Culture : Les grandes chansons francophones : « J’aime les gens qui doutent » Anne Sylvestre

Découvrons aujourd’hui « J’aime les gens qui doutent » Anne Sylvestre ( 1977 ). Un cri d’Amour.

Féministe convaincu elle écrit pour tous, grands et petits. Ses « fabulettes » ont et font encore le tour des écoles. Mais c’est dans un registre plus sévère qu’elle se produit sur scène. Ses chansons décrivent des galeries de caractère et elle les interprète d’une voix blessée, parfois très forte, peuplée de rimes à l’ancienne et de mots ciselés tels des bijoux.

En 1957, elle débute dans un des célèbres cabarets de l’époque, « la colombe » où se produisent des noms prestigieux : Gainsbourg, Brigitte Fontaine, Ferré, Ferrat, Hélène Martin ou encore Béart. » « Sur scène, confiait Anne Sylvestre au Monde, en 1998, j’étais morte de peur. J’arrivais comme ça, sans maquillage, en jupe plissée. J’avais un ciré jaune et trois couches de pulls en dessous. Il fallait couvrir le bruit des dîneurs, il n’y avait pas de micro, juste de la place pour la guitare et le tabouret. »

Anne Sylvestre était drôle, on l’avait presque oublié, tellement elle râlait. Pourtant, souvent, elle pouffait, avec un énorme sourire, l’œil vert et malicieux. Elle se moquait, d’elle-même en premier lieu, fustigeait avec humour un monde peuplé « d’étagères qui se prennent pour des gens/tout bien rangé dans la tête ».

Elle aimait également à proclamer : « Je me suis mise à écrire des chansons pour les enfants, par plaisir et pour ma fille. Parce que je voulais retarder la crétinisation ».

Pour s’éloigner de ce monde artistique qui finalement ne lui convenait guère, Anne se cachait avec son époux dans une petite maison, loin de tout, sans électricité, au bout d’une célèbre calanque marseillaise, face à la mer, elle y trouvait l’inspiration et y soignait ses colères.

Il nous reste ses disques et ses chansons, pour notre plus grand plaisir.

Anne Sylvestre nous quitte en novembre 2020.

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