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L’Arménie commence son retrait d’une région avoisinante du Nagorny Karabakh

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De la fumée s'élève d'un village de la région de  Kalbajar, près du Nagorny Karabakh, le 14 novembre 2020 / ©AFPLes forces arméniennes devaient commencer leur retrait dimanche de la région de Kalbajar près du Nagorny Karabakh, dont une partie revient sous le contrôle de l’Azerbaïdjan à la faveur d’un accord de paix, après six semaines de combats meurtriers.

Symbole de ce revers humiliant pour l’Arménie, des habitants des villages locaux ont préféré brûler leurs maisons plutôt que de les voir tomber entre les mains de leur voisin honni, avec lequel Erevan se dispute le contrôle de cette enclave montagneuse du Caucase depuis des décennies.

Samedi, des dizaines de maisons ont été ainsi incendiées par leurs propriétaires dans le village de Charektar, dans la région de Kalbajar, qui était sous contrôle des forces arméniennes depuis une première guerre au début des années 1990 qui avait fait 30.000 morts.

Cette région fait partie du « glacis protecteur » formé par les forces arméniennes autour du Nagorny Karabakh à proprement parler, dont une partie doit également revenir à l’Azerbaïdjan selon les termes de l’accord de paix signé en début de semaine.

Sur les routes, l’AFP a vu de nombreux habitants déménager leurs affaires dans des camions surchargés partant pour l’Arménie. Plusieurs stations hydroélectriques locales ont été démontées et évacuées, l’une d’entre elles incendiée.

L’accord de paix prévoit la présence au Nagorny Karabakh de forces de maintien de la paix russes, qui sont arrivées dès vendredi à Stepanakert, la capitale locale, où elles contrôlaient les abords et la ligne de front tout proche.

En partie défigurée par les roquettes, Stepanakert, qui reste sous contrôle arménien, est vidée de ses habitants. Les autorités locales les ont appelés à rentrer au plus vite mais la quasi-totalité des magasins sont encore fermés.

Les troupes russes sont, elles, bien présentes, à la faveur de l’accord de paix qui prévoit le déploiement de près de 2.000 soldats de Moscou avec des engins blindés et des véhicules spéciaux. Ils contrôlent routes et carrefours, vérifiant les voitures qui passent.

En attendant le déploiement complet des forces russes, et la réouverture du corridor de Latchin, cordon ombilical reliant l’Arménie à l’enclave, la seule voie d’accès au Nagorny Karabakh est la route passant par le nord de l’enclave, par le district de Kalbajar, qui doit être rétrocédé dimanche à l’Azerbaïdjan.

Sur place samedi, nul n’avait la moindre idée précise des modalités de cette rétrocession. Selon des policiers locaux, la route devait être coupée dans la nuit. Les autorités du Karabakh arménien ont assuré qu’elle resterait ouverte. Tandis que des habitants évoquaient l’arrivée des troupes azerbaïdjanaises par hélicoptère.

Précisément le long de cette même route, des soldats russes ont pris position samedi au monastère de Dadivank, fondé au XII-XIIe siècle, dont les autorités arméniennes ont dit craindre qu’il ne soit dégradé ou profané par les forces azerbaïdjanaises.

Samedi soir, d’ultimes célébrations y étaient en cours, tous les objets liturgiques y avaient été enlevés, de même que de précieux khachkars vieux de 800 ans, croix de pierre sculptées typiquement arméniennes. « Je n’ai pas l’intention de partir dimanche », a assuré à l’AFP le père Hovhannes.

A Erevan, les réseaux sociaux bruissent de rumeurs de possibles profanations des lieux de culte arménien par les Azerbaïdjanais. Des images de la façade de la cathédrale de Choucha (Chouchi) dégradées par des tags circulaient samedi sur internet.

L’Arménie a reconnu samedi avoir perdu 2.317 soldats dans le conflit, soit près du double des pertes annoncées jusque là. Le ministère de la Santé a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un bilan définitif, le processus d’échange des corps avec Bakou ne faisant que commencer.

L’Azerbaïdjan pour sa part ne communique pas ses pertes militaires, rapportant simplement que 93 civils ont été tués par les bombardements arméniens, tandis que Erevan compte 50 morts dans les tirs azerbaïdjanais.

Selon le président russe Vladimir Poutine, qui fait office d’arbitre dans la région, les combats ont fait plus de 4.000 morts et 8.000 blessés.

L’annonce de l’accord de paix lundi avait été suivi par des manifestations de colère à Erevan, où des protestataires avaient brièvement investi le siège du gouvernement et le Parlement. L’opposition a exigé la démission du Premier ministre arménien Nikol Pachinian en dénonçant une « trahison ».

Le texte signé entre Erevan et Bakou ne prévoit cependant aucun mécanisme de règlement durable du conflit du Nagorny Karabakh, qui empoisonne la région depuis la chute de l’URSS.

La Turquie, grand soutien de Bakou, a aussi gagné en influence et devra jouer un rôle dans l’observation de l’application du cessez-le-feu, même si les contours de son action restent à définir.

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Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

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Le Portugal, fleuron européen du cannabis médical

Le Portugal se positionne comme un leader européen dans la production de cannabis à usage médical, grâce à des conditions climatiques idéales et une législation avant-gardiste.

Le Portugal émerge comme un acteur clé dans le domaine du cannabis médical en Europe. Grâce à un climat favorable et une réglementation adaptée, le pays attire de nombreuses entreprises pharmaceutiques, se positionnant comme un pionnier sur le marché européen.

