France
Distinguée au Michelin, Claire Vallée, la bonne étoile de la « gastronomie végétale »
« Ça ne marchera jamais votre boui-boui vegan! » : moins de cinq ans après cette pique assenée par une voisine, la cheffe Claire Vallée a décroché la toute première étoile décernée par le Michelin à un restaurant de « gastronomie végétale ».
ONA (pour Origine Non Animale) a fait son nid en 2016 à Arès, sur le Bassin d’Arcachon, dans une rue calme et un bâtiment ressemblant à une maison, sans cachet particulier.
Un décor simple entre blanc et gris, des plantes qui forment un mur végétal, une cuisine exiguë et une cinquantaine de couverts en salle et terrasse. Mais « 140 variétés d’herbes » qui poussent sur la terrasse et des centaines d’épices stockées dans des boîtes.
« Un petit resto dans une petite commune », dit Claire Vallée, tout juste 41 ans, dont le téléphone est en surchauffe. Même le New York Times appelle. « Ma vie a changé mais je n’imaginais pas à quel point… ».
C’est lors d’une année en Thaïlande que « le déclic est venu », raconte cette doctorante en archéologie, « autodidacte » qui a fait ses armes en Suisse, d’abord en salle pour finir comme cheffe. « En Asie, on travaille beaucoup le végétal, les racines, les plantes. Cette cuisine m’a vraiment émue ».
Mais dans un Sud-Ouest associée plus volontiers à une cuisine généreuse et carnée, et au bord d’un bassin conchylicole où l’huître est un art de vivre, ouvrir un restaurant sans viandes, poissons, coquillages, oeufs, fromage et tout autre produit d’origine animale ne tombait pas sous le sens.
D’ailleurs, quand Claire Vallée, alors cheffe d’un autre restaurant à Arès, a voulu lancer sa propre affaire pour faire « une cuisine qui a du goût et du sens », les banques ont dit non.
Il a alors fallu que cette Lorraine d’origine, passe par une campagne de financement participatif, obtienne deux prêts d’honneur, fasse appel à une « banque éthique » et mobilise via les réseaux sociaux ses « fourmis », quelque 80 bénévoles qui ont fait des travaux pendant deux mois.
ONA a vite donné ses premiers fruits : deux « toques » au Gault et Millau puis une « assiette » au Michelin. Et avec l’étoile est aussi arrivée une « étoile verte », qui récompense sa démarche écoresponsable. « Un carton plein », se félicite Claire Vallée.
« Création engagée »
Son menu gastronomique (59 euros) propose « une dizaine d’assiettes » comportant chacune « 20 à 30 éléments » (légumes, herbes, épices, fruits, céréales, graines, oléagineux, algues, plantes, fleurs, etc). Des produits « ultra frais » et de saison. Du « fait minute », avec quelques préparations. « De la création, engagée, qui peut dérouter », dit-elle, « mais en général ça plaît! »
Avant sa fermeture pour cause de crise sanitaire, Claire Vallée travaillait des associations « sapin, cèpe, saké » ou « céleri, tonka et bière ambrée ». Son foie gras végétal est à base de beurre de cacao, avec châtaigne, champignon, noix de cajou et échalote.
« Depuis que je suis toute petite, je goûte et je sens tout, je voyage beaucoup. Je me suis fait une bibliothèque interne, je sais comment agencer et je teste beaucoup », explique la cheffe qui affirme avoir gardé de sa formation d’archéologue « le goût de la recherche, l’envie de fouiller ».
« C’est le rôle d’un chef d’expérimenter », assure celle qui cite Alain Passard et Pierre Hermé parmi ses références, affectionne le curry thaï et prépare un livre de cuisine.
La menue mais dynamique quadra ne se voit pas en porte-étendard du véganisme : « Le mot a un peu mauvaise presse en France, il a été un peu martelé par des courants un peu extrémistes ».
« On est un resto vegan car on a enlevé la cruauté animale de nos assiettes, mais je fais de la gastronomie végétale », glisse Claire Vallée. « Avant de parler de politique, j’essaie de convaincre avec ma cuisine » une clientèle qui, dit-elle, est à « 95% » ni vegan ni végétarienne.
