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Columbia plie face à Trump : réformes drastiques en échange de subventions fédérales

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L’université new-yorkaise cède aux exigences de l’administration Trump, sous la menace de sanctions financières. Un tournant qui pourrait influencer l’ensemble du paysage universitaire américain.

L’université Columbia a accepté, vendredi dernier, de mettre en œuvre des réformes radicales exigées par l’administration de Donald Trump. Ces mesures interviennent après des semaines de tensions, marquées par des accusations de laxisme face aux manifestations propalestiniennes sur le campus. En cas de refus, l’institution risquait de perdre 400 millions de dollars de subventions fédérales, une sanction déjà mise en œuvre par Washington.

Dans une lettre adressée à l’administration Trump, Columbia s’est engagée à revoir en profondeur sa gestion des mouvements de protestation étudiante. Parmi les changements annoncés figurent la formalisation d’une définition de l’antisémitisme, la réforme des départements d’études sur le Moyen-Orient, l’Asie du Sud et l’Afrique, ainsi que la création d’un nouveau service de sécurité. Ce dernier sera composé de 36 agents spécialement formés, habilités à arrêter ou expulser des individus du campus si nécessaire. Par ailleurs, le port du masque sera interdit, sauf pour des raisons sanitaires, une mesure justifiée par des préoccupations sécuritaires.

La nomination d’un vice-recteur chargé de superviser les départements concernés a suscité des inquiétudes parmi les enseignants, notamment en ce qui concerne l’indépendance académique. Ce responsable devra mener une évaluation approfondie des programmes, en commençant par les études sur le Moyen-Orient, y compris le Centre d’études palestiniennes et l’Institut d’études israéliennes et juives.

Katrina Armstrong, présidente par intérim de Columbia, a justifié ces réformes en affirmant qu’elles visent à garantir que « chaque étudiant, professeur et membre du personnel se sente en sécurité et bienvenu sur le campus ». Elle a également réaffirmé l’engagement de l’université envers la liberté académique, la liberté d’expression et le respect de tous.

L’administration Trump n’a pas encore réagi publiquement à ces annonces, laissant planer le doute sur la levée des sanctions financières. Cependant, ce revirement marque un alignement inédit de Columbia sur les positions du président américain, après des semaines de résistance. Cette décision est scrutée de près par d’autres universités prestigieuses, comme Harvard ou Stanford, également menacées de représailles si elles ne se conforment pas aux directives de Trump.

La pression sur Columbia s’est intensifiée ces dernières semaines, notamment après l’arrestation de Mahmoud Khalil, une figure des manifestations propalestiniennes sur le campus. Bien que titulaire d’une carte verte, ce jeune homme a été placé en détention en vue de son expulsion, une décision qui a choqué les défenseurs de la liberté d’expression aux États-Unis. Cette affaire, toujours en cours, a ajouté une dimension supplémentaire au bras de fer entre l’université et l’administration fédérale.

Avec ces réformes, Columbia espère retrouver la confiance de Washington et préserver son financement. Cependant, ce compromis soulève des questions sur l’avenir de la liberté académique et la gestion des mouvements sociaux dans les universités américaines.

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