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Culture – Portrait : Armonia Lemaître, une auteure sétoise qui assume sa transition

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©Michel Richard

Découvrez ce dimanche le portrait d’Armonia Lemaître. Une auteure indépendante venue s’installer à Sète afin d’y vivre une retraite au soleil.

Poétesse et romancière, le ciel s’est assombri pour Armonia dès sa plus tendre enfance. En effet très jeune, elle s’aperçoit que son corps ne correspond pas à son genre intime. Les cauchemars et profonds malaises deviennent son quotidien, elle se sent mal adaptée, en décalage total avec le rôle imposé par son entourage, la société ou encore la morale.

Mais malgré toutes ces difficultés, elle rencontre celle qui va devenir sa compagne durant trente ans et qui lui donnera deux enfants. À cinquante ans, sa vie bascule après sa rencontre avec l’homme qui l’aide à se révéler à elle-même. Armonia entame alors le long parcours qui la conduit vers cette femme qui a toujours existé en elle.

Aujourd’hui, installée à Sète avec son mari, elle s’adonne en toute quiétude à vivre ses passions, lecture, marche, musique, et la plus nécessaire, celle qui prime sur toutes les autres, l’écriture. Cette dernière lui étant indispensable autant que de respirer.

Son statut d’auteure indépendante lui permet de tout maîtriser, de la conception à la promotion jusqu’à la diffusion. Armonia Lemaître est l’auteure de deux récits autobiographiques, d’un roman et de deux recueils.

-Je suis une poupée gigogne (tome 1)- est le récit autobiographique d’Armonia, son long combat pour devenir celle qu’elle sent vivre en elle depuis toujours. Une enfance très perturbée par des phobies incontrôlables et de terribles cauchemars, une adolescence marquée par un isolement social et affectif poignant, la perte prématurée de sa mère en passant par la rencontre avec celle qui deviendra sa femme durant trente ans.

C’est à cinquante ans que sa vie bascule. Armonia débute sa transition. Elle nous parle alors par le menu des péripéties de son parcours : les difficultés auxquelles elle est confrontée, les anecdotes parfois hilarantes, souvent tragiques, les personnes qui l’ont aidée ou sont venues contrecarrer son évolution, et enfin, l’accomplissement lorsqu’elle devient une femme à part entière (avec le Changement d’État civil et l’opération chirurgicale.) Au cours de ce périple, elle rencontre aussi l’amour indéfectible d’un homme.

Dans ce témoignage passionnant, l’auteure nous livre une introspection sans détour. Il y a la profondeur et l’authenticité de ses sentiments intérieurs et puis le monde tout autour, qui se fait juge ou partie de ses choix. Ce qui nous touche au-delà de l’histoire, c’est la maturité de l’écrit : l’auteure sait peser et poser les mots les plus justes, exercice le plus compliqué lorsque l’on dévoile son propre vécu. Ce sont toujours son courage, sa force qui transpirent à la lecture des étapes de sa vie. Un témoignage puissant et essentiel !

-Je suis une poupée gigogne ( tome 2 )- dans ce deuxième opus, elle évoque des épisodes de sa vie qu’elle avait laissés en suspens. Le harcèlement et les manipulations qu’elle a subis au cours de son enfance et pendant sa carrière professionnelle. Son service militaire et ses déboires lors de ses engagements politiques et syndicaux.

Elle aborde des problématiques passionnantes : l’acceptation de son passé d’homme, la recherche de sa sœur et le deuil périnatal de sa mère, la trahison des organisations dans lesquelles elle milita pendant des décennies, ses relations avec son ex-compagne, la rupture avec son fils, l’amitié, l’inclusion, l’esthétique, la foi. Ce qu’ont pu lui apporter l’écriture et le théâtre. Elle dresse là un tableau saisissant dans un style toujours aussi élégant. Un livre-vérité profond et touchant !

En tant qu’auteure indépendante, Armonia maîtrise l’édition de ses livres, de la conception à la diffusion en passant par la promotion. C’est donc naturellement qu’elle présente son roman  « Tu ne le diras à personne ». Elle y soulève les sujets sensibles de l’inceste, des abus sexuels, mais également des tabous qui gangrènent notre société. Mais tout est écrit élégamment, avec dignité et surtout énormément de mesure. Armonia, manie la plume sans voyeurisme et avec exigence.

