France
Castex annonce de nouvelles mesures anti-pauvreté, les associations sur leur faim
Coup de pouce aux dispositifs d’insertion, aides à la mobilité et au logement: le Premier ministre a détaillé samedi de nouvelles mesures contre la pauvreté, en complément des aides financières annoncées ces derniers jours pour les plus précaires, premières victimes de la crise sanitaire et sociale.
Les associations de lutte contre la pauvreté ont aussitôt critiqué l’insuffisance de ces annonces, regrettant que le gouvernement se refuse toujours à augmenter les minima sociaux.
« L’attention aux plus démunis et aux plus vulnérables est plus que jamais au centre des priorités de mon gouvernement », a assuré Jean Castex, venu présenter ces nouvelles mesures dans un foyer Emmaüs à Epinay-sur-Orge (Essonne).
Constatant que « le nombre de nos concitoyens qui sont en difficulté, qui ont du mal parfois même à se nourrir, s’accroît », le gouvernement entend prévenir la « bascule » dans la pauvreté.
Pour cela, il avait déjà annoncé, au cours des deux dernières semaines, un soutien monétaire aux plus fragiles, d’un coût de 1,1 milliard d’euros: les bénéficiaires du RSA et de l’ASS (chômeurs en fin de droits) percevront le 27 novembre une aide exceptionnelle de 150 euros, plus 100 euros par enfant à charge – cette dernière aide étant également versée aux familles touchant les aides aux logements. En outre, les jeunes de moins de 25 ans et les étudiants boursiers, soit 1,3 million de jeunes au total, percevront également 150 euros, fin novembre ou début décembre.
Au delà de cet effort financier, Jean Castex a détaillé samedi des mesures visant à favoriser l’insertion des chômeurs et leur accès à un logement, chiffrées à plus de 700 millions d’euros.
Quelque 150 millions financeront ainsi 30.000 nouveaux postes dans le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE), qui permet aux personnes les plus éloignées de l’emploi de bénéficier d’un accompagnement renforcé.
Des « mesures pansements »
Le gouvernement consacrera par ailleurs 120 millions d’euros au doublement des « parcours emplois compétences » dans les quartiers de la politique de la ville, et portera sa part de financement de 45 à 80%.
Des « plateformes mobilité » seront développées, qui permettront aux chômeurs de louer ou acheter un véhicule à moindre coût, pour se rendre plus facilement sur leur lieu de travail.
Enfin le gouvernement compte renforcer l’accès au logement et à l’hébergement d’urgence. Pour cela il va notamment prolonger l’aide aux impayés de loyers mise en place en juin par Action Logement (l’ancien « 1% logement »), avec un assouplissement des critères d’octroi de cette aide pour les plus fragiles. Ce dispositif a été « peu utilisé jusqu’à présent », a relevé M. Castex.
Par ailleurs, 1.500 places d’hébergement et d’accompagnement social seront financées pour des femmes sans abri sortant de maternité avec leur nourrisson, « afin de leur éviter de dormir dans les locaux des hôpitaux ou dans la rue ».
Les associations de lutte contre la pauvreté ont salué ces annonces, tout en les jugeant nettement insuffisantes.
« Ca n’est qu’un premier pas, il faut aller plus loin », a ainsi dit à l’AFP Pascal Brice, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).
Pour Christophe Devys, qui préside le collectif Alerte regroupant 35 fédérations et associations nationales de solidarité, ces mesures sont certes « bienvenues ». Mais le gouvernement reste, selon lui, campé sur une « position idéologique », en refusant d’augmenter les minima sociaux, pour préférer des aides à l’insertion par l’emploi.
Cette revalorisation, a-t-il souligné, est d’autant plus nécessaire que le RSA n’atteint plus aujourd’hui que 39% du SMIC, contre 50% en 1988, au moment de la création du RMI (l’ancêtre du RSA).
La réaction d’ATD Quart Monde, membre du collectif Alerte, a été encore plus vive, face à des « mesures pansements, déconnectées de la vie des gens ».
