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Économie

Canal de Suez: l’Ever Given a bougé, mais le plus dur reste à faire

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Le porte-conteneurs Ever Given, qui obstrue le canal de Suez et affecte le trafic maritime mondial depuis près d’une semaine, a été remis lundi à 80% dans la « bonne direction », mais le plus dur reste à faire selon la société néerlandaise mandatée pour le sauvetage.

Les nouvelles de la matinée augurent d’une sortie de crise proche, après un incident qui a occasionné depuis mardi des milliards de dollars de pertes.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi n’a pas attendu la fin du renflouement pour se féliciter en fin de matinée d’une opération « réussie », alors que le célèbre canal est une importante source de revenus pour son pays.

« Aujourd’hui, les Egyptiens ont réussi à mettre fin à la crise du navire échoué dans le canal de Suez, malgré l’énorme complexité technique entourant ce processus », a tweeté M. Sissi.

Toutefois, le directeur exécutif de Royal Boskalis, maison mère de la société néerlandaise mandatée pour aider à dégager le porte-conteneurs, a prévenu lundi que le plus dur restait à faire.

« La bonne nouvelle est que la poupe est dégagée », a déclaré Peter Berdowski à la radio publique néerlandaise, précisant que le « défi » restait la partie avant. « Il ne faut pas crier victoire trop tôt », a-t-il relevé.

Une journaliste de l’AFP a constaté que le navire demeurait immobile à la mi-journée.

Manoeuvres

Selon la revue spécialisée britannique Lloyd’s List, le blocage du canal a créé un embouteillage de 425 navires qui attendaient lundi matin de pouvoir franchir ce goulot d’étranglement du commerce maritime mondial reliant la mer Rouge à la Méditerranée.

Il faudra « trois jours et demi environ » pour tout résorber, a prévenu Ossama Rabie, président de l’Autorité du canal (SCA), sur la chaîne locale de télévision Sadaa al-Balad.

Il a ajouté que la voie d’eau allait fonctionner « 24 heures sur 24, immédiatement après le renflouement du navire » mais il n’a en revanche pas précisé quand le porte-conteneurs pourrait être complètement dégagé.

Ce responsable avait annoncé plus tôt que le positionnement du navire avait « été rétabli à 80% dans la bonne direction ». La poupe s’est « éloignée de 102 mètres de la rive alors qu’elle était à quatre mètres seulement » auparavant, selon lui.

Les manoeuvres de renflouement devaient reprendre vers 11H30 locales (09H30 GMT) à la faveur d’une marée élevée, selon la SCA. Mais selon des images diffusées par la télévision locale vers 11H00 GMT, le navire restait statique entouré de remorqueurs aux moteurs allumés.

Une image obtenue lundi matin montre la poupe de l’Ever Given éloignée de la rive ouest du canal, ainsi que plusieurs remorqueurs manoeuvrant autour du géant des mers –400 mètres de longueur et plus de 200.000 tonnes– qui s’était mis en travers de la voie d’eau large d’environ 300 mètres.

Les conditions météo extrêmes –vents violents et tempêtes de sable– ont tout d’abord été blâmées, avant que le chef de la SCA n’évoque la possibilité d' »erreurs, humaine ou technique », sans autre indication.

Un porte-parole de Shoei Kisen, entreprise japonaise propriétaire du navire, avait fait savoir tôt lundi que le navire géant avait « tourné » mais ne « flottait pas » encore.

Il reste « bloqué à un angle de 30 degrés » par rapport au bord du canal mais il a désormais davantage d’amplitude de mouvement, avait-il précisé.

Selon un responsable du canal s’exprimant lundi auprès de l’AFP sous couvert d’anonymat, les équipes « ont procédé à des vérifications techniques et ils se sont assurés que le moteur du navire fonctionnait ».

Plus de 400 navires bloqués

Une dizaine de « remorqueurs géants » sont à l’oeuvre. Ils ont reçu le renfort ces dernières heures des remorqueurs néerlandais Alp Guard et italien Carlo Magno, selon des sites de visualisation maritime.

Un porte-parole de la SCA a précisé dimanche matin que quelque 27.000 m3 de sable avaient été dégagés, à 18 mètres de profondeur, malgré la nature « rocheuse » du sol.

Selon Ihab Talaat el-Bannane, ancien amiral égyptien, « l’accident s’est produit dans la partie du canal où le sol est rocheux et qui avait d’ailleurs été le plus difficile à creuser ».

Le canal de Suez, long de quelque 190 km, voit passer environ 10% du commerce maritime international et chaque journée d’indisponibilité entraîne d’importants coûts.

L’assureur Allianz a estimé vendredi que chaque jour d’immobilisation pourrait coûter entre six et 10 milliards de dollars.

La valeur totale des biens bloqués ou devant emprunter une autre route diffère selon les estimations, oscillant entre trois et 9,6 milliards de dollars.

Les cours du pétrole ont bondi après l’annonce du blocage mais ils étaient en petite baisse lundi, pénalisés par les avancées dans le dégagement du canal.

Il s’agit d' »une nouvelle positive pour la majorité des actifs financiers, mais pas pour le pétrole », a expliqué Carlo Alberto De Casa, analyste d’ActivTrades.

Selon les autorités du canal, l’Egypte perd entre 12 et 14 millions de dollars par jour de fermeture. Près de 19.000 navires ont emprunté le canal en 2020, selon la SCA.

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Économie

Pour contrer les produits chinois en Europe, la France défend l’idée de «préférence européenne»

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Pour contrer les produits chinois en Europe, la France défend l'idée de «préférence européenne»

Pour préserver l’industrie européenne face aux puissances américaine et chinoise, les Vingt-Sept doivent « éliminer les charges administratives inutiles », ont fait valoir ce lundi les ministres allemand et français de l’Économie et italien des Entreprises, lors d’une réunion organisée à Meudon.

