Monde
Birmanie : Aung San Suu Kyi « en bonne santé », réunion du Conseil de sécurité de l’ONU

Aung San Suu Kyi, la dirigeante civile birmane renversée par un coup d’Etat, « paraît en bonne santé » malgré des semaines de détention, a fait savoir mercredi son avocate tandis que la pression internationale s’intensifie sur la junte avec une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
La lauréate du prix Nobel de la paix 1991, arrêtée pendant le putsch du 1er février, fait face à de multiples accusations, notamment de corruption.
« Elle paraît en bonne santé », a relevé mercredi l’avocate Min Min Soe, qui s’est entretenue par vidéoconférence avec sa cliente, d’un commissariat de la capitale Naypyidaw.
L’ex-dirigeante, âgée de 75 ans, n’a toujours pas été autorisée à rencontrer ses défenseurs et l’entretien s’est déroulé en présence de gardes et de policiers, a raconté l’avocate. Mme Suu Kyi s’est interrogée sur la légalité de cette surveillance, selon l’équipe chargée de sa défense.
Une audience est prévue pour jeudi devant la justice. Un de ses avocats, Khin Maung Zaw, a précisé qu’elle devrait être brève et consacrée à des questions administratives.
En attendant, les quinze membres du Conseil de sécurité de l’ONU vont se réunir mercredi d’urgence et à huis clos.
Ils doivent impérativement décider de « couper les moyens financiers de la junte (…) et renvoyer les responsables des atrocités devant la Cour pénale internationale », a tweeté Tom Andrews, le rapporteur spécial de l’ONU sur la Birmanie.
Mais ils sont divisés. Si les Etats-Unis et le Royaume-Uni viennent d’annoncer une nouvelle salve de sanctions, la Chine et la Russie ont refusé de condamner officiellement le putsch.
Profitant de ces dissensions, les généraux poursuivent leur sanglante riposte.
Huit personnes ont été abattues mardi par les forces de sécurité, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP) qui a recensé plus de 520 civils tués ces deux derniers mois. Des centaines d’autres, détenus au secret, sont portés disparus.
Postes de police attaqués
Face à la dégradation de la situation, Washington a ordonné aux « employés non essentiels du gouvernement » américain de quitter la Birmanie.
Les violences ont déclenché la colère parmi la vingtaine de groupes de rebelles constitués sur une base ethnique que compte la Birmanie.
Deux d’entre eux, l’Union nationale karen (KNU) et l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA), ont déclenché plusieurs attaques contre les forces de sécurité.
Mercredi, la KIA a pris pour cible un poste de police dans l’Etat Kachin, dans l’extrême nord, d’après un média local.
Et un commissariat a été visé au lance-roquettes la veille dans la région de Bago, au nord-est de Rangoun, la capitale économique, blessant cinq policiers.
La KNU s’était emparée le week-end dernier dans l’Etat Karen voisin d’une base militaire, entraînant des frappes aériennes de l’armée -les premières en 20 ans dans cette région.
Après ces raids, cette faction a dit « soutenir fermement » le soulèvement populaire contre la junte et être prête à riposter.
Trois autres groupes rebelles ont menacé de reprendre les armes. Un responsable militaire de l’un d’eux, le général Tar Bhone Kya, de l’Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA), a expliqué mercredi à l’AFP qu’ils envisageaient de rompre le cessez-le-feu conclu ces dernières années avec certaines factions par l’armée qu’il a accusée de « crimes de guerre ».
Dans l’Etat Karen, les raids aériens ont fait plusieurs blessés et quelque 3.000 personnes ont tenté de fuir en Thaïlande. Environ 2.400 sont retournées volontairement dans leur pays et 200 autres ont accepté d’y repartir, selon les autorités thaïlandaises.
Mais des militants des droits de l’homme karens accusent ce royaume de refouler les réfugiés à la frontière, empêchant aussi les organisations humanitaires d’entrer en contact avec eux.
« Un nouveau gouvernement civil »
En Birmanie, la résistance se poursuit avec des dizaines de milliers de fonctionnaires et de salariés du privé toujours en grève pour protester contre le régime militaire.
Des contestataires ont défilé sur des deux-roues à Mandalay (centre) avec des pancartes implorant : « Sauvez la Birmanie », « Arrêtez les crimes contre l’humanité ». Des veillées aux bougies et des défilés à l’aube ont été organisés.
Mais, craignant les représailles, les manifestants sont peu nombreux par rapport aux centaines de milliers des premières semaines après le coup d’Etat.
Un groupe de députés de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi évincés du Parlement par les putschistes a par ailleurs annoncé mercredi qu’il formerait début avril « un nouveau gouvernement civil », sans fournir davantage de détails.
le Japon a quant à lui interrompu toute nouvelle aide à la Birmanie, pour envoyer « un message clair » aux généraux. Contrairement aux Etats-Unis, à l’Union européenne et au Royaume-Uni, il n’a toutefois pas imposé de sanctions.
Europe
La première visite d’Etat du Roi Charles III en France, menacée par les manifestations et les grèves

