Nous rejoindre sur les réseaux

Planète

Deux-Sèvres: la lutte contre les « bassines » s’inscrit dans la durée

Article

le

deux-sevres:-la-lutte-contre-les-« bassines »-s’inscrit-dans-la-duree

Des tours en bois, façon « village gaulois », pour « ancrer la lutte » sur le terrain: les opposants aux réserves d’eau à usage agricole dans les Deux-Sèvres ont pris racine à Sainte-Soline au terme de deux jours de mobilisation.

Après une manifestation de plusieurs milliers de personnes samedi, et de violents heurts avec les forces de l’ordre, une partie des militants sont restés dimanche à proximité du chantier, interdit d’accès par quelque 1.500 gendarmes.

Le collectif anti-bassines, surnom donné à ces retenues, occupe un terrain prêté jusqu’au 19 mai par un agriculteur opposé au projet.

« On a bien l’intention d’en faire l’usage. Ce sera le point de départ de tout un tas d’actions de harcèlement qui vont être menées si les travaux venaient à continuer », a déclaré Julien Le Guet, porte-parole du collectif.

« On attend urgemment un signe de l’Etat et clairement, si dans les jours qui viennent, on n’a pas une annonce d’un moratoire, une remise à plat du projet, on déclenche le dispositif », a-t-il ajouté.

Pour l’heure, les opposants ont pris racine en édifiant des tours de guet.

« On construit une vigie pour ancrer la lutte sur ce terrain, pour être en capacité de voir venir l’ennemi », a déclaré David, paysan boulanger de 43 ans ayant requis à l’anonymat, en renvoyant à « l’imaginaire collectif » du « village de Gaulois ».

« Cette vigie se transformera en fortin et de façon permanente si le chantier des bassines reprend à Sainte-Soline (…) On est sur la base arrière de la zone à défendre », a-t-il assuré.

« Accaparement »

Samedi, 4.000 personnes selon les autorités, 7.000 selon les organisateurs s’étaient réunies à Sainte-Soline, à l’est de Niort, pour protester contre la réserve d’eau en construction, l’une des 16 prévues dans le département.

Le projet a été élaboré par un groupement de 400 agriculteurs dans le but de réduire leurs prélèvements d’eau pour l’irrigation durant l’été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver.

Ces retenues dont la capacité atteint 650.000 mètres cubes – l’équivalent de 260 piscines olympiques – sont dénoncées par leurs détracteurs comme un « accaparement de l’eau » par l’agro-industrie, celle du maïs particulièrement, doublé d’une aberration écologique à l’heure du réchauffement climatique.

Des heurts violents ont éclaté samedi avec les 1.500 gendarmes mobilisés quand des manifestants ont voulu pénétrer sur le chantier, interdit d’accès. Une partie d’entre eux y sont parvenus avant d’être repoussés.

Une soixantaine de gendarmes selon le ministère de l’Intérieur, dont un a été hospitalisé, et une cinquantaine de manifestants selon les organisateurs de la manifestation, dont cinq hospitalisés, ont été blessés dans ces violences attribuées par la préfecture du département à des militants radicaux.

« Une journée historique », selon le collectif « Bassines non merci », tandis que la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, parlait de « succès » pour les forces de l’ordre.

« Intérêt général »

Dimanche, le dispositif de gendarmerie a été maintenu mais aucune nouvelle tentative d’intrusion n’a eu lieu.

Des militants cagoulés, en bleu de travail et équipés d’une meuleuse, de pelles et de pioches, ont en revanche sectionné une canalisation censée, selon eux, alimenter la future réserve depuis le forage d’un agriculteur partie prenante du projet.

Selon une source proche du dispositif de sécurité, la canalisation en question n’était pas reliée à la bassine mais alimentait la propriété d’un agriculteur faisant de la polyculture.

Ce week-end de mobilisation, après un premier au printemps dans le département, intervient alors que la sécheresse historique de l’été a cristallisé les tensions autour des bassines et, au-delà, des usages de l’eau.

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a défendu dimanche un projet « autorisé » et « d’intérêt général », face auquel les manifestations doivent cesser. « Voir des écologistes aller attaquer des projets qui en réalité permettent de mieux réguler notre consommation d’eau, c’est fou », a estimé le député LR du Lot, Aurélien Pradié.

