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Droits des femmes: des milliers de personnes défilent pour les « premières de corvées »

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« Quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête! »: des dizaines de milliers de manifestants ont défilé lundi à Paris et dans plusieurs grandes villes de France, pour dénoncer la persistance des inégalités subies par les femmes, que la crise sanitaire et les confinements ont encore renforcées.

Écarts de salaires, discriminations, violences sexuelles et sexistes: les « premières de corvées » étaient appelées à se mettre en « grève féministe », comme le proclamait la banderole de tête du cortège parisien, qui a rassemblé dans une ambiance festive quelque 30.000 personnes, selon les organisateurs.

« C’est dommage qu’on soit toujours en train de manifester en 2021 pour réclamer l’égalité des droits », a dit à l’AFP Lucie, 22 ans, étudiante à la Sorbonne, pour qui « la pandémie a beaucoup fait reculer » les droits des femmes.

Dans plusieurs cortèges, les banderoles usaient de l’humour pour exprimer la colère: « Rage against the machism » à Paris, « La femme ne sera pas l’avenir de l’homme: qu’il se démerde » à Toulouse (où la préfecture a compté environ 3.800 manifestants), « Laissez-nous jouir de nos droits », ou « chatte en colère » à Rennes, où les quelque 1.700 participants ont notamment rendu hommage aux dizaines de victimes de féminicides de l’année écoulée.

« Les hommes ont un rôle à jouer »

A Strasbourg, environ 350 personnes, dont une centaine de sages-femmes habillées en « servantes écarlates », selon le personnage créé par la romancière Margaret Atwood, ont défilé derrière une banderole proclamant « Egalité professionnelle femme-homme : le compte n’y est pas ».

« Ce n’est pas que le combat des femmes. Les hommes ont leur rôle à jouer dans la prise de conscience des inégalités », commentait Samuel Maurer, un pompier de 30 ans croisé dans le cortège strasbourgeois.

A Marseille, dans une manifestation clairsemée de moins de 200 personnes, six féministes africaines étaient venues dire « Stop aux violences faites aux femmes ». « Tout le monde sait que quand ça ne va pas dans le monde, c’est la situation des filles qui en pâtit », a observé la comédienne ivoirienne Naky Sy Savané. Pendant la crise du Covid, « les écoles ont été fermées et les excisions et les mariages forcés ont augmenté », a-t-elle ajouté.

A Besançon, de 130 à 200 personnes ont observé une minute de silence pour dénoncer « les exactions faites aux femmes, que ce soit au travail ou dans la vie ».

Ce 8 mars était également l’occasion de dénoncer la persistance des inégalités dans le monde du travail: symboliquement, les femmes étaient appelées à s’arrêter à 15h40, heure théorique où elles cessent d’être rémunérées compte tenu de l’écart moyen de salaire avec les hommes, tous contrats confondus (environ 25%).

Dans un rare communiqué commun, sept des huit grandes organisations syndicales ont réclamé l’ouverture de négociations pour « revaloriser les salaires des métiers à prédominance féminine ».

« Inexplicable »

« Il est absolument anormal, je n’ose dire scandaleux, qu’à travail égal, même si des progrès ont été accomplis, le salaire ne soit pas encore égal. C’est inexplicable », a estimé le Premier ministre Jean Castex, à la remise des prix « 1.000 possibles » lundi.

En vertu de cette opération lancée par le gouvernement et qui veut « donner confiance à toutes les femmes », toutes les petites filles nées ce 8 mars devraient recevoir la lettre d’une personnalité féminine « inspirante » (dont la créatrice Agnès B, les chanteuses Pomme et Nolwenn Leroy, la militante Latifa Ibn Ziaten).

Jean Castex a assuré avoir deux priorités sur ce sujet, « la lutte contre les violences faites aux femmes » et « la mise en œuvre de la réforme du versement des pensions alimentaires ».

Côté monde économique, la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno s’est dite favorable à des « quotas » de femmes dans les comités de direction des entreprises.

Le sujet devrait être évoqué lors de l’examen de la proposition de loi visant à « accélérer l’égalité économique et professionnelle », déposée lundi par les députés LREM.

Les résultats de l’index de l’égalité femmes/hommes dans les entreprises, publiés lundi, indiquent que cette année, 70% des entreprises de plus de 50 salariés ont publié leur note contre 59% l’année dernière.

Mais si, en dépit de la crise, « les entreprises ont été au rendez-vous », cela « progresse insuffisamment », a commenté la ministre du Travail lundi sur RTL. Seulement 2% d’entre elles obtiennent la note de 100. « 98% ont des marges de progrès », a souligné Élisabeth Borne, citant « parmi les bons élèves » les enseignes Brioche Dorée, Nicolas et la Française des Jeux, tandis que Monsieur Bricolage, Havas Voyages et Foncia Groupe sont parmi les plus mal notés.

Le ministère de l’Economie et des Finances s’est engagé de son côté lundi « à ne plus participer à des manifestations publiques ou événements médiatiques, en présentiel ou à distance, qui ne compteraient aucune femme parmi les intervenants ».

