Europe
En Grèce, « corps-à-corps » pour arrêter la course folle de l’incendie d’Eubée
Villages assiégés, pinèdes carbonisées et maisons détruites: l’île grecque d’Eubée offrait un spectacle de désolation mardi alors que des centaines de pompiers et de volontaires luttaient pour arrêter la course folle du plus destructeur des incendies ayant frappé la Grèce.
Plus de 3.000 personnes ont été évacuées par la mer de l’immense île d’Eubée, montagneuse et arborée, dont la partie nord s’est embrasée le 3 août sous l’effet de températures caniculaires, selon les garde-côtes grecs.
En l’espace de quelques jours où le thermomètre a largement dépassé les 40° à de nombreux endroits, 586 incendies se sont déclarés dans le pays, selon le vice-ministre de la Protection civile, Nikos Hardalias.
« Chaque maison perdue est une tragédie, un poignard dans le cœur », a-t-il ajouté, la voix brisée.
Si les autorités ont jugé que « la situation est bien meilleure » mardi, les pompiers, aidés de nombreux volontaires, bataillaient toujours pour empêcher le feu d’atteindre Istiaia, une ville de 7.000 habitants, qui n’a pas été évacuée.
Les forces déployées dans la partie nord d’Eubée ont été renforcées mardi et portées à 870 pompiers, dont beaucoup venus de Chypre, Slovaquie, Pologne, Serbie, Ukraine et Roumanie, selon les services d’incendies grecs.
Dix-sept hélicoptères bombardiers d’eau étaient mobilisés, ainsi que huit avions, dont trois Canadair français.
Dans le Péloponnèse, région également frappée par les incendies qui ravagent la Grèce depuis le 27 juillet, les feux ont repris de plus belle, poussant les autorités à ordonner l’évacuation de plus d’une dizaine de petits villages dans la région de Gortynia.
« En un clin d’œil, nous avons perdu tout contrôle », a déploré le maire, Efstathios Soulis, à la télévision publique ERT, ajoutant que des dizaines de villages, d’unités agricoles et d’entreprises étaient en danger. « Les fronts de feu sont trop nombreux pour être comptés », a-t-il souligné.
A Eubée, « les citoyens et les pompiers sont engagés dans une bataille au corps-à-corps, se battant avec tout leur coeur et toute leur âme », a déclaré sur sa page Facebook le maire d’Istiaia, Yiannis Kontzias.
La Grèce et la Turquie sont frappées par une vague d’incendies violents, qui ont fait huit morts sur les côtes turques et trois morts en Grèce.
Si la Turquie semblait désormais sortie d’affaire, la Grèce est confrontée à « une catastrophe naturelle aux proportions sans précédent », a admis son Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Plus de 93.700 hectares ont été ravagés depuis le 29 juillet, selon le Système européen d’information sur les feux de forêts (EFFIS). Moins de 2.300 hectares avaient brûlé en moyenne sur la même période entre 2008 et 2020.
Seize personnes ont été interpellées, soupçonnées d’incendie criminel ou d’incendie par négligence, a indiqué la police.
« On les supplie de venir »
Des villages entiers ont été évacués et des centaines de maisons détruites à Eubée mais aussi dans l’agglomération d’Athènes, sur la péninsule du Péloponnèse et dans d’autres régions du pays.
En T-shirts et souvent sans masque ni casque, les volontaires, aidés de pompiers, luttaient sur plusieurs fronts pour contenir les flammes qui dévorent l’île d’Eubée.
Mardi, le maire d’Istiaia se montrait « optimiste » sur le front de Kamatriades, estimant que le feu y était « sous contrôle ».
Mais sur l’autre front, une centaine de pompiers se battaient contre l’avancée impitoyable des flammes, ont constaté des journalistes.
Dans le village balnéaire d’Asminio, menacé par les flammes, l’ordre d’évacuer a été donné mardi midi. « Où veux-tu qu’on aille? », hurle une sexagénaire qui refuse de quitter les lieux sous un ballet d’hélicoptères.
Dans les rues, envahies par des dizaines d’habitants, le ton monte: « Regarde, ce sont eux qui font le boulot », s’emporte Dimitri en montrant un camion de pompiers slovaque. « Ils sont où, les nôtres? On les supplie de venir et personne n’arrive ».
Le Premier ministre demande pardon
Le maire d’Istiaia a estimé que « les hélicoptères avaient beaucoup aidé » lundi. « Si nous avions fait ça dès le début, nous aurions évité cette destruction », a-t-il dit.
A l’instar de l’opposition, de nombreux responsables locaux et habitants ont dénoncé le manque de réactivité et de moyens aériens mis en oeuvre.
Le Premier ministre a « demandé pardon pour de possibles erreurs ». « Nous avons fait tout ce qui était humainement possible, mais dans plusieurs cas, ce n’était pas assez », a-t-il déclaré lundi soir dans une allocution télévisée.
Nikos Hardalias a lui souligné mardi qu’il est « très dangereux » pour les pilotes de voler avec « zéro visibilité ».
M. Mitsotakis, qui doit s’exprimer jeudi, a promis des millions d’euros supplémentaires pour la protection civile et la reforestation.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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