Nous rejoindre sur les réseaux

France

Coup de jeune à Côte-Rôtie et Condrieu, perles viticoles du Rhône

Article

le

coup-de-jeune-a-cote-rotie-et-condrieu,-perles-viticoles-du-rhone

Les prestigieuses AOC Condrieu et Côte-Rôtie, nées en 1940 sur les bords du Rhône, passent progressivement aux mains d’une troisième génération de vignerons baignés de tradition mais déterminés à faire basculer ces vins d’exception dans une nouvelle ère.

Le Condrieu, singulier blanc aromatique empli de fraîcheur, et la Côte-Rôtie, d’un grenat profond, soyeux et puissant en bouche dont le nom provient des coteaux ensoleillés où les grains de syrah s’épanouissent, célèbrent cette année leurs 80 ans.

Les 80 domaines de ces appellations haut de gamme, situées aux confins de la Loire, du Rhône et de l’Isère à 30 kilomètres au sud de Lyon, se portent aujourd’hui très bien.

Et ce malgré une topographie accidentée rendant coûteuse l’exploitation des maigres 540 hectares de syrah et viognier, qui constituent moins de 5% de la production totale de la vallée du Rhône.

Comme dans d’autres vignobles de France, ce dynamisme est nourri par l’arrivée d’une nouvelle génération.

Depuis 5 ans, environ 20% des domaines sont passés aux mains de trentenaires, avance Florian Marcelin, chargé de l’oenotourisme à l’office de tourisme local. « Cela apporte de la diversité, une approche différente du travail, de la clientèle », salue-t-il.

« A trois ans, je marchais déjà dans les vignes et j’aimais jouer à la cave », raconte à l’AFP le passionné Michaël Gerin, 33 ans, qui gère depuis 10 ans le domaine Jean-Michel Gerin à Ampuis avec son frère Alexis, 31 ans.

« Je pense que l’air du temps est en train de changer, on sent un intérêt des jeunes. Notre métier séduit », constate M. Gerin, dont l’exploitation familiale compte 13,5 hectares en appellation Côte-Rôtie et 2 ha en Condrieu.

 Préserver la terre

Les deux précédentes générations ont reconstruit ces vignobles, décimés par le phylloxera et deux guerres mondiales. En 1960 il restait à peine 40 hectares de Côte-Rôtie, et en 2020 on en est à 328 hectares, rappelle le viticulteur, président du syndicat de l’appellation.

Aujourd’hui encore, entre le mont Pilat et le Rhône, il faut cultiver avec minutie ces coteaux très escarpés, canaliser l’eau et combattre l’érosion.

Dans ces AOC – décrétées 16 ans avant le fameux Saint Joseph voisin (1.250 ha) – on voit maintenant des charrues tirées par des treuils, des motoculteurs, des chenillards, mais lorsque les rangs sont trop abrupts ou barrés par les indispensables murs de pierre, on s’en remet encore à la pioche, pour préserver la terre et la remonter, sans cesse.

Gardienne des traditions, la nouvelle génération – des héritiers mais aussi quelques nouveaux venus – veut aussi recourir aux nouvelles technologies et progresser vers le bio.

Maxime Gourdain, 28 ans, propriétaire du domaine de Rosiers à Ampuis (8 ha de Côte-Rôtie, 0,5 ha en Condrieu), est fier de sa certification Haute valeur environnementale (HVE) obtenue cet été, mais le palier du bio demeure pour lui délicat et périlleux.

« On fait des essais d’enherbement et d’engrais verts », mais le renoncement total au chimique n’est pas encore envisagé, car « personne n’est à l’abri de l’apparition d’un champignon » destructeur, expose-t-il.

Tradition/modernité

« Il y a des méthodes, des gestes dont on ne pourra jamais se passer », souligne Michaël Gerin.

Mais la modernité apporte également ses bienfaits. « Côte-Rôtie est aujourd’hui +maillée+ d’une quinzaine de stations météo mesurant le vent, la pluie, l’humidité par secteur. C’est précieux pour limiter au maximum les traitements et être efficace ». Aussi parce que le coût du travail ici est élevé, avec en général une personne par hectare.

« On a eu plus de formation dans la partie viticole et œnologique alors que la génération précédente était formée avec une transmission orale et pratique. Nous, on fusionne », poursuit M. Gourdain, titulaire d’un BTS « Vin et œnologie ».

« Ces jeunes apportent une nouvelle vision. Ils parlent anglais, la plupart ont passé six mois ou un an dans des vignobles à l’étranger. Et ils sont plus ouverts sur l’oenotourisme, sur l’utilisation des réseaux sociaux », se félicite M. Marcelin.

Comme partout, le défi du moment est le Covid, qui affecte salons vignerons et commandes des professionnels, avec une baisse de chiffre d’affaires de 15 à 20% à prévoir en 2021.

« On est un peu inquiets mais on a la chance d’avoir des vins de garde qui intéresseront à un moment donné. Le problème est surtout la partie stockage », admet M. Gourdain. La garde est moins évidente pour le Condrieu, mais sa rareté le met à l’abri du danger.

Pour le 80e anniversaire des appellations, s’est tenu mi-octobre dans plusieurs localités un week-end de portes ouvertes relativement discret, épidémie oblige. Mais au sein de ces domaines où le millésime le plus récent est vendu entre 30 et 80 euros, la crise n’est pas pour demain.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

France

Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi

Article

le

Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi

La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.

La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.

La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.

Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.

Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.

La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.

Lire Plus

Économie

Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

Article

le

Ryanair menace d'arrêter de desservir dix aéroports régionaux français

En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.

Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.

Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.

Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.

La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.

Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.

Lire Plus

France

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

Article

le

Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme

L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.

Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.

Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.

Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.

L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.

Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.

Lire Plus

Les + Lus