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A l’OMS, Maria Van Kerkhove prise dans le cyclone Covid-19

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Maria Van Kerkhove passait les fêtes de Noël chez sa soeur aux Etats-Unis quand elle a été alertée sur une mystérieuse infection pulmonaire en Chine.

En neuf mois, ce « cluster » originel s’est mué en pire pandémie depuis un siècle, et cette Américaine de 43 ans, spécialiste des agents pathogènes les plus mortels, est devenue l’un des visages familiers de la lutte contre le Covid-19 dont l’avis pèse lourd.

Dans un entretien exclusif à l’AFP, la responsable de la gestion de la pandémie à l’Organisation mondiale de la santé prévient: « c’est loin d’être terminé ».

« Cela peut faire peur mais je pense que les gens doivent être mentalement prêts et patients, ça va rester parmi nous pour un bon moment », explique-t-elle, d’une voix posée et réfléchie.

Depuis la première alerte et les téléconférences à 3 heures du matin « assise à même le sol » dans le salon de sa soeur pendant que son mari Neil et ses deux jeunes fils dormaient, le SARS-CoV-2 s’est propagé dans le monde entier et a tué plus d’un million de personnes.

« Très fière »

La scientifique formée dans deux grandes universités américaines – Cornell et Stanford – et la prestigieuse London School of Hygiene and Tropical Medicine, exprime « son immense fierté » de faire partie du combat mené par l’OMS pour endiguer la pandémie.

A grand renfort de gestes de ses mains, qui trahissent le bouillonnement intérieur, elle « se dit encouragée par le fait que l’on en sait tellement plus sur ce virus et comment le combattre qu’on en savait il y a une semaine, ou un mois ».

Mais, cela se double d’une crainte. « Le laisser aller, la fatigue, la frustration et la division » qui se font jour dans de nombreux pays, pourraient torpiller ces progrès.

« Nous voyons des clivages dans la lutte (contre la maladie), des clivages sur la science et nous voyons des clivages politiques qui rendent cette situation déjà complexe encore plus difficile », déplore t-elle.

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Cette chercheuse, qui a publié dans des journaux réputés, prend très au sérieux son rôle d’expliquer honnêtement ce que l’OMS sait et ne sait pas de la maladie, encore inconnue avant la fin 2019.

« Nous sommes là pour aider », dit-elle, mais elle reconnaît « qu’on n’y arrive pas toujours ».

Retour en arrière en juin: Maria Van Kerkhove explique au cours d’une conférence de presse que les gens atteints de Covid-19 et qui ne montrent jamais aucun symptôme semblent rarement transmettre la maladie. Mais l’amalgame est vite fait entre ces malades asymptomatiques au sens strict et les malades qui ne montrent pas encore de symptômes et qui sont donc pré-symptomatiques.

Cela a été vite interprété « par certains individus pour dire: ‘vous voyez bien. C’est pas grave. On peut ouvrir' », se souvient Mme Van Kerkhove.

« C’est le genre de chose qui me dérange vraiment parce que je sais bien que ce que nous disons a du poids », insiste t-elle.

L’épisode l’a blessée et elle ne « mettra plus jamais » le haut mauve qu’elle portait ce jour là.

Les attaques sur les réseaux sociaux font aussi foison.

« J’essaye de ne pas trop lire les commentaires qui sont assez négatifs, et qui à un moment étaient même violents », dit-elle.

Mais elle est aussi devenue un modèle pour des filles et des femmes qui expriment leur fierté de voir une scientifique dans une position aussi importante.

Une longue journée

Depuis neuf mois Maria Van Kerkhove n’a pas pris une journée entière de repos.

« J’ai l’impression que c’est juste une très longue journée sans interruption », dit-elle.

Son fils aîné, âgé de presque 10 ans, s’inquiétait que sa mère puisse ne pas rentrer d’une mission en Chine en février pour mieux comprendre ce virus.

Et le plus jeune, deux ans à peine, ne comprenait pas que sa maman allait s’isoler dans la chambre à coucher pour protéger la famille d’une éventuelle contamination.

