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Diego Maradona, icône du football et de tous les excès

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Diego Maradona, génie du ballon rond décédé mercredi, a payé cher sa gloire en sombrant dans la drogue et l’alcool, mais cette icône du football, l’égal d’un dieu en Argentine, avait toujours su rebondir.

En dépit de ses excès en tous genres, Diego Armando Maradona, né à Buenos Aires et qui venait de fêter ses 60 ans, restera à jamais le « diez », le numéro dix, capable de marquer les plus beaux buts de l’histoire, à l’instar du roi Pelé, finalement son seul rival.

Ange ou démon? La polémique n’a jamais cessé. « Rebelle. Héros. Arnaqueur. Dieu »: dans son documentaire « Diego Maradona », présenté hors compétition au festival de Cannes en mai 2019, le Britannique Asif Kapadia raconte les années tumultueuses de l’Argentin à Naples, qui lui ont apporté ses plus grandes joies et ont fini par le broyer.

Issu des quartiers pauvres de Buenos Aires, le « Pibe de oro » (« gamin en or ») est tombé dans le chaudron de la Bombonera, le stade du club Boca Juniors, quand il était petit.

Dribbleur hors pair capable de mystifier les défenses, Maradona restera le symbole et capitaine incontesté de l’Argentine. Sous les couleurs de l’équipe nationale pendant 17 ans (1977-1994), le légendaire numéro 10 a marqué 50 buts en 115 matches et offert à son pays la deuxième Coupe du monde de son histoire en 1986.

« La main de Dieu »

Parmi les milliers de photos accompagnant la gloire puis la déchéance de Maradona, deux images résument sa vie. La première remonte justement à 1986, un soir de finale de Coupe du Monde, dans le mythique stade Aztèque de Mexico, où le joueur de 1,65 m n’est qu’un immense sourire brandissant le trophée mondial. Il est au sommet de son art.

Son but inscrit de la main contre les Anglais en quarts de finale a fait hurler de joie tout un peuple qui a accepté l’explication improvisée et géniale de Maradona: « la main de Dieu ».

Mais les fans de football retiendront surtout son deuxième but contre ces mêmes Anglais, lui qui a passé en revue toute la défense avant de tromper le gardien, un chef-d’oeuvre d’intuition et de talent pur.

Beaucoup moins glorieux, le second cliché date du 26 avril 1991. Hirsute, bouffi, mal rasé, l’oeil éteint, Maradona sort de son domicile de Buenos Aires entouré de deux policiers venus l’arrêter pour détention et consommation de cocaïne.

C’est le début de la déchéance, des déclarations tapageuses, des outrances de tous ordres, des retours au premier plan soigneusement orchestrés par un entourage de requins. Les cures de désintoxication vont désormais alterner avec les rechutes.

Après avoir goûté à la drogue dans le barrio Chino de Barcelone, où il a joué deux saisons (1982-1984), son accoutumance n’a pas faibli pendant ses années de gloire à Naples (1984-1991), club où il est adulé pour lui avoir fait gagner les deux seuls titres de champion d’Italie de son histoire, en 1987 et 1990.

Mais Maradona a payé cher cette célébrité qu’il n’a jamais su gérer. Sali par les scandales, sous le coup d’une suspension de deux ans pour un nouveau contrôle positif en 1994, il quitte officiellement le monde du football, à 37 ans, le jour de son anniversaire.

Crises à répétition

Loin des stades, la déchéance va s’accélérer. En 2000, il est hospitalisé à Punta del Este, célèbre station balnéaire d’Uruguay, pour une crise cardiaque liée à la drogue.

Il s’en sort et part à Cuba en cure de désintoxication. Quatre ans d’allers et retours entre l’Argentine et sa seconde patrie ne réussiront pas à le guérir durablement de sa dépendance à la cocaïne. En 2004, il frôle la mort après un accident cardiovasculaire à l’issue duquel il repart à La Havane.

L’année suivante, il subit à Bogota une opération chirurgicale destinée à réduire la capacité d’absorption de son estomac pour lutter contre l’obésité, ce qui lui permet de perdre près de 50 kilos.

