Europe
A Lesbos, gaz lacrymogènes contre une manifestation violente de migrants
La police grecque a usé samedi de gaz lacrymogènes face à une manifestation violente de migrants, à la rue depuis l’incendie du camp de Moria, sur l’île de Lesbos.
Alors que les autorités locales tentent depuis vendredi de mettre en place des solutions d’urgence, avec des milliers de tentes dans un grand champ clôturé, les migrants, eux, disent leur ras-le-bol de ce camp sordide où ils attendent depuis des mois, certains des années, d’être transférés.
L’incendie, apparemment volontaire, a laissé plus de 11.000 personnes, dont des milliers d’enfants, sans abri depuis le début de la semaine, dormant dans les rues ou sur les routes, dans des conditions particulièrement difficiles.
Samedi, avec la tension à son comble, des centaines d’entre eux, dont de nombreux hommes jeunes, ont manifesté non loin du nouveau camp temporaire, avec des pancartes clamant « Liberté! » ou « Nous voulons quitter Moria ».
Des affrontements ont éclaté quand les manifestants ont jeté des pierres, les policiers leur répondant par du gaz lacrymogène. Plusieurs personnes ayant du mal à respirer ont été emmenées en ambulance.
Tension avec la population
Depuis plusieurs jours, « des milliers de gens dorment à la dure sur les collines autour de Moria et dans les rues, et la tension entre les habitants de l’île, les demandeurs d’asile et la police augmente », a souligné samedi l’ONG Human Rights Watch.
Le camp de Moria, le plus important d’Europe, depuis longtemps critiqué par les Nations unies et les groupes de défense des droits humains pour son surpeuplement et ses conditions sanitaires déplorables, a brûlé lors de cinq incendies successifs mardi soir et mercredi.
Les autorités accusent les migrants d’avoir mis le feu. Peu de temps avant le premier incendie, 35 personnes avaient été testées positives au coronavirus et allaient être placées en isolement.
Beaucoup de ces migrants, principalement afghans, attendent puis longtemps d’être autorisés à aller vers d’autres pays d’Europe.
Le camp provisoire de tentes devrait ouvrir samedi après-midi avec une capacité de 3.000 personnes, a annoncé le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi, ajoutant que « des tests rapides pour le coronavirus seront effectués à l’entrée ».
Priorité aux familles
Le porte-parole du ministère, Alexandros Ragavas, a précisé à l’AFP que les plus vulnérables seraient les premiers à être relogés.
« Nous donnerons la priorité aux familles. Ce sont des tentes pour six persones, et le camp aura des zones séparées pour les gens d’origine différente », a-t-il expliqué.
Mais la population locale ne voit pas forcément d’un bon oeil la construction de nouveaux camps.
Les migrants se sont ces derniers jours répandus dans les rues, les routes ou les champs, utilisant ce qu’ils trouvaient pour s’abriter du soleil brûlant, branches d’arbres pour y accrocher une bâche, roseaux ou grandes herbes pour se ménager un abri, certains trouvant refuge sous les arbres du cimetière.
Et les groupes locaux d’aide ont eu du mal à leur procurer eau et nourriture.
Le maire a immédiatement déclaré que les efforts pour construire des camps temporaires étaient « irréalistes », et des habitants ont tenté de bloquer leur construction avec des barrages.
« L’idée de reconstruire ce genre de choses doit être oubliée », a déclaré vendredi à la télévision Antenna TV le maire de la ville de Mytilene, Stratis Kytelis.
« La société de l’île n’en peut plus (…) pour des raisons de santé, de cohésion sociale et de sécurité nationale », a-t-il ajouté.
‘Echec de l’UE’
Les images de centaines de familles à la rue ont poussé plusieurs pays européens à proposer d’accueillir quelques centaines de demandeurs d’asile, particulièrement des mineurs non accompagnés.
Mais la Grèce se plaint depuis longtemps que ses partenaires européens ne font pas grand-chose d’autre pour l’aider face à l’afflux de migrants que de verser des fonds.
Tous les efforts pour établir un système de quotas, par lequel chaque pays accueillerait une partie des migrants, ont échoué, notamment face à l’opposition de gouvernements de droite comme ceux de Pologne ou de Hongrie.
« Moria, c’est l’Europe qu’il faut changer. Il est grand temps de mettre en place une véritable politique européenne face à l’immigration », avait twitté jeudi le vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas, après une visite dans l’île.
« Les incendies ont attiré l’attention sur cet échec de la politique européenne consistant à parquer des milliers de gens pour les renvoyer en Turquie, par où ils avaient transité », a commenté HRW, ajoutant que l’offre de certains pays de prendre de petits nombres de demandeurs d’asile ne compensait pas une politique européenne qui « n’est ni adéquate, ni unie ».
Europe
Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe
Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.
Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.
Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.
Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.
Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.
Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.
Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.