Il « courait après moi quand je rentrais à la maison. Il pensait que c’était un jeu » et « moi je courais dans la chambre et j’éclatais en sanglots », confie Mme Van Kerkhove.

Les enfants ont de nouveau leurs câlins, mais « comme tout le monde », les Van Kerkhove essayent de « trouver leur chemin dans cette nouvelle normalité ».

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l’envolée des prix

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l'envolée des prix

Face à l’augmentation record des coûts alimentaires, le gouvernement japonais a pris la décision sans précédent de puiser dans ses réserves stratégiques de riz, une mesure visant à stabiliser les prix sur le marché intérieur.

Le Japon, connu pour sa culture du riz, a toujours considéré cet aliment comme un pilier de sa sécurité alimentaire. En réponse à des conditions météorologiques défavorables en 2023, la récolte de riz a été considérablement réduite, entraînant une flambée des prix qui s’est prolongée jusqu’à l’été 2024. Malgré une légère reprise de la production l’année suivante, les prix n’ont pas baissé, alimentés par une demande croissante et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Le ministère de l’Agriculture, dirigé par le ministre Taku Eto, a donc décidé de libérer 210.000 tonnes de riz, soit environ 3% de la consommation nationale annuelle, pour tenter de maîtriser cette inflation. Cette initiative marque une première dans l’histoire des réserves de riz japonaises, qui ont été créées en 1995 après des pénuries causées par de mauvaises récoltes. Jusqu’à récemment, ces stocks étaient réservés aux situations de catastrophes naturelles ou de pertes de récoltes majeures.

L’analyse des prix montre une augmentation vertigineuse, avec un sac de cinq kilos de riz atteignant 3.688 yens (environ 23 euros) en janvier 2025, soit une hausse de 82% par rapport à l’année précédente. Cette escalade des coûts a des répercussions directes sur les consommateurs, déjà confrontés à une inflation générale de 3% sur les produits non frais.

La décision de puiser dans les réserves stratégiques n’est pas sans risque. Selon Masayuki Ogawa, professeur à l’université d’Utsunomiya, cette action pourrait perturber la stabilité de la production de riz à long terme. De plus, certains producteurs pourraient avoir retenu leurs stocks dans l’espoir de profits plus élevés, une pratique qui pourrait être reconsidérée à la lumière de l’intervention gouvernementale.

Cependant, le gouvernement envisage également d’augmenter les importations de riz, bien que les droits de douane élevés rendent cette option coûteuse. Le riz thaïlandais, par exemple, est considérablement moins cher que son équivalent japonais, ce qui pourrait offrir une alternative viable.

En attendant, les consommateurs cherchent des solutions alternatives. Certains, comme Nami Tanaka, ont commencé à substituer le riz par des produits à base de blé ou de maïs, plus abordables. Cette tendance pourrait s’amplifier si les prix du riz restent élevés, affectant non seulement les habitudes alimentaires mais aussi la culture culinaire japonaise.

Cette intervention gouvernementale souligne l’urgence de stabiliser les marchés alimentaires, tout en mettant en lumière les défis d’une gestion équilibrée des ressources stratégiques dans un contexte économique et environnemental changeant.

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Allemagne : Un attentat fait 28 blessés en pleine campagne électorale

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Allemagne : Un attentat fait 28 blessés en pleine campagne électorale

Un attentat à la voiture-bélier, perpétré par un demandeur d’asile afghan, a blessé 28 personnes à Munich, exacerbant les tensions politiques à l’approche des élections législatives allemandes du 23 février.

Jeudi matin, un individu de 24 ans, identifié comme Farhad N., a utilisé une Mini Cooper pour percuter la foule lors d’une manifestation syndicale à Munich. Cet acte a non seulement causé des blessures graves à plusieurs personnes, mais il a également déclenché une vague de réactions politiques. Le chancelier Olaf Scholz, lors d’une conférence de presse à Fürth, a fermement condamné l’attaque, promettant l’expulsion de l’auteur et soulignant la nécessité de punir sévèrement de tels actes.

