France
Après le « désastre », les secours intensifient leurs efforts à la frontière avec l’Italie
Les secours, appuyés par l’armée, intensifient leurs efforts dimanche pour tenter de retrouver les disparus et venir en aide aux sinistrés des crues « hors normes » qui ont coupé du monde plusieurs villages dans le Sud-Est de la France et fait deux morts en Italie voisine.
« Ce que nous vivons est hors norme, on est habitués à voir des images de tels désastres sur d’autres continents, avec un certain détachement parfois, et là c’est quelque chose qui nous a touchés nous », a indiqué dimanche à l’AFP le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez.
Voitures couchées dans le lit de la rivière, maisons englouties par la boue, alors que la route d’accès a enfin rouvert, Breil-sur-Roya, proche de la frontière italienne, offre le visage d’une ville dévastée dimanche matin, a constaté un journaliste de l’AFP.
Dans tout l’arrière-pays niçois comme dans le nord de l’Italie voisine, des routes sont détruites, des dizaines de maisons ont été emportées par les flots, des stations d’épuration anéanties.
Les régions italiennes du Piémont et de la Ligurie ont demandé au gouvernement italien de décréter l’état d’urgence. En France, l’Etat a lancé la procédure de « catastrophe naturelle ».
Dimanche, l’effort des secours –un millier de pompiers renforcés par des hélicoptères et personnels de l’armée entre autres côté français– sera « majeur et prioritaire » sur la vallée de la Roya, à la frontière avec l’Italie, a indiqué le représentant de l’Etat.
Dans cette vallée alpine, de nombreuses communes sont toujours inaccessibles par la route dimanche, deux jours après les pluies diluviennes et les crues qui ont fait deux morts dont un pompier et deux disparus côté italien et au moins huit disparus en France.
Le Premier ministre français Jean Castex n’a pas caché « sa vive inquiétude » sur le bilan définitif de ces intempéries exceptionnelles alors que l’image des dévastations n’est encore pas complète.
Ballet des hélicoptères
De nombreuses personnes sont en effet recherchées dans les Alpes-Maritimes par les autorités car elles n’ont pas donné de nouvelles depuis vendredi soir. « Mais je tiens à passer un message d’espoir au sujet de ces personnes », a indiqué le préfet: « Ce n’est pas parce que des proches n’ont pas pu donner de nouvelles qu’ils ont été emportés par la tempête ».
Samedi soir, 21 personnes qui étaient déclarées disparues par les autorités italiennes ont ainsi pu être retrouvées saines et sauves côté français, près du col de Tende.
En Italie, de Vintimille, à quelques encablures du territoire français, à Biella, comme dans la Roya ou la Vésubie en France, de nombreuses routes sont impraticables et des villages coupés du monde, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Toute la journée le ballet des hélicoptères va reprendre, on va concentrer les forces aériennes sur la Roya », a assuré le préfet, ne cachant pas toutefois son « inquiétude quant à la météo » avec des pluies annoncées dans la journée.
Les liaisons restent très difficiles même par téléphone dans de nombreuses vallées de l’arrière-pays niçois, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le maire de Tende, ville de la Roya proche de la frontière italienne, a dû être doté d’un téléphone satellitaire pour communiquer avec les secours.
La préfecture a annoncé l’envoi dans chacune des communes isolées d’un militaire, d’un sapeur-pompier et d’un fonctionnaire de préfecture pour venir en aide aux maires.
Dans la nuit de samedi à dimanche, 200 personnes ont été hébergées par les autorités. La mairie de Nice a mobilisé des centres d’hébergement ainsi que des moyens aériens pour faire livrer des repas et des milliers de litres d’eau à des commune isolées comme à Saint-Martin-Vésubie. Elle a aussi lancé un fonds d’urgence d’aide aux sinistrés.
La SNCF, qui a rétabli l’ensemble de ses lignes dans le secteur samedi, à l’exception de la ligne Nice-Breil-Tende, a annoncé avoir acheminé par train 3.000 bouteilles d’eau à Breil-sur-Roya, d’où elle a ramené des sinistrés vers Nice.
France
Martinique : interpellation de Rodrigue Petitot, figure du mouvement contre la vie chère
Rodrigue Petitot, leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été placé en garde à vue mardi soir. Son arrestation, dans un contexte de tensions sociales en Martinique, a provoqué des rassemblements et des heurts dans la capitale insulaire.
Rodrigue Petitot, militant emblématique du mouvement contre la vie chère en Martinique, a été arrêté mardi soir à Fort-de-France, après une intrusion dans la résidence préfectorale en quête d’un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet. Accompagné de trois personnes, M. Petitot aurait tenté d’obtenir audience auprès du ministre, actuellement en déplacement sur l’île. L’entrée à la résidence lui a été refusée par le préfet, Jean-Christophe Bouvier, qui a qualifié l’attitude des membres du RPPRAC de « inacceptable » et « intolérable ».
Cette interpellation a suscité une vive réaction dans la soirée. Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer la libération de M. Petitot. Des tensions ont rapidement éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre, entraînant des violences, dont des tirs de grenade et de mortiers en direction des gendarmes, blessant trois d’entre eux. Parallèlement, un barrage enflammé a été érigé dans le quartier de Sainte-Thérèse, provoquant la suspension des transports publics dans le centre de l’île.
François-Noël Buffet, en visite en Martinique pour quatre jours, a exprimé sa volonté de dialoguer avec toutes les parties prenantes, y compris le RPPRAC. Depuis septembre, la Martinique fait face à un climat social tendu avec des émeutes nocturnes et de nombreux actes de vandalisme liés à la crise du coût de la vie. Plus de 230 véhicules et des dizaines de commerces ont été incendiés ou vandalisés, selon des données de la préfecture.
France
« Acte 2 du choc des savoirs » : nouvelles réformes éducatives pour renforcer l’égalité des chances et le niveau scolaire
Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale, a dévoilé un ensemble de mesures pour les collèges et lycées, visant à élever le niveau des élèves et à favoriser leur réussite.
La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a présenté ce mardi l' »Acte 2 du choc des savoirs », un plan de réformes pour l’enseignement secondaire. Un an après les premières initiatives de Gabriel Attal, qui occupait alors ce poste, la ministre ambitionne de « relancer l’ascenseur scolaire » en adaptant les dispositifs pédagogiques pour une meilleure prise en charge des élèves en difficulté. Dès la rentrée prochaine, les groupes de besoin, déjà instaurés pour les classes de 6e et 5e, seront maintenus et adaptés pour les 4e et 3e, bien que dans une version allégée : une heure hebdomadaire en alternance pour le français et les mathématiques, avec des effectifs réduits pour les élèves les plus en difficulté. La ministre souhaite aussi doubler le nombre de bénéficiaires du programme « devoirs faits » et des stages de réussite, un dispositif qui concernera désormais 800 000 collégiens de 4e et 3e.
Une autre mesure phare concerne le brevet des collèges, qui deviendra obligatoire pour accéder au lycée dès la session 2027. Les élèves n’ayant pas obtenu cet examen pourront s’orienter vers une classe prépa-seconde ou un CAP. Ce changement vise à encourager les élèves dès le collège à s’investir davantage dans leur parcours scolaire, et à réduire le taux d’échec qui atteignait 14 % des candidats au brevet l’an dernier. Le ministère introduira également de nouvelles modalités pour l’examen : dès cette année, les notes d’histoire-géographie et d’EMC (enseignement moral et civique) seront distinctes, et une mention spéciale « Très bien avec félicitations du jury » sera décernée aux élèves obtenant plus de 18/20.
Le baccalauréat est également touché par cette vague de réformes, avec la mise en place d’une épreuve anticipée de mathématiques en fin de première dès 2026, inspirée du modèle de l’épreuve de français. Cette nouveauté devrait fournir un indicateur du niveau des élèves en mathématiques avant leur passage en terminale, en plus de valoriser l’enseignement de cette matière essentielle. Le contenu précis et le coefficient de cette épreuve sont encore en discussion, mais les élèves qui poursuivront cette spécialité en terminale passeront une deuxième épreuve l’année suivante.
Pour encadrer ces réformes, Anne Genetet prévoit de recruter entre 1 000 et 1 500 enseignants supplémentaires, avec un redéploiement de certains effectifs existants et de nouvelles embauches. Une enveloppe budgétaire spécifique est encore en débat au Parlement. La ministre entend également renforcer la sécurité et la sérénité dans les établissements en recrutant dès janvier prochain 150 conseillers principaux d’éducation et 600 assistants d’éducation pour les collèges sensibles. En rappelant son engagement pour la protection des professeurs face à toute forme de menace, elle affirme la nécessité d’un cadre stable et sécurisé, tant pour les enseignants que pour les élèves.
Cet ensemble de mesures s’inscrit dans une volonté de renforcement de l’équité scolaire et de soutien ciblé, dans un contexte budgétaire contraint mais tourné vers une refonte des pratiques éducatives adaptées aux besoins des élèves.
Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
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