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Dans un quartier populaire de Nantes, Royal de Luxe installe l’art dans la durée

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Un nœud dans un réverbère ou un arbre surgissant d’un appartement: depuis deux ans, des installations poétiques apparaissent dans le quartier Bellevue à Nantes où la compagnie de théâtre Royal de Luxe s’est installée sur le long terme pour amener un changement de regard sur ce territoire.

« Ce n’est pas en faisant un grand spectacle dans le quartier de Bellevue que ça sert à quelque chose, ça va occuper un samedi/dimanche et puis finalement pour les gens qui habitent là-bas (…) c’est fini, on ne s’occupe plus d’eux », explique Jean-Luc Courcoult, le fondateur de Royal de Luxe.

En revanche, « suivre l’évolution d’un quartier et sa transformation à travers le temps » et « habituer les gens, avec des choses tous les trois/quatre mois pendant quatre/cinq ans » va permettre aux œuvres de « s’installer avec la mémoire des gens », poursuit le sexagénaire devenu célèbre avec ses marionnettes de géants présentées un peu partout dans le monde.

Lila, 39 ans, se souvient d’un « Monsieur Bourgogne » dont sa fille lui avait parlé après l’école. Ce personnage est le fil conducteur du projet et fait régulièrement des apparitions dans le quartier.

« Est-ce qu’il peut s’agir de lui? En tout cas, c’est très sympa avec l’arbre à l’intérieur, je pense revenir ce week-end pour voir le spectacle », raconte cette habitante croisée alors qu’elle découvrait par hasard « Cinémascope » en rentrant du travail.

Dans un appartement éventré d’une barre d’immeuble qui doit être bientôt démolie, un arbre avec ses racines et ses feuilles a été installé et une famille y mime le quotidien.

« Cinémascope » est la dernière œuvre en date présentée par Royal de Luxe dans le cadre du projet. A chaque fois, la surprise est au rendez-vous: à l’aube, les habitants découvrent une installation mise en place durant la nuit, avec parfois des acteurs à l’intérieur qui jouent une scène pendant quelques jours.

« changement de regard »

« Les petits s’accrochent à des détails, le côté extraordinaire que nous on voit là, eux ça ne les scotchent pas forcément », analyse Yann Courtil, instituteur, qui a emmené ses élèves de maternelle voir « Cinémascope ».

Certains ont retenu une scène de dispute entre les acteurs et n’ont pas remarqué l’arbre, un autre a aimé la tartine sautant du grille-pain et rattrapée à coup d’épuisette.

Autant d’images drôles et tendres « semées dans la tête des enfants » qui font le succès du projet selon M. Courtil, sollicité par Royal de Luxe pour diffuser des enregistrements de Monsieur Bourgogne en classe et amener dans les cours de récréation une Fiat 500 transformée en tableau d’école.

« Ce projet, ce n’est pas une opération et on s’en va, c’est un projet au long cours », insiste la maire de Nantes, Johanna Rolland. Nantes, Saint-Herblain et Nantes Métropole investissent près de 600.000 euros par an dans cette création.

« Royal de Luxe est une compagnie de rayonnement international ». Sa présence dans ce quartier va attirer des habitants de l’extérieur qui ne le connaissent pas forcément et leur venue permet « d’amener un changement de regard sur nos quartiers populaires », observe-t-elle.

La première œuvre, qui est devenue pérenne, est un réverbère tordu en forme de nœud. Ensuite est venu Monsieur Bourgogne qui a installé une voiture, puis une tente canadienne à la verticale sur une façade d’immeuble.

Le nomadisme du personnage ou encore les racines de l’arbre de « Cinémascope » évoquent les questions d’identité et d’immigration.

Un matin, une voiture percée d’un arbre a créé l’attraction place Mendès-France. L’œuvre, qui devait rester trois jours, attirait beaucoup de monde dans le quartier. Peut-être trop. Ce qui lui a valu d’être brûlée par des jeunes.

« Moi j’écris une histoire pour les enfants des écoles avec un arbre qui a poussé. Bon, ils ont brûlé l’arbre. La voiture aussi. Eh bien dès l’après-midi, on est venu avec des tronçonneuses et on a retiré notre image », se souvient Jean-Luc Courcoult.

« On ne laisse pas une image consumée, terminée. Pour faire rêver les gens, c’est négatif », conclut-il, plutôt amusé par l’incident.

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France

JO Paris 2024 : la Pologne enverra des soldats pour aider à la sécurisation de la compétition

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JO Paris 2024 : la Pologne enverra des soldats pour aider à la sécurisation de la compétition

La Pologne va prêter main forte à la France. Le ministre polonais de la Défense a annoncé que son pays allait envoyer « une force opérationnelle composée de nos soldats, y compris avec des chiens renifleurs » pour aider à la sécurisation des Jeux olympiques de Paris.

