Sports
Des bidonvilles aux bolides de luxe, Maradona raconté par ses agents
« Renfermé » et « éblouissant », « deux hommes en un »: deux agents de Diego Maradona ont raconté à l’AFP leur relation avec l’icône argentine, légende du football décédée mercredi à 60 ans.
« C’était un personnage complexe », se rappelle le Britannique Jon Smith, son agent pendant une partie de sa période napolitaine.
« C’était deux hommes en un, vraiment. Il y avait Diego, le gentil garçon des bidonvilles de Buenos Aires qu’il a toujours gardé en lui. Et puis il y avait Maradona, l’antithèse de cela. C’était l’artiste, le showman, le fêtard. Il était tout ce que Diego n’était pas », se rappelle-t-il.
« Les gens parlent de lui comme d’un génie imparfait. Mais j’ai rencontré plusieurs génies et ils avaient tous des imperfections. Ils ont un immense talent, mais quand vous avez tout réussi, qu’est-ce qu’il vous reste? », dit-il, le comparant à Elvis Presley qui a comme lui eu des problèmes de drogue.
« Diego en était arrivé à un point où son corps était au maximum et partait en vrille. Il y avait trop de tentations, mais malgré toutes ces zones d’ombre, il était éblouissant. »
« La force des plus grands »
Josep Maria Minguella, qui a fait venir Maradona en 1982 au FC Barcelone, son premier club en Europe, se rappelle d’un garçon tout timide.
« Quand on était en déplacement avec l’équipe, les joueurs sortaient se promener le matin et lui restait dans sa chambre. On le voyait très peu », se rappelle-t-il.
Minguella le compare inévitablement à Lionel Messi, qu’il a également fait venir d’Argentine au Barça: « Ce sont des joueurs obsédés par leur jeu, par le football, obsédés par la construction, par arriver le plus vite possible dans la surface et marquer des buts ».
Après deux saisons mitigées à Barcelone, Maradona est transféré en 1984 à Naples, où il bâtira sa légende.
« Diego n’a pas eu de chance. Il n’est resté que deux ans, une grave blessure et une maladie l’ont empêché d’exploser, l’explosion est arrivée à Naples », se rappelle l’agent qui l’avait découvert en 1976, alors qu’il jouait encore à Argentinos Juniors.
« Il est passé de l’anonymat au meilleur niveau européen. C’est la force des plus grands », admire Josep Maria Minguella.
Ferrari cabossées
Jon Smith, devenu l’agent de Maradona après son titre de champion du monde 1986, grâce à l’entremise d’Osvaldo Ardiles, un autre international argentin, souligne que le « Pibe de Oro » avait à Naples un entourage sulfureux.
« Il avait autour de lui des gens… intéressants, disons », raille l’Anglais, qui depuis Londres n’a pas pu l’empêcher de céder aux mauvaises tentations. « On lui trouvait des contrats publicitaires, comme avec Coca-Cola, mais il était influencé par beaucoup d’autres choses ».
Et de se rappeler une anecdote sur la façon qu’avait l’Argentin de brûler la chandelle par les deux bouts en Italie.
« A Naples, il aimait collectionner les Ferrari. Un jour, j’y étais pour déjeuner avec lui et il m’a fait descendre dans son garage pour me montrer sa dernière acquisition. Il en avait plusieurs et j’ai remarqué que plusieurs étaient très cabossées. Il y en avait une qui donnait l’impression que quelqu’un l’avait piétinée. »
« Alors, dans son plus mauvais anglais, il m’a dit: +le problème c’est que quand je m’arrête au feu rouge, des supporters se jettent sur moi+. Alors je crois que le meilleur contrat que j’aie jamais négocié pour lui, c’est d’avoir convaincu la police napolitaine de le laisser griller les feux rouges », raconte Jon Smith.
Jusqu’à la dernière année de contrat du « Diez » à Naples, quand Jon Smith n’entend plus parler de Maradona. « En 1991, les +puissances+ qu’il y avait à Naples m’ont remercié pour mon excellent travail et m’ont dit qu’on n’avait plus besoin de moi. »
Sports
Ligue des Champions : Le LOSC renverse le Real Madrid dans un exploit légendaire
Dans une soirée inoubliable, le LOSC a réalisé l’impensable en battant le Real Madrid 1-0 au stade Pierre-Mauroy. Ce succès historique permet aux Lillois de marquer leur nom dans l’histoire de la Ligue des champions, en tenant tête à une équipe madrilène invaincue depuis neuf mois.
Le football réserve parfois des surprises, mais celle-ci restera gravée dans les mémoires des supporters du LOSC. Mercredi soir, devant un stade Pierre-Mauroy bouillant et à guichets fermés, les hommes de Bruno Genesio ont signé un exploit monumental, une victoire 1-0 face au Real Madrid, l’un des clubs les plus titrés de l’histoire de la Ligue des champions. Les Lillois, portés par une performance collective irréprochable, ont su résister aux assauts d’un Real Madrid pourtant redoutable, pour inscrire ce qui est sans doute l’une des plus grandes pages de leur histoire.
