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Alpinisme: David Labarre, le félin malvoyant qui montre la voie

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Qu’il marche, grimpe ou pédale dans ses Pyrénées natales, il se faufile partout et retombe toujours sur ses pattes: David Labarre, sportif malvoyant qui prépare l’ascension de 3 sommets ralliés à vélo, impressionne par ses capacités d’adaptation, au point d’être raillé « d’arnaqueur » par ses proches.

« Elle me sert à être gainé, je ne vois pas où je marche. » Au-dessus d’Aspet (Haute-Garonne), il pousse une botte de foin de 300 kg en pente ascendante dans des pâturages ceinturés de cimes enneigées. « C’est une salle de sport qui est très jolie », lance le vice-champion olympique 2012 de cécifoot, qui conquiert vite son auditoire par sa sincérité et son humour. Même si l’incrédulité demeure quand on voit cet homme de 32 ans descendre à VTT un sentier boueux truffé de pierres et de ronces alors qu’il n’a que 10% de vision.

« Il a un sixième sens », explique son guide de montagne et ami Frédéric Talieu, 50 ans, qui a emmené le prodige au sommet de l’Aneto (3.404 m), le point culminant des Pyrénées, en juin 2018. « Il est à l’affût de plein de choses, de l’air, du vent, des pierres. »

Dès son enfance dans ce Comminges dominé par le pic de Cagire, son sommet chéri (1.912 m), le diagnostic est clair: maladie de Stargardt alias rétinite pigmentaire. David Labarre ne perçoit plus que des formes ou des taches. « Avec la neige, je sais que je suis sur un chemin parce que c’est dégagé, il y a du blanc et les arbres font un contraste. L’été, j’ai beaucoup de mal à voir avec les arbres et le soleil, l’ombre et la lumière me gênent. »

La montagne « ne juge pas »

Tout jeune, cela ne l’empêche pas de se mêler aux autres enfants à qui il parvient à faire oublier sa différence par son intrépidité. « La chance que j’ai eue, c’est d’avoir des copains +valides+. C’est moi qui me suis adapté à eux et ça, ça m’a beaucoup servi. » Descentes en luge ou à vélo, batailles de boules de neige, le casse-cou a développé une ouïe, une concentration et un sens de l’équilibre tels qu’il peut aujourd’hui déjouer les pièges en selle, sur une paroi rocheuse ou une arête glacée.

Casse-cou ne veut pas dire inconscient. « Quand je pars de chez moi, je me dis toujours que c’est la dernière fois que je ferme la porte et que je ne vais peut-être pas revenir », explique le touche-à-tout qui vit dans un appartement d’Aspet quand il n’est pas en vadrouille dans un refuge ou sous sa tente. « Cela me permet de garder les pieds sur terre et de ne pas faire n’importe quoi là-haut. »

Pour celui que le foot a sauvé de l’échec scolaire à la sortie de l’adolescence, mais qui a fini « dégoûté » par le milieu du ballon rond, la montagne est dangereuse mais bienveillante. « Elle ne juge pas. Elle me prend comme je suis et je la prends comme elle est. »

Pionnier avec le TFC

C’est aussi là où David se sent proche de sa mère, décédée alors qu’il avait 14 ans. Cette douleur, David Labarre en a fait une force qui l’a mené en 2012 à Londres, où il décroche l’argent aux Jeux paralympiques, et dans la foulée à l’Elysée où François Hollande le fait chevalier de l’ordre national du mérite. Sa victoire suivante sera de convaincre le Toulouse Football Club à devenir, en 2014, le premier club pro doté d’une section cécifoot.

Les crampons raccrochés en 2015, David Labarre, devenu père, est revenu à ses amours enneigées après sa rencontre avec Philippe Teigny. Ce dernier a une idée: faire intervenir le champion malvoyant dans des séminaires d’entreprise. La fondation du TFC, au sein de laquelle il a gardé des amitiés, est l’autre pilier de financement de ses expéditions montées par Frédéric Talieu et Pierre Périssé, ses deux guides ariégeois qui espèrent un jour l’emmener en haut de l’Atlas, des Andes et même de l’Himalaya.

