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A la barre, des secouristes expliquent que George Floyd était mort à leur arrivée

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Le premier ambulancier arrivé pour secourir l’Afro-Américain George Floyd a raconté jeudi devant le tribunal de Minneapolis l’avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers « sur lui ».

« Quand je suis arrivé, il était mort, et quand je l’ai déposé à l’hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque », a déclaré Derek Smith au quatrième jour du procès pour meurtre du policier blanc Derek Chauvin.

Le 25 mai, dans cette grande ville du nord des Etats-Unis, quatre agents ont voulu interpeller le quadragénaire noir soupçonné d’avoir écoulé un faux billet dans une épicerie. Pour le maîtriser, ils l’ont plaqué au sol, menotté, et se sont appuyés sur lui pendant plus de neuf minutes.

Le plus expérimenté d’entre eux, Derek Chauvin, 45 ans dont 19 au service de la police de Minneapolis, a maintenu son genou sur le cou de George Floyd même une fois celui-ci évanoui, et jusqu’à l’arrivée d’une ambulance.

« Les agents étaient toujours sur lui quand je me suis approché », a raconté le secouriste Derek Smith, qui a immédiatement cherché le pouls de l’Afro-Américain au niveau de l’artère carotide. « Je n’en ai pas trouvé, j’ai pensé que le patient était mort. »

Une fois dans l’ambulance, une machine a confirmé que son rythme cardiaque était « plat », a ajouté son collègue Zachary Bravinder. « Cela veut dire que le coeur ne pompait pas de sang, ce n’est pas bon signe… »

Les deux hommes ont essayé de le ressusciter. « C’était un être humain, j’ai essayé de lui donner une seconde chance », a expliqué Derek Smith. Mais leurs efforts sont restés vains.

« Opiacés »

Derek Chauvin, qui encourt 40 ans de prison, plaide non coupable dans ce dossier qui a suscité des manifestations géantes contre le racisme et les violences policières de New York à Seattle, mais aussi Tokyo, Paris ou Sydney.

Son avocat, Eric Nelson, assure qu’il n’a pas causé la mort de George Floyd et que ce dernier a succombé à une overdose. L’autopsie officielle a bien retrouvé des traces de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse, dans le corps de l’Afro-Américain mais a identifié « la compression du cou » comme cause du décès.

Des experts médicaux seront convoqués pour en débattre, mais dès jeudi, l’avocat du policier a cherché à étayer sa thèse lors de l’audition de Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui a entretenu une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort.

Très émue, cette mère de deux enfants a dépeint un homme « plein d’énergie », « doux » avec qui la vie était « une aventure » avant d’évoquer avec pudeur leur consommation de drogues.

« C’est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu’ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c’était au cou, lui au dos… », a-t-elle simplement expliqué.

 « Brutalité »

Me Eric Nelson l’a alors assaillie de questions sur la nature des drogues consommées, sur les effets de certaines pilules et sur un séjour à l’hôpital de George Floyd, début mars dernier, pour overdose.

Il a également souligné que le couple avait parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L’un d’eux, Morries Hall, a déposé un recours pour éviter de témoigner au procès.

La stratégie de Me Nelson a suscité le courroux de la famille Floyd qui a dénoncé « une tactique facile quand les faits sont contre vous ».

« Des dizaines de milliers d’Américains luttent contre l’auto-médication et une addiction aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité », ont écrit leurs avocats dans un communiqué, en se disant confiants dans la capacité des jurés à « passer outre ».

L’avocat de la défense s’est fait tout aussi combattif face au dernier témoin appelé à la barre jeudi: un officier de police, tout juste retraité qui, le 25 mai, a lancé l’enquête interne sur la mort de George Floyd.

Me Nelson a levé plusieurs « objections » pour empêcher David Ploeger de répondre, notamment quand l’accusation lui a demandé s’il pensait que les agents auraient dû relâcher plus tôt leur pression.

Le juge l’a malgré tout autorisé à répondre. Et il fut très clair: « quand M. Floyd n’opposait plus aucune résistance, les agents auraient pu cesser de le maintenir ».

