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Ethiopie: les forces du Tigré ont bombardé Asmara, nouvelle escalade dangereuse

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Le président du Tigré, Debretsion Gebremichael, le 19 février 2020 à Mekele / ©AFPLes autorités de la région dissidente éthiopienne du Tigré ont tiré samedi des roquettes sur la capitale de l’Erythrée frontalière qu’elles accusent de prêter main-forte à l’armée fédérale éthiopienne dans son offensive contre elles, une escalade susceptible de faire dégénérer le conflit.

Le 4 novembre, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale à l’assaut du Tigré, après des mois de tensions croissantes avec les autorités régionales du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF).

Premier ministre depuis 2018, M. Abiy a obtenu l’année suivante le prix Nobel de la paix l’année suivante pour avoir réconcilié l’Ethiopie et l’Erythrée, avec laquelle son pays était à couteaux tirés depuis une guerre meurtrière entre 1998 et 2000, menée alors que le TPLF était le parti tout-puissant à Addis Abeba.

Il a progressivement écarté du pouvoir le TLPF, qui représente la minorité tigréenne (6% de la population) et qui durant presque 30 ans a contrôlé l’appareil politique et sécuritaire éthiopien.

Le TPLF a accusé ces derniers jours le pouvoir d’Asmara, son ennemi juré, de laisser l’armée éthiopienne utiliser son territoire – bordant toute la frontière Nord du Tigré – pour y faire passer ses troupes ou décoller ses avions, et affirme que l’armée érythréenne participe directement à des combats au sol au Tigré.

Dimanche, le président du Tigré, Debretsion Gebremichael, a revendiqué le tir des roquettes qui ont frappé la veille au soir, selon des diplomates basés à Addis Abeba, les abords de l’aéroport d’Asmara.

Aucune information n’était disponible dimanche sur le bilan humain ou des dégâts à Asmara, capitale d’un des Etats les plus fermés au monde, dirigé d’une main de fer par Issaias Afeworki depuis son indépendance de l’Ethiopie en 1993.

« Cible légitime »

« Les forces éthiopiennes utilisent aussi l’aéroport d’Asmara » ce qui en fait « une cible légitime », a justifié dimanche M. Debretsion, répétant que les forces du TPLF « combattent les forces érythréennes depuis quelques jours sur plusieurs fronts » au Tigré.

Les multiples affirmations de l’un et l’autre camp sont invérifiables de source indépendante, en raison du blackout imposé à la région et des restrictions de déplacement des journalistes.

Ces derniers jours, le gouvernement éthiopien a ainsi assuré que les forces du TPLF étaient « à l’agonie » tandis que celles-ci ont affirmé avoir infligé de « lourdes pertes » à l’armée fédérale.

Dimanche, M. Abiy a assuré que les opérations militaires « progressaient bien » et que « l’Ethiopie était plus que capable d'(en) atteindre les objectifs (…) par elle-même ».

Dimanche, des médias d’Etat ont fait état de la prise d’Alamata, localité du Sud-Est du Tigré, à 180 km de route au sud de la capitale régionale Mekele.

Les tirs contre Asmara marquent une nouvelle escalade dans le conflit.

Les autorités du Tigré souhaitent « l’internationalisation de la guerre », explique à l’AFP Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po, afin de faire intervenir la communauté internationale tout en créant un sentiment nationaliste en Ethiopie qui leur serait favorable.

« Une implication de l’Erythrée permet aussi de justifier par avance le coût de la guerre pour la population civile » au Tigré, ajoute ce spécialiste de l’Afrique.

Samedi, le TPLF avait déjà revendiqué le tir de « missiles » contre deux aéroports de la région voisine de l’Amhara, également utilisés selon lui par l’aviation militaire éthiopienne.

Les tirs vers l’Amhara et l’Erythrée, montrent la capacité du TPLF à porter les hostilités loin de son fief. Ce, alors que le général Berhanu Jula, chef d’état-major de l’armée fédérale, avait assuré au début de l’offensive que « la guerre ne gagnerait pas le centre du pays » et « se terminerait » au Tigré.

En outre, même si le TPLF assure que « le conflit ne concerne pas les civils amhara », de vieux différends territoriaux opposent les Amharas, deuxième groupe ethnique du pays, et les Tigréens. Et des milliers de miliciens amhara ont déjà rejoint le Tigré pour appuyer l’armée fédérale éthiopienne.

D’où les craintes croissantes de nombreux observateurs que ce conflit entraîne l’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique (100 millions d’habitants) et mosaïque de peuples, dans une guerre communautaire incontrôlable, mais déstabilise aussi toute la région de la Corne de l’Afrique.

Aucun bilan humain n’est connu dans l’immédiat, mais les analystes s’attendent à un conflit très meurtrier.

De son côté, le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) a dit s’attendre à une vague massive de réfugiés au Soudan voisin, estimant que le conflit risquait de s’intensifier. Près de 25.000 Ethiopiens, hommes, femmes et enfants, ont déjà fui au Soudan les combats au Tigré, selon l’agence officielle soudanaise Suna.