Après le Mont Blanc, vaincu à l’été 2019, Labarre s’est mis en tête de rallier en juin 2021 trois sommets pyrénéens (Vignemale, Midi d’Ossau et un troisième côté espagnol) en associant alpinisme et cyclisme – en tandem avec Frédéric Talieu – à travers quelques cols rendus célèbres par le Tour de France.

Pour tenir ces deux efforts bien distincts, le Commingeois s’est entouré de Laurent Pradère, loueur de vélos et moniteur épaté par le côté félin de son nouvel ami. « Sur des pertes d’équilibre, il arrive à s’éjecter du vélo et à retomber sur ses pieds, à se fléchir, à baisser le centre de gravité. Ce sont des trucs qu’il a développés à pied sur des chemins accidentés. »

De quoi faire passer l’ancien footballeur pour un « arnaqueur », selon Philippe Teigny. « Il n’est pas handicapé, je ne l’ai jamais considéré comme un handicapé. Je l’ai vu une fois traverser une rue, quelqu’un voulait absolument l’aider à traverser aux clous, c’en était presque choquant. Je rappelle que ce type traverse des montagnes. »

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Paris 2024 : La France brille pour son entrée dans les Jeux Olympiques

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Paris 2024 : La France brille pour son entrée dans les Jeux Olympiques

Pour son entrée en lice dans le tournoi des Jeux Olympiques de Paris 2024 à l’Orange Vélodrome, la France ne s’est pas ratée contre les États-Unis (3-0). Les hommes de Thierry Henry lancent idéalement leur compétition.

L’équipe de France de football a débuté de manière éclatante son parcours aux Jeux Olympiques de Paris 2024 en s’imposant 3-0 face aux États-Unis. Le match, disputé à l’Orange Vélodrome, a vu les hommes de Thierry Henry prendre du temps pour marquer leur premier but, mais une fois lancés, ils n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires.

La rencontre a débuté avec une certaine difficulté pour les Bleuets, qui ont eu du mal à trouver leurs marques. Leur gardien, Guillaume Restes, a été déterminant en première période, réalisant des arrêts cruciaux face à Robinson (12′) et Aaronson (38′). De l’autre côté, Manu Koné a tenté de débloquer la situation, mais le gardien américain Patrick Schulte a également été vigilant.

Après une première mi-temps sans but, la France a progressivement pris l’ascendant. À l’heure de jeu, le capitaine Alexandre Lacazette a libéré son équipe avec une frappe puissante de vingt mètres (1-0, 61′). Ce but a réveillé les Français, qui ont ensuite dominé le match. Michael Olise a doublé la mise avec un tir enroulé magnifique (2-0, 69′), avant que Loïc Badé ne scelle le score d’une tête bien placée (3-0, 85′).

Les États-Unis n’ont pas baissé les bras après le premier but et ont continué à mettre la pression, mais Guillaume Restes a su repousser les assauts adverses, notamment une tête d’Aaronson (63′) et un tir de Tolkin (64′) qui a touché le poteau.

Cette victoire permet à la France de démarrer idéalement la compétition et de se projeter vers les quarts de finale. Les Bleuets affronteront la Guinée le 27 juillet prochain, une victoire leur assurant pratiquement une place en phase finale. Dans l’autre match du groupe, la Guinée a été battue par la Nouvelle-Zélande (1-2), avec une passe décisive du joueur de l’OGC Nice, Aliou Baldé.

Les joueurs français, initialement crispés par la pression de ce premier match, ont montré leur capacité à se libérer et à dominer leurs adversaires. « C’était un match compliqué car les Américains formaient un bloc compact derrière. On a mis du temps à se libérer, ça fait du bien d’ouvrir le score et d’avoir aidé l’équipe. On doit maintenant se reposer pour préparer le prochain match », a déclaré Alexandre Lacazette à l’issue de la rencontre.

