Manifestation massive à Paris et Bordeaux contre l’adoption controversée du projet de loi immigration.
Vendredi, plus d’un millier de personnes ont envahi les rues de Paris pour protester contre l’adoption du projet de loi sur l’immigration, porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Au cas par cas, on n’en veut pas, régularisation de tous les sans-papiers » et « personne n’est illégal » tout en défilant de la place de la République à la place du Châtelet. L’appel à manifester a été lancé par des collectifs de sans-papiers et la Marche des Solidarités.
Ahamada Siby, porte-parole du collectif des sans-papiers de Montreuil (Seine-Saint-Denis), a déclaré : « La loi est passée mais on ne baissera pas les bras. Nous devons tous nous lever pour bloquer cette loi raciste qui nous criminalise. » Selon la préfecture de police, environ 1 100 manifestants ont été recensés dans la capitale.
À Bordeaux, plusieurs centaines de personnes ont également défilé dans le centre-ville vendredi soir pour exprimer leur opposition à la loi immigration. Les manifestants, dont de nombreux étudiants et retraités, ont crié des slogans tels que « Régularisation des sans-papiers », « Nous sommes tous des enfants d’immigrés » et « de l’air, ouvrez les frontières ». Cette manifestation était organisée à l’appel d’organisations de gauche et de syndicats d’étudiants.
Le projet de loi sur l’immigration, adopté de justesse par le Parlement mardi, comporte des dispositions telles que la restriction du versement des prestations sociales aux étrangers, l’instauration de quotas migratoires, la remise en question de l’automaticité du droit du sol et le rétablissement d’un « délit de séjour irrégulier ».
Ce texte a déclenché une crise ouverte au sein de la majorité présidentielle. Il a été voté par le Rassemblement national, qui y voit une consécration de « la priorité nationale » qu’il défend.
Lors d’une interview sur France 5 mercredi, le président Emmanuel Macron a affirmé « assumer » l’adoption du projet de loi, rejetant toute accusation d’inspiration d’extrême droite et assurant que les Français « attendaient » ce texte.
Le projet de loi sur l’immigration doit désormais être examiné par le Conseil constitutionnel avant d’être promulgué par le chef de l’État.