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Charlie Hebdo raconte ses 50 ans de lutte pour la liberté d’expression dans un livre

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En plein procès des attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo, créé pour contourner la censure du pouvoir gaulliste, revient sur un demi-siècle de combats pour la liberté d’expression, dans un ouvrage en librairie jeudi.

Intitulé « Charlie Hebdo, 50 ans de liberté d’expression » (éd. Les Echappés), ce livre retrace sur plus de 300 pages l’histoire mouvementée de l’hebdomadaire satirique et de sa lutte incessante, dès sa création, pour défendre et faire vivre cette liberté, via la reproduction de dessins, reportages, éditos, qui ont marqué l’histoire du journal, précédés d’un texte de son directeur Riss.

« Cela nous a sauté aux yeux, quand on s’est penchés sur nos archives pour évoquer ces 50 ans: durant ces 50 années, toute la trajectoire de Charlie, né d’une censure, a été marquée par ce combat », a raconté à l’AFP Gérard Biard, le rédacteur en chef du journal satirique.

Charlie Hebdo a en effet été créé en réponse à des mesures prises par le gouvernement en 1970 pour tenter de faire taire le mensuel Hara Kiri, qui avait osé titrer, après le décès du général de Gaulle à Colombey-les-deux-églises, « Bal tragique à Colombey, un mort ». Une allusion à l’incendie d’un dancing qui avait fait plus d’une centaine de morts ce mois-là.

Le ministère de l’Intérieur avait décidé d’interdire l’affichage et la vente aux mineurs de Hara Kiri. L’équipe du mensuel a eu l’idée de lancer une version hebdomadaire pour contourner cette quasi-interdiction: Charlie Hebdo était né, un clin d’oeil au défunt général.

Clin d’oeil au « général »

L’hebdo cesse de paraître en 1982, mais sera relancé dix ans plus tard, après la scission de la rédaction d’un autre journal satirique, la Grosse Bertha.

L’ouvrage montre l’évolution des sujets couverts par le journal et des forces auxquelles il s’attaque avec un humour toujours piquant, grâce au talent de ses équipes.

« Tout au long de sa vie, Charlie Hebdo s’est confronté à des formes de censure, d’abord une censure classique et institutionnelle » qui s’exerce via « un nombre incalculable de procès, notamment de la part de l’armée », résume Gérard Biard.

Peu à peu, au fur et à mesure que la jurisprudence conforte le journal, cette censure institutionnelle cède la place à « des associations religieuses », au départ catholiques, qui intentent des procès « avec pour stratégie de nous assécher financièrement », sans succès.

Désormais, les efforts pour faire taire le journal relèvent surtout « d’individus ou de groupes d’individus, qui s’autoproclament de telle au telle cause, parfois au nom de causes très justes, mais qui sont guidés par une forme de puritanisme, une recherche de la pureté absolue, y compris dans le combat idéologique », relève-t-il.

Traumatismes

Le livre revient évidemment sur les rapports « souvent compliqués avec les autres médias » et sur les événements comme la publication des caricatures de Mahomet, et ses énormes retentissements. Il rappelle d’abord le contexte, aujourd’hui trop souvent oublié, qui a conduit Charlie Hebdo à publier ces caricatures danoises, en 2006: il s’agissait de protester contre le licenciement du rédacteur en chef du quotidien France Soir, qui avait été le premier journal français à oser publier ces dessins.

Et Charlie se retrouve au coeur d’un procès intenté par la Mosquée de Paris, l’UOIF et la Ligue islamique mondiale, en 2007, une alliance « contre nature », selon Gérard Biard, qui y voit une forme de résurgence de la censure institutionnelle. Là encore, le procès aboutira à une relaxe.

Mais en 2011 suivra l’incendie contre le siège du journal, puis la tuerie de janvier 2015. Autant de traumatismes qui n’empêchent pas Charlie de continuer à tracer son chemin, en se servant des mêmes outils qu’à sa création.