La députée EELV Sandrine Rousseau, qui a participé à la manifestation de samedi tout comme l’eurodéputé Yannick Jadot, a au contraire apporté son soutien aux « militants qui occupent les terrains (…) pour signifier que ces projets-là nous envoient dans le mur ».

Planète

Climat : l’été 2024, un record historique de chaleur mondiale

Article

le

Climat : l’été 2024, un record historique de chaleur mondiale

L’été 2024 a marqué une nouvelle étape dans la crise climatique, établissant des records de chaleur sur l’ensemble de la planète. Alors que les températures extrêmes, les sécheresses et les inondations se multiplient, les scientifiques tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’été 2024 restera gravé dans les annales comme le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, confirmant une tendance alarmante observée depuis plus d’un an. Les mois de juin à août ont connu des températures moyennes globales sans précédent, battant de nouveaux records. L’observatoire européen Copernicus a ainsi révélé que ces trois mois surpassaient déjà les sommets atteints en 2023, renforçant les inquiétudes des experts sur l’accélération du réchauffement climatique.

Samantha Burgess, cheffe adjointe du service du changement climatique de Copernicus, a souligné l’urgence de la situation. « La planète a connu les mois de juin et d’août les plus chauds jamais enregistrés, ainsi que la journée la plus chaude », a-t-elle déclaré, ajoutant que cette succession de records rend très probable que 2024 devienne l’année la plus chaude de l’histoire moderne, surpassant ainsi 2023.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre : des vagues de chaleur intenses ont frappé des pays comme l’Espagne, le Japon, la Corée ou encore la Chine, où les records de chaleur pour le mois d’août ont été pulvérisés. Même l’Australie, pourtant en plein hiver, a souffert de températures anormalement élevées.

Face à cette situation critique, les climatologues avertissent que sans des mesures drastiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les catastrophes climatiques ne feront que s’intensifier. À l’échelle mondiale, les émissions de CO2 atteignaient environ 57,4 milliards de tonnes en 2022, un chiffre qui n’a pas encore montré de signes clairs de réduction. Cependant, la Chine, premier émetteur mondial, semble amorcer un léger recul de ses émissions en 2024 grâce à une accélération inédite de ses capacités d’énergies renouvelables.

Les impacts dévastateurs du changement climatique se sont multipliés cet été à travers les continents. En Inde, la chaleur étouffante de plus de 45°C a mis à rude épreuve le réseau électrique du pays, ralentissant son économie avant d’être suivie d’inondations meurtrières causées par une mousson particulièrement intense. Aux États-Unis, l’ouest a été ravagé par des incendies alimentés par une végétation asséchée, avec des températures dépassant les 48°C à Las Vegas en juillet. De même, le Maroc a connu une canicule d’une rare violence fin juillet, causant la mort de 21 personnes en seulement 24 heures.

Ces événements climatiques extrêmes soulignent les dangers accrus pour les populations les plus vulnérables. En Europe, une étude récente estime que la chaleur intense a provoqué entre 30 000 et 65 000 décès en 2023, principalement chez les personnes âgées. L’Asie n’a pas été épargnée : le typhon Gaemi, qui a dévasté les Philippines et la Chine en juillet, a été renforcé par le réchauffement climatique, tout comme le typhon Shanshan, qui a provoqué des pluies torrentielles au Japon.

Les chiffres de Copernicus confirment l’ampleur du réchauffement : août 2024 a affiché une température moyenne mondiale de 16,82°C, soit 1,51°C de plus que la période préindustrielle, dépassant ainsi le seuil symbolique de 1,5°C fixé par l’accord de Paris. Depuis 2023, ce seuil a été franchi à de nombreuses reprises, faisant craindre que le réchauffement actuel de 1,2°C ne s’approche dangereusement d’un point de non-retour. Pour autant, ces anomalies doivent persister sur plusieurs décennies avant de considérer que le climat se soit réellement stabilisé à ce niveau.

L’un des principaux moteurs de ces records est l’échauffement inédit des océans, qui absorbent plus de 90 % de l’excès de chaleur généré par les activités humaines. Bien que le phénomène El Niño, qui contribue à accroître les températures, ait pris fin, les océans continuent de maintenir des niveaux de chaleur exceptionnels. Toutefois, l’apparition attendue de La Niña, un phénomène climatique généralement associé à un refroidissement, semble retardée. Les modèles climatiques restent incertains quant à l’évolution de la situation dans les mois à venir.

