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Biden, la Maison Blanche en point d’orgue d’une vie marquée par les épreuves

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Couronnement d’une vie passée en politique et jalonnée d’épreuves, Joe Biden, 77 ans, entrera dans les livres d’histoire comme l’homme qui a fait tomber Donald Trump.

Après les tragédies familiales, deux premières tentatives présidentielles ratées et une campagne bouleversée par la pandémie, le vétéran de la politique va accomplir son rêve: pousser à nouveau les portes de la Maison Blanche, cette fois dans les habits de président.

« Restaurer l’âme de l’Amérique »: se présentant en rassembleur face à un Donald Trump qu’il accuse d’avoir « déchiré » le pays, l’ancien vice-président sera resté fidèle à cette promesse de campagne depuis les premiers instants de sa candidature, en avril 2019, jusqu’à la victoire.

Celui qui deviendra, en janvier, le plus vieux président des Etats-Unis a juré de tendre la main aux électeurs du tempétueux milliardaire républicain.

« Nous ne sommes pas des ennemis », a-t-il lancé dans les dernières heures d’une élection marquée par une agressivité sans précédent.

C’est dans un brusque passage du triomphe à la douleur qu’il avait démarré, à seulement 29 ans, sa carrière nationale.

Jeune sénateur-élu de son Etat du Delaware, il fête, fringant et entouré de sa famille radieuse, la victoire en novembre 1972. Un mois plus tard, son épouse et sa fille d’un an étaient tuées dans un accident de voiture, ses deux fils blessés.

Ce drame, puis la perte de son fils aîné en 2015, nourrissent l’empathie qu’il offre aux Américains. La compassion, Joe Biden en a fait l’un de ses plus célèbres traits de caractère politique.

En 2020, le port altier de ses débuts est toujours là et les grandes envolées passionnées aussi.

Mais le vieux lion de la politique ne remplit plus ses costumes bien taillés comme à ses grandes heures de vice-président de Barack Obama. Debout, ses jambes semblent désormais fragiles. Et sa fine chevelure blanche cache mal son crâne.

Certains, même parmi ses soutiens, craignaient que Joe Biden, enclin aux gaffes et dérapages, ne trébuche, voire s’effondre, lors de sa longue bataille contre Donald Trump, tribun de 74 ans au style plus agressif.

La pandémie de Covid-19, qui a brusquement paralysé la campagne en mars, l’a privé de l’un de ses atouts: le contact direct avec les électeurs.

S’il a repris fin août un rythme plus soutenu de voyages, son respect strict des consignes sanitaires a largement bridé sa présence sur le terrain. Et, selon ses détracteurs, lui a permis de mener campagne loin des électeurs, en évitant souvent la presse.

Donald Trump, qui le surnomme « Joe l’Endormi », raille les questions « faites pour un enfant » que les journalistes lui posent, et ne manque pas de l’attaquer sur sa forme.

Les bredouillements et égarements de Joe Biden, bègue dans son enfance, tournent en boucle sur les comptes Twitter « trumpistes ».

Et l’entourage du milliardaire décrit carrément le démocrate comme un vieillard sénile.

Vote-face historique

L’ex-bras droit de Barack Obama avait signé un revirement historique en politique américaine lorsqu’il avait décroché, au printemps, une victoire triomphante à la primaire démocrate.

Jugé par certains trop vieux, trop centriste, Joe Biden avait encaissé trois premiers échecs cuisants, avant de remporter une large majorité en Caroline du Sud grâce aux suffrages des électeurs afro-américains, pierre angulaire pour tout démocrate briguant la Maison Blanche.

Fort de cette victoire, le candidat avait rallié rapidement les soutiens des autres modérés, puis battu son grand rival Bernie Sanders.

Contrairement à l’âpre et longue bataille de 2016 entre ce dernier, socialiste autoproclamé, et Hillary Clinton, Joe Biden avait réussi à vite rassembler l’aile gauche du parti, animée par un même objectif: battre Donald Trump.

Reste à voir si le « rassembleur » modéré parviendra à tenir ses troupes une fois installé à la Maison Blanche.