Europe
Julian Assange attendu à Strasbourg pour témoigner devant le Conseil de l’Europe
Le fondateur de WikiLeaks va s’exprimer pour la première fois depuis sa libération, un moment clé pour la liberté d’informer et les droits de l’homme.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, s’adressera pour la première fois depuis sa libération en juin dernier au Conseil de l’Europe à Strasbourg. Ce témoignage marque une étape importante dans son long combat pour la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme, alors que l’Assemblée parlementaire débattra d’un rapport crucial sur son affaire.
Assange sera présent pour répondre aux questions de la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme concernant les répercussions de sa détention, tant sur sa propre situation que sur les droits humains à une échelle plus large, notamment en ce qui concerne la liberté journalistique. Ce témoignage intervient à la suite d’un rapport de l’Assemblée parlementaire qui qualifie Assange de « prisonnier politique » et appelle le Royaume-Uni à mener une enquête indépendante sur les conditions de sa détention, notamment sur des possibles traitements inhumains.
Arrêté en 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres, Assange a passé cinq ans dans la prison de Belmarsh à Londres, où il a lutté contre son extradition vers les États-Unis. Son incarcération faisait suite à la diffusion par WikiLeaks de centaines de milliers de documents confidentiels en 2010, révélant des opérations militaires et diplomatiques américaines en Irak et en Afghanistan. Accusé d’espionnage par les États-Unis, il a finalement été libéré après un accord de plaider-coupable, ayant purgé une peine correspondant à sa détention provisoire.
Le témoignage de Julian Assange devant le Conseil de l’Europe marquera son premier discours public depuis sa libération. L’audience s’annonce décisive pour clarifier les enjeux entourant sa détention et l’impact plus large sur la liberté d’informer, un sujet au cœur des débats actuels sur la protection des lanceurs d’alerte et la transparence gouvernementale.
Europe
L’Italie envisage la castration chimique pour violeurs et pédophiles
L’Italie fait un pas vers la légalisation de la castration chimique, avec l’approbation d’une commission dédiée à la rédaction de lois sur le traitement des délinquants sexuels violents.
L’Italie a franchi une étape importante vers la légalisation de la castration chimique, un traitement médical controversé destiné aux violeurs et pédophiles condamnés. Mercredi, la chambre basse du Parlement a approuvé la création d’une commission chargée d’élaborer des lois sur l’utilisation de médicaments bloquant les hormones pour réduire la libido des délinquants sexuels. Ce traitement, qui serait volontaire et réversible, vise à prévenir les récidives dans les cas de crimes sexuels violents.
Le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni, au pouvoir depuis 2022, a fait de la sécurité une priorité, multipliant les lois répressives et augmentant les peines pour divers délits. L’initiative de la castration chimique, portée par la Ligue, un des partis d’extrême droite de la coalition, s’inscrit dans cette logique. Matteo Salvini, chef de la Ligue, a salué ce qu’il considère comme une « victoire » dans leur combat pour une justice plus ferme à l’égard des violeurs et pédophiles, qualifiant cette avancée de mesure de « bon sens ».
Cependant, cette proposition suscite une vive opposition. Des membres du Parti démocrate (centre-gauche) ont dénoncé une initiative qu’ils jugent inconstitutionnelle, arguant qu’elle réintroduit une forme de punition corporelle que le système juridique italien avait abandonnée depuis longtemps. Des groupes écologistes et de gauche ont également critiqué la Ligue pour son penchant, selon eux, vers la répression excessive, tandis que des voix centristes craignent une dérive vers des méthodes punitives archaïques.
La castration chimique, déjà pratiquée dans certains pays comme la Pologne, la Russie et certains États américains, consiste à administrer des substances qui inhibent la production de testostérone, réduisant ainsi la libido des individus. Bien que soutenue par des partisans de la fermeté en matière de justice, cette méthode soulève des doutes quant à son efficacité réelle pour prévenir les récidives. Des experts alertent également sur les effets secondaires physiques et psychologiques possibles, tandis que des groupes féministes rappellent que les violences sexuelles trouvent souvent leur origine dans des dynamiques socioculturelles plutôt que dans des pulsions sexuelles incontrôlables.
Malgré les divisions au sein de la classe politique italienne, cette décision marque un tournant dans la gestion des crimes sexuels violents en Italie. Reste à voir si ce projet controversé aboutira à une législation qui pourrait, selon certains, radicalement changer l’approche de la justice italienne en matière de délinquance sexuelle.
-
ÉconomieEn Ligne 4 jours
Budget 2025 : le gouvernement prévoit de taxer les transports les plus polluants
-
FranceEn Ligne 3 jours
Ouragan Kirk : la France se prépare à des vents violents et des intempéries la semaine prochaine
-
ÉconomieEn Ligne 6 jours
Casino : 21 magasins dans toute la France vont mettre la clef sous la porte
-
FranceEn Ligne 5 jours
Michel Barnier annonce cinq chantiers clés dans son discours de politique générale
-
EuropeEn Ligne 6 jours
Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe
-
ÉconomieEn Ligne 4 jours
La Cour des comptes suggère de supprimer 100 000 emplois dans les collectivités locales
-
MondeEn Ligne 5 jours
Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente
-
SportsEn Ligne 4 jours
Ligue des Champions : Le LOSC renverse le Real Madrid dans un exploit légendaire