« La satire et la caricature utilisent un langage qui est une manière de mettre en évidence ce que les autres médias ne peuvent pas montrer. On nous a beaucoup accusé de faire de la provocation, mais c’est un outil pour éclairer, notre outil d’expression, pour faire un pas de côté », explique Gérard Biard.

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Culture

Événement à Sète : Les racines italiennes de la ville célébrées pour son 350e anniversaire

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Événement à Sète : Les racines italiennes de la ville célébrées pour son 350e anniversaire

L’Association Internationale « Mes Ancêtres sont de Borgo di Gaeta » organise un rassemblement les 16 et 17 septembre pour célébrer l’histoire partagée entre Sète et Gaëta.

Alors que la ville de Sète s’apprête à souffler ses 350 bougies, un événement d’envergure vient enrichir les célébrations. L’Association Internationale « Mes Ancêtres sont de Borgo di Gaeta » annonce la tenue d’un rassemblement les 16 et 17 septembre. Fondée pour préserver l’héritage des familles originaires de Borgo di Gaeta, nombreuses à avoir immigré à Sète à la fin du 19ème siècle, cette association espère raviver la flamme du passé en rassemblant les descendants de ces pionniers italiens.

Claude-France Léon, la fondatrice de l’association, fera exceptionnellement le déplacement depuis Montréal pour présenter les arbres généalogiques de trois familles sétoises. Cette conférence gratuite, ouverte à toutes les familles sétoises ayant des racines à Borgo di Gaeta, aura lieu sur le chalutier-musée Louis Nocca, une métaphore flottante des liens qui unissent les deux villes.

À l’issue de cette conférence, un déjeuner traditionnel « tielle » sera servi à bord, permettant aux participants de savourer une spécialité culinaire importée à Sète par leurs ancêtres. Ce sera également l’occasion de réflexions et de débats sur la généalogie avec d’autres membres de l’association. Le rassemblement, auquel ont répondu présents certains venus d’Amérique du Nord et d’Europe, comprendra aussi des visites de quartiers ancestraux et des cimetières, un dîner au restaurant Monte Cristo pour découvrir la cuisine sétoise largement influencée par les origines italiennes, ainsi qu’une visite de la conserverie AZAIS-POLITO.

La cerise sur le gâteau de ce week-end chargé en émotions et en découvertes sera la succulente macaronade servie à la Brasserie Victor Hugo. Claude-France Léon annonce également la création d’une antenne française de l’association à Sète, facilitant ainsi le lien entre les familles désireuses d’en apprendre davantage sur leur histoire familiale.

Ce rassemblement, vu comme « une véritable cousinade géante » par les organisateurs, souligne l’importance de maintenir des liens solides entre Sète et ses villes jumelles, en particulier Frontignan, représentée par Rosemonde Anzalone, présidente du Jumelage Frontignan-Gaeta. Celle-ci a répondu à l’invitation de Claude-France Léon, marquant un pas de plus dans le renforcement des liens ancestraux entre ces villes méditerranéennes.

L’Association Internationale « Mes Ancêtres sont de Borgo di Gaeta » a vu le jour en 2003 à Montréal. Avec plus de 1200 familles connectées à ce jour, l’association, basée sur le volontariat et spécialisée dans la recherche généalogique, continue de faire des progrès significatifs en préservant la riche culture et l’histoire des familles de Borgo di Gaeta.

Claude-France Léon, enthousiasmée, conclut : « Nous sommes impatients d’accueillir les nombreux participants à ce premier rassemblement à Sète, qui ouvre la voie à de futurs événements tout aussi mémorables.»

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Décès de Gilles Perrault, l’auteur engagé et défenseur de l’abolition de la peine de mort

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Décès de Gilles Perrault, l'auteur engagé et défenseur de l'abolition de la peine de mort

L’écrivain, connu pour son livre-enquête « Le Pull-over rouge », s’est éteint à l’âge de 92 ans.

