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Accord sur le Karabakh: des opposants arméniens arrêtés après des violences

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Dix figures de l’opposition arménienne ont été arrêtées jeudi pour leur rôle présumé dans des manifestations violentes dénonçant la signature par le Premier ministre de l’accord consacrant une victoire azerbaïdjanaise dans le conflit au Nagorny Karabakh.

Aux termes de ce texte, après six semaines d’affrontements meurtriers, l’Azerbaïdjan a reconquis de larges territoires qui étaient sous contrôle arménien depuis le début des années 1990. Une « trahison », selon les opposants au chef du gouvernement Nikol Pachinian.

Près de 2.000 soldats de maintien de la paix russes vont être déployés pour garantir le respect de l’accord, mais aussi la survie de la république autoproclamée arménienne du Nagorny Karabakh, amoindrie et affaiblie.

Parmi les opposants arrêtés jeudi figurent le chef d’Arménie prospère, Gaguik Tsaroukian, et des représentants de Dachnaktsoutioun, du parti Républicain ainsi que du parti de la Patrie.

Selon le Service d’enquête du parquet, ils sont soupçonnés de « désordres de masse violents », crime passible de 10 ans de prison. Dans la nuit de lundi à mardi, le siège du gouvernement et le Parlement avaient été envahis et partiellement saccagés par des centaines de manifestants.

– Des réfugiés « désespérés » –

Jeudi, environ 3.000 protestataires ont convergé à Erevan vers le siège des services de sécurité, entouré de policiers, alors que les rassemblements restent interdits depuis la loi martiale entrée en vigueur fin septembre.

« Pachinian a vendu notre terre natale et essaye maintenant de rester au pouvoir », a lancé à la foule Naïra Zoghrabian, députée d’Arménie prospère.

Une manifestante, Siranouch Sarkissian, 39 ans, a dit à l’AFP avoir fui le Nagorny Karabakh à cause des combats : « Nous avons perdu nos maisons. Qui va être responsable de ça ? Nous sommes désespérés. »

« Nous ne retournerons pas au Karabakh. Nous n’avons aucune garantie que les Turcs ne nous tueront pas tous là-bas », ajoute Slavik Essaïan, 58 ans, un autre réfugié.

Une deuxième manifestation, plus petite, a été dispersée par la police près de l’Opéra d’Erevan.

Diverses formations d’opposition avaient donné jusqu’à jeudi minuit (20H00 GMT mercredi) à Nikol Pachinian pour démissionner, un ultimatum rejeté par le pouvoir qui défend sa décision d’accepter sa défaite et une cessation des hostilités au Nagorny Karabakh.

Selon Nikol Pachinian, cet accord « douloureux », signé à la demande de l’armée et des responsables séparatistes, permet à une grande partie du Nagorny Karabakh de subsister, malgré les pertes de territoires.

Autrement, l’Azerbaïdjan, plus riche, mieux armé et soutenu par l’ennemi ancestral qu’est la Turquie, aurait fini par reconquérir la totalité de la province, faisant des milliers de morts supplémentaires.

Il a accusé aussi la contestation d’être pilotée par une oligarchie corrompue issue de l’ancien régime, renversé en 2018 par la révolution populaire qui a porté M. Pachinian au pouvoir.

Avant le récent conflit et la pandémie de coronavirus, Nikol Pachinian était crédité d’avoir réussi à relancer l’économie arménienne par des réformes et son action anti-corruption.

 Russie et Turquie

Sur le plan régional, l’accord de cessation des hostilités signé sous l’égide de Vladimir Poutine permet à la Russie de conforter sa position dans le Caucase du Sud, renforçant la dépendance de l’Arménie à son égard et déployant pour la première fois des troupes en territoire azerbaïdjanais.

La Turquie, grand soutien de Bakou, a aussi gagné en influence et devra jouer un rôle dans l’observation de l’application du cessez-le-feu, même si les contours de son action restent à définir.

Une délégation russe est attendue vendredi en Turquie pour discuter de ce contrôle conjoint.

L’accord signé en début de semaine ne prévoit cependant aucun mécanisme de règlement durable du conflit du Nagorny Karabakh, qui empoisonne la région depuis la chute de l’URSS.

Le texte prévoit la rétrocession à Bakou de sept districts azerbaïdjanais, sorte de glacis de sécurité entourant le Nagorny Karabakh. L’Azerbaïdjan garde aussi des territoires conquis militairement dans le nord et le sud de la république sécessionniste, notamment la ville stratégique et symbolique de Choucha.

Les terres restant sous contrôle arménien seront reliées à l’Arménie par un corridor dont la sécurité sera garantie par la Russie. C’est là que les premiers soldats de la paix russes ont été postés mercredi.

Au total, 1.960 militaires russes seront déployés entre Arméniens et Azerbaïdjanais.

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Gaspillage alimentaire: face à l’ampleur du phénomène dans le monde, l’ONU appelle à agir

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Gaspillage alimentaire: face à l'ampleur du phénomène dans le monde, l'ONU appelle à agir

L’Organisation des Nations unies pour l’environnement sonne l’alarme face à la crise du gaspillage alimentaire dans le monde, appelant à des mesures urgentes pour contrer ce phénomène. Un rapport publié révèle que 1,05 milliard de tonnes de nourriture ont été gaspillées en 2022, représentant un cinquième de tous les aliments disponibles pour les consommateurs.

Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les ménages sont les principaux responsables de ce gaspillage, ayant gâché 631 millions de tonnes de nourriture en 2022, suivi par le secteur de la restauration (290 millions de tonnes) et le secteur de la vente au détail (131 millions de tonnes).

Ce gaspillage a un impact significatif sur l’environnement et la société, souligne Clémentine O’Connor de l’ONU environnement, en contribuant aux émissions de gaz à effet de serre, notamment de méthane, responsable de l’augmentation des températures mondiales. De plus, ces pertes représentent 940 milliards de dollars de pertes économiques annuelles, alors que près de 783 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde.

Richard Swannel de l’ONG britannique Wrap souligne que le gaspillage alimentaire n’est pas seulement un problème des pays riches, mais concerne également les pays à faible revenu, avec seulement 7 kg de différence de gaspillage par personne et par an entre les deux catégories. Des exemples de réussite, tels que la réduction de 31 % du gaspillage alimentaire au Japon et de 18 % au Royaume-Uni, démontrent qu’une action concertée peut apporter des résultats positifs.

Le PNUE insiste sur la nécessité d’une action immédiate, soulignant que seul un nombre limité de pays dispose de données consolidées sur le gaspillage alimentaire. Malgré les engagements pris en 2022 par les pays du monde entier pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2030, davantage d’efforts sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

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Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

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Julian Assange obtient un nouveau répit pour contester son extradition

La Haute Cour de Londres a accordé à Julian Assange un sursis supplémentaire dans sa lutte contre son extradition vers les États-Unis. Les magistrats ont donné trois semaines au gouvernement américain pour fournir des garanties sur la procédure judiciaire entourant le fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition.

Cette décision fait suite à un recours de M. Assange, qui souhaitait une ultime audience en appel pour contester son extradition. Les magistrats britanniques ont exigé des garanties de la part des États-Unis, notamment concernant le traitement de M. Assange en tant que ressortissant australien, l’assurance qu’aucune peine de mort ne serait requise à son encontre, ainsi que sa protection en vertu du premier amendement de la Constitution américaine, garantissant la liberté d’expression.

Si ces garanties ne sont pas jugées suffisantes par la justice britannique, une nouvelle audience sera organisée pour débattre à nouveau de la légitimité de la demande d’appel de Julian Assange. En revanche, si les garanties sont considérées comme valables, l’audience en appel aura lieu et une décision sera prise sur le fond de l’affaire.

Cette décision accorde à Julian Assange quelques semaines de répit et lui offre une nouvelle opportunité de se défendre. Cependant, une extradition reste possible à l’issue de cette procédure. En cas d’extradition, M. Assange pourra encore faire appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.

La justice américaine poursuit Julian Assange pour avoir publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines à partir de 2010, en partenariat avec plusieurs médias internationaux, dont Le Monde. Parmi ces documents, une vidéo montrait des civils, dont des journalistes, tués par un hélicoptère de combat américain en Irak en 2007.

Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en 2019 après sept ans passés à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une affaire d’enquête pour viol, classée sans suite la même année.

Des voix se sont élevées pour exhorter le président américain Joe Biden à abandonner les dix-huit chefs d’accusation retenus contre Julian Assange, qualifiés d’espionnage, durant le mandat de Donald Trump. La santé de M. Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, suscite également des préoccupations, certains craignant un risque de suicide en cas d’extradition.

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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

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Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle
Sénégal : Bassirou Diomaye Faye, le candidat de la « rupture », remporte la présidentielle

Libéré de prison il y a dix jours seulement, le vainqueur de la présidentielle a assuré lors de sa première déclaration officielle que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers « respectueux ». Emmanuel Macron lui a adressé ses vœux de réussite.

Les rues de Dakar ont été le théâtre d’une explosion de joie lorsque les premières tendances de l’élection présidentielle ont été annoncées, révélant la victoire du candidat de l’opposition, Bassirou Diomaye Faye. Les partisans de l’opposition ont célébré cette victoire avec enthousiasme, tandis que le candidat de la majorité, Amadou Ba, a reconnu sa défaite.

Amadou Ba, lors d’une déclaration à ses partisans au siège de l’Alliance pour la République, avait exprimé son espoir d’un second tour. Cependant, dès le lendemain matin, les médias sénégalais ont unanimement proclamé la victoire écrasante de Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs autres candidats, y compris d’anciens rivaux politiques, ont également félicité le vainqueur.

La défaite du camp présidentiel constitue un revers significatif, les résultats indiquant une large défaite dans toutes les grandes villes du pays. Cette défaite est interprétée comme un vote de sanction contre les 12 années de pouvoir de Macky Sall, marquées par des promesses non tenues et des scandales de corruption.

Le scrutin s’est déroulé dans le calme, avec une participation estimée à plus de 61 % selon la société civile. Les Sénégalais, impatients de voter après plusieurs reports, ont exprimé leur satisfaction quant à la conduite pacifique du processus électoral.

Bassirou Diomaye Faye, relativement peu connu jusqu’à son arrestation en mai 2023, devient ainsi le cinquième président du Sénégal et le plus jeune jamais élu. Son élection intervient dans un contexte de grandes attentes de la population, en particulier des jeunes, pour un changement significatif dans le pays.

Le nouveau président a promis de ne jamais trahir les Sénégalais et s’est engagé à œuvrer pour un allègement du coût de la vie et une refondation des institutions. Son défi principal sera de réconcilier une nation divisée après des années de tensions politiques.

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