Les ministres de l’Économie français, italien et allemand se sont réunis le lundi 8 avril en région parisienne pour définir une politique industrielle commune, notamment dans des secteurs clés tels que l’intelligence artificielle et la transition énergétique.

Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, a souligné le déficit commercial croissant entre la Chine et l’Europe, qui a triplé au cours des dix dernières années, passant de 100 à 300 milliards d’euros. Il a mis en avant l’inondation du marché européen par des produits chinois, notamment dans les domaines des panneaux solaires, des voitures électriques et des batteries.

Pour rééquilibrer la balance commerciale, Bruno Le Maire a proposé d’imposer une préférence européenne dans les marchés publics, suggérant des quotas de contenu européen allant jusqu’à 60% dans les appels d’offres, ainsi que des normes environnementales et de qualité plus strictes.

Si l’Italie soutient cette position, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, s’est montré plus réservé. Il a exprimé des préoccupations quant au protectionnisme, soulignant l’importance de l’ouverture des marchés et de la mondialisation. L’Allemagne, exportatrice majeure vers la Chine, craint les mesures de rétorsion et souhaite éviter une escalade dans les tensions commerciales avec Pékin.

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Économie

Le déficit public a dérapé l’an dernier, à 5,5 % du PIB, bien au-delà des prévisions du gouvernement

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Le déficit public a dérapé l'an dernier, à 5,5 % du PIB, bien au-delà des prévisions du gouvernement

Selon les chiffres de l’Insee publiés mardi, le déficit public de la France a atteint 5,5% du PIB en 2023, à 154 milliards d’euros. C’est bien plus que les 4,8% de déficit réalisés en 2022 et que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement.

Le déficit public en France a grimpé à 5,5 % du PIB en 2023, révèlent les données publiées ce mardi matin par l’Insee. Cette augmentation spectaculaire contraste vivement avec les prévisions gouvernementales qui tablaient encore sur un déficit de -4,9 % il y a quelques semaines à peine. De plus, la dette publique s’est également avérée plus élevée que prévu, atteignant 110,6 % du PIB.

Cette annonce a été accueillie avec inquiétude par le gouvernement, qui redoutait depuis plusieurs semaines cette officialisation. Les raisons de ce dérapage sont attribuées au ralentissement de l’activité économique, un facteur auquel le gouvernement ne s’attendait pas.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a souligné que cet écart résultait notamment de « recettes fiscales moins élevées que prévu », avec une perte estimée à 21 milliards d’euros. Il a également pointé du doigt la baisse plus rapide que prévu de l’inflation, entraînant des rentrées moindres, notamment sur la TVA. Par ailleurs, la crise du marché immobilier a également eu un impact négatif sur les recettes fiscales.

Cette révélation survient à un moment délicat pour le gouvernement, alors que les principales agences de notation doivent bientôt évaluer la soutenabilité de la dette française. Une éventuelle dégradation de la note aurait des conséquences néfastes pour la majorité gouvernementale, surtout à l’approche des élections européennes.

Face à ces chiffres alarmants, le gouvernement se trouve confronté à un défi majeur pour redresser les comptes publics. Les ministres Bruno Le Maire et Thomas Cazenave, responsables des Finances publiques, avaient prévu de ramener le déficit à 4,4 % du PIB d’ici la fin de l’année 2024, mais cet objectif semble désormais difficilement réalisable.

Emmanuel Macron a déjà évoqué une révision des objectifs budgétaires, soulignant la nécessité d’un ajustement budgétaire progressif. Bruno Le Maire a appelé à une « prise de conscience collective », suggérant que des économies devraient être réalisées non seulement par l’État mais aussi par les dépenses sociales et les collectivités locales. Cependant, il a exclu toute augmentation d’impôts, envisageant seulement un durcissement de la taxation des producteurs d’électricité.

Cette annonce a sérieusement écorné la crédibilité budgétaire du gouvernement, attaquée par l’opposition qui dénonce son incapacité à maîtriser les finances publiques. Marine Le Pen a déjà critiqué sévèrement ces chiffres, affirmant que le pays n’avait jamais connu une situation budgétaire aussi précaire.

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Inflation : Les prix des produits alimentaires baissent, mais ceux de l’énergie continuent d’augmenter

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Inflation : Les prix des produits alimentaires baissent, mais ceux de l'énergie continuent d'augmenter

L’Insee publie son dernier rapport sur l’inflation, mettant en lumière une hausse des prix de l’énergie et une légère baisse de l’inflation en février 2024.

Le dernier rapport de l’Insee sur l’inflation en France met en évidence une augmentation des prix de l’énergie, contribuant à maintenir l’inflation à un niveau élevé. Cependant, cette dernière montre également des signes de ralentissement, atteignant 3% sur un an pour le mois de février 2024, légèrement en baisse par rapport au chiffre de 3,1% enregistré en janvier de la même année.

La hausse des prix de l’énergie continue d’exercer une pression à la hausse sur l’inflation, reflétant les défis persistants auxquels sont confrontés les consommateurs français. Cette tendance contraste avec la baisse des prix de l’alimentaire, indiquant une certaine stabilité dans ce secteur.

Malgré cette légère baisse, l’inflation reste un sujet de préoccupation pour les autorités économiques et les ménages, en particulier dans un contexte de volatilité des prix et d’incertitude économique.

Ce rapport souligne l’importance de surveiller de près l’évolution des prix de l’énergie et d’autres facteurs influençant l’inflation, afin de mieux comprendre les tendances économiques et d’anticiper les défis à venir pour l’économie française.

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