Même si Joe Biden se présente, selon les mots de Barack Obama, avec le « programme le plus progressiste » de l’histoire des présidentielles américaines, certains à gauche le trouvent encore trop tiède. Et grincent quand il parle de reprendre le dialogue avec les républicains.

« Pas rancunier »

La troisième tentative fut donc la bonne pour cette figure de l’establishment, après l’échec aux primaires démocrates de 1988 et 2008.

Lors de son premier essai, il avait dû rapidement jeter l’éponge après avoir grandement plagié un discours du travailliste britannique Neil Kinnock.

Sénateur pendant plus de 35 ans (1973-2009) puis vice-président de 2009 à 2017, le septuagénaire a arpenté pendant des décennies les couloirs du pouvoir à Washington.

Une longue vie politique jalonnée d’épisodes controversés, mais aussi de réussites qu’il brandit aujourd’hui.

Dans les années 1970, en pleine déségrégation, il s’oppose à la politique dite du « busing », visant à transporter en car des enfants noirs dans des écoles à majorité blanche pour favoriser la mixité.

Cette position satisfait alors des électeurs blancs du Delaware mais reviendra le hanter des décennies plus tard, lorsque la sénatrice noire Kamala Harris, alors sa rivale pour la primaire démocrate, la lui reproche en plein débat télévisé.

Affichant qu’il n’est « pas rancunier », Joe Biden la choisit malgré tout comme colistière. Première candidate noire et d’origine indienne à briguer ce poste, elle deviendra en janvier la première femme vice-présidente des Etats-Unis.

Populaire chez les Afro-Américains, Joe Biden avait aussi, à ses débuts comme élu local à Wilmington, prôné le développement des logements sociaux, au grand dam des habitants blancs. Et il raconte souvent comment son expérience de maître-nageur dans un quartier majoritairement noir a fondé son engagement politique.

D’autres épisodes sont revenus plomber sa campagne pour la Maison Blanche: son vote pour la guerre en Irak de 2003 ou l’audition houleuse au Sénat en 1991, sous sa houlette, d’Anita Hill qui accusait le candidat à la Cour suprême Clarence Thomas de harcèlement sexuel.

Et son soutien appuyé à une « loi sur la criminalité » de 1994, jugée responsable de l’explosion du nombre de détenus, dont une grande proportion d’Afro-Américains.

« Une erreur », reconnaît aujourd’hui Joe Biden, qui insiste lui sur un autre pan de cette vaste réforme: une loi contre les violences faites aux femmes, dont il se dit « le plus fier ».

En 2017, il s’allie avec sa « grande amie » Lady Gaga pour lutter contre le harcèlement sexuel. Et lundi soir, la star américaine a chanté pour « Joe » lors de son dernier grand meeting de campagne.

Dès son arrivée à la Maison Blanche auprès de Barack Obama, en pleine crise financière, l’ex-sénateur oeuvre à l’adoption par le Congrès d’un immense plan de relance de 800 milliards de dollars.

Un bilan qu’il souligne à l’envi pour affirmer pouvoir à nouveau relancer l’économie, plombée cette fois par la pandémie.

Le « fils de » Scranton

« Il est en politique depuis 47 ans. Il n’a jamais rien fait sauf en 1994, quand il a fait tellement de mal à la communauté noire »: Donald Trump cherche à le présenter en créature de ce « marigot » politicien qu’il dénonce sans cesse.

Joe Biden rétorque que cette élection marquait un choix entre les classes ouvrière et moyenne, qu’il défend, et « Park Avenue », la clinquante rue new-yorkaise symbole du riche héritier.

Et souligne fièrement ses origines modestes.

Joseph Robinette Biden Jr. est né le 20 novembre 1942 à Scranton, en Pennsylvanie.

Dans les années 1950, la ville, minière et industrielle, traverse une passe difficile. Son père cherche du travail dans l’Etat voisin du Delaware puis, après des allers-retours, installe toute la famille à Wilmington. Joe Biden a dix ans. Il en fera son fief.

« Mon père disait toujours: +Champion, on prend la mesure d’un homme non pas selon le nombre de fois qu’il est mis à terre, mais d’après le temps qu’il met à se relever+ », rappelle-t-il sans relâche.