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Le CIO attribue « sous conditions » les JO-2030 aux Alpes françaises

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Le CIO attribue "sous conditions" les JO-2030 aux Alpes françaises

Le Comité international olympique (CIO) a attribué mercredi « sous conditions » les JO d’hiver de 2030 aux Alpes françaises, soit une deuxième édition olympique en six ans pour le pays après les Jeux d’été qui s’ouvrent vendredi à Paris.

Seule en lice depuis qu’elle a supplanté la Suède et la Suisse en novembre dernier, la France a été désignée pour organiser les 26e Jeux d’hiver, sous réserve de fournir les garanties financières de l’État et des régions, a annoncé le président du CIO, Thomas Bach. Cette décision intervient alors que l’actuel gouvernement est en charge des « affaires courantes », et le futur Premier ministre devra fournir au CIO la garantie de l’État avant le 1er octobre, une exigence à ratifier par le parlement au plus tard le 1er mars.

Le CIO a pris cette décision après une intervention du président Emmanuel Macron, venu personnellement défendre la candidature de la France, deux jours avant l’ouverture des JO d’été à Paris. « Je confirme mon engagement total et celui de la nation française », a-t-il déclaré en anglais, promettant de demander au prochain Premier ministre d’inclure cette garantie dans une loi olympique.

La dissolution récente du gouvernement et les résultats des élections ont empêché la France de fournir la garantie financière nécessaire. Thomas Bach avait averti mardi qu’un vote inconditionnel serait impossible sans cette garantie confirmée. Le vice-président du CIO, John Coates, a ajouté mercredi que le CIO ne signerait pas le contrat de ville hôte sans les garanties requises.

Après le vote, Emmanuel Macron est revenu à la tribune pour remercier les membres du CIO de leur confiance et réitérer la détermination de la France à être au rendez-vous. Il avait précédemment indiqué qu’il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques.

Les présidents des régions Rhône-Alpes-Auvergne et Provence-Alpes-Côte d’Azur, Laurent Wauquiez et Renaud Muselier, avaient présenté le dossier avant l’intervention de Macron. Cette désignation des Alpes françaises pour les JO-2030 marque une étape importante pour la France, qui accueillera deux événements olympiques majeurs en moins d’une décennie.

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Paris 2024 : les ex-ministres et leurs conjoints conviés à la cérémonie d’ouverture malgré leur démission

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Paris 2024 : les ex-ministres et leurs conjoints conviés à la cérémonie d'ouverture malgré leur démission
©Paris2024

Les anciens ministres du gouvernement Attal, accompagnés de leurs conjoints, ont été conviés à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, prévue pour le vendredi 26 juillet. Malgré la démission récente du gouvernement, ces invitations visent à honorer leur contribution passée et à maintenir une présence institutionnelle lors de cet événement historique.

À seulement trois jours de la cérémonie d’ouverture, les invitations ont été officiellement envoyées aux anciens membres du gouvernement Attal, offrant à chacun deux places pour assister aux festivités depuis la tribune. Cette décision a été perçue comme nécessaire pour éviter une cérémonie sans représentation gouvernementale, un fait souligné avec une pointe d’humour par un secrétaire d’État également invité.

La plupart des anciens ministres ont accepté l’invitation et seront présents aux côtés du Président Emmanuel Macron, place du Trocadéro. Certains ont choisi de transmettre leurs places à leurs enfants, permettant ainsi à la jeune génération de participer à cette célébration sportive.

La cérémonie promet d’être un spectacle mémorable, avec des performances d’artistes ayant un lien fort avec Paris, bien que le programme détaillé reste en grande partie confidentiel. Le metteur en scène Thomas Joly a indiqué que même les artistes non francophones partagent une connexion spéciale avec la capitale française.

Conformément au protocole olympique, c’est le Président de la République qui aura l’honneur de déclarer officiellement l’ouverture des Jeux Olympiques, marquant ainsi le début de cette compétition internationale tant attendue.

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