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Économie

Bataille Suez-Veolia: le fonds français Ardian entre dans le jeu

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Enfin un allié pour Suez contre le raid de Veolia? Le fonds français Ardian a fait part de son « intérêt » jeudi pour racheter 29,9% de son capital à Engie, qui s’est donné jusqu’à lundi pour valider l’offre à 3,4 milliards d’euros de Veolia.

Depuis des semaines, Suez, géant des services à l’environnement, s’oppose à la manoeuvre de son rival Veolia. Mais il était jusqu’à présent incapable de monter une offre alternative avec des investisseurs afin de conserver son indépendance.

Jeudi matin, le fonds Ardian a finalement annoncé dans un communiqué avoir « fait part à Engie de son intérêt pour l’acquisition d’une participation de 29,9% de Suez détenue par Engie ».

« Cette marque d’intérêt est soutenue par le conseil d’administration de Suez, et par l’administrateur représentant les salariés », a mis en avant la société d’investissement, historiquement lié à l’assureur Axa.

Elle « souhaite constituer un consortium d’investisseurs institutionnels privés et publics, à dominante française, pour réaliser ce projet et lancer une offre publique amicale ». Aucun détail supplémentaire n’est communiqué.

Mercredi soir, Jean-Pierre Clamadieu, président d’Engie, avait indiqué que Suez avait présenté à la dernière minute aux administrateurs du groupe « une vague marque d’intérêt qui ne contenait ni le prix, ni le consortium d’investisseurs au nom duquel il était fait, ni les conditions d’exécution… ».

Mais à l’issue de ce conseil d’administration – qui s’est réuni pendant de longues heures, juste avant l’expiration de l’offre déposée par Veolia – le groupe énergétique avait indiqué accueillir « favorablement » les termes améliorés de celle-ci, d’un montant de près de 3,4 milliards d’euros.

Estimant que la nouvelle offre de Veolia « répondait » à ses attentes en termes de prix et de garanties sociales, Engie a précisé qu’il avait demandé au groupe « d’étendre la validité de sa nouvelle offre jusqu’au 5 octobre 2020 afin que Veolia formalise son engagement inconditionnel de ne pas lancer d’offre publique d’achat qui ne soit pas amicale ». Une demande à laquelle Veolia a accédé quelques minutes plus tard.

Feuilleton

Toujours mercredi, Veolia avait une nouvelle fois tendu la main sans succès à Suez, énième développement dans un feuilleton qui agite la place de Paris depuis un mois.

Il avait proposé à Suez une période de discussions de six mois « pour rechercher les bases communes d’un accord » et s’était engagé pendant cette période à ne déposer « une offre publique portant sur 70,1% du capital de Suez qu’à la condition qu’elle soit amicale ».

En contrepartie, Veolia avait demandé à son concurrent de désactiver la fondation de droit néerlandais qui devait abriter son activité Eau France, une « pilule empoisonnée » destinée à faire capoter un rachat.

A plusieurs reprises ces dernières semaines, l’Etat – par ailleurs actionnaire d’Engie à hauteur de 23,6% – a manifesté son souhait de temporiser. « L’Etat ne cédera à aucune pression. On n’est pas à une semaine, 15 jours ou trois semaines près », avait ainsi répété mardi le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

Les enjeux sont élevés: Suez estime que près de 5.000 emplois pourraient être supprimés en France si l’opération allait à son terme, ce que dément fermement Veolia. Ce dernier a ainsi réitéré son engagement de « maintenir l’ensemble de l’emploi des salariés en France ».

L’intersyndicale CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT et FO de Suez avait dénoncé mercredi une opération « sans aucune transparence, confidentielle, voire pré-orchestrée ».

Elle « étudie la possibilité de solliciter le procureur du Parquet national financier de Paris pour demander l’ouverture d’une enquête sur les conditions, qui (lui) paraissent contestables voire délictueuses, de la tentative de démantèlement du groupe Suez ».