Certains ont retrouvé un camp où ils avaient déjà trouvé refuge 20 ans auparavant pour fuir la famine qui décimait l’Ethiopie.

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La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans

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La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans

Un spécimen de mammouth exceptionnellement bien conservé a été mis au jour en Iakoutie, offrant un aperçu unique sur la vie des mammouths durant le Pléistocène.

La Russie a récemment présenté un spécimen de mammouth remarquablement bien conservé, découvert dans les confins glacés de l’Extrême-Orient russe. Ce mammouth, baptisé « Iana » en référence à la rivière où il fut retrouvé, a été exposé à l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, suscitant un intérêt scientifique international.

La carcasse de ce mammouth femelle, estimée à plus de 50.000 ans, est un trésor pour les paléontologues. Pesant 180 kilogrammes et mesurant environ 120 centimètres de hauteur pour moins de deux mètres de longueur, Iana est considérée comme potentiellement le mammouth le mieux préservé au monde. Sa tête, son tronc, ses oreilles et sa bouche sont intacts, sans signe de déformation ou de dommage notable, une rareté dans le domaine de la paléontologie.

La découverte de Iana a eu lieu cet été dans le cadre de recherches à la station de Batagaïka, un lieu déjà connu pour ses trouvailles préhistoriques. Le permafrost de cette région agit comme une chambre froide naturelle, préservant les restes d’animaux disparus depuis des millénaires. Avant Iana, seulement six carcasses de mammouths avaient été découvertes dans le monde, cinq en Russie et une au Canada, soulignant ainsi l’importance de cette trouvaille.

Les analyses prévues sur Iana permettront d’éclairer plusieurs aspects cruciaux de la vie des mammouths : leur développement, leur adaptation à l’environnement, et les conditions écologiques de l’époque. L’âge exact de Iana, estimé actuellement à environ un an, sera également précisé, offrant des données inestimables sur la croissance et la longévité de ces géants de l’ère glaciaire.

Cette découverte intervient dans un contexte où la région de Iakoutie continue de révéler des vestiges du passé préhistorique, tels que des restes de chevaux et de bisons, ainsi qu’une momie de lemming, soulignant la richesse paléontologique de cette terre gelée.

L’étude de Iana et des autres spécimens découverts dans cette région promet de faire progresser notre compréhension des écosystèmes disparus et des créatures qui les habitaient, contribuant ainsi à l’histoire naturelle de notre planète.

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Trump dit vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour

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Trump dit vouloir "stopper le délire transgenre" dès son premier jour

En prévision de son investiture, Donald Trump annonce des mesures drastiques contre les droits transgenres et l’immigration clandestine.

Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a clairement affiché ses intentions de réformer de manière radicale les politiques en matière de genre et d’immigration. Lors d’un rassemblement à Phoenix, il a détaillé un plan qui, selon ses dires, vise à rétablir l’ordre et la tradition aux États-Unis.

Dans un discours aux allures de manifeste, Trump a exprimé son intention de signer, dès le premier jour de son mandat, des décrets pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Ces mesures incluent l’interdiction des traitements médicaux pour le changement de genre chez les mineurs, l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, et leur bannissement des établissements scolaires. Il a également souligné que sa politique serait basée sur la reconnaissance de deux genres uniquement, homme et femme, excluant toute autre identité de genre.

Le choix de ces actions illustre une volonté manifeste de s’opposer à ce que le camp conservateur perçoit comme une dérive sociétale. En s’attaquant à ce qu’il appelle le « wokisme », Trump entend non seulement s’aligner avec les valeurs traditionnelles de son électorat mais aussi capitaliser sur la polarisation croissante autour des questions identitaires. La rhétorique employée, qui dépeint ces droits comme une menace pour la société, résonne auprès de ceux qui craignent une érosion de leurs valeurs culturelles.

Parallèlement, Trump a réaffirmé sa politique d’immigration stricte, promettant des mesures pour fermer les frontières et expulser les migrants illégaux en masse. Cette promesse s’inscrit dans une continuité avec ses précédentes actions en matière d’immigration, renforçant ainsi son image de protecteur des frontières nationales. En désignant les cartels comme des organisations terroristes étrangères, il cherche à légitimer une approche plus agressive contre la criminalité transfrontalière.

L’engagement de Trump à résoudre rapidement des crises internationales, comme celles en Ukraine et au Moyen-Orient, sans fournir de détails sur les méthodes, souligne une approche qui privilégie l’affirmation de puissance et la résolution rapide, au risque de simplifier des situations complexes.

Enfin, ses menaces envers le canal de Panama, qu’il accuse de ne pas traiter les navires américains de manière équitable, montrent une propension à utiliser la force diplomatique pour défendre les intérêts américains, même si cela implique de remettre en question des accords internationaux établis.

Cet ensemble de promesses dessine un portrait d’un retour à une Amérique où la tradition, l’ordre et la fermeté sont les maîtres mots, visant à rassurer une partie de l’électorat tout en suscitant des inquiétudes quant aux implications pour les droits individuels et les relations internationales.

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Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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