Vegan dans le privé, elle doit faire quelques entorses pour « raisons professionnelles » : « Quand je vais chez d’autres chefs, je ne peux pas leur demander un menu entièrement vegan… »
France
Dominique Pelicot condamné à 20 ans de prison, les autres accusés jugés coupables
Le tribunal d’Avignon a rendu son verdict dans l’affaire des viols de Mazan, marquant un tournant dans la lutte contre les violences conjugales.
La cour criminelle de Vaucluse a statué jeudi sur le sort de Dominique Pelicot, un septuagénaire accusé de viols aggravés et de tentatives de viol sur son ex-épouse, Gisèle. Durant une décennie, cet homme a administré des anxiolytiques à son épouse avant de la violer et de l’exposer à des inconnus recrutés via internet, une pratique qui a marqué les esprits par sa cruauté.
Lors de l’énoncé du verdict, le président de la cour, Roger Arata, a déclaré Pelicot coupable, soulignant ainsi la gravité des faits. « Monsieur Pelicot, vous êtes déclaré coupable de viol aggravé sur la personne de Gisèle Pelicot », a-t-il précisé, avant de réserver la lecture de la peine pour plus tard dans la matinée. Pelicot, impassible, a écouté sans broncher la sentence qui le condamne potentiellement à 20 ans de réclusion criminelle.
Outre les viols, l’accusé a également été reconnu coupable de détention et enregistrement d’images prises à l’insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles. La salle d’audience était comble, la famille au complet, témoin silencieux d’une justice qui se rend.
Au cours du procès, Dominique Pelicot avait exprimé des regrets, demandant pardon à sa famille et reconnaissant le courage de son ex-épouse. « On m’a affublé de titres, j’ai plutôt l’intention de me faire oublier », avait-il déclaré, conscient de l’image monstrueuse qu’il projetait. Caroline, sa fille, n’a plus que des mots durs pour lui, le qualifiant de « géniteur » et le décrivant comme un des plus grands criminels sexuels des vingt dernières années.
L’affaire de Mazan, par son horreur et sa médiatisation, est devenue un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle met en lumière la nécessité d’une justice ferme et sans complaisance face à de tels actes. La condamnation de Pelicot, bien que ne pouvant réparer les traumatismes infligés, envoie un message fort : la société ne tolère pas l’impunité pour ces crimes odieux.
La peine de Dominique Pelicot, qui sera probablement lourde, ne sera pas seulement une punition, mais aussi une tentative de restauration de la confiance dans la justice par les victimes et la société.
France
Cyclone: les autorités redoutent des centaines de morts à Mayotte, dévasté
Le cyclone Chido, le plus violent en 90 ans, a dévasté Mayotte, laissant derrière lui des scènes de désolation et une estimation de plusieurs centaines, voire milliers de victimes.
Mayotte, département français le plus pauvre, a été frappé par le cyclone Chido, entraînant une dévastation sans précédent. Les autorités locales, sous la direction du préfet François-Xavier Bieuville, redoutent un bilan humain extrêmement lourd. « Nous envisageons un nombre de victimes qui pourrait s’élever à plusieurs centaines, voire atteindre le millier ou quelques milliers », a-t-il déclaré sur Mayotte la 1ère. La violence du cyclone rend le décompte final très compliqué, notamment en raison des traditions locales qui prévoient des inhumations rapides.
Les zones les plus touchées sont les bidonvilles où vivent une population estimée à plus de 100.000 personnes en situation irrégulière. Ces zones, déjà fragiles, ont été totalement anéanties, rendant les opérations de secours particulièrement difficiles. Les infrastructures en dur n’ont pas été épargnées non plus : hôpitaux, écoles, commerces, et même les bâtiments administratifs ont subi de graves dommages.
Face à l’urgence, un pont aérien et maritime a été mis en place depuis La Réunion pour acheminer du matériel et des secours. Dimanche, les premiers avions ont atterri à Mayotte, apportant une aide précieuse pour rétablir l’approvisionnement en eau, nourriture et électricité. Les forces de l’ordre, au nombre de 1.600, sont également sur le terrain pour prévenir les pillages.