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Économie

Notation de la France : S&P maintient la note de Paris à AA

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Après la dégradation de la note de la France par Fitch fin avril, l’agence de notation S&P Global se prononçait à son tour ce vendredi sur la capacité du pays à rembourser sa dette.

Après l’abaissement de sa note par Fitch le mois dernier, la France passait à nouveau au tableau face aux agences de notation ce vendredi 2 juin. Avec au programme le verdict rendu par S&P Global, dont le monde économique se demandait si elle sanctionnerait à son tour le gouvernement pour sa gestion des finances et la récente crise sociale.

En l’occurrence, Standard and Poor’s, qui est l’une des principales agences de notation au monde avec Fitch et Moody’s, devait se prononcer sur la capacité de la France à rembourser sa dette, et donc à confirmer (ou non) le sérieux budgétaire vanté par le gouvernement.

Et force est de constater que les arguments du gouvernement ont finalement porté leurs fruits. S&P Global a finalement maintenu sa note, à « AA », invoquant les réductions prévues des déficits et la réforme récente des retraites par le gouvernement d’Emmanuel Macron.

La note AA figure parmi les plus hautes catégories de notation, signifiant une forte capacité à pouvoir rembourser ses dettes. En Europe, l’Allemagne et les Pays-Bas sont parmi les pays les mieux notés, avec le niveau « AAA », que la France a perdu en 2012.

« Fragmentation politique »

La stabilité de la note « est principalement due à la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement », écrit l’agence de notation, en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures.

« Je prends acte de la décision de l’agence Standard & Poor’s de laisser inchangée la notation de la dette française », a réagi le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, auprès du Journal du dimanche. « C’est un signal positif. Notre stratégie en matière de finances publiques est claire. Elle est ambitieuse. Et elle est crédible. »

L’agence a cependant maintenu sa perspective « négative », laissant planer le spectre d’une future baisse en cas de dérapage.

S&P prévient des « risques » relatifs à l’exécution des objectifs budgétaires gouvernementaux : « Ils incluent l’absence de majorité absolue au Parlement français depuis la mi-2022, qui pourrait compliquer la mise en œuvre des politiques, ainsi que des incertitudes au sein des économies mondiales et européennes, et des conditions de financement plus tendues ».

À l’avenir, l’agence souligne que « la fragmentation politique ajoute de l’incertitude sur la capacité du gouvernement à mettre en place des politiques favorables à la croissance économique et au rééquilibrage budgétaire ».

Après avoir atteint 4,7 % en 2022, le déficit public français devrait légèrement remonter cette année à 4,9 % avant de refluer progressivement à partir de 2024, anticipe le gouvernement dans son programme de stabilité publié ces dernières semaines, qui table sur un retour dans les clous budgétaires européens, soit sous les 3 %, en 2027.

Un premier coup porté par Fitch

Fin avril, Moody’s avait souligné dans un commentaire le « faible mandat » dont disposait désormais le gouvernement pour mener sa politique, sans pour autant réviser la note. De son côté, Fitch avait abaissé la note de la France, évoquant des « déficits budgétaires importants et des progrès modestes » concernant le remboursement de ceux-ci.

L’agence avait également pris en compte la réforme des retraites en cours en France, et en l’occurrence « l’impasse » politique à laquelle le gouvernement doit faire face. Parmi les autres critères retenus, on peut néanmoins noter le dynamisme démographique du pays par rapport, notamment, à ses voisins européens, l’épargne ou encore la stabilité des institutions, notamment au regard du poids de la France au sein de la zone euro.

Reste néanmoins à savoir si les agences de notation auront un impact sur la manière dont la France est vue par les marchés. Et donc sur les répercussions économiques réelles du signal politique envoyé par S&P.

Avant la publication de la note de S&P, le ministère de l’Économie et des Finances s’était refusé à tout commentaire auprès de l’AFP. Mercredi, Bruno Le Maire avait seulement confirmé avoir rencontré l’agence américaine afin de présenter les « arguments » français, qu’il estime « convaincants ». « Nous serons intraitables sur le rétablissement de nos finances publiques, sur la réduction des déficits et sur l’accélération de la réduction de la dette publique », s’était engagé le ministre sur France Inter, qualifiant les résultats économiques français de « solides ».