Le procès de Derek Chauvin doit durer jusqu’à la fin avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois ex-collègues seront jugés en août pour « complicité de meurtre ».

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Europe

Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

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Guerre en Ukraine : des troupes britanniques bientôt envoyées sur le front ?

Le Royaume-Uni envisage sérieusement de déployer ses forces armées en Ukraine pour soutenir la sécurité de l’Europe, une décision qui pourrait marquer un tournant dans le conflit.

L’annonce faite par le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le 16 février dernier, dans les colonnes de The Telegraph, souligne une volonté claire de participer activement à la défense de l’Ukraine. En effet, Starmer a déclaré que le Royaume-Uni est prêt à assumer un rôle de leader dans l’établissement de garanties de sécurité pour l’Ukraine, ce qui inclut potentiellement l’envoi de troupes sur le terrain. Cette position reflète une prise de conscience croissante des enjeux sécuritaires à l’échelle continentale. Le Premier ministre a souligné que cette décision n’est pas prise à la légère, évoquant la lourde responsabilité de mettre en danger des soldats britanniques pour la cause ukrainienne.

L’engagement du Royaume-Uni ne se limite pas à la rhétorique. Le gouvernement a déjà confirmé un soutien financier substantiel à l’armée ukrainienne, avec une promesse de 3,6 milliards d’euros par an jusqu’en 2030 au moins. Cette aide financière témoigne de la volonté britannique de contribuer de manière tangible à la résilience ukrainienne face à l’agression russe.

Dans la foulée de cette déclaration britannique, la Suède a également indiqué qu’elle n’exclut pas l’envoi de soldats de maintien de la paix en Ukraine une fois qu’une paix juste et durable sera établie. La ministre des Affaires étrangères suédoise, Maria Malmer, a souligné l’importance de négocier une paix qui respecte le droit international avant toute intervention militaire. Cette position reflète une approche prudente mais déterminée face aux tensions actuelles.

Ces annonces conjointes du Royaume-Uni et de la Suède illustrent une volonté européenne de ne pas rester passive face à la situation en Ukraine. Elles indiquent une possible évolution des stratégies de sécurité collective, où la présence militaire pourrait devenir un élément clé pour assurer la stabilité régionale. Toutefois, ces décisions soulèvent également des questions sur les implications diplomatiques et les risques associés à une escalade potentielle du conflit.

L’engagement militaire britannique et la position ouverte de la Suède marquent un tournant dans la réponse européenne à la crise ukrainienne, reflétant une détermination à défendre les principes de souveraineté et de sécurité collective.

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Europe

Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension

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Les Etats-Unis mettent la campagne électorale allemande sous tension
Le leader conservateur Friedrich Merz

La campagne électorale allemande atteint son paroxysme avec des tensions exacerbées par le soutien de l’administration Trump à l’extrême droite.

La campagne électorale pour les législatives allemandes du 23 février 2025 est marquée par une polarisation inédite autour de l’immigration, alimentée par l’appui visible de l’administration Trump à l’AfD. Ce climat tendu, qui tranche avec la tradition allemande de dialogue et de compromis, a été mis en lumière lors d’un débat télévisé historique sur RTL-Allemagne, réunissant pour la première fois les quatre principaux candidats à la chancellerie.

La montée en puissance de l’extrême droite allemande, incarnée par l’AfD, s’est accentuée avec les sondages lui promettant la deuxième place avec au moins 20% des voix. Cette position a été renforcée par le soutien explicite de l’entourage du président américain Donald Trump, provoquant une montée de la tension dans les derniers jours de campagne. Le leader conservateur Friedrich Merz, favori pour succéder à Olaf Scholz, a vivement critiqué cette ingérence, refusant toute influence extérieure sur les choix politiques allemands.

Le débat télévisé a été l’occasion pour les candidats de se confronter sur des sujets sensibles, notamment l’immigration, qui domine les discussions électorales. L’intervention du vice-président américain JD Vance à la Conférence sur la Sécurité de Munich, appelant à la levée du « cordon sanitaire » contre l’extrême droite, a été perçue comme une tentative d’ingérence. Cette position a été fermement rejetée par Merz et Scholz, tandis qu’Alice Weidel de l’AfD l’a accueillie avec enthousiasme, soulignant les similitudes entre son programme et celui de Trump.