Le ministre polonais de la Défense a annoncé jeudi que son pays allait envoyer des renforts militaires pour aider à la sécurisation des Jeux olympiques à Paris, alors que la France est en alerte maximale face à la menace d’attentats.

« Les forces armées polonaises rejoindront la coalition internationale mise en place par la France pour soutenir la préparation et la sécurité des Jeux olympiques d’été 2024 », a déclaré sur le réseau social X Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, sans préciser le nombre de soldats déployés. « Une force opérationnelle composée de nos soldats, y compris avec des chiens renifleurs, sera déployée à Paris. Son objectif principal sera d’entreprendre des opérations de détection d’explosifs et de lutte contre le terrorisme », a ajouté le ministre.

Selon la porte-parole de l’état-major de l’armée polonaise, « les décisions ont déjà été prises ». « Nous sommes en train de construire une ‘task force’ pour les JO », a indiqué Joanna Klejszmit, en ajoutant que le chef d’état-major des armées françaises, Thierry Burkhard, effectuait jeudi une visite en Pologne.

Le gouvernement français a décidé dimanche dernier, immédiatement après l’attentat contre la salle de concert de Moscou où 143 personnes ont péri, de relever le plan Vigipirate à son niveau maximal, « urgence attentat », à quatre mois des Jeux olympiques à Paris.

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Algérie : le massacre du 17 octobre 1961 condamné par l’Assemblée nationale

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Algérie : le massacre du 17 octobre 1961 condamné par l’Assemblée nationale

Jeudi, l’Assemblée nationale a approuvé une proposition de résolution condamnant la répression meurtrière des Algériens lors du massacre du 17 octobre 1961 sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon. Le texte préconise également l’inscription d’une journée de commémoration de cet événement dans l’agenda des journées nationales et des cérémonies officielles.

La proposition de loi, portée par l’écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech, a été votée par 67 députés, tandis que 11 ont voté contre, provenant principalement du Rassemblement national.

Mme Sebaihi a salué ce vote comme une « première étape » dans le travail de reconnaissance de ce « crime colonial » et de « crime d’Etat ». Bien que le terme « crime d’Etat » ne soit pas inclus dans le texte final, il représente néanmoins un pas significatif vers la reconnaissance de cet événement tragique.

La proposition de résolution a été élaborée avec le parti présidentiel et l’Elysée dans le but de parvenir à un consensus. Mme Sebaihi a souligné l’importance de se souvenir des victimes et de leurs familles, tout en reconnaissant le travail de mémoire déjà entrepris. En 2012, le président François Hollande avait rendu hommage aux victimes, suivi par Emmanuel Macron en 2021, déclarant que les crimes commis étaient « inexcusables pour la République ».

Cependant, certaines réserves ont été exprimées quant à l’instauration d’une journée de commémoration spécifique pour le 17 octobre 1961. La députée socialiste Valérie Faure a souligné l’existence de trois dates pour commémorer les événements liés à la guerre d’Algérie, estimant qu’il était essentiel de laisser l’histoire faire son travail avant d’envisager une nouvelle journée commémorative.

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Voile à l’école: vague d’indignation après le départ d’un proviseur menacé de mort

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Voile à l'école: vague d'indignation après le départ d'un proviseur menacé de mort

Le départ anticipé du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après un incident lié au port du voile par une élève, provoque une vague d’indignation.

Le départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après avoir demandé à une élève de retirer son voile, a déclenché une vague d’indignation et de réactions politiques. Après l’altercation avec l’élève, des menaces de mort à l’encontre du proviseur avaient été proférées sur internet, suscitant une enquête pour cyberharcèlement.

Malgré le soutien exprimé par la ministre de l’Éducation nationale, les attaques contre le proviseur ont persisté, le forçant à quitter ses fonctions pour des raisons de sécurité. Son départ anticipé à la retraite a été attribué aux événements récents et à leur impact sur lui.

Cette décision a provoqué une réaction forte dans la classe politique, avec des accusations d’échec collectif et de défaite de l’État face à la montée de l’islamisme. Des responsables politiques ont dénoncé la passivité et le renoncement face à cette situation, soulignant la nécessité de lutter contre la mouvance islamiste.

Le nouveau proviseur intérimaire, soutenu par l’équipe de direction et la communauté éducative, prend en charge la situation exceptionnelle dans l’établissement. Le ministère de l’Éducation nationale a affirmé son engagement à soutenir ses agents face aux menaces et à accompagner le proviseur dans toutes ses démarches.

Malgré les mesures prises pour protéger le proviseur et sécuriser l’établissement, le départ de ce dernier soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’État à garantir la sécurité des personnels éducatifs et à lutter contre les menaces et le harcèlement en ligne.

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