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France

JO Paris 2024 : la Pologne enverra des soldats pour aider à la sécurisation de la compétition

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JO Paris 2024 : la Pologne enverra des soldats pour aider à la sécurisation de la compétition

La Pologne va prêter main forte à la France. Le ministre polonais de la Défense a annoncé que son pays allait envoyer « une force opérationnelle composée de nos soldats, y compris avec des chiens renifleurs » pour aider à la sécurisation des Jeux olympiques de Paris.

Le ministre polonais de la Défense a annoncé jeudi que son pays allait envoyer des renforts militaires pour aider à la sécurisation des Jeux olympiques à Paris, alors que la France est en alerte maximale face à la menace d’attentats.

« Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale mise en place par la France pour soutenir la préparation et la sécurité des Jeux olympiques d’été 2024 », a déclaré sur le réseau social X Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, sans préciser le nombre de soldats déployés. « Une force opérationnelle composée de nos soldats, y compris avec des chiens renifleurs, sera déployée à Paris. Son objectif principal sera d’entreprendre des opérations de détection d’explosifs et de lutte contre le terrorisme », a ajouté le ministre.

Selon la porte-parole de l’état-major de l’armée polonaise, « les décisions ont déjà été prises ». « Nous sommes en train de construire une ‘task force’ pour les JO », a indiqué Joanna Klejszmit, en ajoutant que le chef d’état-major des armées françaises, Thierry Burkhard, effectuait jeudi une visite en Pologne.

Le gouvernement français a décidé dimanche dernier, immédiatement après l’attentat contre la salle de concert de Moscou où 143 personnes ont péri, de relever le plan Vigipirate à son niveau maximal, « urgence attentat », à quatre mois des Jeux olympiques à Paris.

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France

Algérie : le massacre du 17 octobre 1961 condamné par l’Assemblée nationale

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Algérie : le massacre du 17 octobre 1961 condamné par l’Assemblée nationale

Jeudi, l’Assemblée nationale a approuvé une proposition de résolution condamnant la répression meurtrière des Algériens lors du massacre du 17 octobre 1961 sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon. Le texte préconise également l’inscription d’une journée de commémoration de cet événement dans l’agenda des journées nationales et des cérémonies officielles.

La proposition de loi, portée par l’écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech, a été votée par 67 députés, tandis que 11 ont voté contre, provenant principalement du Rassemblement national.

Mme Sebaihi a salué ce vote comme une « première étape » dans le travail de reconnaissance de ce « crime colonial » et de « crime d’Etat ». Bien que le terme « crime d’Etat » ne soit pas inclus dans le texte final, il représente néanmoins un pas significatif vers la reconnaissance de cet événement tragique.

La proposition de résolution a été élaborée avec le parti présidentiel et l’Elysée dans le but de parvenir à un consensus. Mme Sebaihi a souligné l’importance de se souvenir des victimes et de leurs familles, tout en reconnaissant le travail de mémoire déjà entrepris. En 2012, le président François Hollande avait rendu hommage aux victimes, suivi par Emmanuel Macron en 2021, déclarant que les crimes commis étaient « inexcusables pour la République ».

Cependant, certaines réserves ont été exprimées quant à l’instauration d’une journée de commémoration spécifique pour le 17 octobre 1961. La députée socialiste Valérie Faure a souligné l’existence de trois dates pour commémorer les événements liés à la guerre d’Algérie, estimant qu’il était essentiel de laisser l’histoire faire son travail avant d’envisager une nouvelle journée commémorative.

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Voile à l’école: vague d’indignation après le départ d’un proviseur menacé de mort

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Voile à l'école: vague d'indignation après le départ d'un proviseur menacé de mort

Le départ anticipé du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après un incident lié au port du voile par une élève, provoque une vague d’indignation.

Le départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après avoir demandé à une élève de retirer son voile, a déclenché une vague d’indignation et de réactions politiques. Après l’altercation avec l’élève, des menaces de mort à l’encontre du proviseur avaient été proférées sur internet, suscitant une enquête pour cyberharcèlement.

Malgré le soutien exprimé par la ministre de l’Éducation nationale, les attaques contre le proviseur ont persisté, le forçant à quitter ses fonctions pour des raisons de sécurité. Son départ anticipé à la retraite a été attribué aux événements récents et à leur impact sur lui.

Cette décision a provoqué une réaction forte dans la classe politique, avec des accusations d’échec collectif et de défaite de l’État face à la montée de l’islamisme. Des responsables politiques ont dénoncé la passivité et le renoncement face à cette situation, soulignant la nécessité de lutter contre la mouvance islamiste.

Le nouveau proviseur intérimaire, soutenu par l’équipe de direction et la communauté éducative, prend en charge la situation exceptionnelle dans l’établissement. Le ministère de l’Éducation nationale a affirmé son engagement à soutenir ses agents face aux menaces et à accompagner le proviseur dans toutes ses démarches.

Malgré les mesures prises pour protéger le proviseur et sécuriser l’établissement, le départ de ce dernier soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’État à garantir la sécurité des personnels éducatifs et à lutter contre les menaces et le harcèlement en ligne.

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