Nous rejoindre sur les réseaux

France

ÉDITO – Le rôle crucial des juges dans la protection de l’État de droit

Article

le

ÉDITO - Le rôle crucial des juges dans la protection de l'État de droit

Yves Marchand, l’ancien député-maire de Sète, connu pour ses analyses socio-politiques pertinentes, a réagi à la décision du Conseil constitutionnel dans un éditorial pour Le Singulier, portant sur la validation de la réforme des retraites.

Des Juges.

Au Conseil Constitutionnel, on décide de la validité de la loi au regard de l’acte fondateur de la Cinquième République. Adopté par la nation le 28 septembre 1958 par 75% des voix. Et de rien d’autre.

La loi proposée doit être conforme au pacte national. Au Conseil, on fait du droit, pas de la politique. Ni plus, ni moins. Et les juges statuent en dernier ressort. Personne ne peut réviser leur choix. C’est dire combien leur responsabilité est lourde. Non pour se substituer aux élus, seuls habilités à voter la loi, mais pour contrôler que la loi votée par les élus n’est pas scélérate. Nul ne veut revivre la révolution de juillet 1830.

En l’absence de juges pour sanctionner les ordonnances du roi, il a suffi de trois jours pour tacher de sang le drapeau de la liberté. Personne ne veut que ça recommence. Du moins, on veut le croire.

Le Conseil Constitutionnel est là pour anticiper les dérives du pouvoir et éviter leurs conséquences révolutionnaires. Il veille à ce que le législateur respecte la Constitution, garantie de la démocratie et garantie de la liberté. Son rôle est donc de sanctionner le législateur hors la loi et de confirmer la validité du texte qui se soumet au pacte constitutionnel. C’est ce que l’on appelle l’État de droit.

Aussi bien l’essentiel de la loi sur le report de l’âge de la retraite à 64 ans a-t-il été considéré comme conforme à notre Constitution et le projet de Référendum d’initiative populaire sollicité par un certain nombre de parlementaires pour faire abolir ce report d’âge voté par le Parlement, jugé non conforme aux exigences posées par l’article 11 de la Constitution. Rideau.

Il n’en faut, semble-t-il, pas plus pour que se déchaînent les fomenteurs de troubles, trop lâches hier pour voter la censure du gouvernement, mais assez hypocrites aujourd’hui pour se draper dans un costume de tribun mal taillé et défendre un peuple qu’ils ont abandonné pour la seule défense de leur intérêt personnel.

Attitude entretenue par ceux, journalistes et commentateurs qui, comme pour entretenir la discorde, parlent de victoire d’un camp contre l’autre alors qu’il ne s’agit que d’application de la loi. Un jugement renvoie les parties à un texte considéré comme le patrimoine commun de la nation. Il est pacificateur.

Son interprétation politique est subversive. Elle vise à détruire l’État de droit. État de droit contre échauffourées et mouvements de rues, faire taire la loi et donner libre cours à la violence, un débat qui nous renvoie à la question de savoir quand le terrorisme devient légitime.

La réponse est pourtant simple : jamais quand les lois de la République s’appliquent dans le respect de la Constitution. Aujourd’hui, ce qu’il faut sauver, c’est l’État de droit.

2 Commentaires

1 Commentaire

  1. BENVENUTI André

    15 avril 2023 at 11 h 49 min

    Je ne suis pas rendu à SETE en 1958 pour voter cette Constitution à cause notamment de la composition du Conseil Constitutionnel .Ces gens, nommés par le pouvoir politique et qui imposent leurs jugements à toute la Nation,cela me paraissait anti démocratique.J’eusse préféré un Conseil composé de représentants élus issus de l’Assemblée Nationale ,du Sénat et du Conseil Economique et Social soit par tirage au sort ,soit par critère d’âge..Ils éliraient pour 4 ou 5 ans un Président (ou une Présidente) qui aurait double voix en cas de bloquage.Mais il fallait « caser » les anciens Présidents René COTY et Vincent AURIOL alors on a choisi cette formule…On a toujours tort d’avoir raison trop tôt!