Petit garçon, il souffre des moqueries des autres pour son bégaiement. Mais dit avoir appris seul, face au miroir, à surmonter son handicap. Avec l’aide de sa mère qui lui répète alors: « Joey, ne laisse pas ça te définir (…). Tu peux y arriver ».

« Je vis dans le Delaware mais je suis un fils de la Pennsylvanie, né à Scranton », a martelé Joe Biden dans les dernières heures de la campagne, sillonnant son Etat natal où les sondages étaient serrés.

Affront ultime au démocrate, Donald Trump l’accuse d’avoir « abandonné » la Pennsylvanie et de menacer son secteur de fracturation hydraulique.

« Fier de moi? »

Les manières très tactiles de Joe Biden ont été dénoncées par des femmes qui trouvaient ces gestes déplacés. Promettant de faire désormais attention à « l’espace personnel » des autres, le démocrate s’était excusé en avril 2019.

Lui-même accusé d’agression sexuelle ou harcèlement par plus d’une dizaine de femmes, Donald Trump n’a que peu commenté les graves accusations d’une femme, Tara Reade, qui affirme que Joe Biden l’a agressée dans les années 1990. Ce qu’il rejette catégoriquement.

Faisant campagne pour lui aux quatre coins du pays, son épouse Jill Biden, 69 ans, est restée discrète face à cette accusation.

Enseignante dynamique, elle est l’un de ses meilleurs atouts de campagne. Le couple s’est marié en 1977 et a une fille, Ashley.

Encore petits, ses deux fils survivants, Beau et Hunter, lui avaient eux-mêmes suggéré d’épouser Jill, a raconté Joe Biden dans des mémoires, où il affirmait: « Elle m’a redonné la vie ».

« Cela ne disparaît jamais »: très proche de sa famille, il évoque souvent la douleur qui l’habite encore depuis le décès en 2015 de son aîné, Beau Biden, d’un cancer du cerveau. Une perte qui l’avait retenu de se lancer dans la présidentielle de 2016.

Veuf après l’accident de voiture tragique, Joe Biden avait pris, en janvier 1973, ses fonctions de sénateur au chevet du lit d’hôpital de ses fils blessés.

Encore aujourd’hui, il s’arrête souvent saluer des pompiers en rappelant que ce sont eux qui ont « sauvé la vie » de ses garçons. Et la sienne.

En 1988, les pompiers l’avaient transporté en urgence à l’hôpital après une rupture d’anévrisme. Son état avait été jugé si grave qu’un prêtre avait été appelé pour lui donner les derniers sacrements.

Catholique fier de ses origines irlandaises, Joe Biden se rend tous les dimanches, ou presque, à la petite église St. Joseph on the Brandywine dans son quartier cossu de Wilmington.

C’est là, dans le cimetière, que reposent ses parents, sa première épouse Neilia et sa fillette Naomi ainsi que, plus loin sous une pierre tombale décorée de petits drapeaux américains, Beau.

En janvier, Joe Biden avait confié à propos de son fils: « Tous les matins je me lève et (…) me demande: +Est-il fier de moi?+ ».

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Présidentielle américaine : Joe Biden justifie pour la première fois les raisons de son retrait de la campagne

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Présidentielle américaine : Joe Biden justifie pour la première fois les raisons de son retrait de la campagne

Joe Biden s’est exprimé en direct mercredi 24 juillet depuis le Bureau ovale de la Maison-Blanche. Il a révélé les raisons de son retrait de la présidentielle américaine et loué les compétences de Kamala Harris, sa vice-présidente, qui devrait le remplacer en tant que candidate démocrate pour la présidentielle.

Mercredi 24 juillet au soir, Joe Biden s’est exprimé en direct depuis le Bureau ovale de la Maison-Blanche. C’était sa première prise de parole depuis l’annonce de son retrait de la campagne de la présidentielle américaine, dimanche 21 juillet. « Ce bureau est sacré pour moi, mais j’aime mon pays bien plus encore », a déclaré Joe Biden dans son allocution d’une dizaine de minutes.

