Décès
Henri Vernes, mort du père de l’aventurier Bob Morane
L’écrivain belge Henri Vernes, décédé dimanche à l’âge de 102 ans, était le père de Bob Morane, le héros aux nerfs d’acier et au regard magnétique d’une série de plus de 200 romans qui fut un grand succès de littérature d’aventure et de BD.
Doté d’une imagination fertile, Henri Vernes a gardé, sa vie durant, la passion de l’écriture et des plaisirs de la vie, avec une malice et une énergie faisant oublier son grand âge.
« J’aimerais encore écrire une centaine de livres, courtiser quelques dames et pour le reste je laisse tout au sort », avait-il déclaré à la chaîne de radio-télévision francophone RTBF à l’occasion de ses 100 ans.
« L’Aventurier »
A partir des années 1960, les romans sont adaptés en BD par l’auteur lui-même avec des dessins du Belge Gérald Forton, et Bob Morane a les honneurs du groupe de rock français Indochine, en 1982 dans le tube « L’Aventurier ».
Créé à l’origine pour les jeunes lecteurs des éditions Marabout, le personnage de Bob Morane a séduit rapidement un public beaucoup plus vaste et a largement inspiré les futurs géniteurs de nombreux héros d’aventures, souvent pour le cinéma, comme Indiana Jones. Près de 40 millions d’exemplaires de livres de Bob Morane ont été vendus.
Charles-Henri Dewisme, son vrai nom, est né à Ath, en Wallonie (sud), le 16 octobre 1918. Dès ses 18 ans, il préfère voyager, notamment en Chine, plutôt qu’étudier chez les jésuites à Tournai.
De retour en Europe, il travaille pour les services secrets belges et anglais pendant la guerre, est journaliste à Paris, correspondant d’un quotidien lillois et d’une agence de presse américaine.
« J’ai fréquenté Saint-Germain-des-Près et j’ai fait danser Juliette Gréco, ça n’est pas allé plus loin », plaisantait-il.
Après quelques textes qui ne trouvent pas d’éditeurs, il signe en 1953 son premier Bob Morane (« La Vallée infernale », où le héros lutte en Nouvelle-Guinée contre de redoutables trafiquants d’émeraude). Le succès est immédiat, l’aventure Morane commence… Certaines années, un livre sort tous les deux mois. Les couvertures sont soignées. Parfois, ils entraînent le lecteur dans des mondes parallèles, dans la science-fiction.
Après la faillite de Marabout, en 1978, la série se poursuit ailleurs mais les ventes baissent. Pourtant, l’auteur persévère. En 2009, selon le site « bobmorane.fr » paraissait le dernier, numéro 222, « Alerte aux V1 ».
Les honneurs de la BD
Yeux gris et cheveux en brosse, 1m85, Bob Morane avait invariablement 33 ans. Il était français, ex-commandant d’escadrille, héros de la bataille d’Angleterre, ne manquait pas de sang-froid. C’était un spécialiste d’arts martiaux, un justicier sans peur contre les pirates, les monstres de l’espace, la troublante Miss Ylang-Ylang ou son ennemi juré, l’Ombre jaune.
Il n’y avait pas de sexe – thème tabou, en littérature jeunesse – dans ces livres assez bien écrits, où il n’était pas rare de tomber, de ci, de là, sur un imparfait du subjonctif.
Largement traduites (dont en russe et en japonais), les aventures de Morane et de son copain, un rouquin costaud amateur de whisky, le bien nommé Bill Ballantine, ne connaîtront jamais les honneurs du grand écran, contrairement à James Bond, autre héros de l’après-guerre.
En revanche, la bande dessinée, en son royaume belge, s’est emparée très tôt d’un héros né sur ses terres : dès 1959, Bob Morane est adapté avec « L’oiseau de feu », dessiné par Dino Attanasio. Une déclinaison qui sera suivie de 72 autres sous le crayon de Gérald Forton, William Vance – le dessinateur de XIII – et Coria.
Henri Vernes a également créé dans les années 1980 une série coquine, « Don », où les aventures du héros se terminent toujours au lit. Ce grand lecteur de romans noirs américains écrivit enfin nombre de fictions sous différents pseudos (Gaston Bogard, Jacques Colombo, Lew Shannon etc). En 2012, il avait signé ses Mémoires.
Ce marathonien de la plume vivait dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles, entouré de masques, statuettes ou tableaux ramenés de ses voyages.
