Le secrétaire général de l’ONU réunit les dirigeants chypriotes rivaux pour relancer un dialogue gelé depuis des années. Une nouvelle tentative pour surmonter des décennies de division.
Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a convoqué ce lundi une réunion cruciale à Genève avec les deux dirigeants de Chypre. Nikos Christodoulides, président de la République de Chypre, reconnue internationalement, et Ersin Tatar, chef de la République turque de Chypre nord, autoproclamée et soutenue uniquement par Ankara, se sont retrouvés pour des discussions informelles sur deux jours. L’objectif est de définir une « voie à suivre » pour résoudre le conflit qui divise l’île méditerranéenne depuis près de cinq décennies.
Mardi, les deux dirigeants seront rejoints par les représentants du Royaume-Uni, de la Grèce et de la Turquie, les trois garants de la sécurité de Chypre depuis 1960. Ces pourparlers se dérouleront au siège des Nations unies à Genève, dans le cadre des efforts de médiation de l’ONU. Une porte-parole de l’organisation a souligné que cette rencontre offrirait une opportunité de dialogue constructif pour explorer des solutions durables.
La division de Chypre remonte à 1974, lorsque la Turquie a envahi le nord de l’île en réponse à un coup d’État soutenu par la Grèce. Depuis, le territoire est scindé entre la République de Chypre, membre de l’Union européenne, et la République turque de Chypre nord, reconnue uniquement par Ankara. Malgré plusieurs cycles de négociations sous l’égide de l’ONU, aucun accord n’a été trouvé pour réunifier l’île. Le dernier round de discussions, à Crans-Montana en 2017, s’est soldé par un échec.
Nikos Christodoulides a affirmé se rendre à Genève avec « un sérieux absolu » et l’ambition de relancer des négociations substantielles. De son côté, le gouvernement chypriote a exprimé sa volonté de participer à des discussions constructives, tout en préparant des propositions concrètes pour chaque scénario possible. Les deux dirigeants avaient déjà échangé en janvier dernier pour discuter de l’ouverture de nouveaux points de passage entre les deux parties de l’île, une mesure visant à faciliter les échanges et à apaiser les tensions.
La question des points de passage est devenue un enjeu central. Actuellement, neuf passages sont ouverts le long de la ligne verte, une zone tampon surveillée par l’ONU. Cependant, de nombreuses voix réclament leur multiplication pour améliorer la vie des populations isolées et renforcer la confiance entre les communautés.
Cette réunion à Genève représente un nouvel espoir pour sortir de l’impasse. Toutefois, les défis restent immenses, tant les positions des deux camps semblent éloignées. La communauté internationale observe avec attention cette initiative, espérant qu’elle puisse enfin ouvrir la voie à une résolution durable du conflit chypriote.