L’ampleur des dégâts a suscité une réaction internationale. La Commission européenne, par la voix de sa présidente Ursula von der Leyen, a exprimé sa solidarité et sa volonté d’apporter un soutien dans les jours à venir. En France, les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, ainsi que le ministre de la Francophonie, Thani Mohamed-Soilihi, sont attendus sur place pour coordonner les efforts de secours.
Le pape François, en visite en Corse, a également exprimé son soutien aux victimes de cette tragédie. Le président Emmanuel Macron, rencontré par le souverain pontife, a réaffirmé l’engagement de la France à agir pour les habitants de Mayotte.
La députée Estelle Youssouffa a appelé à la déclaration de l’état d’urgence pour protéger les personnes et les biens. Bien que l’alerte cyclonique ait été abaissée de rouge à orange, la situation reste critique, avec des opérations de recherche de survivants encore en cours.
Le cyclone Chido, après avoir ravagé Mayotte, a poursuivi sa route vers le nord du Mozambique, causant au moins trois morts. Les îles des Comores, voisines de Mayotte, ont été relativement épargnées, enregistrant seulement des dégâts mineurs.
France
Angélique Angarni-Filopon, première Miss France de l’histoire trentenaire
À 34 ans, Angélique Angarni-Filopon devient la nouvelle Miss France, marquant une étape historique pour le concours en incarnant l’évolution des critères d’éligibilité et des aspirations contemporaines.
Angélique Angarni-Filopon, hôtesse de l’air martiniquaise de 34 ans, a été couronnée Miss France 2025 samedi soir lors de la cérémonie retransmise en direct depuis le Futuroscope de Poitiers. Première candidate de cet âge à remporter le titre, elle a conquis le public et le jury avec une éloquence et un parcours qui reflètent une modernisation assumée du célèbre concours. Sa victoire succède à celle d’Eve Gilles, Miss France 2024, et s’inscrit dans un contexte de profonde remise en question de la pertinence des concours de beauté en Europe.
En larmes au moment de son sacre, la nouvelle Miss France a tenu à remercier les Martiniquais : « Quand j’ai gagné le concours Miss Martinique, j’ai promis que nous réussirions ensemble. Aujourd’hui, c’est une victoire collective. » Une émotion renforcée par son histoire personnelle : Angélique avait déjà participé à l’élection Miss Martinique en 2011, finissant première dauphine. Son retour au concours, rendu possible par la suppression des anciennes limites d’âge, illustre sa persévérance et son engagement à briser les barrières.
Lors de son discours de présentation, elle a touché le cœur du public en évoquant son combat personnel et son souhait d’être une ambassadrice pour des causes variées. « Ma mère, qui a surmonté un cancer du sein, m’a appris que baisser les bras n’était jamais une option », a-t-elle confié avant d’élargir son engagement aux luttes portées par les Français.
La soirée, présidée par Sylvie Vartan et un jury exclusivement féminin comprenant des figures telles que Marie-José Pérec et Cristina Cordula, s’est déroulée sur le thème du « grand bal des miss ». Les candidates ont défilé dans des tableaux mêlant tradition et modernité, avec des costumes régionaux, des chorégraphies thématiques et même un concerto de Mozart.
Les dauphines de Miss France 2025 reflètent également cette diversité : Miss Nord-Pas-de-Calais, Sabah Aïb, 18 ans, décroche la première place, suivie de Miss Corse, Stella Vangioni, 27 ans, Miss Guadeloupe, Moïra André, 27 ans, et Miss Côte d’Azur, Lilou Emeline-Artuso, 21 ans.
Alors que les Pays-Bas abandonnent leur concours pour promouvoir des figures féminines inspirantes sans critères physiques, le comité Miss France persiste, tout en ajustant son image. Selon Frédéric Gilbert, président de la société Miss France, « les moments forts des émissions sont désormais les prises de parole des candidates, davantage que les défilés en maillot de bain ». Une évolution notable qui, tout en maintenant la tradition, tente de répondre aux critiques sur la place des femmes dans ces compétitions.
Le couronnement d’Angélique Angarni-Filopon marque un tournant pour Miss France, associant glamour et messages sociétaux. Salariée de la société Miss France pour l’année à venir, avec un appartement parisien et de nombreux avantages, elle incarne un modèle d’accomplissement et de résilience qui pourrait inspirer les futures générations de candidates.
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