Une nouvelle frappe meurtrière dans le quartier de Choujaïya ravive les tensions, alors que les négociations pour un cessez-le-feu semblent au point mort.
Un immeuble résidentiel et ses alentours ont été réduits en gravats mercredi dans le nord de la bande de Gaza, sous l’impact de plusieurs missiles israéliens. Les services de secours locaux ont rapporté un bilan dramatique : 23 morts, parmi lesquels huit enfants et huit femmes, ainsi qu’une soixantaine de blessés. Les équipes de sauvetage, dépêchées sur les lieux, ont dû fouiller les décombres pour extraire des corps, tandis que d’autres victimes restaient ensevelies.
Témoin de la scène, un habitant du quartier décrit une attaque d’une violence inouïe. « Les projectiles ont frappé sans avertissement, semant la panique. Des familles entières étaient prises au piège, des enfants jouaient à l’intérieur quand tout a explosé », raconte-t-il, évoquant des corps déchiquetés et des cris déchirants. Les images montrent des secouristes évacuant des dépouilles enveloppées dans des linceuls, sous un ciel obscurci par la fumée.
L’armée israélienne justifie cette opération par la neutralisation d’un haut responsable du Hamas, accusé d’avoir orchestré des attaques terroristes depuis cette zone. Elle affirme avoir pris des précautions pour éviter des pertes civiles, tout en réitérant ses accusations contre le mouvement islamiste, qu’elle soupçonne d’utiliser les populations comme boucliers humains. De son côté, le Hamas dénonce un « crime de guerre » et fustige la communauté internationale pour son silence.
Cette frappe intervient dans un contexte de reprise des hostilités après une trêve de deux mois. Depuis la mi-mars, les bombardements et les opérations terrestres se sont intensifiés, avec un objectif affiché : faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération des otages encore détenus. Les pourparlers en coulisses semblent cependant dans l’impasse, malgré des déclarations optimistes de part et d’autre.
Le conflit, qui dure depuis près d’un an et demi, a déjà fait des milliers de victimes des deux côtés. À Gaza, les infrastructures sont en ruine, et la population, prise au piège d’un blocus, subit des conditions humanitaires catastrophiques. Chaque nouvelle escalade rappelle l’urgence d’une solution politique, tandis que les civils paient le prix le plus lourd.