Politique
Détournement de fonds publics : Hubert Falco, maire de Toulon, démis de ses mandats par la justice

Hubert Falco, maire de Toulon et président de la métropole Toulon-Provence-Méditerranée, a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour recel de détournement de fonds publics. La présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Céline Ballerini, a également prononcé une peine de cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat, ce qui signifie que M. Falco perdra ses mandats.
LHubert Falco, maire de Toulon et président de la métropole Toulon-Provence-Méditerranée, a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour recel de détournement de fonds publics. La présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Céline Ballerini, a également prononcé une peine de cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat, ce qui signifie que M. Falco perdra ses mandats.
La justice reprochait à l’élu d’avoir continué à déjeuner gratuitement à la cafétéria du conseil départemental, même s’il n’en était plus président depuis plus de dix ans, et d’avoir profité de repas à domicile et de frais de pressing, réglés également sur des fonds publics de cette collectivité. Ces repas étaient stockés dans un réfrigérateur particulier, d’où le nom de ce dossier : « le frigo de Falco ». Au total, ces repas privés servis à Hubert Falco et son épouse, employée du conseil départemental, auraient coûté au contribuable au moins 64 500 euros entre 2015 et 2018, selon les enquêteurs, soit 1 500 euros par mois.
Le procureur de la République Mathieu Vernaudon a parlé d’un « vrai scandale », estimant que même si « on n’est pas sur un détournement de centaines de milliers d’euros », « un euro détourné est un euro qui ne va pas à l’intérêt public ». Il avait réclamé trois ans de prison avec sursis, la confiscation de 55 000 euros, mais surtout une perte des droits civiques pendant cinq ans, ce qui entraîne une inéligibilité, avec exécution provisoire et donc en principe une perte des mandats électifs avec effet immédiat.
La présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Céline Ballerini, a affirmé que le « devoir d’exemplarité a été totalement bafoué » par l’élu. Dans une longue motivation de sa décision, elle a déclaré que les faits, « par leur petitesse », témoignent « d’un manque de respect évident » des institutions et montrent que « le conseil départemental restait votre territoire ». Elle a ajouté que les « démarches qui ont été révélées par les écoutes » au cours de l’enquête témoignent également de ce mépris des règles et de la volonté d’échapper à certaines réalités.
Pendant le procès, Hubert Falco a nié fermement les accusations de repas préparés spécialement pour lui, comme l’en accusait entre autres Laurent Defraize, ex-responsable des cuisines du département, un témoin qui s’est suicidé depuis. En revanche, il a reconnu qu’il avait déjeuné au conseil général parce qu’il devait travailler avec le président de la collectivité de l’époque, Marc Giraud, poursuivi lui dans cette affaire pour détournement de fonds publics.
L’association de lutte contre la corruption Anticor, partie civile dans cette affaire, a reconnu que le maire avait sans doute eu une « carrière exemplaire » et qu’il avait « beaucoup fait pour le Var ». Cependant, il a souligné que l’exemplarité était également importante et que la justice ne pouvait pas fermer les yeux sur des faits avérés.
Le cas d’Hubert Falco n’est pas un cas isolé. Depuis quelques années, de nombreux élus locaux sont visés par des enquêtes pour des faits similaires de détournement de fonds publics ou d’enrichissement personnel. Si certains ont été condamnés, d’autres ont échappé à la justice. C’est pour cette raison que les associations de lutte contre la corruption appellent à la mise en place d’une réelle transparence dans la gestion des fonds publics et à une plus grande responsabilité des élus locaux.
La condamnation d’Hubert Falco à trois ans de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité est un signal fort envoyé aux élus locaux. Elle montre que la justice ne tolérera plus les abus de pouvoir et que les élus doivent être exemplaires dans leur comportement. Cependant, cette condamnation ne doit pas être considérée comme une fin en soi, mais comme un début. Il est temps que les élus locaux prennent conscience de leur responsabilité et travaillent à regagner la confiance des citoyens.
