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Politique

A peine lancés, les « états généraux de la laïcité » vivement critiqués

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Marlène Schiappa à l'Assemblée nationale le 30 mars 2021 / Bertrand GUAY

Le gouvernement installe mardi et jusqu’à l’été des « états généraux de la laïcité » avec pour objectifs de toucher la jeunesse et d’avoir un débat apaisé sur ce sujet sensible, mais à peine annoncés, ils ont déjà été largement critiqués comme un coup médiatique.

Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, les lance mardi matin par une « conférence de haut-niveau » au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) à Paris, à laquelle participent notamment l’essayiste Caroline Fourest et les philosophes Henri Pena Ruiz et Gaspard Koenig.

L’académicienne Barbara Cassin ou l’avocat Richard Malka se joindront plus tard aux débats. Car jusqu’à l’été, vont se tenir « des tables rondes et des groupes de travail sur la liberté d’expression, la recherche, la jeunesse, l’intégration citoyenne », avait indiqué Mme Schiappa dans Le Journal du dimanche.

Des « cartes blanches » vont aussi être confiées à des associations, comme à la Licra. Une « grande consultation » sera en outre lancée « auprès de 50.000 jeunes, accessible à l’adresse laïcité.make.org

« C’est un sujet de passion. L’idée est de dire : parlons-en ensemble et écoutons-nous », a défendu Mme Schiappa.

La question de la laïcité à la française, sensible, oppose régulièrement deux camps. Les partisans du respect de la liberté religieuse tant qu’elle ne trouble pas l’ordre public, d’une part;  les tenants d’une limitation plus poussée de la liberté religieuse, notamment du port de signes religieux comme le voile, d’autre part.

Parmi les seconds, la concurrence est rude entre ministres faisant assaut de propositions, tel Gérald Darmanin à l’Intérieur, pour qui la laïcité doit être le « remède » pour soigner un pays « malade » du séparatisme islamiste. Mais aussi le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, qui a confié au Monde vouloir lancer un think tank sur la laïcité en vue de la présidentielle de 2022.

Marlène Schiappa, ministre sous tutelle de M. Darmanin, occupe le terrain et fait des propositions pour remplacer l’Observatoire de la laïcité. Cette instance présidée pendant huit ans par l’ancien ministre socialiste Jean-Louis Bianco, est accusée par certains politiques ou membres du Printemps républicains d’avoir été trop laxiste contre l’islamisme. Matignon doit annoncer dans les prochaines semaines le nouveau dispositif qui succédera à l’Observatoire.

« Agitation médiatique »

A peine annoncés, ces états généraux étaient déjà sous le feu des critiques.

« On ne fait pas un débat après une loi », a ainsi dénoncé lundi sur France Info l’eurodéputé EELV Yannick Jadot, en référence au projet de loi luttant contre le « séparatisme » adopté en première lecture la semaine dernière par le Sénat et voulu comme un marqueur du quinquennat Macron.

Alors que Marlène Schiappa a annoncé vouloir « sortir de la tenaille entre d’un côté les identitaires d’extrême droite et de l’autre les indigénistes et Europe Écologie-Les Verts », l’élu écologiste a demandé sur twitter que cessent « les insultes » de la ministre.

« Marlène Schiappa lance les états généraux de la laïcité après que son gouvernement en a fait un outil de stigmatisation des musulmans » avec la loi « séparatisme », a aussi estimé la sénatrice (EELV) Esther Benbassa.

La CFDT a demandé d' »arrêter de faire de la laïcité un objet d’agitation médiatique permanent ». Le syndicat de Laurent Berger, invité par la ministre, lui a fait savoir que « ce genre d’initiative était mal choisie alors que la loi » contre le séparatisme « est encore dans les tuyaux (et pose bien des problèmes) ».

« On prépare le terrain pour remplacer l’Observatoire de la laïcité, qui faisait un excellent travail (…) par un nouvel organe à la solde du gouvernement », a jugé Aurélien Taché, député ex-LREM, présentant ces Etats généraux comme « une opération de communication grotesque ».

« Si le débat de déplace de ce déversoir de haine, d’invectives que sont les réseaux sociaux, vers un travail approfondi mettant côte à côte différentes approches de la laïcité » et permettant de « sortir avec des propositions concrètes dans le respect de la loi 1905, si c’est cela les Etats généraux, je n’y vois que des avantages », a dit M. Stasi.

