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Frontière cambodgienne-thaïlandaise : la crise s’envenime après une fuite diplomatique explosive

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Des milliers de manifestants ont défilé à Phnom Penh en soutien aux troupes frontalières, tandis qu’un enregistrement compromettant entre dirigeants alimente les tensions.

La dispute territoriale entre le Cambodge et la Thaïlande prend une tournure inquiétante, avec des mobilisations massives dans les rues de la capitale cambodgienne et une crise politique déclenchée par la divulgation d’un échange téléphonique sensible. Mercredi, des dizaines de milliers de citoyens, brandissant des drapeaux et des portraits des dirigeants, ont marché en solidarité avec les militaires postés près de la zone contestée, marquant une escalade sans précédent dans ce conflit latent.

Les deux pays s’accusent mutuellement d’aggraver la situation depuis la mort d’un soldat cambodgien fin mai lors d’un accrochage armé. Les tentatives de dialogue semblent vaines : Phnom Penh a riposté en interdisant les importations de produits agricoles thaïlandais, affectant des milliers de travailleurs transfrontaliers. Pendant ce temps, l’armée cambodgienne dénonce des mouvements militaires suspects de la part de Bangkok, qui nie toute provocation.

La révélation d’une conversation privée entre l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen et la Première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a jeté de l’huile sur le feu. L’enregistrement, où cette dernière appelle son homologue « oncle » et se plaint des retombées médiatiques, a précipité le retrait du parti Bhumjaithai de la coalition gouvernementale en Thaïlande, fragilisant le pouvoir en place. Hun Sen, toujours influent malgré sa passation de pouvoir à son fils, affirme ne pas être à l’origine de la fuite, tout en reconnaissant avoir partagé l’échange avec des proches.

Face à l’impasse, le Cambodge a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) pour trancher sur quatre secteurs litigieux, une initiative mal perçue par Bangkok, partisan d’une résolution bilatérale. L’histoire se répète : la CIJ avait déjà attribué au Cambodge le temple de Preah Vihear en 1962 et 2013, après des affrontements meurtriers en 2011. Les deux nations assurent vouloir éviter la violence, mais les gestes de défiance se multiplient, ravivant les craintes d’un nouveau conflit.

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