L’incident survient dans un contexte déjà tendu, les questions de sécurité et d’immigration étant au cœur des débats électoraux. L’extrême droite, représentée par l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), pourrait doubler son score de 2021 selon les sondages, profitant de cette atmosphère de peur et de colère. Björn Höcke, une figure de l’AfD, a exploité l’événement pour dénoncer ce qu’il appelle la « décomposition de l’État », appelant les électeurs à rejeter les partis traditionnels.

Farhad N., bien que connu de la police pour des délits mineurs, avait vu sa demande d’asile rejetée mais bénéficiait d’une protection subsidiaire. Selon des sources médiatiques, il aurait diffusé des messages islamistes avant l’attaque, suggérant une motivation potentiellement terroriste. La police a rapidement neutralisé la menace en tirant sur le véhicule pour l’arrêter, évitant ainsi un bilan plus lourd.

Cet attentat rappelle tragiquement l’attaque similaire de Magdebourg à la fin de l’année dernière, où un réfugié saoudien avait foncé dans la foule, causant plusieurs morts et blessés. Ces événements successifs renforcent l’inquiétude du public allemand quant à la gestion de l’immigration et de la sécurité intérieure par le gouvernement.

L’acte de Munich, bien qu’indépendant de la Conférence sur la Sécurité qui se tient dans la même ville, est susceptible d’intensifier les débats sur la politique migratoire et la sécurité, à un moment où le pays se prépare à voter. Le procès d’un autre Afghan, accusé d’un meurtre au couteau à Mannheim, s’ouvre également ce jeudi, ajoutant à la tension générale.

Cet attentat illustre les défis complexes que l’Allemagne doit relever en matière de sécurité et d’intégration, tandis que les partis politiques cherchent à capitaliser sur ces événements pour influencer l’électorat à quelques jours du scrutin.

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Europe

Insectes dans nos assiettes : à partir d’aujourd’hui, la poudre de larves s’invite dans vos assiettes

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Insectes dans nos assiettes : à partir d’aujourd’hui, la poudre de larves s’invite dans vos assiettes

Dès ce lundi 10 février, la poudre de larves de Tenebrio molitor, aussi appelée ver de farine, pourra être intégrée dans plusieurs produits alimentaires. Une décision qui suscite à la fois espoirs et interrogations sur l’évolution de notre alimentation.

La Commission européenne a donné son feu vert le 20 janvier à la commercialisation de la poudre de larves de Tenebrio molitor comme ingrédient alimentaire. Traitées aux ultraviolets, ces protéines d’insectes pourront être incorporées dans des produits tels que le pain, les pâtes, les gâteaux ou encore certains fromages. Toutefois, des seuils stricts ont été établis : pas plus de 4 g pour 100 g de pain et 3,5 g pour les gâteaux, comme l’a précisé l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui juge cet ingrédient sans danger pour la consommation humaine.

Cette initiative s’inscrit dans une volonté de l’Union européenne de développer des sources de protéines alternatives à la viande, afin de répondre aux défis environnementaux et alimentaires à venir. Cependant, elle ne fait pas l’unanimité. Si certains y voient une avancée vers une alimentation plus durable, d’autres s’interrogent sur la transparence des décisions prises en matière de sécurité alimentaire et sur l’influence des lobbies dans ces orientations.

Cette méfiance est renforcée par des précédents qui ont marqué les consommateurs, comme l’affaire de l’huile de moteur détectée dans l’huile de tournesol en 2008. À l’époque, malgré la présence de substances étrangères, la Commission européenne avait maintenu la vente des produits contenant moins de 10 % d’huile contaminée, arguant de l’absence de toxicité aiguë. Un épisode qui illustre la difficulté d’évaluer les risques sanitaires à long terme et qui alimente les craintes d’une partie de l’opinion publique face à l’introduction d’ingrédients innovants dans notre alimentation.

Si la poudre d’insectes pourrait représenter une solution à la crise alimentaire mondiale, son acceptation par le grand public reste une autre question. Entre impératifs écologiques et inquiétudes sanitaires, l’intégration de ces nouvelles protéines dans nos assiettes ne fait que commencer.

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