L’Argentine veut à nouveau y croire. Fin 2005, charmeur et en forme, il bat des records d’audience avec son émission télévisée « La nuit du 10 » où il invite notamment son grand rival Pelé. Pourtant, Diego se met à boire, grossit, fume et rechute dans une crise hépathique qui le ramène à l’hôpital en 2007.

Une fois encore, il s’en sort et reprend du service. Nommé sélectionneur de l’équipe d’Argentine en 2008, il est écarté deux ans plus tard pour mauvais résultats. Par la suite, il entraînera deux clubs émiratis avant de s’engager en tant que président du club bélarusse du Dinamo Brest (D1) en 2018.

La même année, il devient entraîneur des Dorados de Sinaloa (D2 mexicaine) avant d’en claquer la porte avec fracas huit mois plus tard à cause d’un pénalty non sifflé pour son club. Maradona dans toute sa splendeur…

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Décès de Frédéric Mitterrand, figure inclassable de la culture et de la télévision française

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Décès de Frédéric Mitterrand, figure inclassable de la culture et de la télévision française

L’ex-ministre de la Culture et homme de télévision décède à 76 ans après une lutte contre le cancer.

Jeudi dernier, la France a perdu une de ses figures marquantes de la culture et de la télévision avec le décès de Frédéric Mitterrand à l’âge de 76 ans. Ancien ministre de la Culture et neveu de l’ancien président François Mitterrand, il s’est éteint chez lui à Paris après un combat acharné contre un cancer agressif, a annoncé sa famille à l’AFP.

Frédéric Mitterrand, connu pour sa passion pour le cinéma et les arts, a laissé un héritage indélébile dans le paysage culturel français. Son parcours atypique l’a amené à être à la fois un homme de télévision adulé et un homme politique engagé.

Nicolas Sarkozy, ancien président et collègue de Frédéric Mitterrand au sein du gouvernement, a exprimé son immense tristesse et rendu hommage à un homme « profondément cultivé et délicat, un être à part, sensible et attachant ». Il a salué le travail de l’ancien ministre, rappelant son enthousiasme et son talent dans l’exercice de ses fonctions.

Jack Lang, ancien ministre socialiste de la Culture, a également exprimé sa peine et souligné l’amitié de longue date qui le liait à Frédéric Mitterrand. Il a rappelé la passion et l’amour de ce dernier pour les arts et la culture, ainsi que leur fidélité commune envers François Mitterrand.

Frédéric Mitterrand a marqué le paysage télévisuel français avec des émissions telles que « Etoiles et toiles », où il partageait sa passion pour le cinéma avec le public. Son engagement dans le service public, après son départ de TF1, a également été salué. En tant qu’écrivain, il n’a pas hésité à aborder des sujets controversés, mais sa contribution à la promotion des arts et de la culture reste indéniable.

Né le 21 août 1947 à Paris, Frédéric Mitterrand a mené une carrière riche et diversifiée, passant de la télévision à la politique sans jamais perdre sa passion pour les arts. Sa nomination à la tête de la Villa Médicis à Rome, suivie de son mandat de ministre de la Culture, a été marquée par des réalisations significatives, dont le Mucem à Marseille et la Philharmonie à Paris.

Avec la disparition de Frédéric Mitterrand, la France perd non seulement un homme politique et une personnalité télévisuelle, mais aussi un fervent défenseur de la culture et des arts, dont l’héritage continuera d’inspirer les générations futures.

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Décès : Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, est mort à l’âge de 95 ans

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Décès : Robert Badinter, artisan de l'abolition de la peine de mort, est mort à l'âge de 95 ans

Robert Badinter, figure emblématique de la politique et de la société française, s’est éteint ce vendredi 9 février à l’âge de 95 ans.

La France pleure le décès de Robert Badinter, un géant du droit et de la politique française. À l’âge de 95 ans, Badinter s’est éteint, laissant derrière lui un héritage indélébile dans la lutte pour les droits de l’homme et la justice.

Né à Paris le 30 mars 1928, Robert Badinter a consacré sa vie à la défense des valeurs démocratiques et des libertés fondamentales. Avocat de renom, il a plaidé dans des affaires emblématiques, défendant ardemment les droits des plus vulnérables et combattant l’injustice sous toutes ses formes.