Joe Biden a assuré à ses citoyens que cela a été « l’honneur de sa vie » de « vous servir en tant que président des États-Unis ». Il a expliqué qu’il s’est retiré de la campagne électorale au nom de « la défense de la démocratie qui est en jeu et, je pense, plus importante que n’importe quel titre ». Depuis plusieurs semaines, l’état de santé de Joe Biden était dans le viseur de l’opinion publique, le camp démocrate et Donald Trump qui ne loupait aucune occasion de se moquer des lapsus du président américain.

Pour Joe Biden, « mon bilan en tant que président, mon leadership dans le monde, ma vision de l’avenir de l’Amérique, tout cela méritait un second mandat », mais il a aussi martelé que « rien, rien ne peut nous empêcher de sauver notre démocratie, y compris l’ambition personnelle ». Il assurera sa fonction présidentielle jusqu’aux élections du mois de novembre. « Au cours des six prochains mois (…), je continuerai à réduire les coûts pour les familles qui travaillent dur et à développer notre économie. Je continuerai à défendre nos libertés individuelles et nos droits civils », a-t-il ainsi expliqué.

« J’ai donc décidé que la meilleure façon d’aller de l’avant est de passer le flambeau à une nouvelle génération. C’est le meilleur moyen d’unifier notre nation », a ajouté Joe Biden. Il a aussi expliqué que « ces dernières semaines, il m’est apparu clairement que je devais unir mon parti » et qu’il était temps « d’avoir de nouvelles voix (…), des voix plus jeunes ».

Kamala Harris, la vice-présidente de Joe Biden, est en bonne position pour devenir la candidate officielle du camp démocrate pour cette élection. Elle est « expérimentée, elle est forte, elle est compétente », a confié Joe Biden dans son allocution. Et d’ajouter : « elle a été une partenaire incroyable pour moi, une dirigeante pour notre pays. Maintenant, c’est à vous, le peuple américain, de choisir ».

Si Kamala Harris est la favorite et pour le moment la seule candidate qui a postulé pour remplacer Joe Biden, il faudra attendre le vote des délégués démocrates pour l’affirmer. Ils doivent voter entre le 1er et le 7 août. Kamala Harris poursuit donc sa campagne pour l’investiture du camp démocrate.

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Gaza: 70 Palestiniens tués à Khan Younès selon le Hamas, des milliers fuient

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Gaza: 70 Palestiniens tués à Khan Younès selon le Hamas, des milliers fuient

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi que 70 Palestiniens avaient été tués dans des opérations israéliennes à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, d’où des milliers de personnes ont fui dans la panique après un ordre d’évacuation militaire.

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas palestinien ne connaît pas de répit, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé lundi à Washington où il doit prononcer mercredi un discours devant le Congrès. Il doit également rencontrer Joe Biden jeudi, a indiqué un haut responsable américain. Le président des États-Unis s’est engagé lundi à « continuer à travailler pour mettre fin à la guerre à Gaza ». Sa vice-présidente Kamala Harris, pressentie pour obtenir l’investiture du Parti démocrate à la présidentielle de novembre, rencontrera elle aussi Benjamin Netanyahu « cette semaine » à Washington, selon ses services.

En quittant Israël lundi, le Premier ministre israélien a estimé que sa visite était « très importante » à un moment de « grande incertitude politique », après la décision de Joe Biden de ne pas se représenter à l’élection de novembre. Principal allié et soutien militaire d’Israël, l’administration Biden s’était agacée ces derniers mois des conséquences de la riposte israélienne à l’attaque menée le 7 octobre en Israël par le Hamas palestinien, qui a déclenché la guerre à Gaza, insistant sur la protection des civils et l’entrée de l’aide humanitaire.

