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En Egypte, la citadelle de Siwa rénovée au profit de l’écotourisme

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« Apprends à tes enfants et aux miens ce que signifie l’ancienne Shali », chantent des fillettes aux tenues chamarrées, lors de l’inauguration de la citadelle restaurée de Shali, monument phare de l’oasis de Siwa, à 750 km à l’ouest du Caire.

Construite au XIIIe siècle, « Shali » (« Chez moi » en langue siwi), a été érigée par les populations berbères installées dans l’oasis pour parer aux invasions bédouines.

Bâtie en « karchif » –un mélange d’argile, de sel et de pierre opérant comme un isolant naturel dans une région où le climat peut être extrême–, cette dernière est tombée en décrépitude après des pluies diluviennes en 1926.

Le projet de restauration, lancé en 2018, entend faire de Siwa une « destination de l’écotourisme » mondial, selon un communiqué du ministère des Antiquités et des donateurs, diffusé le 6 novembre lors de l’inauguration de Shali.

Il est financé à hauteur de 540.000 euros par l’Union européenne et mené par l’entreprise cairote Environmental Quality International (EQI) sous l’égide du gouvernement.

Longtemps isolée, l’oasis n’a commencé à accueillir des touristes que dans les années 1980, après la construction en 1984 de la route la reliant au littoral méditerranéen et à la ville de Marsa Matrouh, capitale de l’Ouest.

Oasis écotouristique

Dotée de palmeraies, de lacs de sel et de vestiges antiques, l’oasis constitue un modèle de tourisme alternatif qui contraste avec les stations balnéaires de la mer Rouge (est) et les grandes étapes des croisières nilotiques –Louxor, Assouan–, conçues pour un tourisme de masse.

En 2017, le gouverneur de Marsa Matrouh a déclaré vouloir mettre en valeur cette « destination de tourisme thérapeutique et environnemental », enregistrée comme réserve naturelle depuis 2002.

Baptisés « ecolodges », la majorité des hôtels y ont misé sur le respect de l’environnement, arborant des jardins potagers luxuriants et des façades en karshif.

Mais située à 50 km de la Libye, en proie à la guerre civile, Siwa a pâti des troubles politiques et sécuritaires secouant la région depuis 2011, ainsi que de la crise du coronavirus, qui ont freiné son activité touristique.

Depuis 2010, le nombre annuel de visiteurs étrangers a chuté d’environ 20.000 à 3.000, selon Mehdi al-Howeiti, directeur de l’office du tourisme local. Le tourisme domestique ne « compense » que partiellement la baisse, dit-il.

« La restauration va nous profiter et amener des touristes (…) Aujourd’hui, je propose mes produits à l’intérieur de Shali », se réjouit Adam Aboul Kassem, qui vend des objets artisanaux à l’entrée de la forteresse.

Outre la reconstruction d’une partie du dédale et des remparts, le projet mené par EQI comprend la mise à disposition, pour les artisans, d’une petite zone commerciale où vendre leurs productions, calquée sur les marchés traditionnels siwis, ou encore la création d’un musée de l’architecture locale.

Il s’agit de « ramener les habitants de Siwa à leurs origines tout en leur offrant des possibilités d’emploi » et des services, explique Inès al-Moudariss, chargée du projet chez EQI.

Erigé en symbole de développement durable, le karchif employé pour les travaux est issu de matériaux récupérés après le déblai des lieux, ajoute-t-elle.

« Autres priorités »

Le matériau ancestral, de couleur ocre brun, avait été abandonné par les habitants au profit du béton et du gypse blanc, moins friables, qui dominent aujourd’hui l’oasis d’un peu plus de 30.000 âmes.

Certains reprochent toutefois au projet de restauration d’être éloigné des préoccupations de la population.