  2. Bricks

    15 avril 2023 at 19 h 10 min

    Toute loi a un aspect politique et la loi constitutionnelle (d’ailleurs modifiée X fois)n’échappe pas à la règle. Il n’empêche qu’elle a été adoptée à l’origine par les 3/4 des électeurs et est devenu le socle de notre vie démocratique. Il est scandaleux que des représentants de la nation ne respecte pas les décisions du conseil constitutionnel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

France

TV : Hanouna accuse l’Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

Article

le

TV : Hanouna accuse l'Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

Lors de la rentrée télévisée de « Touche pas à mon poste » (TPMP), l’animateur Cyril Hanouna a ouvertement critiqué l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, l’accusant de harcèlement. Cette sortie intervient six mois avant le retrait prévu de la chaîne C8 de la TNT, une décision controversée qui met en lumière les tensions croissantes entre la chaîne et le régulateur.

Lors de cette première émission de la saison, Hanouna, âgé de 49 ans, a exprimé sa colère contre la décision de l’Arcom, qui a annoncé que C8 ne serait pas reconduite sur la TNT après le 28 février 2024. Il a affirmé que la chaîne compte faire appel pour renverser cette décision, bien que la notification officielle n’ait pas encore été envoyée au groupe Canal+, propriétaire de C8.

Dans une séquence parodique, Hanouna a chanté en référence à l’Arcom, déclarant que sans ce régulateur, « plus de problème ». Cependant, il n’a pas précisé les alternatives envisagées par la chaîne après le départ de la TNT.

C8, qui appartient au groupe Canal+, fait face à une situation délicate. En huit ans, la chaîne a accumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de son animateur vedette, ce qui a contribué à la décision de l’Arcom de ne pas renouveler sa fréquence. Néanmoins, Canal+ conserve d’autres chaînes sur la TNT, notamment Canal+, CNews, et CStar.

Cyril Hanouna, vêtu comme Céline Dion, a ensuite enchaîné avec une interprétation parodique de « L’Hymne à l’amour », avant de rejoindre le plateau en moto, marquant le ton souvent provocateur de l’émission. Il a profité de l’occasion pour dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression, affirmant que la suppression de C8 est une décision prise uniquement en raison de son animosité avec l’Arcom.

Dans un ton plus grave, il a annoncé son intention de saisir la justice pour harcèlement, affirmant que l’Arcom le cible personnellement, ce qui engendre des messages de haine sur les réseaux sociaux. Hanouna a également exprimé son inquiétude pour les 400 employés de C8 et de sa société de production H2O, qui pourraient perdre leur emploi si la chaîne venait à disparaître de la TNT.

Enfin, Hanouna a reconnu certains de ses excès en direct, tout en défendant les contributions positives de son émission. La décision de l’Arcom et son impact potentiel sur C8 soulèvent des questions sur la liberté d’expression et la responsabilité des médias dans le paysage audiovisuel français.

Lire Plus

France

Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

Article

le

Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

Avec une boule au ventre, 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école ce lundi, alors que les réformes éducatives en cours restent en suspens, dans l’attente d’un nouveau gouvernement.

Alors que la cloche de la rentrée sonne pour des millions d’écoliers, collégiens, et lycéens, l’atmosphère est marquée par une combinaison de nervosité et de questionnements. Pour Julie, mère d’une élève en Terminale, l’année s’annonce sous le signe de l’angoisse avec l’épreuve de Parcoursup en perspective, un stress partagé par de nombreuses familles.

Nicole Belloubet, pour ce qui pourrait être sa seule rentrée en tant que ministre de l’Éducation, respectera la tradition en visitant plusieurs écoles, soulignant que « les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu pour l’école, ni un temps mort ». De son côté, Gabriel Attal, également présent sur le terrain, lancera une nouvelle campagne nationale contre le harcèlement scolaire.

Cependant, derrière ces gestes symboliques se cache une inquiétude plus profonde parmi les enseignants. Confrontés à une « cacophonie » sur les réformes comme les controversés « groupes de niveau », ils doivent également faire face à une crise persistante de recrutement, avec plus de 3.000 postes non pourvus, tant dans l’enseignement public que privé.

