Nous rejoindre sur les réseaux

Faits Divers

Hérault – Cinq ex-responsables des pompiers face à la justice après un drame mortel

Article

le

Huit ans après un incendie qui a coûté la vie à un jeune sapeur-pompier et gravement blessé trois autres, le procès s’ouvre à Béziers. Les accusés doivent répondre de négligences aux conséquences tragiques.

Le tribunal correctionnel de Béziers examine cette semaine le cas de cinq anciens cadres des pompiers de l’Hérault, poursuivis pour homicide et blessures involontaires. L’affaire remonte au 10 août 2016, lorsqu’un violent retournement de flammes a piégé quatre sapeurs-pompiers lors d’une intervention entre Gabian et Roquessels.

Parmi les victimes, Jérémy Beier, 24 ans, n’a pas survécu à ses brûlures après 42 jours de coma. Ses collègues Lucas Canuel, Didier Bourdelier et David Fontaine, présents à l’audience, portent encore les séquelles physiques de ce drame. Le premier, amputé des doigts et marqué au visage, incarne avec émotion les conséquences humaines de cette journée noire.

L’enquête a révélé une cascade de dysfonctionnements. Le camion des victimes, le CCF3, présentait des défaillances critiques. Son système d’autoprotection, censé asperger d’eau la cabine en cas d’encerclement par les flammes, n’a pas fonctionné. La radio était hors service, l’étanchéité défectueuse et le diffuseur d’air absent.

Les responsabilités semblent s’étager à plusieurs niveaux. Christophe Risdorfer, alors directeur du Sdis 34, est accusé d’avoir engagé ce véhicule obsolète, normalement réservé à l’entraînement, malgré des alertes répétées sur son état. Son adjoint Michel Coste est visé pour avoir ignoré les signalements sur le parc matériel vieillissant.

Les chefs opérationnels Olivier Laurent et Franck Ravel n’auraient pas anticipé la montée en puissance du sinistre, tandis que Gilles Marcos, officier en hélicoptère, n’aurait pas assuré correctement la surveillance aérienne. « On a sacrifié des vies pour des économies budgétaires », dénonce l’avocat des parties civiles, résumant l’amertume des familles.

Le procès, qui se déroule jusqu’à jeudi, promet de revenir en détail sur ces erreurs en chaîne. Pour les proches des victimes, c’est l’occasion d’obtenir enfin des réponses, huit ans après ce drame qui a ébranlé la communauté des sapeurs-pompiers.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus