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Économie

Guyane : la réforme du code minier suscite l’inquiétude des écologistes

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Un article du projet de loi « simplification » pourrait faciliter l’exploitation minière en Guyane, au détriment des protections environnementales.

Le projet de loi en cours d’examen à l’Assemblée nationale prévoit des modifications significatives du code minier, particulièrement en Guyane. Parmi les mesures controversées figure la suppression de l’avis obligatoire de l’Office national des forêts (ONF) dans l’attribution des permis miniers. Cette décision, jugée nécessaire par les promoteurs de la réforme pour accélérer les procédures, inquiète les défenseurs de l’environnement, qui y voient un affaiblissement des garde-fous écologiques.

La Guyane, territoire français recouvert à plus de 90 % par la forêt amazonienne, abrite une biodiversité exceptionnelle, mais aussi des ressources minières convoitées. Le nouveau texte réduirait les délais d’instruction des demandes d’exploration et confierait à la seule préfecture le pouvoir d’accorder les autorisations, sans consultation systématique de l’ONF. Or, cet organisme jouait jusqu’ici un rôle clé en évaluant l’impact des projets sur les écosystèmes sensibles.

Les défenseurs de l’environnement dénoncent une logique de simplification excessive, risquant d’accélérer la déforestation et la pollution des cours d’eau. Selon les estimations, l’extraction minière entraîne en moyenne la destruction de 500 hectares de forêt par an. Les associations locales craignent que cette réforme ne favorise une exploitation intensive, sans contreparties suffisantes en matière de réhabilitation des sites.

Pourtant, le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de sécuriser l’approvisionnement en métaux stratégiques et de lutter contre l’orpaillage illégal, un fléau persistant en Guyane. Les promoteurs du texte soulignent également l’introduction de garanties financières pour assurer la remise en état des zones exploitées. Mais pour les écologistes, ces dispositions restent insuffisantes face aux enjeux environnementaux.

Le débat dépasse la seule question de l’or, puisque le sous-sol guyanais recèle d’autres minerais précieux, comme le coltan ou la bauxite. Dans un contexte où la demande en ressources minérales s’intensifie, la tension entre développement économique et préservation des écosystèmes reste plus que jamais d’actualité.

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