Récemment questionnée, elle aime à confier : « La dénonciation est difficile, mais le silence est plus terrible encore ». J’ai fait des rencontres extraordinaires avec ce livre. Mes lecteurs sont essentiellement des femmes. Peut-être que cela suscite un certain nombre de questions chez les hommes. ? » Aller à la rencontre d’Armonia est un enrichissement et une découverte culturelle de tous les instants.

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Télévision : C8, c’est fini ! La chaîne perd sa fréquence sur la TNT

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TV : C8, c'est fini ! La chaîne perd sa fréquence sur la TNT
©C8

C’est un tremblement de terre dans le monde de la télévision. C8, candidate à la reconduction de sa fréquence TNT, n’a pas obtenu gain de cause. L’Arcom a en effet décidé de la lui retirer pour 2025, tout comme celle de NRJ12.

La décision de l’Arcom, annoncée mercredi 24 juillet, marque une rupture significative pour C8, qui diffuse notamment l’émission populaire de Cyril Hanouna, TPMP. Cette chaîne, qui a été la plus sanctionnée de la télévision française, ne verra pas sa fréquence TNT renouvelée en 2025. NRJ12, également candidate à la reconduction de sa fréquence, subit le même sort.

En revanche, CNews, une autre chaîne du groupe Canal+ et propriété du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, a été sélectionnée pour un renouvellement de sa fréquence. Malgré les nombreux rappels à l’ordre par l’Arcom, CNews conserve sa place sur la TNT.

Les décisions de l’Arcom ont également favorisé de nouveaux projets de chaînes. Le groupe Ouest-France et le milliardaire Daniel Kretinsky ont tous deux vu leurs propositions de chaînes présélectionnées pour des fréquences TNT en 2025. L’Arcom a justifié ses choix en se basant sur « l’intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de pluralisme des courants d’expression socio-culturels », selon le communiqué officiel.

Cette annonce marque un tournant pour le paysage audiovisuel français, avec une réorganisation des chaînes disponibles sur la TNT. Les téléspectateurs devront s’adapter à ces changements à partir de 2025, tandis que les groupes médiatiques concernés prépareront leur transition ou leur nouvelle stratégie pour maintenir leur présence sur le petit écran.

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France Inter: Adèle Van Reeth visée par une motion de défiance de la rédaction

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France Inter: Adèle Van Reeth visée par une motion de défiance de la rédaction

La directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, est visée par une motion de défiance de la rédaction, au lendemain de l’annonce du remplacement de Yaël Goosz par Patrick Cohen comme éditorialiste politique de la matinale.

« C’est avec consternation et colère que nous avons appris par la presse que la direction de France Inter avait décidé de retirer l’éditorial politique du matin à Yaël Goosz » qui pourtant « a fourni un travail exemplaire, fiable, indépendant », explique ce texte. Yaël Goosz reste chef du service politique de France Inter mais devra laisser sa place à Patrick Cohen – qui avait présenté la matinale de 2010 à 2017 – pour l’édito politique de 07h44.

Dans cette motion, les signataires (80% des 95 journalistes de la rédaction) dénoncent une décision « d’une brutalité inouïe en termes de management ». « Ce n’est pas une motion contre Patrick Cohen », tient à préciser un journaliste signataire qui préfère rester anonyme, mais bien contre « un choix incompréhensible et des méthodes violentes » de la direction, la rédaction ayant selon lui appris la nouvelle « dans la presse » mercredi.

Selon France Inter mercredi, Yaël Goosz doit se voir proposer un autre créneau pour intervenir sur la grille, qui reste à déterminer. Les signataires de la lettre dénoncent « bien d’autres décisions incompréhensibles prises par la directrice de France Inter ces derniers mois » et l’impossibilité à « continuer à lui faire confiance pour diriger cette radio ».

Le licenciement de Guillaume Meurice pour « faute grave », après qu’il a répété à l’antenne ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et « l’affaiblissement » puis l’arrêt de son émission à succès « Le grand dimanche soir », font partie de ces désaccords entre rédaction et direction, précise le journaliste sous couvert d’anonymat. Il déplore une « difficulté récurrente (de la direction) à dialoguer, entendre, écouter une rédaction qui fonctionne et qui donne des résultats ».

Jeudi, la direction n’a pas souhaité faire de commentaire. En dépit des turbulences, France Inter a largement conservé son statut de première radio du pays avec 6,85 millions d’auditeurs chaque jour d’avril à juin, selon les chiffres de Médiamétrie publiés mercredi.