Dès le coup d’envoi, les Dogues ont affiché leurs intentions. Bien en place, ils ont pressé haut et gêné la relance madrilène, coupant court à toute tentative de domination des Merengues. Jonathan David, intenable, fut l’une des premières menaces en sollicitant deux fois Lunin dans la première demi-heure. Son opportunisme allait payer juste avant la pause, lorsqu’un pénalty est sifflé après une main d’Eduardo Camavinga dans la surface. Le Canadien ne tremble pas et envoie le ballon au fond des filets, permettant aux siens de rentrer aux vestiaires avec un avantage aussi mince que précieux.
En seconde période, le Real Madrid a tenté de renverser la vapeur. Le contrôle du ballon leur a progressivement appartenu, mais sans réel danger pour une équipe lilloise disciplinée et parfaitement organisée. Les entrées en jeu de Kylian Mbappé et Luka Modric n’ont pas suffi à bousculer la défense nordiste, qui a fait preuve d’une solidarité exemplaire. Chaque joueur s’est illustré dans les duels, à l’image de Tiago Santos, impérial avec 7 duels gagnés sur 11, et Edon Zhegrova, tout aussi brillant dans ses tâches défensives que créatives.
Le Real a tenté de forcer la décision, notamment avec les accélérations de Vinicius et quelques coups d’éclat de Jude Bellingham, mais rien ne semblait pouvoir ébranler la muraille lilloise. Le gardien Lucas Chevalier, héroïque tout au long de la rencontre, a su préserver son but, réalisant des arrêts décisifs dans les dernières minutes. Un coup de tête à bout portant de Güler semblait être l’égalisation tant attendue par les Merengues, mais Chevalier a répondu présent une fois de plus, signant ainsi son cinquième arrêt de la soirée.
Les dernières secondes de jeu furent éprouvantes, avec une tête de Benjamin André dans le temps additionnel qui a libéré tout un stade. Le coup de sifflet final de l’arbitre a déclenché une explosion de joie dans les tribunes, les supporters lillois savourant cet exploit inespéré. Les larmes aux yeux, certains d’entre eux ont sans doute vécu le plus grand match de leur vie.
Pour Lille, cette victoire marque un tournant. Non seulement elle leur permet de croire en leurs chances de qualification, mais elle symbolise aussi la capacité du club à rivaliser avec les géants européens. Le Real Madrid, invaincu depuis neuf mois toutes compétitions confondues, a trouvé son maître, le temps d’une soirée magique dans le Nord de la France.
Sports
Équipe de France : Antoine Griezmann annonce sa retraite internationale
Antoine Griezmann a créé la surprise en annonçant sa retraite internationale à travers une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux. L’attaquant de l’Atlético de Madrid, figure incontournable de l’équipe de France, met ainsi un terme à sa carrière en bleu, juste avant la prochaine trêve internationale.
Antoine Griezmann, qui a marqué l’histoire du football français avec ses performances décisives lors de la Coupe du monde 2018, a fait ses adieux en publiant un message empreint d’émotion. « C’est avec le cœur plein de souvenirs que je clos ce chapitre de ma vie. Merci pour cette magnifique aventure tricolore et à bientôt », a-t-il écrit sur son compte X, accompagnant son texte d’une vidéo retraçant certains moments clés de sa carrière sous le maillot bleu.
Cette annonce intervient à quelques jours seulement de la publication par Didier Deschamps de la liste des joueurs sélectionnés pour les rencontres d’octobre. Griezmann, devenu un pilier de l’équipe nationale depuis ses débuts en 2014, avait participé à toutes les grandes compétitions sous les couleurs de la France, contribuant notamment au sacre de 2018 en Russie et à la finale de l’Euro 2016. Ses 122 sélections et 43 buts avec les Bleus font de lui l’un des joueurs les plus emblématiques de sa génération.
La décision de Griezmann de se retirer à l’âge de 33 ans marque la fin d’une ère pour l’équipe de France. Alors que certains voyaient en lui un leader capable de mener les Bleus vers de nouveaux succès, il choisit de passer le flambeau à une nouvelle génération de joueurs. Ce départ laisse un vide au sein de l’attaque tricolore, mais aussi dans le cœur des supporters, qui lui resteront reconnaissants pour ses années de service et ses exploits sur le terrain.
C’est avec le cœur plein de souvenirs que je clos ce chapitre de ma vie. Merci pour cette magnifique aventure tricolore et à bientôt. 🇫🇷 pic.twitter.com/qpw8dvdtFt
— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) September 30, 2024
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
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