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France

Manifestation à Bordeaux : des débordements entraînent l’incendie de la porte de la mairie

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Manifestation à Bordeaux : des débordements entraînent l'incendie de la porte de la mairie

La porte de l’Hôtel de ville de Bordeaux a été incendiée ce jeudi 23 mars vers 20h15, après la manifestation contre la réforme des retraites. Le feu a été rapidement éteint par les pompiers, mais l’image de la porte en feu a été impressionnante. Les dégâts semblent se limiter à l’entrée du bâtiment.

Selon la préfecture, il s’agit d’un incendie volontaire, mais les responsables ne sont pas connus pour l’instant. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, est arrivé sur place en compagnie du préfet de la Gironde, Etienne Guyot. Ils ont constaté les dégâts et le maire écologiste a déploré cet acte, se demandant « pourquoi on s’attaque à la maison de tous les bordelais ».

Un homme a été interpellé, a annoncé le préfet. Les raisons de son geste ne sont pas connues pour l’instant. L’incident a eu lieu à la suite d’une journée de manifestations contre la réforme des retraites. Ce n’est malheureusement pas la première fois que des actes de violence se produisent dans ce contexte. Le gouvernement a condamné cet acte avec fermeté et a promis de faire toute la lumière sur cet incident.

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Retraites : les syndicats annoncent une 10e journée de mobilisation le 28 mars

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Retraites : les syndicats annoncent une 10e journée de mobilisation le 28 mars

Les syndicats appellent à une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites

La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Après une neuvième journée de grèves et de manifestations qui a rassemblé selon les syndicats plus de trois millions de personnes, ces derniers ont annoncé une dixième journée de mobilisation pour le 28 mars prochain. Le mouvement social et syndical se veut pérenne et responsable, selon les organisations, qui affirment la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme.

L’Intérieur a dénombré moins de 1,1 million de personnes dans les rues lors de cette neuvième journée de mobilisation, mais le chiffre des syndicats équivaut à celui du 7 mars, qui constituait jusqu’à présent le record de participation depuis le début de la mobilisation. Cette mobilisation accrue témoigne d’un net regain de participation après l’usage du 49.3 pour faire passer la réforme au Parlement, et suite à une intervention télévisée d’Emmanuel Macron qui a suscité la colère des opposants.

Les syndicats appellent également à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end, en réponse aux « contre-vérités exprimées par le président de la République et son entêtement incompréhensible », selon leurs termes. Ils ont également souligné que les incidents survenus ces derniers jours dans plusieurs grandes villes de France étaient la responsabilité du gouvernement et non des organisations syndicales.

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« Hors sol », « méprisant », « pas à l’écoute » : les réactions des politiques après l’interview d’Emmanuel Macron

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"Hors sol", "méprisant", "pas à l'écoute" : les réactions des politiques après l'interview d'Emmanuel Macron

« Je n’ai pas de regrets », a déclaré Emmanuel Macron qui accepte « d’endosser l’impopularité », après le 49.3 sur la réforme des retraites.

Le président Emmanuel Macron a défendu sa réforme des retraites lors d’une interview télévisée mercredi 22 mars, affirmant qu’elle était « nécessaire » et qu’il acceptait « d’endosser l’impopularité » de cette décision. Les réactions politiques ont été vives, avec des critiques émanant de l’ensemble de l’échiquier politique.

La France insoumise, a été particulièrement virulent dans ses critiques, qualifiant Emmanuel Macron d' »arrogant, menteur et irresponsable ». Mathilde Panot, présidente du groupe à l’Assemblée nationale, a accusé le président de vivre dans une « réalité alternative » et a appelé les Français à manifester contre la réforme.

Europe Écologie-Les Verts a également critiqué Emmanuel Macron pour son attitude « méprisante » et « offensante ». La secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier, a appelé le président à changer de ton et à respecter les manifestants.

Le Rassemblement national, a également exprimé son mécontentement envers Emmanuel Macron, dénonçant le manque d’autocritique et le refus d’écouter les citoyens. Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, a déclaré que le président avait « perdu tout contact avec le réel ».

La réforme des retraites est un sujet particulièrement controversé en France, avec des manifestations et des grèves qui ont eu lieu à plusieurs reprises depuis le début du mouvement social en 2019. Bien que le président ait affirmé qu’il était nécessaire de réformer le système des retraites, les critiques ont mis en doute la pertinence et l’efficacité de cette réforme.

Les critiques ont appelé à une plus grande écoute et à une plus grande empathie envers les citoyens, tandis que le gouvernement a insisté sur la nécessité de réformer le système de retraite.

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