Dans la région de Serpa, au sud du Portugal, des ouvriers agricoles récoltent du cannabis destiné à des fins thérapeutiques. José Martins, agronome en charge de cette vaste plantation, souligne que le Portugal bénéficie d’un environnement unique pour cette culture. La région, avec ses collines paisibles et son ensoleillement exceptionnel, offre des conditions idéales pour la croissance du cannabis, réduisant ainsi les coûts énergétiques par rapport aux cultures sous serres.

L’entreprise portugaise FAI Therapeutics, filiale du groupe Iberfar, a investi dans cette filière dès 2022. Cette initiative vise à concurrencer les sociétés étrangères déjà bien implantées dans le pays. Pedro Ferraz da Costa, PDG d’Iberfar, insiste sur la qualité et la sécurité des produits portugais, qui répondent aux exigences internationales grâce à un cadre réglementaire strict mis en place dès 2019.

À Cantanhede, au centre du Portugal, la multinationale canadienne Tilray a établi une importante installation. José Tempero, directeur médical de Tilray, affirme que le Portugal est à l’avant-garde de la production de cannabis médical en Europe. Avec ses serres de 4,4 hectares, Tilray peut produire jusqu’à 27 tonnes de cannabis par an, destinées à divers marchés mondiaux, y compris en Europe, en Amérique latine et en Australie.

Malgré cette expansion, l’accès au cannabis médical pour les patients portugais reste limité. Non remboursé par la sécurité sociale et peu prescrit par les médecins, le cannabis thérapeutique souffre encore d’une certaine stigmatisation. Lara Silva, mère d’une enfant épileptique, témoigne de l’inefficacité du système actuel. Elle doit importer du CBD depuis l’Espagne pour traiter les crises de sa fille, constatant des améliorations significatives.

Le marché mondial du cannabis médical est en pleine croissance, avec une valeur estimée à 16,6 milliards de dollars en 2023, et une projection à plus de 65 milliards en 2030. L’Europe, en particulier, devrait voir sa part du marché bondir de 226 millions de dollars à plus de 1,2 milliard d’ici la fin de la décennie. Le Portugal, avec ses exportations de près de 12 tonnes de produits médicaux à base de cannabis en 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et l’Australie, est bien placé pour capitaliser sur cette tendance.

Cependant, l’acceptation du cannabis médical au Portugal reste un défi. Les patients et les professionnels de santé doivent surmonter les préjugés et les obstacles administratifs pour que cette thérapie devienne une option de traitement reconnue et accessible.

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Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

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Accord UE-Mercosur: von der Leyen veut avancer, un bloc de pays autour de la France entend bloquer

À Montevideo, Ursula von der Leyen tente de faire avancer l’accord UE-Mercosur, mais un front de résistance mené par la France menace de le faire échouer.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur, un projet ambitieux visant à créer un marché de plus de 700 millions de consommateurs, se trouve à un tournant décisif. Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’efforce de finaliser les négociations lors du sommet du Mercosur à Montevideo, une coalition de pays européens, emmenée par la France, s’emploie à bloquer le processus.

Les discussions autour de cet accord, initiées en 1999, ont récemment connu un regain d’intérêt sous l’impulsion de plusieurs pays clés. Le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne notamment, souhaitent conclure avant l’entrée en fonction de Donald Trump, qui menace de renforcer les droits de douane. Le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Omar Paganini, a évoqué des « détails minimes » restant à régler, laissant entendre que l’accord pourrait être scellé dès vendredi. Cependant, la réalité des négociations est plus complexe.

Von der Leyen, optimiste quant à la finalisation de l’accord, a posté sur X : « La ligne d’arrivée est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la. » Pourtant, cette perspective est loin de faire l’unanimité. En France, le président Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition, déclarant que l’accord est « inacceptable en l’état ». Il a réitéré son engagement à défendre la « souveraineté agricole » française, une position soutenue par l’Elysée sur les réseaux sociaux.

Cette opposition n’est pas isolée. La France a réussi à rallier d’autres pays européens à sa cause. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, et l’Italie, par la voix de ses sources gouvernementales, ont également manifesté leur désapprobation. Ces pays exigent des garanties supplémentaires pour protéger leurs secteurs agricoles, craignant une concurrence déloyale de la part des produits sud-américains. Pour bloquer l’accord, il suffirait que la France et trois autres pays représentant plus de 35% de la population de l’UE s’y opposent.

Les défenseurs de l’accord mettent en avant les avantages économiques, notamment pour les exportateurs européens qui pourraient bénéficier de nouveaux débouchés, et l’importance de ne pas laisser le champ libre à la Chine. Toutefois, les critiques, principalement des ONG et des mouvements de gauche, soulignent les risques environnementaux, notamment l’accélération de la déforestation en Amazonie et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace a qualifié le texte de « désastreux » pour l’environnement, privilégiant les profits des entreprises.

En France, les agriculteurs, inquiets de la concurrence que pourrait engendrer cet accord, ont multiplié les manifestations pour exprimer leur désaccord. La tension autour de cet accord illustre les divergences d’intérêts entre les besoins économiques à court terme et les considérations écologiques et sociales à long terme.

L’avenir de l’accord UE-Mercosur dépendra donc non seulement des négociations techniques, mais aussi de la capacité des pays européens à concilier leurs intérêts divergents. La conférence de presse conjointe prévue à l’issue du sommet pourrait apporter des éclaircissements, mais il est clair que la route vers la ratification est encore semée d’embûches.

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