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Hôpitaux français, le scandale silencieux du gaspillage pharmaceutique

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Une enquête édifiante révèle que des centaines de milliers de médicaments parfaitement utilisables sont détruits chaque semaine dans les établissements de santé, représentant un manque à gagner considérable et une aberration écologique.

Les établissements hospitaliers français jettent chaque semaine des quantités astronomiques de médicaments, dont une part significative pourrait encore être administrée aux patients. Une étude menée auprès de deux cents hôpitaux et cliniques dénombre plus de 250 000 unités pharmaceutiques éliminées sur sept jours, pour une valeur totale avoisinant les 707 000 euros. Ce gaspillage massif interpelle d’autant plus que près de 20 % de ces produits demeuraient parfaitement utilisables.

Les causes de cette destruction systématique sont multiples. Les conditionnements inadaptés figurent parmi les principaux responsables. Les équipes soignantes, déjà surchargées, ne disposent pas du temps nécessaire pour reconditionner à l’unité des traitements entamés. De même, les médicaments apportés par les patients eux-mêmes et non utilisés durant leur hospitalisation rejoignent souvent les bennes à ordures.

La nature des produits jetés révèle une double problématique. En volume, ce sont majoritairement des comprimés à faible coût unitaire, tels que des hypnotiques ou des anxiolytiques, qui partent à la poubelle. À l’inverse, des médicaments onéreux comme certains anticancéreux ou antithrombotiques, bien que moins nombreux, pèsent lourdement dans la valeur totale des produits détruits. Ils représentent à eux seuls près du tiers du montant financier gaspillé.

Face à ce constat, des pistes d’amélioration sont avancées. Une meilleure gestion des stocks, via des systèmes d’alerte sur les péremptions proches, permettrait de réduire les surplus. De même, la réalisation d’études de stabilité prolongée pourrait autoriser une extension des dates limites d’utilisation pour certains produits. Ces mesures s’inscriraient dans une démarche globale de rationalisation des achats et d’optimisation des ressources, aujourd’hui indispensable tant sur le plan économique qu’environnemental.

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