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Hécatombe du Covid au Brésil: Bolsonaro va être lourdement incriminé

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Une Commission d’enquête parlementaire (CPI) du Sénat brésilien va demander mercredi l’inculpation du président Jair Bolsonaro pour une série de crimes « intentionnels » lors de la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 600.000 morts dans son pays.

Après près de six mois d’auditions mouvementées, avec des témoignages émouvants et des révélations glaçantes sur des expériences sur des « cobayes humains » avec des remèdes inefficaces, la CPI constituée de sénateurs de diverses tendances politiques rend un rapport très attendu.

Le document d’environ 1.200 pages doit être lu — probablement dans une version abrégée — par le rapporteur Renan Calheiros. Celui-ci a annoncé mardi soir avoir retenu neuf chefs d’accusation contre Jair Bolsonaro, dont « crime contre l’humanité » et « prévarication ».

Ceux d' »homicide » et « génocide de populations indigènes » ont été retirés en dernière minute en raison de dissensions au sein de la CPI.

Pour la CPI, les crimes cités dans le rapport sont « intentionnels », le gouvernement Bolsonaro ayant délibérément décidé de ne pas prendre les mesures nécessaires pour contenir la circulation du virus.

Des accusations gravissimes, qui devraient néanmoins avoir une portée surtout symbolique pour l’heure, le président d’extrême droite bénéficiant de soutiens au Parlement à même de lui éviter l’ouverture d’une procédure de destitution. De même, le procureur général Augusto Aras, un allié de M. Bolsonaro, peut faire barrage à toute inculpation.

La CPI devrait également demander l’inculpation de plusieurs ministres et des trois fils aînés du président, qui a qualifié la Commission de « mascarade ».

« Ce rapport aura des allures de sentence, mais le gouvernement est serein. On peut critiquer l’attitude du président, mais pas l’incriminer », a déclaré au site Uol Fernando Bezerra, chef du bloc parlementaire du gouvernement au Sénat.

« Nous méritons des excuses »

La CPI n’a pas le pouvoir d’engager elle-même des poursuites judiciaires, mais ses révélations pourraient avoir un impact politique considérable, alors que les sondages donnent déjà Jair Bolsonaro perdant face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à una an de la présidentielle.

Le rapport sera tranmis au Parquet, seul compétent pour inculper les personnes incriminées par la CPI. Dans le cas de Jair Bolsonaro, les spécialistes jugent cette inculpation peu probable, puisqu’elle est du ressort du procureur général.

Après les auditions de plusieurs ministres, hauts fonctionnaires ou dirigeants d’hôpitaux et d’entreprises, la CPI a pris un tour plus humain lundi, avec les témoignages de familles de victimes du Covid-19.

« Nous méritons des excuses de la part de la plus haute autorité de l’Etat (le président Bolsonaro). Ce n’est pas une question de politique. On parle de vies », a déclaré, au bord des larmes, le chauffeur de taxi Márcio Antônio Silva, qui a perdu son fils de 25 ans.

« Ce que nous avons vu, c’est l’antithèse de ce qu’on pouvait attendre d’un président de la République. Nous ne l’avons jamais vu verser des larmes de compassion ni exprimer ses condoléances pour le peuple brésilien en deuil », a renchéri devant la CPI Antônio Carlos Costa, président de Rio de Paz, une ONG.

« Punir les responsables »

La CPI a enquêté sur les responsabilités du gouvernement dans la grave pénurie d’oxygène qui a causé la mort de dizaines de patiens par asphyxie à Manaus (nord), le discours anticonfinement de Jair Bolsonaro et son déni face à la gravité du Covid, une « grippette ».

Le gouvernement est aussi épinglé pour des retards et des soupçons de corruption dans l’acquisition de vaccins.

La Commission s’est également penchée sur les relations entre Brasilia et des mutuelles de santé privées accusées de promouvoir le « traitement précoce », avec notamment de l’hydroxychloroquine, dont l’inefficacité a été prouvée scientifiquement.

L’une d’elles, Prevent Senior, est soupçonnée d’avoir mené à l’insu de ses patients des expériences avec ce type de traitements, et d’avoir fait pression sur ses médecins pour les prescrire à des « cobayes humains ».

« Le rapport de la CPI a clairement pour but d’aboutir à la punition des responsables, et il y en a beaucoup. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas les punir », a résumé mardi Omar Aziz, président de la Commission.

Europe

L’UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

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L'UE annonce approfondir son enquête sur X après des provocations de Musk

L’Union européenne intensifie ses investigations sur X, le réseau social d’Elon Musk, soupçonné de manipuler le débat public. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre régulation et liberté d’expression.

L’Union européenne a décidé de durcir son enquête sur le réseau social X, dirigé par Elon Musk, en raison de préoccupations liées à la diffusion potentielle de fausses informations et à la manipulation des débats publics européens. Cette annonce fait suite à plusieurs provocations de Musk, qui a publiquement soutenu des partis d’extrême droite, notamment l’AfD en Allemagne, à l’approche des élections de février.

La commissaire européenne à la Souveraineté technologique, Henna Virkkunen, a souligné que de nouvelles mesures techniques seraient mises en œuvre pour évaluer la conformité des systèmes de recommandation de X avec le règlement sur les services numériques (DSA). Cette initiative répond à la pression des eurodéputés et de certains États membres, comme la France, qui exigent une action ferme contre les plateformes soupçonnées de biais politiques.

La Commission européenne a ordonné à X de fournir avant le 15 février une documentation détaillée sur ses algorithmes de recommandation et toute modification récente. De plus, une ordonnance de conservation a été émise, obligeant X à préserver les informations concernant les futurs changements dans ses algorithmes jusqu’à la fin de l’année 2025, sauf si l’enquête se conclut plus tôt. Ces mesures visent à garantir que l’évaluation des risques systémiques de la plateforme soit exhaustive et précise.

Bien que la Commission ait affirmé que ces actions sont indépendantes des positions politiques de Musk, elles soulignent une tension croissante entre la liberté d’expression et la régulation des contenus numériques. Elon Musk, connu pour ses prises de position alignées sur la droite américaine, a critiqué le DSA, le qualifiant d’instrument de censure.

Cette bataille idéologique met en lumière les défis de la régulation des plateformes numériques dans un cadre démocratique. Le chancelier allemand Olaf Scholz a lui-même dénoncé l’influence de Musk, accusant le milliardaire de menacer la démocratie européenne par son soutien à l’extrême droite. De son côté, la France, par la voix de Clara Chappaz, ministre déléguée chargée du Numérique, a salué la décision de la Commission, soulignant l’importance de protéger les démocraties et les élections face aux ingérences extérieures.

L’enquête sur X, qui a débuté en décembre 2023, n’a pas encore abouti à des accusations formelles de manipulation des algorithmes, mais elle a déjà révélé des manquements potentiels en matière de transparence et de vérification des informations. La Commission pourrait infliger des amendes substantielles si X ne parvient pas à se conformer aux exigences du DSA.

Cette enquête illustre la complexité de l’équilibre entre la régulation des plateformes numériques et le respect de la liberté d’expression, un débat qui promet de se poursuivre dans les instances européennes et au-delà.

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A Los Angeles, pas de retour avant « au moins une semaine » pour les évacués

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A Los Angeles, pas de retour avant "au moins une semaine" pour les évacués

Les feux dévastateurs qui ont ravagé Los Angeles laissent derrière eux un paysage de désolation et une population éprouvée. Les autorités préviennent que le retour des évacués est encore loin.

La ville de Los Angeles, après avoir été le théâtre de feux d’une ampleur sans précédent, se retrouve face à un nouveau défi : la réintégration de ses habitants. Les incendies, qui ont consumé plus de 16.000 hectares et causé la mort de 27 personnes, ont laissé un terrain instable et dangereux. Les autorités locales, dans une conférence de presse, ont mis en garde contre les risques persistants de glissements de terrain et d’exposition à des substances toxiques.

La frustration est palpable parmi les évacués, comme en témoigne Ronnen Miz, qui évoque un groupe de discussion où les plaintes et les interrogations se multiplient. « Pourquoi sommes-nous encore tenus à l’écart de nos foyers ? » est la question récurrente. Pourtant, la situation sur le terrain est loin d’être sécurisée. Les infrastructures essentielles comme les réseaux électriques, de gaz et d’égouts sont endommagées, et des débris toxiques jonchent les zones sinistrées.