Dans la bande de Gaza, dévastée et assiégée par Israël depuis plus de neuf mois, l’offensive israélienne se poursuit contre le mouvement islamiste Hamas et d’autres groupes palestiniens, notamment dans des régions dont l’armée avait annoncé auparavant avoir repris le contrôle. Au moins 70 Palestiniens ont été tués et plus de 200 blessés dans des « attaques de l’occupation israélienne dans le gouvernorat de Khan Younès depuis ce matin et jusqu’à maintenant », a indiqué le ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Contactée, l’armée n’a pas réagi dans l’immédiat. Mais dans un communiqué, elle a affirmé que son aviation et ses chars « avaient bombardé et éliminé des terroristes dans la région ». Devant l’hôpital Nasser de Khan Younès où morts et blessés ont été transportés, des scènes déchirantes ont lieu sous le regard impuissant des soignants: un homme brandit le cadavre d’un bébé en hurlant, une femme effondrée sous le chagrin se frappe la tête, des gens couverts de sang au regard hagard.

L’armée s’était retirée début avril de Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire palestinien, en disant y avoir achevé après des mois de bombardements intenses et de combats, ses opérations contre le Hamas, considéré comme terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. Mais plus tôt lundi, elle a ordonné à la population de quitter à nouveau l’est de Khan Younès, en disant préparer une « opération contre les organisations terroristes » après des tirs de roquettes en direction d’Israël à partir de la zone.

« Nous étions heureux de préparer le petit-déjeuner », et soudain « les obus tombent, puis les tracts d’avertissement », raconte Hassan Qoudayh, qui a dû fuir avec sa famille comme des milliers d’autres personnes qui sont parties dans la panique. « Il y avait des martyrs dans les rues. Gaza est finie, Gaza est morte. Il ne reste rien, rien. Assez! », a-t-il lancé. Déplacé pour la quatrième fois, Youssef Abou Taimah n’en peut plus. « Nous allons vivre dans la rue! On est épuisés, on n’en peut plus de ces déplacements ».

Lundi soir, des frappes israéliennes dans le nord de la bande de Gaza ont fait 12 morts dans la ville de Gaza et quatre dans le camp de Jabalia, selon le porte-parole officiel de la défense civile dans la bande de Gaza. Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque sanglante qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 44 sont mortes, selon l’armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive de grande envergure aérienne puis terrestre dans Gaza, qui a fait plus de 39.000 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas. Avec le Qatar et l’Égypte, Washington tente de relancer les négociations pour un cessez-le-feu à Gaza associé à une libération d’otages. Une délégation israélienne est attendue jeudi à Doha, selon une source proche des pourparlers.

En soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza en proie à un désastre humanitaire et menacée de famine selon l’ONU, les rebelles houthis au Yémen et le Hezbollah libanais, des alliés du Hamas et de l’Iran, ennemi juré d’Israël, ont ouvert des fronts contre ce dernier pays. Samedi, au lendemain d’une attaque de drone meurtrière des Houthis contre Tel-Aviv, Israël a bombardé le port stratégique de Hodeida dans l’ouest du Yémen tenu par les rebelles, faisant six morts.

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États-Unis : Joe Biden annonce le retrait de sa candidature

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États-Unis : Joe Biden annonce le retrait de sa candidature

Coup de tonnerre sur la Maison Blanche: Joe Biden a annoncé dimanche renoncer à briguer un second mandat, sa vice-présidente Kamala Harris se disant prête à le remplacer pour « battre Trump » dans une campagne démocrate désormais plongée dans l’inconnu.

Après des semaines d’incertitudes, fragilisé par les doutes sur son acuité mentale, le président américain de 81 ans a annoncé jeter l’éponge très tard dans la campagne, à un mois de la convention qui aurait dû l’introniser candidat. « Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a déclaré M. Biden dans un communiqué. « Aujourd’hui je veux apporter mon soutien total et mon appui à Kamala pour être la candidate de notre parti cette année », a-t-il ajouté sur le réseau social X depuis sa villa balnéaire où il était confiné après avoir contracté le Covid.

Cette annonce choc, attendue malgré les dénégations répétées du principal intéressé, bouleverse une campagne qui a déjà connu de nombreux rebondissements, au premier rang desquels la tentative d’assassinat de Donald Trump le 13 juillet. Kamala Harris, première Afro-Américaine à avoir accédé à la vice-présidence, s’est déclarée dans la foulée prête à « remporter l’investiture » démocrate en vue de « battre Donald Trump ». Âgée de 59 ans, elle affiche une image de jeunesse face à Donald Trump, 78 ans, qui est sorti cette semaine renforcé de la convention d’investiture qui a vu le Parti républicain se mettre en ordre de marche derrière sa candidature.

