Le cyclone Garance a laissé derrière lui un paysage dévasté et des pertes colossales. Les secteurs agricole, artisanal et touristique sont particulièrement touchés, avec des répercussions économiques majeures.
Le cyclone Garance, qui a frappé La Réunion fin février, a engendré des dégâts estimés à près de 250 millions d’euros. Les premières évaluations, réalisées par les collectivités locales et les chambres consulaires, révèlent une situation alarmante, notamment pour le secteur agricole, qui représente à lui seul 151,6 millions d’euros de pertes. Les cultures emblématiques de l’île, comme la canne à sucre, ont été durement affectées, avec des dommages évalués à 80 millions d’euros. L’élevage n’a pas été épargné, subissant des pertes de 12,2 millions d’euros, incluant la disparition de milliers de volailles, de bovins et de ruches.
Les artisans et les petites entreprises sont également confrontés à des difficultés majeures. Plus de 220 dossiers de demande d’indemnisation ont déjà été déposés auprès de la chambre de métiers et de l’artisanat. Les sinistres concernent des pertes d’outils de travail, de matières premières, ainsi que des interruptions d’activité dues aux coupures d’eau, d’électricité ou d’internet. Les premières estimations chiffrent ces dégâts à environ trois millions d’euros, mais ce montant pourrait augmenter.
Le secteur touristique et les entreprises locales ont également subi de lourdes pertes. Selon la chambre de commerce et de l’industrie de La Réunion, plus de 75 % des établissements touristiques, 80 % des entreprises du BTP et 71 % des sociétés de services ont déclaré des dommages. Au 17 mars, les pertes d’exploitation s’élevaient déjà à 14,7 millions d’euros.
Les infrastructures publiques n’ont pas été épargnées. Une centaine de logements sociaux ont été endommagés au point de nécessiter un relogement urgent, principalement dans la commune de Saint-Benoît, située sur la côte est. Le réseau routier a également été gravement touché, avec des réparations estimées à 72,5 millions d’euros. Les établissements scolaires, notamment les lycées et collèges, ont subi des dégradations importantes, nécessitant des travaux de réparation financés à hauteur de 7,5 millions d’euros par les collectivités locales.
Face à cette situation, les acteurs locaux réclament une aide rapide et substantielle des pouvoirs publics. Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture, insiste sur la nécessité d’une réactivité accrue pour relancer les activités économiques. L’état de catastrophe naturelle a été reconnu dans toutes les communes de l’île, ouvrant la voie à des indemnisations. Cependant, le bilan financier consolidé des dégâts n’est pas encore disponible, laissant présager une facture finale encore plus lourde.
Ce cyclone, survenu un an après le passage dévastateur de Bilal, souligne l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes dans la région. Les habitants et les professionnels de La Réunion, déjà éprouvés par une sécheresse historique, doivent désormais faire face à une reconstruction longue et coûteuse.