C’est sans doute son rôle dans l’abolition de la peine de mort en France qui reste le plus marquant. En tant que Garde des Sceaux sous la présidence de François Mitterrand, Robert Badinter a mené une campagne courageuse pour mettre fin à cette pratique barbare. En 1981, ses efforts ont abouti à l’abolition de la peine de mort en France, un moment historique qui a marqué le progrès de la société vers une justice plus humaine et éclairée.

Mais son engagement pour la justice ne s’est pas arrêté là. Robert Badinter a également occupé le poste prestigieux de président du Conseil constitutionnel français de 1986 à 1995, où il a continué à défendre les principes de l’État de droit et de la démocratie.

Au-delà de ses fonctions officielles, Robert Badinter a été une voix influente dans le débat public, plaidant sans relâche en faveur des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de la justice sociale. Son érudition, son intégrité et sa détermination ont fait de lui une figure respectée non seulement en France, mais dans le monde entier.

Avec la disparition de Robert Badinter, le monde perd un visionnaire, un humaniste et un défenseur infatigable de la dignité humaine. Son héritage continuera d’inspirer les générations futures à lutter pour un monde plus juste et plus équitable.

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Décès : Jacques Delors, figure de la construction européenne, est mort à 98 ans

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Décès : Jacques Delors, figure de la construction européenne, est mort à 98 ans

L’ancien président de la Commission européenne et père de l’euro s’éteint à l’âge de 98 ans.

Jacques Delors, l’ardent défenseur de la construction européenne, l’architecte de l’euro, et une éphémère figure de la gauche française à la présidentielle de 1995, est décédé mercredi à l’âge de 98 ans.

Sa fille, Martine Aubry, maire socialiste de Lille, a confirmé la nouvelle en déclarant que l’ancien président de la Commission européenne « est décédé ce matin (mercredi) à son domicile parisien dans son sommeil ».

L’annonce de sa disparition a suscité des hommages élogieux de la part de dirigeants nationaux et européens. Le président Emmanuel Macron a salué « l’inépuisable artisan de notre Europe », tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz l’a qualifié de « visionnaire » devenu « un architecte de l’UE ». Le président du Conseil européen, Charles Michel, a souligné son rôle en tant que « grand Français et grand Européen ».

Jacques Delors a occupé le poste de président de la Commission européenne de 1985 à 1995, où il a joué un rôle central dans la mise en place du marché unique, la signature des accords de Schengen, l’Acte unique européen, le lancement du programme Erasmus, la réforme de la politique agricole commune, et la création de l’Union économique et monétaire, aboutissant à la naissance de l’euro.

Même après son départ de la Commission européenne, Jacques Delors est resté un fervent défenseur de l’intégration européenne, appelant à davantage d’audace, notamment à l’ère du Brexit et face aux défis posés par les mouvements populistes.

Sa carrière politique avait également été marquée par une brève période de candidature à l’élection présidentielle française de 1995, où il avait suscité de grands espoirs au sein de la gauche. Cependant, il avait choisi de ne pas se présenter, une décision qui avait surpris le pays et qui avait marqué un tournant dans la politique française.

Né à Paris en 1925, Jacques Delors était issu d’un milieu simple et catholique. Sa carrière avait débuté dans la Banque de France avant qu’il ne rejoigne la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), contribuant à sa transformation en CFDT.

En 1974, à l’âge de 49 ans, il avait rejoint le Parti socialiste français, se définissant comme un social-démocrate. Sous la présidence de François Mitterrand, il avait occupé le poste de ministre de l’Économie et avait été l’un des initiateurs du tournant de la rigueur à partir de 1982, évitant ainsi à la France une crise inflationniste.

Jacques Delors laisse derrière lui un héritage politique et européen considérable, marqué par sa vision audacieuse de l’Europe et son engagement indéfectible en faveur de l’intégration européenne. Son décès coïncide avec celui de Wolfgang Schäuble, figure marquante de la politique allemande de l’après-guerre, soulignant ainsi la fin d’une époque pour l’Europe.

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