Charles III doit arriver dimanche soir à Paris pour sa première visite d’État en tant que monarque. Mais Londres veut éviter à tout prix l’image d’un roi au milieu des manifestations contre la réforme des retraites.
Le Roi Charles III s’apprête à effectuer sa première visite d’Etat en France en tant que monarque, avec un programme précis de trois jours entre Paris et Bordeaux. Toutefois, les manifestations et les grèves qui ont lieu en France risquent de perturber sa visite. Bien que la Couronne n’ait pas communiqué officiellement sur la situation, le ministère des affaires étrangères britanniques et Buckingham sont en contact régulier depuis le début de la semaine pour suivre l’évolution de la situation.
Le Daily Mail a rapporté que le palais royal « surveille de près les émeutes françaises », mais pour l’instant, il n’est pas question d’annuler la visite du Roi. Néanmoins, Charles III « suivra les conseils des autorités », selon le journal.
Les médias britanniques ont largement repris la formule d’Olivier Besancenot sur franceinfo, qui souhaite accueillir Charles III avec « une bonne vieille grève générale ». Cette expression est considérée comme une tradition française étrangère à la culture britannique. Bien que la Grande-Bretagne soit secouée par des mouvements sociaux depuis l’été 2022, cela ne se traduit généralement pas par des cortèges ni de grandes manifestations.
Le Roi Charles III n’est pas habitué à de telles démonstrations d’hostilité lors de ses sorties officielles. Même si des anti-monarchistes viennent manifester lors de l’une de ses sorties, ils sont rarement plus d’une vingtaine et n’aperçoivent Charles III que de loin et derrière des barrières, qu’ils respectent scrupuleusement.
Le Telegraph s’inquiète de voir le Roi pris dans « les manifestations, les piquets de grève, les graffitis et les services publics erratiques ». La capitale française est décrite comme ayant « de la poussière, des carcasses de voitures incendiées, des trottoirs cassés, des panneaux de signalisation et des feux de circulation scotchés ».
Les médias anglais ont également relayé des images de guillotine brandies lors des manifestations françaises pour reprocher à Emmanuel Macron de se comporter comme un roi. Cette symbolique interpelle un peuple britannique majoritairement favorable à la monarchie.
Europe
Guerre en Ukraine : une arrestation de Vladimir Poutine serait une « déclaration de guerre », met en garde Dmitri Medvedev

Cette réaction intervient après que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le président russe pour le crime de guerre de « déportation » d’enfants ukrainiens dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine.
Il n’en est plus à une provocation près. Après avoir comparé le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant Vladimir Poutine à du « papier toilette », Dmitri Medvedev a menacé, lundi 20 mars, l’organe législatif installé à La Haye, aux Pays-Bas, d’une frappe de missiles, invitant ses magistrats à « regarder attentivement le ciel ». « Toutes les décisions stupides de l’ONU et d’autres structures éclateront au grand jour. Le sombre crépuscule de tout le système des relations internationales se profile à l’horizon », a-t-il annoncé sur Telegram, avant d’affirmer que « l’épisode (…) qui a tué la crédibilité (…) de la cour concerne les crimes américains en Afghanistan et en Irak. » Selon lui, à l’époque, « la CPI n’a rien pu faire. »
Un ton menaçant qu’il a employé de nouveau, mercredi 22 mars, dans une interview accordée à l’agence de presse russe Tass. « L’arrestation de Vladimir Poutine à l’étranger en vertu du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) équivaudrait à une déclaration de guerre à la Russie », a mis en garde l’ex-chef de l’État, actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe. « Imaginez que la situation se produise réellement. Par exemple, un président en exercice d’une puissance nucléaire vient en Allemagne et est arrêté. De quoi s’agit-il ? D’une déclaration de guerre à la Fédération de Russie », a-t-il affirmé.
Une attaque acerbe en réponse aux propos du ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, qui avait estimé que l’Allemagne devrait appliquer la décision et passer les menottes à Vladimir Poutine, s’il pénètre sur le sol allemand. « Est-il vraiment conscient qu’il s’agit d’une déclaration de guerre ? Ou bien n’a-t-il pas fait ses devoirs ? », a réagi Dmitri Medvedev. Si cela se produit, alors « toutes nos capacités, missiles et autres, s’abattront sur le Bundestag, le bureau du chancelier et ainsi de suite », a ajouté l’un des plus proches collaborateurs du chef du Kremlin, annoncé comme son possible successeur au pouvoir.
France
Olivier Dubois, journaliste français enlevé au Mali, libéré après 711 jours de captivité

Après plus de deux ans de captivité, le journaliste français Olivier Dubois a été libéré. Correspondant pour Libération, Le Point et Jeune Afrique, il avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.
Selon Reporters sans frontières, il s’agit de « la plus longue captivité pour un journaliste français depuis la guerre au Liban ». Après une attente insoutenable pour sa famille et ses proches, Olivier Dubois est enfin libre. Il est arrivé lundi à l’aéroport de Niamey, souriant et visiblement ému, après avoir été relâché par ses ravisseurs.
La libération d’Olivier Dubois a été saluée par les autorités françaises ainsi que par les organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse. RSF a exprimé un « immense soulagement », soulignant que le journaliste était en bonne santé malgré sa longue captivité.
La mobilisation de tous ceux qui ont participé à la campagne pour la libération d’Olivier Dubois a été saluée par RSF. L’organisation a également adressé ses pensées à la famille du journaliste, notamment à sa compagne et à son fils.
Selon nos confrères de Libération, Olivier Dubois devrait arriver dans la nuit en France, à l’aéroport de Villacoublay. Éspérons que sa libération soit un signe d’espoir pour tous les journalistes qui risquent leur vie pour informer le monde sur les événements qui se déroulent dans des zones de conflit.
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