Le film de Dominik Moll a décroché 6 César, dont ceux du meilleur film et de la meilleure réalisation. Virginie Efira a été sacrée meilleure actrice et Benoît Magimel a remporté un deuxième César du meilleur acteur d’affilée.
La Nuit du 12 succède aux Illusions perdues. Le thriller de Dominik Moll, qui raconte l’enquête de deux policiers de la PJ de Grenoble sur un féminicide, a remporté six César lors de la 48e cérémonie des récompenses du cinéma français, vendredi 24 février. A l’Olympia, à Paris, le film est donc sorti vainqueur du duel qui l’opposait à L’Innocent, autre grand favori avec 11 nominations. Le long-métrage de Louis Garrel est finalement lauréat dans deux catégories (meilleur scénario original et meilleure actrice dans un second rôle pour Noémie Merlant).
Cette soirée aura aussi été marquée par le discours d’entrée réussi de Jamel Debbouze, les blagues piquantes de Jérôme Commandeur à l’encontre de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, l’hommage surprise de Brad Pitt au réalisateur David Fincher et la consécration attendue pour Virginie Efira. Les quelques minutes de flottement en raison de l’incursion d’une militante écologiste, scène coupée par le diffuseur Canal+, ont légèrement perturbé une cérémonie où la parole féminine s’est fait entendre. Franceinfo vous résume cette 48e édition des César.
« La Nuit du 12 », grand vainqueur
La Nuit du 12 a remporté le match des favoris face à L’Innocent. Nommé 10 fois, lauréat dans six catégories, le film de Dominik Moll a survolé cette 48e édition. Ce thriller a raflé le César du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur acteur dans un second rôle (Bouli Lanners), du meilleur espoir masculin (Bastien Bouillon), du meilleur son et de la meilleure adaptation.
Ce long métrage est tiré du livre de Pauline Guéna 18.3 – une année à la PJ (éd. Gallimard, 2021). « J’ai une pensée pour la vraie Clara, la vraie victime de l’affaire qui a donné lieu au film. Elle s’appelait Maud », a déclaré Dominik Moll en recevant le César du meilleur film. A noter que le cinéaste a remporté son deuxième César de la meilleure réalisation après celui reçu en 2001 pour Harry, un ami qui vous veut du bien.
Premier César pour Virginie Efira
Virginie Efira aura attendu sa cinquième nomination pour être enfin sacrée. La comédienne belge a remporté le César de la meilleure actrice pour son rôle de rescapée d’un attentat dans Revoir Paris, d’Alice Winocour. A 45 ans, elle est devenue un des visages incontournables du cinéma français, elle en a, elle-même, ri au moment de recevoir son prix : « En même temps, j’ai fait 63 films cette année, donc arithmétiquement, je m’étais un peu donné mes chances. » « Ce film (est) juste, beau, consolateur, cathartique, merci d’avoir rendu hommage aux victimes », a-t-elle déclaré, dédiant le prix à la réalisatrice du film et à toutes « les autres » qui l’ont accompagnée.
Benoît Magimel entre dans l’histoire
Quelques minutes après avoir remis le César de la meilleure actrice à sa partenaire dans Revoir Paris, Benoît Magimel est remonté sur scène, cette fois pour être honoré. Il a remporté le César du meilleur acteur pour son rôle dans Pacifiction – Tourments sur les îles d’Albert Serra, le deuxième d’affilée pour le comédien de 48 ans sacré l’année dernière pour sa partition dans De son vivant, d’Emmanuelle Bercot.
« Je ne pensais pas avoir autant de liberté comme acteur sur ce film, que c’était possible d’être aussi libre, a-t-il assuré, ce soir est un moment assez fou. » Avec deux récompenses, il rejoint une prestigieuse liste : Philippe Noiret (1976, 1990), Gérard Depardieu (1981, 1991), Daniel Auteuil (1987, 2000), Michel Bouquet (2002, 2006), Mathieu Amalric (2005, 2008). Mais il est le premier à faire le doublé d’affilée.
Brad Pitt fait la surprise à son « partner in crime » David Fincher
David Fincher a reçu un César d’honneur. Cinéaste majeur des trente dernières années (The Social Network, Gone Girl, Zodiac, Millenium, entre autres) et créateur de séries pour Netflix (House of Cards, Mindhunter), le réalisateur américain a eu la surprise de se voir remettre la statuette par son ami Brad Pitt avec qui il a tourné Seven, Fight Club et L’Etrange histoire de Benjamin Button. L’acteur a rappelé combien David Fincher était perfectionniste et salué « l’un de nos plus grands conteurs d’histoires », déclarant qu’il avait changé sa vie « pour toujours » en lui offrant le rôle de l’inspecteur Mills dans Seven.