Selon cette association, les choix de l’exécutif relèvent d’un « mépris » et d’une « logique éculée consistant à opposer les +bons pauvres+, à qui l’on donnerait un coup de pouce pour les aider à retrouver le marché de l’emploi, et les +mauvais pauvres+, à qui l’on distribuerait des miettes ».
France
Budget 2025 : 4000 postes d’enseignants seront supprimés à l’Education nationale
La suppression de 4.000 postes d’enseignants dans le budget 2025 soulève une vague d’indignation parmi les syndicats et acteurs de l’éducation. Justifiée par la baisse démographique, cette décision suscite des critiques acerbes quant à l’avenir de l’école publique.
L’annonce de la suppression de 4.000 postes d’enseignants, principalement en maternelle et élémentaire, dans le cadre du budget 2025, a provoqué un tollé parmi les syndicats de l’Éducation nationale. Cette mesure, présentée par le ministère comme une réponse à la diminution du nombre d’élèves, avec une baisse estimée de 97.000 élèves à la rentrée 2025, est perçue par les syndicats comme une véritable menace pour l’école publique.
Le ministère de l’Éducation tente de justifier cette réduction en expliquant que les effectifs en baisse nécessitent une réadaptation des moyens. Cependant, malgré cette logique démographique, l’ampleur de la suppression de postes, notamment dans le premier degré public, où 3.155 emplois seront perdus, est jugée disproportionnée par les principaux syndicats. Ces derniers craignent que ces coupes budgétaires n’aggravent une situation déjà tendue dans les établissements scolaires.
La FSU-Snuipp, par la voix de Guislaine David, a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie de « sabordage de l’école publique », un sentiment partagé par d’autres organisations telles que le Snalc, qui parle de « saignée monstrueuse ». Le premier degré privé et le second degré ne sont pas épargnés non plus, avec respectivement 660 et 180 postes supprimés. De leur côté, les représentants du second degré, comme Sophie Vénétitay du Snes-FSU, accusent le gouvernement de sacrifier l’école publique au profit d’une gestion comptable de l’éducation.
Outre la réduction des effectifs enseignants, le budget prévoit la création de 2.000 postes d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap). Bien que cette mesure soit saluée, elle ne suffit pas à apaiser les craintes sur l’inclusion scolaire, un domaine où les besoins sont croissants mais où les conditions de travail et de rémunération des AESH demeurent insuffisantes pour attirer suffisamment de candidats.
Les syndicats rappellent également que les suppressions de postes, cumulées aux difficultés de recrutement, compromettent la promesse de « mettre un professeur devant chaque classe ». En effet, cette année, plus de 3.000 postes n’ont pas été pourvus aux concours, un chiffre alarmant qui souligne l’urgence de rendre le métier d’enseignant plus attractif.
Le budget 2025 de l’Éducation nationale, d’un montant global de 63 milliards d’euros, est pourtant présenté comme stable, avec une augmentation modeste de 834 millions d’euros par rapport à l’année précédente. Cependant, cette hausse apparente est relativisée par une réduction de 700 millions opérée en février, nuançant l’ambition affichée de faire de l’éducation une priorité nationale.
Face à cette situation, la colère ne faiblit pas, tant du côté des syndicats que des personnalités politiques comme Jean-Luc Mélenchon, qui fustige une « organisation de l’ignorance » et un budget qu’il juge catastrophique pour l’avenir de l’école en France.
France
Tempête Kirk : 30 départements en vigilance orange pour pluie et vent
La dépression Kirk traverse la France avec des pluies torrentielles et des vents violents, forçant Météo-France à placer 30 départements en vigilance orange. Des inondations et des perturbations des transports sont à prévoir, notamment dans les régions les plus touchées.
