Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

George Floyd a crié à l’aide jusqu’à « son dernier souffle », selon le procureur

Article

le

george-floyd-a-crie-a-l’aide-jusqu’a-« son-dernier-souffle »,-selon-le-procureur

George Floyd « a appelé à l’aide dans son dernier souffle » avant de mourir sous le genou de Derek Chauvin, a affirmé lundi le procureur dans son réquisitoire contre le policier accusé d’avoir tué le quadragénaire afro-américain le 25 mai 2020 à Minneapolis.

« George Floyd a supplié jusqu’à ce qu’il ne puisse plus parler », a dit Steve Schleicher au jury. « Il fallait juste un peu de compassion, et personne n’en a montré ce jour-là », a ajouté le procureur.

Le policier blanc de 45 ans est jugé pour meurtre, homicide involontaire et violences volontaires ayant entraîné la mort de George Floyd, qui avait été interpellé pour une infraction mineure.

Pendant plus de neuf minutes, il avait maintenu un genou sur le cou du quadragénaire qui était allongé sur le ventre, les mains menottées dans le dos.

Sa mort a suscité des manifestations antiracistes d’une ampleur historique et une vague d’indignation mondiale contre les brutalités policières.

« Il a appelé à l’aide dans son dernier souffle mais l’agent n’a pas aidé, l’accusé est resté sur lui », a rappelé le procureur, affirmant que le policier avait enfreint le code de la police de Minneapolis en matière d’usage de la force.

« George Floyd n’était une menace pour personne, il ne tentait de faire de mal à personne », a-t-il dit.

Il a aussi fustigé l’inaction du policier, qui n’a rien fait pour ranimer George Floyd. « En tant que premier secours, vous devez faire un massage cardiaque, il ne l’a pas fait alors qu’il était formé à cela », a lancé le procureur.

« L’accusé n’est pas jugé parce qu’il est policier » mais « il est jugé pour ce qu’il a fait », a souligné Steve Schleicher, estimant que Derek Chauvin avait « trahi son insigne ».

Le procès se tient dans un climat de fortes tensions, après la mort récente d’un jeune homme noir lors d’un contrôle routier près de Minneapolis.

« C’était un meurtre, l’accusé est coupable des trois chefs d’accusation et il n’y a aucune excuse », a asséné le procureur en conclusion de son réquisitoire, qui a duré plus d’une heure et demie.

Condamnations rares

Pour l’accusation, qui a appelé à la barre près de 40 témoins, c’est bien le policier qui tué George Floyd, qui ne « pouvait pas respirer ».

Il est mort d’un « manque d’oxygène » provoqué par la pression de Derek Chauvin sur son cou et son dos, ont expliqué plusieurs médecins. L’Afro-Américain avait des problèmes cardiaques mais même une personne en bonne santé « serait morte de ce que M. Floyd a subi », a affirmé le pneumologue Martin Tobin.

Pour David Schultz, professeur de droit à l’université du Minnesota, les procureurs « ont fait du très bon travail » pour démontrer que le policier n’avait pas agi « de manière raisonnable ».

L’avocat de Derek Chauvin, Eric Nelson, va tenter de semer le doute dans l’esprit du jury, qui doit rendre un verdict unanime sur chacune des trois charges.

Les condamnations de policiers pour meurtre sont très rares, les jurés ayant tendance à leur octroyer le bénéfice du doute.

Préparé « au pire »

Selon Eric Nelson, George Floyd est mort d’une crise cardiaque due à des problèmes de coeur, aggravés par la consommation de fentanyl, un opiacé, et de méthamphétamine, un stimulant, et par l’inhalation de gaz d’échappement pendant qu’il était allongé au sol.

D’après la défense, le policier a utilisé une procédure autorisée pour maîtriser un individu qui se débattait et le maintenir au sol.

Elle évoque aussi une « foule hostile » qui représentait une « menace » et aurait détourné l’attention du policier du sort de George Floyd.

Derek Chauvin, lui, a refusé de s’expliquer, usant du droit de tout accusé aux Etats-Unis à ne pas apporter de témoignage susceptible de l’incriminer.

Si le jury ne parvient pas à se mettre d’accord sur l’ensemble des charges, le procès sera déclaré « nul ».

Tout autre scénario qu’une condamnation inquiète les autorités locales.

La tension est très forte dans la ville, qui s’était déjà embrasée après la mort de George Floyd. Les commerces sont barricadés derrière des plaques de bois, et la Garde nationale patrouille dans les rues.

La mort récente de Daunte Wright, un jeune Afro-Américain tué par une policière blanche lors d’un banal contrôle routier dans la banlieue de Minneapolis, n’a fait qu’augmenter cette tension.

« Nous nous préparons au pire », confiait Janay Clanton, une habitante de Minneapolis. « Tout va exploser », a même prédit la sexagénaire, si Derek Chauvin n’est pas reconnu coupable.

L’issue du procès aura aussi un impact sur celui de trois autres agents qui doivent être jugés en août pour « complicité de meurtre ».

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Europe

La première visite d’Etat du Roi Charles III en France, menacée par les manifestations et les grèves

Article

le

La première visite d'Etat du Roi Charles III en France, menacée par les manifestations et les grèves

Charles III doit arriver dimanche soir à Paris pour sa première visite d’État en tant que monarque. Mais Londres veut éviter à tout prix l’image d’un roi au milieu des manifestations contre la réforme des retraites.

Le Roi Charles III s’apprête à effectuer sa première visite d’Etat en France en tant que monarque, avec un programme précis de trois jours entre Paris et Bordeaux. Toutefois, les manifestations et les grèves qui ont lieu en France risquent de perturber sa visite. Bien que la Couronne n’ait pas communiqué officiellement sur la situation, le ministère des affaires étrangères britanniques et Buckingham sont en contact régulier depuis le début de la semaine pour suivre l’évolution de la situation.