Politique
Édouard Philippe reprend une proposition de Le Pen, le RN lui tombe dessus

L’ancien Premier ministre s’est dit favorable à la révision des Accords d’Algérie, qui organisent les modalités d’entrée et de séjour des Algériens en France. Sur la même ligne donc que Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Édouard Philippe « copieur » du Rassemblement national sur l’immigration ? Ce mardi 6 juin, l’ancien Premier ministre se retrouve sous le feu des critiques de l’extrême droite, après qu’il s’est dit favorable à la révision des Accords d’Algérie. Mais s’il est attaqué, ce n’est pas tant sur le fond que sur la forme : car cette proposition se retrouve aussi bien chez Marine Le Pen que chez Éric Zemmour.
« Il y a des relations historiques extrêmement puissantes entre la France et l’Algérie, mais le maintien aujourd’hui d’un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié », a déclaré l’ancien chef du gouvernement dans une interview à L’Express, où il détaille sa vision de la politique migratoire.
Les Accords d’Algérie, conclus en 1968, organisent l’entrée, le séjour et l’emploi des Algériens en France, selon des règles dérogatoires au droit commun. Sur certains points, les Algériens sont favorisés par rapport aux autres étrangers (notamment en matière de regroupement familial), sur d’autres ils sont perdants (notamment pour les étudiants).
Ce texte « détermine complètement le droit applicable à l’entrée et au séjour des ressortissants algériens, avec des stipulations qui sont beaucoup plus favorables que le droit commun. C’est une particularité très nette. Aucun ressortissant d’un autre État ne bénéficie de tels avantages », estime Édouard Philippe.
En 2022, Marine Le Pen et Zemmour sur la même ligne
Or cette proposition a trouvé un certain écho à l’extrême droite de l’échiquier politique. La raison ? La remise en question des Accords d’Algérie est réclamée aussi bien au sein du Rassemblement national que chez Reconquête!.
En mars 2022, en pleine campagne présidentielle, Éric Zemmour signait ainsi une tribune dans le Figaro Vox, dans laquelle il promettait de « mettre fin aux privilèges migratoires de l’Algérie ». Il s’offusquait alors de « passe-droits migratoires d’un autre temps » et déplorait le fait qu’« aucun gouvernement n’a osé revenir » dessus « même si beaucoup l’ont envisagé ».
Sept mois plus tard, le Rassemblement national profitait d’un dramatique fait divers impliquant une jeune femme algérienne pour faire la même proposition. « Je dirai très clairement au président algérien que je souhaite remettre en cause les accords passés entre l’Algérie et la France qui facilitent considérablement les flux entre nos deux pays. Que je conditionnerai l’obtention des visas au respect absolu des obligations de quitter le territoire » assurait Marine Le Pen le 20 octobre 2022.
Au sein du Rassemblement national, la sortie de l’ancien Premier ministre n’est donc pas passée inaperçue. « Exceptionnel ! Après LR, c’est au tour d’Édouard Philippe de copier le programme du RN », a ainsi raillé la députée du Var Laure Lavalette, en référence aux accusations de « copier-coller » visant déjà les Républicains il y a quelques semaines.
« C’est formidable toutes ces conversions au réel et au bon sens de tous ces politicards qui n’ont eu de cesse de condamner les propositions de Marine Le Pen quand ils étaient au pouvoir », a taclé de son côté Julien Odoul, tandis que Sébastien Chenu ironisait : « C’est pas comme si vous aviez été Premier ministre… ».
Même son de cloque chez Reconquête ! « Édouard Philippe va donc passer les prochaines années à proposer tout ce qu’il n’a ni osé ni voulu faire lors des dernières », a écrit Éric Zemmour sur Twitter.