L’attentat à la voiture-bélier de Munich, récemment attribué à des étrangers, a intensifié le débat sur l’immigration. Weidel a accusé le gouvernement Scholz de négligence face à la sécurité publique, tandis que Merz a promis une révision complète de la politique d’asile. Cette dynamique a été critiquée, notamment pour le rapprochement entre l’AfD et certains conservateurs sur ces questions.

Les réactions des téléspectateurs au débat, selon un sondage RTL-Allemagne, montrent que Merz a été perçu comme le plus convaincant, consolidant ainsi sa position de favori. Scholz, bien que critiqué pour ne pas avoir su inverser la tendance, reste en course, tandis que Weidel a également marqué des points. Le chef de l’institut de sondage Insa, Herrmann Binkert, ne prévoit pas de bouleversements majeurs dans les intentions de vote, laissant présager une coalition complexe post-électorale.

L’ingérence perçue des États-Unis dans la politique allemande soulève des questions sur la souveraineté et l’autonomie des partis traditionnels face à la montée de l’extrême droite, un phénomène qui pourrait redéfinir le paysage politique allemand.

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l’envolée des prix

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Le Japon ouvre ses réserves stratégiques de riz pour enrayer l'envolée des prix

Face à l’augmentation record des coûts alimentaires, le gouvernement japonais a pris la décision sans précédent de puiser dans ses réserves stratégiques de riz, une mesure visant à stabiliser les prix sur le marché intérieur.

Le Japon, connu pour sa culture du riz, a toujours considéré cet aliment comme un pilier de sa sécurité alimentaire. En réponse à des conditions météorologiques défavorables en 2023, la récolte de riz a été considérablement réduite, entraînant une flambée des prix qui s’est prolongée jusqu’à l’été 2024. Malgré une légère reprise de la production l’année suivante, les prix n’ont pas baissé, alimentés par une demande croissante et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.

Le ministère de l’Agriculture, dirigé par le ministre Taku Eto, a donc décidé de libérer 210.000 tonnes de riz, soit environ 3% de la consommation nationale annuelle, pour tenter de maîtriser cette inflation. Cette initiative marque une première dans l’histoire des réserves de riz japonaises, qui ont été créées en 1995 après des pénuries causées par de mauvaises récoltes. Jusqu’à récemment, ces stocks étaient réservés aux situations de catastrophes naturelles ou de pertes de récoltes majeures.

L’analyse des prix montre une augmentation vertigineuse, avec un sac de cinq kilos de riz atteignant 3.688 yens (environ 23 euros) en janvier 2025, soit une hausse de 82% par rapport à l’année précédente. Cette escalade des coûts a des répercussions directes sur les consommateurs, déjà confrontés à une inflation générale de 3% sur les produits non frais.

La décision de puiser dans les réserves stratégiques n’est pas sans risque. Selon Masayuki Ogawa, professeur à l’université d’Utsunomiya, cette action pourrait perturber la stabilité de la production de riz à long terme. De plus, certains producteurs pourraient avoir retenu leurs stocks dans l’espoir de profits plus élevés, une pratique qui pourrait être reconsidérée à la lumière de l’intervention gouvernementale.

Cependant, le gouvernement envisage également d’augmenter les importations de riz, bien que les droits de douane élevés rendent cette option coûteuse. Le riz thaïlandais, par exemple, est considérablement moins cher que son équivalent japonais, ce qui pourrait offrir une alternative viable.

En attendant, les consommateurs cherchent des solutions alternatives. Certains, comme Nami Tanaka, ont commencé à substituer le riz par des produits à base de blé ou de maïs, plus abordables. Cette tendance pourrait s’amplifier si les prix du riz restent élevés, affectant non seulement les habitudes alimentaires mais aussi la culture culinaire japonaise.

Cette intervention gouvernementale souligne l’urgence de stabiliser les marchés alimentaires, tout en mettant en lumière les défis d’une gestion équilibrée des ressources stratégiques dans un contexte économique et environnemental changeant.

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