« Aucun siwi ne se rend à Shali. On y est attachés, mais de loin, comme à un paysage », affirme M. Howeiti, pour qui il y a d' »autres priorités » à Siwa, dont la rénovation des routes ou le traitement des eaux usées agricoles qui menacent la culture de l’olivier et du palmier dattier, autres piliers de l’économie locale.

Fier de ce projet « essentiel », le ministre des Antiquités et du Tourisme Khaled al-Enany reconnaît notamment l’urgence de relier Siwa au reste du monde.

« Nous avons besoin de travailler sur les infrastructures de la région, l’aéroport et les routes surtout », dit-il.

Longue de 305 km, la route principale est « délabrée depuis une quinzaine d’années », causant souvent des accidents mortels, regrette M. Howeiti. L’usage de l’aéroport de Siwa est, lui, restreint aux militaires.

« La citadelle n’était pas en danger de s’effondrer. A mon sens, il aurait mieux valu la laisser telle quelle (…) Ces ruines ont une histoire », renchérit-il.

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Décès

L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans

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L'ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l'âge de 98 ans

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.

Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.

L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.

L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».

Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.

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Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

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Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.

La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.

La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.

L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.

La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.

La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.

L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.

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Gabon : Le fils aîné d’Ali Bongo écroué pour corruption

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Gabon : Le fils aîné d'Ali Bongo écroué pour corruption

Trois semaines après le coup d’État, le fils d’Ali Bongo et d’autres hauts responsables sont inculpés pour corruption et d’autres crimes.

Trois semaines après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon, son fils Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches du cabinet du président déchu ont été mis en examen et incarcérés, notamment pour des accusations de corruption. Au total, dix personnes ont été inculpées mardi pour une série de crimes, dont des « troubles des opérations d’un collège électoral », « corruption », « détournement de deniers publics », « blanchiment de capitaux », et bien d’autres, a annoncé le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, lors d’une conférence de presse. Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire.

Parmi les inculpés figurent Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, tous deux mis en examen pour corruption. Ces arrestations ont eu lieu le jour du coup d’État et ils étaient initialement soupçonnés de « haute trahison », bien que ce chef d’inculpation n’ait pas été retenu.

Le 30 août, peu de temps après l’annonce controversée de la réélection d’Ali Bongo, les militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont renversé le président, l’accusant notamment de « détournements massifs » de fonds publics. Les perquisitions menées dans les domiciles de ces hauts responsables du cabinet de l’ex-président Ali Bongo et de son épouse Sylvia Bongo Valentin ont montré des sommes considérables d’argent en espèces.

Sylvia Bongo Valentin, l’ex-première dame du Gabon, est actuellement en résidence surveillée à Libreville « pour sa protection », selon la présidence. Cependant, ses avocats ont déclaré que sa situation était « injustifiable » et « incompatible avec un État de droit ». Ils ont déposé une plainte contre les responsables de cette détention.

Les putschistes avaient accusé Sylvia et son fils Noureddin d’être les véritables dirigeants du pays et au cœur d’un réseau de corruption étendu. Ali Bongo, quant à lui, avait été placé en résidence surveillée à Libreville mais est actuellement « libre de ses mouvements » et peut « se rendre à l’étranger », selon le général Oligui.

Le 13 septembre, le général Brice Oligui Nguema, désigné président de transition, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour lutter contre les fraudes. Avant le coup d’État, il avait sommé les chefs d’entreprise pratiquant la « surfacturation » de cesser leurs pratiques frauduleuses dans les passations de marchés publics.

L’enquête sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, ouverte suite à des plaintes d’ONG en 2007, avait déjà révélé des soupçons de détournement de fonds publics permettant l’acquisition d’un important patrimoine immobilier. Plusieurs membres de la famille Bongo, dont Ali Bongo lui-même, sont mis en examen en France pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de cette enquête. Le Gabon est souvent critiqué pour le niveau élevé de corruption qui y sévit et est classé 136e sur 180 pays en termes de perception de la corruption par Transparency International (2022).

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