Le gouvernement entend proposer d’ici l’été son projet de loi immigration, qui allie une ligne dure sur l’immigration illégale et un volet de régularisation de certains travailleurs dans les secteurs économiques en forte tension. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe s’est d’ailleurs dit « très en soutien des propositions formulées par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt ». « Cette loi est nécessaire, mais je sais qu’elle n’est pas suffisante », nuance-t-il néanmoins
Politique
Réforme des retraites : les premiers décrets d’application publiés au Journal Officiel

L’un de ces deux décrets entérine le report de l’âge légal à 64 ans. Le second porte sur les départs à la retraite anticipés.
Les deux premiers décrets d’application de la réforme des retraites ont été publiés au Journal Officiel ce dimanche. Parmi eux, on compte notamment celui entérinant le passage de l’âge légal de 62 à 64 ans, mesure phare et controversée du texte de loi. Ces décrets sont « relatifs, d’une part, à l’augmentation progressive de l’âge d’ouverture des droits à la retraite de 62 à 64 ans et à l’accélération du rythme de montée en charge de la durée d’assurance requise pour le taux plein, et, d’autre part, aux départs anticipés, notamment s’agissant des carrières longues et au titre du handicap », explique le gouvernement dans un communiqué.
Sont notamment précisées les dispositions relatives aux « catégories actives » de la fonction publique (pompiers, policiers, contrôleurs aériens), qui pourront toujours partir avant 64 ans, mais dont l’âge légal de départ sera lui aussi relevé, et aux départs anticipés pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt et ont cotisé les 43 années requises.
31 décrets doivent être publiés
Pour les carrières longues, la loi « prévoit désormais quatre bornes d’âge d’entrée dans le dispositif (16 ans, 18 ans, 20 ans et 21 ans), en permettant un départ anticipé à la retraite selon quatre bornes d’ouverture des droits à la retraite (respectivement 58 ans, 60 ans, 62 ans et 63 ans) », indique le communiqué. Ces deux décrets sont les premiers de 31 textes d’application devant être publiés avant le 1er septembre.
Leur publication intervient alors que les syndicats appellent le 6 juin à une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. La bataille se poursuit également à l’Assemblée, les députés étant amenés à examiner le 8 juin une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme. Le texte a été vidé de sa substance par la commission des affaires sociales, mais devrait donner lieu à des débats houleux dans l’hémicycle.
Politique
La cote de popularité de Macron et Borne rebondit après deux mois de défiance

Désormais, 64% des Français ne font « pas du tout » confiance à Emmanuel Macron, soit un recul de 6 points selon une étude Elabe pour « Les Echos ».
L’image de président de la République et de la Première ministre s’améliore légèrement. Les cotes de popularité d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne continuent de rebondir après deux mois de forte défiance liée à la réforme des retraites, rapporte un sondage Elabe pour Les Echos, vendredi 2 juin. Un premier sondage BVA pour RTL, une semaine plus tôt, montrait qu’Emmanuel Macron regagnait 6 points avec 32% des Français ayant une « bonne opinion » de lui. Elisabeth Borne reprenait cinq points d’opinions positives, à 32%, selon ce baromètre.
Selon l’étude Elabe, le chef de l’Etat gagne 4 points, ce qui fait grimper à 29% le nombre de Français lui accordant leur confiance « pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays ». La défiance envers le président perd également en intensité, avec 64% des Français qui ne lui font « pas du tout » confiance, soit un recul de 6 points. Il s’agit du premier mois où Emmanuel Macron enregistre une baisse aussi sensible de cet indicateur depuis août 2022. Le président conserve une confiance solide de ses sympathisants (90% auprès des sympathisants Renaissance et alliés) et progresse au sein de l’électorat de Valérie Pécresse (42%).
Elisabeth Borne gagne quant à elle 2 points, mais reste faible, à 24 % de confiance. Il s’agit de l’une des cotes les plus basses enregistrées pour un Premier ministre d’Emmanuel Macron, relève Elabe.
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