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Dix ans de réclusion pour l’agresseur de Gisèle Pelicot, symbole de la lutte contre les violences sexuelles

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L’affaire judiciaire s’achève par un verdict confirmant la responsabilité pénale de l’accusé, tandis que la victime exprime son souhait de tourner la page après cinq années de procédures.

La cour d’assises du Gard a rendu son arrêt en appel, condamnant Husamettin Dogan à une peine de dix années d’emprisonnement pour des faits de viols commis sur la personne de Gisèle Pelicot. Cette décision marque l’ultime étape judiciaire d’un dossier ayant suscité une large mobilisation en faveur des droits des femmes. La condamnation, alourdie d’un an par rapport au premier jugement, reste inférieure aux douze années initialement requises par le ministère public.

L’intéressé, présent au sein du box des prévenus, n’a manifesté aucune réaction audible à l’énoncé de la sentence. Tout au long des débats, il avait persisté à contester l’intention criminelle, affirmant n’avoir jamais eu pour objectif de commettre un viol. Cette position a provoqué de vives réactions parmi le public présent dans la salle d’audience.

L’affaire trouve son origine dans les agissements de l’ex-époux de la plaignante, Dominique Pelicot, condamné en décembre dernier à vingt ans de réclusion criminelle pour avoir organisé, sur une période de dix ans, des viols répétés sur son ancienne compagne. Ce dernier recrutait des individus via internet et administrait des substances à sa victime afin de la maintenir inconsciente durant les passages à l’acte.

La dimension exceptionnelle de cette procédure tient notamment au refus de Gisèle Pelicot de bénéficier d’un procès à huis clos, déclarant souhaiter que « la honte change de camp ». Son courage a été salué par de nombreux mouvements féministes à travers le monde, qui ont vu en son combat un symbole universel de résistance face aux violences sexuelles.

Lors de son témoignage, cette femme de 72 ans a confié son souhait de ne plus jamais avoir à se rendre dans un tribunal, soulignant que le chemin de la reconstruction personnelle demeurait long. Elle a également tenu à rappeler un message essentiel à l’intention de toutes les victimes de violences sexuelles. « Que les victimes n’aient jamais honte de ce qu’on leur a imposé », a-t-elle affirmé, tout en refusant le statut d’icône qu’on lui prête souvent.

L’avocat général a pour sa part salué la portée collective de ce procès, estimant qu’il avait contribué à une prise de conscience sur des schémas sociaux archaïques et destructeurs. Il a fermement dénoncé l’idée selon laquelle l’absence de résistance physique pourrait valoir consentement, une conception qu’il a qualifiée d’appartenant à un autre temps.

Les débats ont par ailleurs permis la présentation d’une douzaine d’enregistrements vidéo, réalisés par l’ex-époux de la victime, montrant la complète inertie de Gisèle Pelicot durant les faits. Ces images ont joué un rôle déterminant dans l’établissement de la matérialité des agressions.

La défense de Husamettin Dogan a pour sa part maintenu jusqu’au bout la thèse d’un quiproquo, évoquant un scénario libertin auquel l’accusé aurait adhéré. Un argumentaire rejeté avec fermeté par la plaignante, qui a qualifié cette version de « abjecte ».

Au-delà de l’enjeu pénal, ce procès aura permis, selon l’un des avocats de la partie civile, de contribuer à une évolution des mentalités. Alors que l’affaire se clôture sur le plan judiciaire, une banderole apposée aux grilles du palais de justice de Nîmes continue de porter un message de soutien. « Gisèle, les femmes te remercient », peut-on y lire, rappelant l’impact profond de ce combat judiciaire et humain.

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