Le début de cette année scolaire pourrait bien marquer un tournant, alors que l’école se trouve « à un point de bascule » selon les syndicats. La mise en place des « groupes de besoins », initialement appelés « groupes de niveau », en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et 5e, suscite une controverse. Ces groupes, censés s’étendre aux classes de 4e et 3e l’an prochain, ont été l’une des mesures phares du « choc des savoirs » voulu par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Mais leur mise en œuvre, prônée avec « souplesse et pragmatisme » par Nicole Belloubet, est critiquée pour son manque de clarté et ses risques d’échec pédagogique.

En parallèle, les expérimentations comme la « pause numérique » dans 180 collèges et la « tenue unique » dans près d’une centaine d’établissements ajoutent au scepticisme ambiant. La « pause numérique », en particulier, impose aux collégiens de laisser leurs téléphones à l’entrée de l’établissement, une mesure qui suscite des interrogations quant à son efficacité et sa nécessité, alors que l’utilisation des téléphones est déjà réglementée depuis 2018.

Les enseignants, représentés par des syndicats comme le Snes-FSU et la CFDT Éducation, expriment leurs craintes quant à l’impact de ces réformes dans un contexte politique incertain. Selon eux, certaines « urgences structurelles », comme le manque de professeurs, pourraient être ignorées, accentuant ainsi les difficultés du système éducatif. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, prédit même que « certainement pas un professeur de français et de maths » ne sera présent « devant chaque groupe » dans les classes concernées.

En toile de fond, la réforme du brevet, un autre sujet délicat, reste en suspens. Le projet de Gabriel Attal de rendre son obtention obligatoire pour passer en seconde a été gelé, laissant planer le doute sur les conditions d’examen pour les élèves de 3e cette année.

Face à ces défis, cette rentrée 2024-2025 s’annonce sous haute tension, entre réformes en suspens, crise politique et incertitudes pour l’avenir de l’éducation en France.

Lire Plus

Économie

L’inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

Article

le

L'inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

L’inflation en France a chuté à 1,9 %, marquant une baisse significative pour la première fois depuis 2021, selon les derniers chiffres de l’Insee. Cette diminution est principalement due à la baisse des coûts de l’énergie, bien que certains produits continuent de voir leurs prix augmenter.

L’Insee a annoncé que l’inflation en France avait atteint 1,9 %, passant pour la première fois sous le seuil symbolique des 2 % depuis 2021. Ce recul notable s’explique en grande partie par une baisse marquée des prix de l’énergie, qui a contribué à ralentir l’augmentation globale des prix à un rythme plus rapide que prévu. Selon les statisticiens, ce ralentissement des prix énergétiques, en particulier ceux de l’électricité, du gazole et de l’essence, a été déterminant dans cette tendance.

Cependant, tous les secteurs ne suivent pas cette trajectoire descendante. Les prix des denrées alimentaires et des produits manufacturés continuent de grimper, ce qui maintient une pression sur les budgets des ménages. Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, a confirmé que bien que l’ère de l’hyperinflation semble être derrière nous, les consommateurs ne perçoivent pas encore cette amélioration de manière significative dans leur panier. Il ajoute que les prix devraient continuer à baisser progressivement, mais qu’ils ne retrouveront probablement pas les niveaux antérieurs, en raison notamment de la nécessité de compenser les augmentations salariales.

Cette baisse de l’inflation, bien qu’anticipée par les experts, arrive plus tôt que prévu. La Banque de France avait initialement prévu que l’inflation repasserait sous la barre des 2 % au début de 2025, avec une baisse plus marquée au cours de l’année. Cependant, cette tendance s’est manifestée dès 2024, malgré des hausses ponctuelles des prix, notamment dans les services de transport, probablement en lien avec les préparatifs des Jeux Olympiques.

L’évolution positive de l’inflation est une nouvelle encourageante pour l’économie française, même si la baisse des prix ne se traduit pas uniformément dans tous les secteurs. Les prochains mois seront décisifs pour observer si cette tendance se maintient et si elle apportera un soulagement tangible aux consommateurs.

Lire Plus

Les + Lus