« Cela peut paraître étrange mais je n’ai jamais rêvé de Bob Morane. J’écrivais, je livrais mes textes et je les oubliais aussitôt. Mais, grâce à lui, j’ai eu les moyens de bien vivre », disait-il en 2012.
Décès
Décès de María Branyas Morera, doyenne de l’humanité, à 117 ans
María Branyas Morera, doyenne de l’humanité, est décédée paisiblement dans son sommeil à l’âge de 117 ans. Survivante de la grippe espagnole, de deux guerres mondiales, et du Covid-19, elle laisse derrière elle une vie marquée par une longévité exceptionnelle.
María Branyas Morera, l’Espagnole considérée comme la doyenne de l’humanité, s’est éteinte mardi à l’âge de 117 ans, selon une annonce de sa famille sur son compte X. Résidente de longue date dans une maison de retraite à Olot, en Catalogne, María Branyas avait vu le jour le 4 mars 1907 à San Francisco, aux États-Unis, avant de revenir en Espagne avec sa famille en 1915.
Durant sa vie, elle avait survécu à des événements historiques majeurs, dont la pandémie de grippe espagnole de 1918, les deux guerres mondiales, la guerre civile espagnole, ainsi qu’au Covid-19, qu’elle avait contracté en 2020 à l’âge de 113 ans. Elle avait guéri de cette infection en quelques jours, démontrant une résilience impressionnante face aux épreuves de la vie.
Sa famille, dans un hommage émouvant, a partagé ses derniers mots : « Un jour, je partirai d’ici (…) et je cesserai d’exister dans ce corps. La mort me trouvera épuisée d’avoir vécu si longtemps, mais je veux qu’elle me trouve souriante, libre et satisfaite. » Elle est morte comme elle le souhaitait : paisiblement, dans son sommeil, sans douleur.
María Branyas avait succédé à la Française Lucile Randon, décédée en janvier 2023, comme doyenne de l’humanité, selon le US Gerontology Research Group et le Livre Guinness des records. Avec son décès, la Japonaise Tomiko Itooka, âgée de 116 ans, devient la personne la plus âgée encore en vie.
Mariée en 1931 à un médecin, avec qui elle a eu trois enfants, María Branyas a connu la perte de son fils aîné à l’âge de 86 ans. Elle laisse également derrière elle 11 petits-enfants et de nombreux arrière-petits-enfants.
Son ADN avait été étudié par une équipe de l’Université de Barcelone pour comprendre les secrets de sa longévité. Le chercheur Manel Esteller avait exprimé son étonnement face à son état de santé remarquable pour une personne de son âge, notant qu’elle était lucide, sans maladie cardiovasculaire, mais souffrait seulement de problèmes de mobilité et d’audition.
María Branyas Morera s’ajoute à l’histoire des plus grandes longévités, aux côtés de Jeanne Calment, la Française qui détient toujours le record de longévité avec ses 122 ans et 164 jours.
Culture
Décès : Alain Delon, icône du cinéma, s’est éteint à 88 ans
Le légendaire acteur français Alain Delon, qui a marqué le cinéma de son empreinte, est décédé à l’âge de 88 ans, entouré de ses proches dans sa maison de Douchy.
Un monstre sacré du cinéma français est parti. Alain Delon, figure emblématique du grand écran, est décédé à l’âge de 88 ans. La triste nouvelle a été annoncée ce dimanche matin par ses trois enfants, Alain-Fabien, Anouchka, et Anthony, dans un communiqué commun transmis à l’AFP.
« Alain Fabien, Anouchka, Anthony, ainsi que (son chien) Loubo, ont l’immense chagrin d’annoncer le départ de leur père. Il s’est éteint sereinement dans sa maison de Douchy, entouré de ses trois enfants et des siens », ont-ils déclaré d’une même voix.
L’acteur légendaire de « Plein soleil » et « Le Samouraï », qui a captivé des générations de spectateurs, a rejoint les étoiles, un adieu poétique faisant écho à la symbolique chère à Delon. « Il s’en est allé rejoindre (la Vierge) Marie parmi ses étoiles si chères à son cœur. Sa famille vous prie de bien vouloir respecter son intimité, dans ce moment de deuil extrêmement douloureux », poursuit le communiqué. Alain Delon est décédé « très tôt au milieu de la nuit », ont précisé ses enfants.
