions, tout ce dont nous avons besoin. Bien sûr, c’est difficile. C’est un lourd fardeau », explique Goultekine Rakhimova.

Les bombardements s’étaient tus lorsque les belligérants ont décidé d’un cessez-le-feu humanitaire lors de pourparlers à Moscou samedi. Mais cette trêve n’a été que de courte durée, permettant néanmoins à certains réfugiés d’emporter en vitesse quelques affaires.

Elle a définitivement volé en éclat lorsqu’un missile a tué dix civils à Ganja, la deuxième ville d’Azerbaïdjan dimanche.

Plus de 500 personnes ont été tuées dans les deux camps depuis le début des hostilités, dont 60 civils, selon des bilans très partiels.

Chez les réfugiés d’Otuzikiler, l’humeur est tantôt lassitude, tantôt défiance.

« Bien sûr que nous voulons retourner chez nous », lance Siïafir Baguirova, assise sous un portrait du président azerbaïdjanais Ilham Aliev. « On loge dans une école. Comment pourrions-nous avoir envie de rester ici? »

La plupart se contentent de sarrasin et de riz. Certains achètent des légumes à des vendeurs au bord de la route. Mais aucun d’entre eux n’a dit regretter les affrontements, disant croire que les forces azerbaïdjanaises sont en train de prendre le dessus sur les Arméniens.

Sakhir Husseïnov, qui a évacué ses enfants de leur village à la frontière car « ils avaient peur du son des bombardements », leur a ainsi dit que leurs souffrances étaient temporaires et valaient la possibilité de reconquérir le Nagorny Karabakh, que la communauté internationale considère comme un territoire faisant partie de l’Azerbaïdjan.

« Mon frère est là-bas, en train de combattre », dit le jeune père de famille en berçant l’un de ses fils sur ses genoux. « J’explique à mes enfants: c’est la guerre, les Arméniens nous bombardent. C’est pourquoi nos frères se battent et nos cœurs sont avec eux ».

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Europe

Ukraine: 11 morts dans une triple frappe russe sur une grande ville du nord

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Ukraine: 11 morts dans une triple frappe russe sur une grande ville du nord

Au moins 11 personnes tuées dans une triple frappe russe, l’Ukraine réclame un renforcement de ses défenses aériennes.

Une triple frappe russe a frappé la grande ville de Tcherniguiv dans le nord de l’Ukraine, faisant au moins 11 morts et 22 blessés, selon le ministre de l’Intérieur Igor Klimenko. Le président Volodymyr Zelensky a réagi en pointant du doigt le manque d’aide de l’Occident dans la défense du pays.

Le président Zelensky a déclaré que l’Ukraine manquait de défenses aériennes suffisantes pour empêcher de telles attaques. Il a déploré le fait que la Russie bombarde quotidiennement les villes ukrainiennes, utilisant des missiles et des drones explosifs, notamment pour cibler les infrastructures énergétiques du pays.

Face à une aide occidentale qui semble diminuer, l’Ukraine peine à intercepter ces attaques. Zelensky a exhorté ses partenaires internationaux à fournir davantage d’armements et de systèmes de défense aérienne pour renforcer la capacité de l’Ukraine à se protéger.

L’attaque sur Tcherniguiv survient dans un contexte où l’Ukraine tente de faire face à l’agression russe depuis plusieurs années. Fondée il y a plus de 1 000 ans, Tcherniguiv est une ville historique qui a été lourdement bombardée par l’armée russe depuis le début de l’offensive.

Dans un autre incident, des médias russes ont rapporté une attaque ukrainienne sur la base militaire de Djankoï en Crimée, avec des vidéos montrant des explosions impressionnantes au milieu de la nuit. Selon des sources, des missiles tactiques ATACMS fournis par les États-Unis à l’Ukraine pourraient avoir été utilisés lors de cette attaque.

Les pertes dans les rangs russes depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, il y a deux ans, sont estimées à environ 50 000 soldats, selon des médias russes et britanniques. Les autorités russes ne divulguent pas officiellement leurs pertes, tandis que Zelensky a reconnu en février la mort de 31 000 militaires ukrainiens.