Le Daily Mail a rapporté que le palais royal « surveille de près les émeutes françaises », mais pour l’instant, il n’est pas question d’annuler la visite du Roi. Néanmoins, Charles III « suivra les conseils des autorités », selon le journal.

Les médias britanniques ont largement repris la formule d’Olivier Besancenot sur franceinfo, qui souhaite accueillir Charles III avec « une bonne vieille grève générale ». Cette expression est considérée comme une tradition française étrangère à la culture britannique. Bien que la Grande-Bretagne soit secouée par des mouvements sociaux depuis l’été 2022, cela ne se traduit généralement pas par des cortèges ni de grandes manifestations.

Le Roi Charles III n’est pas habitué à de telles démonstrations d’hostilité lors de ses sorties officielles. Même si des anti-monarchistes viennent manifester lors de l’une de ses sorties, ils sont rarement plus d’une vingtaine et n’aperçoivent Charles III que de loin et derrière des barrières, qu’ils respectent scrupuleusement.

Le Telegraph s’inquiète de voir le Roi pris dans « les manifestations, les piquets de grève, les graffitis et les services publics erratiques ». La capitale française est décrite comme ayant « de la poussière, des carcasses de voitures incendiées, des trottoirs cassés, des panneaux de signalisation et des feux de circulation scotchés ».

Les médias anglais ont également relayé des images de guillotine brandies lors des manifestations françaises pour reprocher à Emmanuel Macron de se comporter comme un roi. Cette symbolique interpelle un peuple britannique majoritairement favorable à la monarchie.

Lire Plus

Europe

Guerre en Ukraine : une arrestation de Vladimir Poutine serait une « déclaration de guerre », met en garde Dmitri Medvedev

Article

le

Guerre en Ukraine : une arrestation de Vladimir Poutine serait une "déclaration de guerre", met en garde Dmitri Medvedev

Cette réaction intervient après que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le président russe pour le crime de guerre de « déportation » d’enfants ukrainiens dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine.

Il n’en est plus à une provocation près. Après avoir comparé le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant Vladimir Poutine à du « papier toilette », Dmitri Medvedev a menacé, lundi 20 mars, l’organe législatif installé à La Haye, aux Pays-Bas, d’une frappe de missiles, invitant ses magistrats à « regarder attentivement le ciel ». « Toutes les décisions stupides de l’ONU et d’autres structures éclateront au grand jour. Le sombre crépuscule de tout le système des relations internationales se profile à l’horizon », a-t-il annoncé sur Telegram, avant d’affirmer que « l’épisode (…) qui a tué la crédibilité (…) de la cour concerne les crimes américains en Afghanistan et en Irak. » Selon lui, à l’époque, « la CPI n’a rien pu faire. »

Un ton menaçant qu’il a employé de nouveau, mercredi 22 mars, dans une interview accordée à l’agence de presse russe Tass. « L’arrestation de Vladimir Poutine à l’étranger en vertu du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) équivaudrait à une déclaration de guerre à la Russie », a mis en garde l’ex-chef de l’État, actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe. « Imaginez que la situation se produise réellement. Par exemple, un président en exercice d’une puissance nucléaire vient en Allemagne et est arrêté. De quoi s’agit-il ? D’une déclaration de guerre à la Fédération de Russie », a-t-il affirmé.

Une attaque acerbe en réponse aux propos du ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, qui avait estimé que l’Allemagne devrait appliquer la décision et passer les menottes à Vladimir Poutine, s’il pénètre sur le sol allemand. « Est-il vraiment conscient qu’il s’agit d’une déclaration de guerre ? Ou bien n’a-t-il pas fait ses devoirs ? », a réagi Dmitri Medvedev. Si cela se produit, alors « toutes nos capacités, missiles et autres, s’abattront sur le Bundestag, le bureau du chancelier et ainsi de suite », a ajouté l’un des plus proches collaborateurs du chef du Kremlin, annoncé comme son possible successeur au pouvoir.

Lire Plus

France

Olivier Dubois, journaliste français enlevé au Mali, libéré après 711 jours de captivité

Article

le

Olivier Dubois, journaliste français enlevé au Mali, libéré après 711 jours de captivité

Après plus de deux ans de captivité, le journaliste français Olivier Dubois a été libéré. Correspondant pour Libération, Le Point et Jeune Afrique, il avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

Selon Reporters sans frontières, il s’agit de « la plus longue captivité pour un journaliste français depuis la guerre au Liban ». Après une attente insoutenable pour sa famille et ses proches, Olivier Dubois est enfin libre. Il est arrivé lundi à l’aéroport de Niamey, souriant et visiblement ému, après avoir été relâché par ses ravisseurs.

La libération d’Olivier Dubois a été saluée par les autorités françaises ainsi que par les organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse. RSF a exprimé un « immense soulagement », soulignant que le journaliste était en bonne santé malgré sa longue captivité.

La mobilisation de tous ceux qui ont participé à la campagne pour la libération d’Olivier Dubois a été saluée par RSF. L’organisation a également adressé ses pensées à la famille du journaliste, notamment à sa compagne et à son fils.

Selon nos confrères de Libération, Olivier Dubois devrait arriver dans la nuit en France, à l’aéroport de Villacoublay. Éspérons que sa libération soit un signe d’espoir pour tous les journalistes qui risquent leur vie pour informer le monde sur les événements qui se déroulent dans des zones de conflit.

Lire Plus

Les + Lus