Les prévisions météorologiques ajoutent une couche de complexité à cette situation déjà critique. Après des conditions ultra sèches qui ont favorisé la propagation des incendies, c’est désormais la menace de pluies qui inquiète. Mark Pestrella, directeur des travaux publics, souligne que les réseaux d’évacuation d’eau sont compromis, ce qui pourrait entraîner des coulées de boue et de débris en cas de précipitations intenses.

L’instabilité des collines, accentuée par les incendies et l’énorme quantité d’eau utilisée pour les combattre, met également en péril des bâtiments apparemment intacts. Des images de Pacific Palisades montrent une maison coupée en deux par un glissement de terrain, malgré l’absence de feu direct.

En réponse à cette catastrophe, les autorités ont mobilisé des ressources importantes. L’Agence de protection de l’environnement (EPA) a commencé des inspections pour identifier et éliminer les substances dangereuses parmi les décombres. Par ailleurs, plus de 900 détenus ont été formés et déployés pour aider les pompiers, apportant un soutien inestimable dans cette lutte contre les éléments. Jacob Castro, l’un de ces détenus, témoigne de son engagement : « C’est la première chose que je fais dans ma vie dont je suis fier. »

Les habitants de Los Angeles, confrontés à cette adversité, doivent encore patienter. Le shérif Robert Luna a estimé que le retour pourrait prendre « au moins une semaine de plus », une estimation qui pourrait être optimiste face à l’ampleur des travaux de sécurisation nécessaires. La ville, en reconstruction, montre la résilience de ses habitants et la solidarité des équipes de secours, mais la patience est de mise dans cette attente du retour à la normalité.

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Guerre au Proche-Orient : Le Hamas a approuvé un accord de cessez-le-feu avec Israël

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Guerre au Proche-Orient : Le Hamas a approuvé un accord de cessez-le-feu avec Israël

Après quinze mois de conflit, l’annonce d’une trêve entre Israël et le Hamas suscite un élan de joie et de soulagement parmi les habitants de Gaza.

La bande de Gaza a été le théâtre d’une effusion de joie mercredi soir, lorsque des milliers de Palestiniens ont célébré l’annonce d’un cessez-le-feu négocié par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis. Cet accord, qui marque une pause dans un conflit ayant duré plus de quinze mois, a été confirmé par diverses sources diplomatiques et politiques, y compris le président élu des États-Unis, Donald Trump, qui a évoqué un « accord sur les otages au Moyen-Orient ».

À travers la bande de Gaza, des scènes de liesse se sont multipliées. À Deir el-Balah, des centaines de personnes ont manifesté leur bonheur devant l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, un lieu symbolique où le deuil et la douleur ont souvent régné. Des drapeaux palestiniens flottaient, des chants de victoire résonnaient, et des images de ces moments de fête ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux.

Les négociations, qui ont impliqué de multiples acteurs internationaux, ont abouti à un plan de trêve en deux phases. La première étape, d’une durée de 42 jours, prévoit la libération de 33 otages. Ce processus, bien que complexe, représente un pas crucial vers la paix et la reconstruction de la région.

Les réactions des habitants de Gaza sont empreintes d’un mélange d’espoir et de mélancolie. Randa Samih, déplacée du camp de Nousseirat, exprime son émotion face à la fin possible de ce cauchemar prolongé. « Nous avons besoin de repos, et dès que la trêve commencera, je rendrai visite à mon frère et à mes parents au cimetière », confie-t-elle, soulignant la perte immense subie par sa communauté.

La joie se mêle également à la détermination. Abdelkarim, un jeune habitant de Gaza, exprime son optimisme malgré les pertes : « Nous allons revenir à la vie. Je vais enfin revoir ma famille. » Cette résilience est palpable dans les rues de Khan Younès, où des centaines de personnes se sont rassemblées pour célébrer, accompagnées de tambours et de chants.

À Ramallah, les célébrations sont plus modérées, mais la conviction de la victoire est présente. Omar Assaf, un résident, affirme que « l’ennemi a échoué dans ses objectifs, tandis que la résistance reste forte. »

Cette trêve, bien que fragile, offre un répit bienvenu aux habitants de Gaza, leur permettant de panser leurs blessures et d’entrevoir un avenir de paix et de reconstruction. Le chemin sera long, mais chaque pas vers la réconciliation est un pas vers la guérison d’une région meurtrie par le conflit.

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