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Europe

Italie : un restaurant offre une bouteille de vin aux clients qui se séparent de leur portable

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Italie : un restaurant offre une bouteille de vin aux clients qui se séparent de leur portable

À Vérone, une initiative originale pour encourager les convives à profiter pleinement de leur repas sans les téléphones portables.

Le restaurant Al Condominio, situé à Vérone en Italie, propose une expérience gastronomique unique en son genre : laisser son téléphone portable à l’entrée dans une boîte fermée à clé en échange d’une bouteille de vin gratuite. Cette initiative, rapportée par The Guardian, vise à inciter les convives à savourer pleinement leur repas sans les distractions constantes des appareils électroniques.

Le propriétaire de l’établissement, Angelo Lella, explique : « Nous voulions ouvrir un restaurant différent des autres. La technologie devient un problème, il n’est pas nécessaire de regarder son téléphone toutes les cinq secondes. » Pour encourager cette déconnexion temporaire, il offre généreusement une bouteille de vin à tous ceux qui participent à cette initiative.

Angelo Lella compare l’addiction aux téléphones portables à une drogue et estime que cette initiative permet aux clients de « mettre de côté » cette dépendance et de profiter pleinement de leur vin et de leur repas.

Le processus est simple : les convives déposent leur téléphone dans une boîte fermée à clé à l’entrée du restaurant et reçoivent en échange une clé pour récupérer leur appareil à la fin du repas. Ceux qui sont pleinement satisfaits de leur expérience sont également invités à laisser un avis sur le repas, à déposer dans la même boîte que leur téléphone. Les commentaires les plus élogieux peuvent même leur valoir une invitation à dîner gratuitement dans le restaurant.

Depuis la mise en place de cette offre, Angelo Lella rapporte un franc succès : « La réponse a été très positive. 90% des clients ont choisi de laisser de côté leur téléphone en échange du vin. »

Cette initiative originale témoigne de la volonté du restaurant Al Condominio de créer une atmosphère conviviale et déconnectée, où les clients peuvent pleinement apprécier leur repas et leur compagnie, sans les distractions incessantes des appareils électroniques.

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Europe

Européennes: Manon Aubry (LFI) dénonce le « racket social » du gouvernement

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Européennes: Manon Aubry (LFI) dénonce le "racket social" du gouvernement

À Montpellier ce dimanche, Manon Aubry, tête de liste des Insoumis aux élections européennes, a vivement critiqué ce qu’elle a qualifié de « racket social » perpétré par le gouvernement.

Lors d’un meeting à Montpellier dimanche, Manon Aubry, tête de liste des Insoumis aux élections européennes, a vivement critiqué ce qu’elle a qualifié de « racket social » perpétré par le gouvernement. Elle a appelé à faire des élections du 9 juin un « référendum contre ces nouvelles règles d’austérité ».

Manon Aubry a vivement critiqué les politiques d’austérité imposées par l’Union européenne et mises en œuvre par le gouvernement français. Elle a également accusé une alliance entre macronistes, la droite et les socialistes d’avoir voté en faveur d’un pacte asile-immigration qu’elle qualifie d' »infâme ».

De plus, elle a qualifié le programme du Rassemblement National de « vide sidéral », reprochant à leur tête de liste, Jordan Bardella, de ne pas avoir déposé suffisamment d’amendements lors de son mandat au Parlement européen.

Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a également pris la parole pour critiquer le candidat des socialistes, Raphaël Glucksmann, l’accusant de vouloir « une élection sans le peuple pour préparer le retour de François Hollande ».

Le meeting a également été marqué par les propos de Rima Hassan, militante franco-palestinienne controversée, appelant à mettre fin à l’accord d’association entre l’UE et Israël, conditionné selon elle au respect des droits humains.

Ce meeting à Montpellier, ville où Jean-Luc Mélenchon avait obtenu un fort soutien lors de la présidentielle de 2022, a rassemblé environ 1 000 personnes selon les organisateurs. Depuis leur premier meeting à Villepinte le mois dernier, les Insoumis ont prévu 60 réunions publiques à travers la France.

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