L’écrivain français Gilles Perrault, de son vrai nom Jacques Peyroles, est décédé dans la nuit du mercredi 2 au jeudi 3 août à l’âge de 92 ans, comme l’a confirmé sa famille à l’AFP. Connu pour son engagement en faveur de l’abolition de la peine de mort, Gilles Perrault a marqué l’histoire littéraire avec son livre-enquête emblématique « Le Pull-over rouge », paru en 1978.

L’ouvrage a suscité une vive polémique en alimentant les doutes sur la culpabilité de Christian Ranucci, guillotiné deux ans auparavant pour le meurtre d’une jeune fille. La parution de « Le Pull-over rouge » a contribué à la réflexion sur la peine de mort en France, qui sera finalement abolie en 1981. Toutefois, malgré trois demandes de révision du procès, les suspicions concernant l’affaire Ranucci n’ont jamais été totalement levées.

Gilles Perrault a poursuivi ses investigations sur cette affaire à travers d’autres livres, ce qui l’a conduit à des démêlés judiciaires pour diffamation envers des policiers de la brigade criminelle de Marseille. Cependant, l’écrivain a toujours défendu la justesse de ses propos et la nécessité de mettre en lumière les zones d’ombre de l’enquête.

Outre son engagement dans le domaine judiciaire, Gilles Perrault s’est également illustré dans d’autres genres littéraires. Il a débuté en tant qu’avocat avant de se tourner vers le journalisme puis la littérature, signant notamment le roman d’espionnage à succès « Le Dossier 51 », adapté au cinéma avec Michel Deville.

L’écrivain était également impliqué dans des causes sociales et politiques. Il a été un fervent militant au sein de Ras l’front, un réseau associatif actif dans les années 90 contre les idées du Front national. Son implication dans la lutte contre la peine de mort et ses prises de position sur des sujets délicats, tels que la monarchie marocaine avec son livre « Notre ami le roi », ont marqué les esprits de sa génération.

La ministre de la culture, Rima Abdul Malak, a salué la plume engagée de Gilles Perrault et son rôle dans l’abolition de la peine de mort. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a quant à elle évoqué l’impact du « Pull-over rouge » sur sa propre vocation d’avocate.

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Lomepal, accusé de viol, visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris

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Lomepal, accusé de viol, visé par une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris

Une plainte déposée en 2020 contre le rappeur pour des faits présumés survenus en 2017 à New York.

Le rappeur parisien, Antoine Valentinelli, plus connu sous le nom de Lomepal, fait actuellement l’objet d’une enquête préliminaire du parquet de Paris suite à une plainte pour viol déposée en 2020. Les faits présumés remontent à l’année 2017 et auraient eu lieu à New York.

Une enquête préliminaire du chef de viol a été confiée au 3e district de la police judiciaire après qu’une plainte a été déposée en 2020 concernant des événements survenus à l’étranger en 2017. La victime, qui serait une connaissance du rappeur, a choisi de porter plainte trois ans après les faits présumés. Les autorités mènent actuellement des investigations pour établir les circonstances exactes de cette affaire concernant l’auteur des albums « FLIP » et « Jeannine ».

Aucune réaction officielle n’a encore été émise par l’artiste ni par son entourage concernant cette accusation.

Cette plainte intervient dans un contexte de défiance sur les réseaux sociaux autour de Lomepal. À la fin du mois de juillet, Jenna Boulmedaïs, rédactrice en chef du média indépendant « Joly Môme », a dénoncé sur Instagram des comportements abusifs ou déplacés attribués au rappeur de 31 ans, après avoir entendu des témoignages de femmes dans le milieu de la musique. La journaliste a également mentionné que toute l’industrie musicale était au courant de ces témoignages.

Pendant que cette enquête est en cours, Lomepal poursuit sa tournée pour son dernier album « Mauvais ordre » et se produira notamment en concert à Cannes et Charleville-Mézières au cours du mois d’août.

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