« Quelle que soit la décision de S&P, cela ne change rien à notre détermination à tenir nos objectifs de finances publiques », avait pour sa part déclaré jeudi la Première ministre Élisabeth Borne au cours d’un déplacement à Laval.

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Économie

Le groupe Casino, très endetté, compte vendre une centaine de magasins à Intermarché

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Le groupe Casino, très endetté, compte vendre une centaine de magasins à Intermarché

L’enseigne de grande distribution prévoit de céder plus d’une centaine d’hypermarchés, supermarchés et enseignes de proximité pesant 1,15 milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Casino, en difficultés financières, a annoncé vendredi 26 mai qu’il allait céder un certain nombre de magasins à Intermarché, troisième acteur de la distribution alimentaire en France. L’annonce intervient en parallèle de l’officialisation de son entrée dans une procédure de conciliation pour une période de quatre mois afin de renégocier sa dette. Casino et ses filiales, dont Monoprix et Franprix, était endetté à hauteur de 6,4 milliards d’euros à fin 2022 – dont 4,5 sur son activité en France.

Casino prévoit également de céder plus d’une centaine d’hypermarchés, supermarchés et enseignes de proximité pesant 1,15 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Lors d’un point-presse, le directeur financier du groupe, David Lubek, a évoqué « des supermarchés et hypermarchés situés dans des zones considérées comme non prioritaires » pour Casino, dont le cœur d’activité se situe en Ile-de-France, en Rhône-Alpes et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Casino, qui emploie plus de 50 000 personnes en France et 200 000 dans le monde sous de nombreuses enseignes, lutte depuis des années pour se désendetter, jusque-là sans succès. Cette annonce était attendue depuis que Casino a demandé mardi la suspension de la cotation de ses actions « dans l’attente de la publication d’un communiqué de presse et jusqu’à nouvel avis ». A la reprise des cotations vendredi, l’action de Casino a chuté de 9% à la Bourse de Paris.

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Économie

« L’Etat aura 100% du contrôle d’EDF le 8 juin », annonce Bruno Le Maire

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"L'Etat aura 100% du contrôle d'EDF le 8 juin", annonce Bruno Le Maire

« Le 8 juin, l’État aura 100 % du contrôle d’EDF », a annoncé, mardi 23 mai, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances.Cette date correspond à la fin du processus de renationalisation de l’énergéticien qui a donc pu aboutir malgré les nombreuses contestations des petits actionnaires.

« Cela va nous permettre de réaliser dans les meilleures conditions possibles le programme de construction de six nouveaux EPR (réacteurs nucléaires de dernière génération, NDLR) » et « renforce l’indépendance énergétique du pays », a-t-il assuré. « Ça nous permet aussi de fixer des exigences claires à EDF », comme notamment l’augmentation de la production d’électricité nucléaire, au moment où le gaz russe fait défaut ».

Tout cela doit aussi aboutir au « prix le plus bas possible » pour les clients et « garantir l’unité d’EDF », a-t-il poursuivi.

98,04 % de l’entreprise détenue par l’État

L’État possédait jusqu’à l’an dernier 84 % d’EDF et le gouvernement avait annoncé, en juillet 2022, son intention de reprendre le contrôle total du groupe. Le processus a pris des mois de retard sur le calendrier initial, mais début mai, la justice a rejeté le recours des petits porteurs d’EDF qui espéraient obtenir un meilleur prix pour leurs actions, ce qui a permis à l’offre publique d’acquisition (OPA) de se poursuivre.

L’État détient à ce jour « au moins 98,04 % » des droits de vote, selon un communiqué de l’Autorité des marchés financiers (AMF) publié mardi.« L’État a adressé ce jour à l’AMF une demande de mise en œuvre du retrait obligatoire », a par ailleurs annoncé le ministère de l’Économie, afin de forcer les détenteurs des 2 % qui restent à vendre leurs actions.

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