Rarissime à l’écran depuis la fin des années 90, Alain Delon avait toutefois fait les gros titres à l’été 2023, lorsque ses enfants avaient porté plainte contre sa dame de compagnie, Hiromi Rollin, qu’ils accusaient d’abus de faiblesse. Cette affaire avait ravivé les tensions familiales, ses enfants se déchirant publiquement sur l’état de santé de la star, affaiblie par un lymphome et un AVC en 2019.
En mai 2019, Alain Delon avait fait une dernière apparition marquante sur la scène du Festival de Cannes, recevant une Palme d’or d’honneur, non sans émotion. « C’est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant », avait déclaré l’acteur avec son style unique, lors de cette cérémonie. Delon, qui a marqué l’histoire du cinéma avec des films comme « Plein soleil » (1960), « Rocco et ses frères » (1960), « Le Guépard » (1963), et « La Piscine » (1969), s’en va en laissant derrière lui une carrière légendaire et des millions de fans en deuil.
Décès
Décès : L’animateur Patrice Laffont est mort à 84 ans
Figure majeure de la télévision populaire des années 70, 80 et 90 avec les jeux « Des chiffres et des lettres », « Fort Boyard » et « Pyramide », l’animateur Patrice Laffont est mort mercredi, deux semaines avant ses 85 ans.
Patrice Laffont, figure emblématique de la télévision française des années 70, 80 et 90, est décédé mercredi, à l’âge de 84 ans, deux semaines avant son 85ème anniversaire. L’information, confirmée par France Télévisions, a été initialement rapportée par France Bleu. L’animateur a succombé à un accident cardiaque dans sa maison d’Oppède, située dans le Luberon.
L’annonce de sa disparition a suscité une onde de choc et une immense tristesse dans le monde de la télévision. Cyril Féraud, animateur de France 2 et lointain héritier de Patrice Laffont, a exprimé sa profonde émotion sur le réseau social X, déclarant : « Je ne peux pas y croire. Dévasté de tristesse ». Jean-Luc Reichmann, animateur de TF1, a également réagi en se disant « littéralement sous le choc ». Nathalie Simon, qui avait animé « Intervilles » aux côtés de Laffont au milieu des années 2000, a salué « la classe et toujours le bon mot » de l’animateur, tandis que Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, a reconnu l’impact durable de Laffont sur les jeux télévisés, les qualifiant de « programmes devenus mythiques ».
Né dans une famille prestigieuse, Patrice Laffont était le fils de l’éditeur Robert Laffont et le père de la comédienne Axelle Laffont. Son parcours professionnel a été marqué par une association étroite avec la deuxième chaîne publique, Antenne 2, qui deviendra plus tard France 2. Pendant 17 ans, de 1972 à 1989, il a été le visage du jeu télévisé « Des chiffres et des lettres », captivant des millions de téléspectateurs chaque après-midi. France Télévisions a récemment annoncé l’arrêt de ce programme, marquant la fin d’une ère après plus de 50 ans de diffusion.
Laffont a également marqué les esprits en animant « Fort Boyard » de 1990 à 1999, un jeu d’aventure qui reste l’une des émissions les plus emblématiques de la télévision française. Sophie Davant, qui a co-animé « Fort Boyard » avec lui, a décrit Laffont comme un « joueur dans l’âme » et un « compagnon professionnel délicieux ». L’émission, qui se déroule dans le fort éponyme entre l’île d’Aix et l’île d’Oléron, combine épreuves sportives et énigmes, avec des personnages pittoresques comme Passe-Partout et le père Fouras.
En plus de « Fort Boyard » et « Des chiffres et des lettres », Patrice Laffont a animé « Pyramide » de 1991 à 2001. Après une baisse de popularité à la télévision au début des années 2000, il est retourné au théâtre, renouant avec ses premières amours. Il avait débuté sur les planches dans les années 60, au cours Furet, où il a côtoyé des artistes alors inconnus comme Michel Sardou et Michel Fugain. Patrice Laffont avait également écrit les paroles des premières chansons de Michel Sardou et joué des rôles mineurs au cinéma, notamment dans « Le Gendarme de Saint-Tropez » (1964).
La disparition de Patrice Laffont laisse un vide immense dans le paysage audiovisuel français. Sa carrière, marquée par une élégance naturelle, un humour piquant et une voix de velours, restera gravée dans la mémoire de nombreux téléspectateurs. En rendant hommage à cette figure iconique, la ministre de la Culture sortante, Rachida Dati, a salué l' »espièglerie » et l' »humour » de Patrice Laffont, rappelant qu’il était une « figure connue et appréciée de tous les Français ».
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