Un événement qui bouleverse la stratégie du républicain. « Nous devons tout recommencer » a-t-il écrit sur son réseau social, taclant au passage Kamala Harris, qui sera « encore pire » que Joe Biden. Joe Biden a de son côté annoncé qu’il s’adresserait à la nation « plus tard cette semaine ». À New York, la nouvelle n’a pas fait l’unanimité auprès des électeurs. « C’était la bonne chose à faire pour lui », a réagi Gay Joseph. « Il a été poussé par le parti à quitter la course. Je n’étais pas d’accord », estime pour sa part Joanie Daidon, une autre habitante.

Se faisant l’écho des grandes figures de son parti, le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson a appelé le président démocrate à « démissionner immédiatement ». Côté démocrate, où la pression sur le président n’a cessé de monter ces dernières semaines, les louanges continuent d’affluer, l’influent chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer saluant par exemple un « grand patriote ». Autre ténor démocrate, Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre américaine des représentants, a elle loué « l’un des présidents les plus importants de l’histoire américaine ».

Lors de la convention du Parti démocrate, mi-août à Chicago, le choix de Kamala Harris semble aujourd’hui très possible mais ne sera pas automatique pour autant. Elle a déjà reçu un autre appui de poids, l’ancien président Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État, ayant annoncé dimanche leur soutien à Kamala Harris. Très vite, d’autres personnalités du parti démocrate ont annoncé qu’ils la soutenaient, parmi eux: l’ex-secrétaire d’État Américain, John Kerry, la figure de la gauche américaine, Alexandria Ocasio-Cortez et le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui était vu comme un possible rival.

Mais l’ex-président Barack Obama, l’une des personnalités démocrates les plus influentes, s’est contenté d’exprimer sa « confiance » dans son parti pour instaurer « un processus qui permettra l’émergence d’un candidat exceptionnel », sans mentionner Kamala Harris. Tout en estimant que Joe Biden était « convaincu que c’était la bonne (décision) pour l’Amérique », Barack Obama a mis en garde les démocrates qui vont « naviguer en terrain inconnu dans les jours à venir ».

Le dernier mot revient aux délégués du Parti démocrate, 3.900 personnes au profil très varié et pour la plupart complètement inconnues du grand public. Le processus de sélection sera « transparent et discipliné », a d’ailleurs promis dans un communiqué le chef du Parti démocrate Jaime Harrison. Le choix de Joe Biden a été salué par plusieurs dirigeants de pays alliés, de l’Australie à Israël, la Russie se disant elle « attentive » à la situation.

C’est la performance calamiteuse de Joe Biden lors de son débat le 27 juin avec Donald Trump qui a précipité les événements. Ce jour-là, c’est un président très affaibli qui est apparu devant les écrans de ses partisans consternés, ne parvenant parfois pas à finir ses phrases. Un spectacle douloureux qui a fait exploser au grand jour les doutes sur son âge, sur lesquels ses proches avaient tenté de maintenir un couvercle. Qui allait être le premier à dégainer pour lui demander d’arrêter là? Des élus démocrates relativement peu connus ont commencé jusqu’à atteindre des poids lourds du parti.

L’un après l’autre, craignant une victoire écrasante de Donald Trump, l’ont lâché, pour la plupart d’abord en privé. Les médias américains, citant des sources anonymes, ont ainsi affirmé que Barack Obama, Nancy Pelosi ou encore Chuck Schumer avaient fait part de leur inquiétude. Et les images d’un Joe Biden récemment testé positif au Covid-19, peinant à descendre la passerelle de son avion, n’ont fait qu’amplifier la nervosité de son camp. Pendant ce temps, Donald Trump, qui a miraculeusement échappé à des tirs pendant un meeting de campagne, semblait, lui, vivre un état de grâce, avec des victoires judiciaires et une consécration lors de la convention du Parti républicain.

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