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Gaza, l’impossible retour

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Des habitants tentent de reconstruire leur quotidien au milieu de décombres, dans une ville dévastée où les services essentiels ont disparu.

Les Palestiniens qui ont regagné la ville de Gaza après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu découvrent un paysage de désolation. Leurs habitations ont été réduites à des amas de pierres et de poussière, les contraignant à ériger des abris de fortune avec les matériaux récupérés dans les ruines. Dans le nord-ouest de l’agglomération, les rues désertes serpentent entre des immeubles éventrés, certains entièrement écroulés, d’autres gravement endommagés mais encore debout.

Hossam Majed, âgé de 31 ans, a retrouvé son logement complètement rasé. Il a néanmoins pu récupérer quelques effets personnels au milieu des décombres de l’immeuble qui l’abritait. En attendant le retour des autres résidents, il s’efforce d’aménager un refuge sommaire et de protéger les biens restants avec l’aide de ses frères. La vie dans ces conditions s’avère extrêmement précaire. Les denrées alimentaires se font rares et deviennent plus coûteuses que dans le sud de la bande de Gaza. L’électricité, l’eau courante et les communications sont inexistantes. Pour s’approvisionner en eau, il doit parcourir près de deux kilomètres à pied.

Oum Rami Loubbad, mère de trois enfants, a connu une désillusion similaire. Après avoir fui en septembre vers Khan Younès, elle espérait retrouver sa maison seulement partiellement endommagée. Elle a découvert un bâtiment entièrement détruit, anéantissant son dernier espoir de stabilité. Contrainte de dormir à la rue en l’absence de tente, elle nourrit l’espoir que des distributions d’abris soient organisées. Elle décrit un choc face à l’ampleur des destinations, évoquant un horizon vidé de toute construction. Elle tente de récupérer des fragments de mobilier, des vêtements et du bois qui serviront à cuisiner ou à aménager des sanitaires de fortune.

Ahmad Al-Abbassi, qui avait trouvé refuge dans le sud durant les hostilités, n’a pas non plus échappé à cette réalité. Son immeuble de cinq étages a totalement disparu. Il s’active désormais sur le terrain vague qui en marque l’emplacement, où il dresse une tente rudimentaire à côté d’un drapeau palestinien. Armé d’un couvercle de marmite, il nivelle le sol avant d’assembler des parpaings et des fers à béton pour soutenir une bâche malmenée par le vent. Son objectif est simple trouver un moyen d’abriter sa famille dans une pièce reconstruite.

Moustafa Mahram partage ce même désarroi. De retour avec les siens, il a constaté que sa maison de trois étages n’était plus que cendres. Il a installé une tente à proximité des ruines, déplorant l’absence totale d’infrastructures viables. Aucun service de base n’est disponible, qu’il s’agisse d’eau potable, de nourriture ou d’électricité. Les routes elles-mêmes sont impraticables. La survie s’organise au jour le jour, dans un environnement où chaque geste relève du défi.

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