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MeToo cinéma: le parquet requiert la mise en examen de Benoît Jacquot pour viols

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MeToo cinéma: le parquet requiert la mise en examen de Benoît Jacquot pour viols

Le mouvement #MeToo continue de secouer le cinéma français. Le parquet de Paris a requis la mise en examen de Benoît Jacquot pour viols et examine les accusations contre Jacques Doillon, marquant une nouvelle étape dans la lutte contre les violences sexuelles.

L’étau judiciaire se resserre dans une enquête-phare du #MeToo français visant deux cinéastes : le parquet de Paris a requis la mise en examen pour viols de Benoît Jacquot et réfléchit aux « suites à donner » aux accusations visant Jacques Doillon.

Les deux hommes, qui réfutent les accusations les visant, étaient en garde à vue depuis lundi à la brigade de protection des mineurs. Après y avoir passé une nouvelle nuit, Benoît Jacquot, 77 ans, est présenté mercredi à un juge d’instruction, qui doit trancher sur sa mise en examen ou non.

Le parquet a indiqué avoir demandé cette mise en examen pour « viol, agression sexuelle et violences, susceptibles d’avoir été commis entre 2013 et 2018 » au préjudice de l’actrice Julia Roy et pour « viol sur mineur par personne ayant autorité, viol par concubin, susceptibles d’avoir été commis entre 1998 et 2000, et en 2007 » au préjudice de l’actrice Isild Le Besco. Le ministère public a aussi requis son placement sous contrôle judiciaire.

L’avocate de Benoît Jacquot, Me Julia Minkowski, n’a pas souhaité commenter à ce stade. Lundi, elle avait déploré des « atteintes incessantes » à la présomption d’innocence de son client.

L’actrice Julia Roy, quarante-deux ans de moins que Benoît Jacquot et qui a joué dans quatre de ses films de 2016 à 2021, a évoqué « un contexte de violences et de contrainte morale qui a duré plusieurs années », dans sa plainte le visant et dénonçant des viols et des agressions sexuelles, selon une source proche du dossier.

La comédienne Isild Le Besco, aujourd’hui âgée de 41 ans, a tourné six films avec Benoît Jacquot qu’elle a rencontré quand elle avait 16 ans et l’accuse de violences sexuelles, psychologiques et physiques. « Je crois que Benoît n’est pas un homme qui souhaite faire du mal sciemment. Je ne le vois pas étrangler une femme par plaisir en pleine conscience, comme d’autres hommes le font. Benoît, c’est autre chose: il a cette volonté de pouvoir absolu, de contrôle », a-t-elle estimé dans un entretien mercredi au magazine Elle.

L’autre mis en cause, Jacques Doillon, a lui vu sa garde à vue levée mardi soir « pour des raisons médicales », a expliqué le parquet de Paris. Le réalisateur et producteur, 80 ans, a été relâché sans poursuites à ce stade, le ministère public devant encore définir « les modalités des suites à donner » le concernant. Son avocate, Me Marie Dosé, n’a pas souhaité réagir.

« Dans les deux procédures, les plaignantes qui ont dénoncé des faits qui ne figurent pas dans la prévention retenue seront contactées personnellement », a souligné le parquet.

L’enquête préliminaire a été déclenchée après la plainte déposée par une autre actrice, Judith Godrèche, contre les deux cinéastes, qui contestent les accusations. Âgée de 52 ans, l’actrice a accusé publiquement début février Benoît Jacquot de viols puis Jacques Doillon d’agression sexuelle, déclenchant une nouvelle tempête dans le cinéma français, jusqu’à ébranler la cérémonie des César ou le Festival de Cannes.

« Nous prenons acte du défèrement de Benoît Jacquot devant un juge d’instruction pour des faits de même nature que ceux commis à l’encontre de Judith Godrèche dont les faits sont, pour ce qui la concerne, prescrits », a réagi le conseil de l’actrice, Me Laure Heinich.

« Ces plaintes sont non prescrites. La période que j’ai dénoncée est prescrite. Mais je me sens entendue à travers cette décision », a abondé Judith Godrèche dans une publication sur Instagram. « Rien ne s’efface. Rien n’est réparé. Que la loi s’empare de celui qui faisait sa loi sur nous », a-t-elle insisté. « J’apprends également que le parquet n’a pas encore pris de décision concernant Jacques Doillon. Toutes ses victimes et moi-même retenons notre souffle. Notre espoir persiste. »

Une commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma, l’audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité a débuté ses travaux en mai, stoppés net après la dissolution le 9 juin de l’Assemblée nationale.

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