La tempête Kirk s’abat sur la France ce mercredi, entraînant des conditions météorologiques sévères. Météo-France a placé 30 départements en vigilance orange, soit cinq de plus que la veille, en raison de l’intensité des pluies et des vents qui balaient le pays. Cette perturbation concerne un large axe allant de la Vendée à la Champagne-Ardenne, ainsi que plusieurs zones montagneuses, notamment les Pyrénées, où les rafales atteignent des sommets impressionnants.
Parmi les départements concernés, 23 font face à un risque d’inondation en raison des précipitations intenses, tandis que quatre autres sont placés en alerte pour des vents violents, principalement dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, où les rafales pourraient atteindre jusqu’à 150 km/h sur les sommets. Les départements de la Loire et du Rhône, également sous alerte pour des vents puissants, voient leurs infrastructures locales perturbées, avec notamment l’interruption du trafic ferroviaire entre Lyon et Saint-Étienne.
Les cumuls de pluie prévus pour la journée dépassent les normales mensuelles, avec des pointes de 90 mm attendues dans certaines régions comme les Pays de la Loire. Météo-France souligne que la saturation des sols, déjà très humides en cette fin d’année exceptionnellement pluvieuse, pourrait aggraver les risques d’inondations. Les régions d’Île-de-France et de Champagne-Ardenne, elles aussi sous alerte, devraient recevoir entre 40 et 60 mm de pluie. Des épisodes orageux sont également attendus en soirée dans les Alpes-Maritimes, où une vigilance accrue pourrait être déclenchée.
Cette situation s’inscrit dans une tendance météorologique marquée par des phénomènes extrêmes, accentués par le réchauffement climatique. Les experts de l’observatoire européen Copernicus rappellent que septembre a été un mois record en termes de précipitations, tant au niveau national qu’international, lié aux températures anormalement élevées qui favorisent de tels événements climatiques.
France
L’Abbé Pierre avait « une sexualité problématique » : son neveu sort du silence
Guy Tuscher, neveu de l’Abbé Pierre, raconte dans une interview à France Bleu Isère que son oncle n’a jamais su respecter son vœu de chasteté. « Le célibat, pour lui, c’était insupportable. »
Guy Tuscher, 71 ans, accuse encore le coup. Des mois après les premières révélations du scandale sexuel autour de l’Abbé Pierre, son oncle, le septuagénaire revient sur le choc « violent » qu’il a dû encaisser en apprenant ce que l’homme d’Église avait fait à toutes ces femmes. Elles sont aujourd’hui 24 à accuser le capucin d’agressions sexuelles et de viols. « Cela a été violent. Mais, en fait, moi, je savais. Nous, dans la famille, on savait tous que la sexualité de notre oncle était problématique », confie Guy Tuscher, qui ignorait cependant tout des agressions sexuelles, telles qu’elles sont décrites dans les témoignages.
La mère de Guy Tuscher était très proche de son frère, l’Abbé Pierre. « C’était son frère préféré. C’était un garçon brillant, plein de vie », raconte son neveu. Elle savait cependant qu’il ne pourrait pas se passer d’une vie sans sexe et qu’entrer dans l’Église, faire vœu de chasteté, n’avait aucun sens. « Elle savait très bien que le célibat, pour lui, c’était quelque chose d’insupportable. En fait, elle lui en a énormément voulu quand il est devenu prêtre parce qu’elle savait que ça ne correspondait pas à ce qu’il était. » Et d’ajouter : « Ma mère lui disait de faire une psychanalyse pour régler ses problèmes, mais il n’a jamais voulu. »
S’il ne renie pas l’oncle qu’a été l’Abbé Pierre ni tout ce qu’il a pu accomplir « humainement et politiquement », Guy Tuscher ressent une « déception par rapport à l’homme ». Il lui en veut « d’avoir pris le risque de tout détruire ». Et s’il affirme soutenir « ces femmes qui ont raconté ce qu’elles ont subi », il assure aussi : « On ne peut pas non plus dire que tout ce qu’il a fait est à jeter. Ce n’est pas possible. »
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