La fin de l’année 2024 pourrait encore réserver des surprises climatiques. Mais une chose est certaine : l’urgence d’agir pour limiter les impacts du réchauffement global n’a jamais été aussi pressante.

Lire Plus

Planète

L’EPR de Flamanville amorce enfin sa montée en puissance après douze ans de retard

Article

le

L'EPR de Flamanville amorce enfin sa montée en puissance après douze ans de retard

EDF a franchi une étape cruciale en initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire de l’EPR de Flamanville, marquant le début de l’exploitation de ce réacteur, bien que sa connexion au réseau électrique ne soit attendue que d’ici la fin de l’automne 2024.

Après douze ans d’attente et de retards accumulés, l’EPR de Flamanville a enfin entamé son processus de divergence, initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire. EDF a annoncé cette avancée majeure dans une vidéo publiée sur X, quelques heures après avoir reçu l’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour débuter la production des premiers électrons. Cette opération marque la première étape vers la mise en service du réacteur de 1.600 MW, le plus puissant du parc nucléaire français, mais le raccordement au réseau électrique devra encore patienter.

Un programme de tests rigoureux est prévu pour les mois à venir, avec un premier palier de production à 25% de la capacité du réacteur, moment où il sera pour la première fois connecté au réseau national et commencera à fournir de l’électricité. Cette échéance, initialement prévue pour la fin de l’année, a été repoussée à l’automne 2024, en raison des aléas techniques rencontrés durant l’été.

Ce démarrage, bien que retardé, revêt une importance symbolique dans le contexte de la relance du nucléaire décidée par le président Emmanuel Macron, avec la commande de nouveaux réacteurs EPR2. Le chantier de l’EPR de Flamanville a cependant été marqué par de nombreux déboires techniques, ayant multiplié les coûts par quatre, atteignant désormais 13,2 milliards d’euros.

Parallèlement, EDF a révisé à la hausse ses prévisions de production nucléaire pour 2024, estimant désormais entre 340 et 360 TWh, une augmentation soutenue par la meilleure performance des 56 autres réacteurs du parc. Cette révision s’explique par une gestion améliorée des arrêts de tranche et des réparations liées à la corrosion sous contrainte, ainsi qu’un été exempt de conditions climatiques perturbatrices.

Lire Plus

Planète

A69: près de 60 arbres abattus, malgré la présence d’opposants

Article

le

A69: près de 60 arbres abattus, malgré la présence d'opposants

Malgré l’opposition persistante d’activistes écologistes, les travaux de déboisement pour l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres se poursuivent. Une soixantaine d’arbres ont été abattus ce dimanche, provoquant l’indignation et la résistance sur le terrain.

Le chantier controversé de l’autoroute A69 continue de susciter de vives tensions dans le Tarn. Dimanche, environ 60 arbres ont été abattus sur le tracé prévu, malgré la présence de militants opposés à ce projet, certains étant même perchés dans les arbres pour tenter d’empêcher leur abattage. Selon la préfecture, dix arbres restent encore à couper pour achever le déboisement de cette section.

La situation sur le terrain est tendue depuis vendredi, où les forces de l’ordre ont procédé à 17 interpellations après avoir délogé des militants d’un campement situé près du chantier, à Saïx. Malgré cette intervention, quatre opposants persistent, perchés dans les arbres, espérant retarder les opérations.

Ces actes de déboisement interviennent après la levée des restrictions environnementales qui empêchaient Atosca, le concessionnaire de l’A69, d’abattre ces arbres avant fin août. Cependant, des figures du mouvement écologiste, comme Thomas Brail du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), dénoncent ces abattages comme « illégaux », affirmant qu’ils nécessitaient une autorisation spécifique de la Dreal, non obtenue par Atosca.

Des incidents préoccupants se multiplient. À Verfeil, en Haute-Garonne, des militants anti-A69 ont signalé une seconde tentative d’incendie durant la nuit de samedi à dimanche, s’ajoutant à d’autres incidents similaires ces dernières semaines. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour « dégradation de biens par incendie » en réponse à ces attaques répétées.

Le climat de tension croissant autour de ce projet d’infrastructure fait craindre de nouvelles escalades, alors que les militants restent déterminés à s’opposer à la destruction de la forêt et à la progression des travaux.

Lire Plus

Les + Lus