France
Collision de Millas: la conductrice du bus condamnée à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis
« On est venus ici pour entendre le mot coupable »: cinq ans après la collision mortelle entre un car scolaire et un TER à Millas, la condamnation de la conductrice du bus à un an de prison ferme constitue un soulagement pour les parties civiles.
« Ce qu’on voulait entendre, on l’a entendu, c’est le mot coupable », a réagi Stéphan Mathieu, le père d’une des adolescentes décédées dans cet accident, avec cinq autres camarades, au passage à niveau de Millas, dans les Pyrénées-Orientales, le 14 décembre 2017.
« Je suis soulagé que ça se termine » même si la décision ne comporte « pas de surprise », a-t-il ajouté, à Marseille, aussitôt après le prononcé du jugement par le tribunal de la ville. Mais pour lui le détail de la peine n’était « pas le plus important », la conductrice était « déjà dans sa propre prison ».
Les avocats de Nadine Oliveira, 53 ans, jugée pour « homicides et blessures involontaires » après cet accident qui avait aussi fait 17 blessés, avaient demandé la relaxe de leur cliente, hospitalisée depuis le 22 septembre et absente à l’audience vendredi. Ils ont aussitôt annoncé leur intention de faire appel.
« On a un peu l’impression que nous ne sommes pas tout à fait dans un état de droit », a fustigé l’un des avocats de la prévenue, Me Louis Fagniez, mettant en cause l’impartialité du tribunal, notamment dans la désignation des experts ferroviaires.
Condamnée à cinq ans de prison ferme, dont quatre avec sursis simple, la conductrice du bus exécutera sa peine à domicile, sous bracelet électronique, a précisé la présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Céline Ballerini.
Cette année ferme a été décidée par la présidente du tribunal « pour tenir compte de la dimension punitive » que doit comporter la peine face aux « conséquences irréversibles » des faits, a expliqué la magistrate, dans la salle des procès hors normes du tribunal judiciaire de Marseille, seule ville avec Paris à accueillir un pôle spécialisé dans les accidents collectifs.
« Une peine dérisoire »
« Pour moi c’est une décision sans surprise, elle est déclarée coupable, c’est ça le plus important », a réagi Me Gérard Chemla, avocat d’une quarantaine de parties civiles, en saluant une peine « adaptée » et « mesurée »: « Le tribunal est conscient de la façon dont elle a mal vécu l’audience et des désordres que cela a entraînés pour elle ».
Jeudi 22 septembre, quatre jours à peine après l’ouverture de son procès, Nadine Oliveira s’était effondrée à la barre avant d’être évacuée par les marins-pompiers. Elle est toujours hospitalisée depuis, en psychiatrie, à Marseille.
Le tribunal a également décidé l’annulation des permis de conduire de Mme Oliveira, avec interdiction de les repasser pendant cinq ans. De même il lui est interdit « à titre définitif » d’exercer toute fonction dans le domaine des transports.
A Perpignan, où soixante-dix personnes, soit la quasi-totalité des parties civiles, ont assisté à la retransmission du délibéré en direct au palais de justice, Fabien Bourgeonnier, père d’un des enfants décédés, s’est dit « très content que la présidente ait suivi les réquisitions du procureur ». « En tant que parent, j’aurais préféré qu’elle prenne prison à vie, mais cela n’aurait pas ramené mon enfant », a concédé le président de l’association « à la mémoire de nos anges ».
Fustigeant « une peine dérisoire », Me Corinne Serfati, avocate de la famille de Yonas Alquier, l’un des collégiens morts dans l’accident, a estimé que ses clients étaient « décus » mais aussi « apaisés de voir la conductrice reconnue seule coupable ».
Lors du procès, dans un réquisitoire équilibré, le procureur Michel Sastre avait rappelé que des « vies d’enfants ont été ôtées, (…) des familles anéanties », et que pour les victimes, c’est bien la « perpétuité » qui leur a été infligée.
Avant le drame, Nadine Oliveira avait emprunté ce passage à niveau N.25 presque 400 fois, et elle ne l’avait jamais vu fermé. Pendant l’enquête comme à l’audience, elle a toujours soutenu que les barrières étaient ouvertes le jour du drame, malgré les expertises et certains témoignages, notamment celui d’une jeune fille assise à l’avant du car.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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