Culture
Emmy Awards: enfin le grand soir pour Netflix ?
Princesse Diana contre chasseur de primes: le duel s’annonce sans pitié dimanche soir entre « The Crown » et « The Mandalorian » qui vont s’affronter pour l’Emmy Award de la meilleure série dramatique, récompense phare de ces Oscars de la télévision américaine.
Si la série Netflix consacrée à la famille royale britannique l’emporte face au poids lourd de l’univers Star Wars, la plateforme de vidéo à la demande aura enfin atteint la consécration qui lui échappait depuis tant d’années.
Outre la quatrième saison de « The Crown », Netflix peut aussi compter sur « Le Jeu de la dame » qui a fait exploser les inscriptions dans les clubs d’échecs.
Ce succès planétaire, avec Anya Taylor-Joy en prodige des échecs tourmentée, est donné favori dans la catégorie des séries limitées (qui ne sont pas destinées à durer plus d’une saison).
« +The Crown+ semble enfin sur le point de connaître son grand moment », déclare Clayton Davis, spécialiste des prix et récompenses pour le magazine Variety, une référence en matière de divertissement. « Ça va être la première grande victoire pour les séries Netflix », prédit-il.
Le géant de la vidéo à la demande aligne aussi pour les Emmy Awards « La Chronique des Bridgerton », une série en costumes d’époque, ainsi qu’un documentaire naturaliste avec l’inusable David Attenborough.
Si Netflix a révolutionné la télévision avec son service de streaming lancé en 2007 et collectionné les nominations, il n’a jusqu’à présent jamais remporté aucun Emmy Award dans les catégories prestigieuses de la meilleure série dramatique, meilleure comédie ou meilleure série limitée.
Pour Pete Hammond, éditorialiste pour le site spécialisé Deadline, la soirée de dimanche devrait être « un tournant décisif » pour la plateforme.
Disney+ en embuscade
Un trouble-fête potentiel est toutefois invité à la cérémonie des Emmy Awards: Disney+, plateforme de streaming lancée voici deux ans par le numéro un mondial du divertissement, avec dans son catalogue les personnages à succès de l’univers de Star Wars et des super-héros Marvel.
Coqueluche du public américain à son arrivée sur les écrans, le « bébé Yoda » a permis à la série « The Mandalorian » de faire jeu égal avec « The Crown » en tête des nominations (24 chacun).
L’autre outsider sur lequel certains experts misent pour la meilleure série dramatique est « Pose », avec Billy Porter, qui explore la culture des bals gays et trans dans le New York des années 1980 et dans laquelle la star Elton John a fait une apparition surprise.
Disney+ a un atout de poids dans la catégorie des séries limitées avec le très inventif « WandaVision », qui a emballé la critique.
Sur son chemin se trouveront « Mare of Easttown » – un autre succès critique avec Kate Winslet dans le rôle d’une policière désabusée – et la production britannique « I May Destroy You », qui raconte les suites d’un viol.
Côté comédies, c’est « Ted Lasso » (Apple TV+) qui part en tête, avec également une nomination pour son acteur principal Jason Sudeikis, en entraîneur de football américain totalement perdu lorsqu’il passe aux commandes d’une équipe de ballon rond anglaise.
L’an dernier, faute de vaccin disponible, la soirée des Emmy Awards avait été 100% virtuelle – et relativement décevante – avec des stars recevant leur trophée à domicile.
Cette 73e édition marque un début de retour à la normale, avec quelque 500 invités triés sur le volet admis à l’air libre à côté d’un auditorium de Los Angeles, avec certificat de vaccination de rigueur.
« Rendre malade un tel aréopage de célébrités ne figure pas au programme », a plaisanté Ian Stewart, producteur de la soirée, promettant malgré tout au magazine Variety « une fête fun et chic ».
La pandémie et les restrictions imposées par les Etats-Unis aux voyageurs en provenance de certains pays compliquent toutefois l’organisation et certaines vedettes étrangères, comme l’équipe de « The Crown », devraient suivre la cérémonie via un faisceau satellite depuis Londres.
Même si de nombreuses stars sont attendues en personne dimanche, d’autres comme Jennifer Aniston, en lice pour les retrouvailles des anciens de « Friends », ont décidé de garder leurs distances pour raisons sanitaires, tandis que la capacité réduite signifie que certains autres candidats n’ont même pas reçu de carton d’invitation.
La cérémonie débute à 17h00 heure locale (lundi 00h00 GMT) et aura pour maître de cérémonie l’humoriste Cedric the Entertainer.
Culture
Culture : Cent ans après les « Tournesols », la National Gallery célèbre Van Gogh
La National Gallery de Londres organise une rétrospective exceptionnelle consacrée à Vincent van Gogh, mettant en lumière trois œuvres majeures, pour la première fois réunies, et explorant la période prolifique du peintre dans le sud de la France.
La National Gallery de Londres célèbre le centenaire de l’acquisition d’un exemplaire des célèbres « Tournesols » de Vincent van Gogh en présentant une rétrospective inédite intitulée « Van Gogh: Poets and Lovers ». Cette exposition, qui s’ouvre le 14 septembre, se concentre sur la période créative intense que le peintre a vécue entre 1888 et 1890 à Arles et Saint-Rémy-de-Provence. Ce séjour marquera un tournant dans sa carrière, comme le souligne Christopher Riopelle, co-commissaire de l’exposition, qui met en avant l’audace et l’inventivité nouvelles du peintre durant cette période.
L’exposition réunit une cinquantaine d’œuvres, dont certaines n’avaient jamais quitté leurs collections privées, comme le célèbre tableau « La Nuit étoilée ». Parmi les pièces maîtresses figure un triptyque inédit composé de deux versions des « Tournesols », l’une appartenant à la National Gallery depuis 1924, et l’autre prêtée par le musée de Washington, encadrant « La Berceuse », portrait d’une femme assise sur un fauteuil. Ce triptyque respecte fidèlement le projet de Van Gogh, tel qu’il l’avait imaginé en 1889 dans une lettre à son frère Theo.
Cornelia Homburg, également commissaire de l’exposition, met en lumière la récurrence des thèmes explorés par Van Gogh, tels que les paysans, les poètes ou les figures locales comme l’Arlésienne. Ces motifs récurrents témoignent de la volonté de l’artiste de créer des archétypes universels, marquant son empreinte dans le monde de l’art.
Le paysage du sud de la France, source inépuisable d’inspiration pour Van Gogh, occupe une place centrale dans cette exposition. Des séries sur les oliviers, les montagnes de Saint-Rémy ou encore les jardins de l’institution psychiatrique où il a séjourné révèlent la manière dont Van Gogh utilisait la nature pour provoquer différentes émotions chez le spectateur.
Christopher Riopelle insiste sur une autre facette de l’artiste, souvent oubliée : celle d’un homme profondément attaché à la beauté, à la nature, et à ses proches. Loin de l’image du peintre tourmenté, Van Gogh était déterminé à réussir en tant qu’artiste d’avant-garde, faisant preuve d’une persévérance remarquable tout au long de sa carrière.
Culture
Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne
À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.
Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.
Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.
Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.
Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.
Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
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