France
Législatives : Macron, en tête, perd sa majorité absolue, poussée du RN
Une victoire au goût de défaite: le camp Macron arrive certes en tête au second tour des élections législatives mais très loin de la majorité absolue face à la forte percée de la gauche unie et aussi du Rassemblement national, selon les estimations.
S’ils sont confirmés, ces résultats inédits sous la 5e République posent la question de la capacité d’Emmanuel Macron à pouvoir gouverner le pays et faire voter les réformes promises.
Deux mois après sa réélection, le chef de l’Etat qui avait exhorté plusieurs fois les Français à lui donner « une majorité forte et claire » n’a pas été entendu. Ces scores interrogent aussi sur la poursuite du bail d’Elisabeth Borne à Matignon: à la recherche d’alliés, M. Macron devra-t-il recomposer du sol au plafond son gouvernement ?
Sans surprise, ce scrutin, le 4e en deux mois après la présidentielle, a été boudé par les Français alors qu’une partie du pays subissait une vague de chaleur inédite. Le taux d’abstention devrait atteindre entre 53,5% et 54%, en hausse de plus d’un point par rapport au premier tour (52,49%), selon les instituts de sondage. Elle n’atteindra toutefois pas le record du second tour de 2017 (57,36%).
Selon les premières estimations, la coalition présidentielle Ensemble!(LREM, MoDem, Agir et Horizons) obtient entre 210 et 240 sièges selon Harris Interactive-Toluna, 210 à 250 sièges selon l’Ifop-Fiducial, 224 selon Ipsos Sopra Steria, 200 à 260 selon Opinionway. Elle serait ainsi loin de son objectif d’atteindre la majorité absolue de 289 députés sur 577, contrairement à 2017, ce qui lui avait permis d’avoir la haute main au Palais Bourbon durant cinq ans.
Le camp Macron devra désormais batailler face à une gauche unie puissante (LFI, PS, EELV et PCF), qui devient la première force d’opposition avec de 150 à 203 députés, selon différents instituts de sondage, 149 selon Ipsos.
Au premier tour, la majorité sortante était arrivée au coude-à-coude – autour de 26% des voix – avec l’alliance de gauche.
Le RN en force
La majorité devra aussi composer avec un Rassemblement national renforcé qui, avec de 67 à 100 sièges selon les estimations, constitue la grande surprise de ce deuxième tour, après une campagne en retrait, effacée par le duel entre le camp Macron et la gauche.
Conséquence, le RN sera en mesure de former facilement un groupe parlementaire, soit au moins 15 députés, ce qui donne davantage de moyens et de temps de parole.
Le parti de Marine Le Pen, réélue dans le Pas-de-Calais, n’y était parvenu qu’une fois dans son histoire, de 1986 à 1988, du temps du Front national, grâce à la proportionnelle.
Au premier tour, il avait totalisé 18,7%, soit 5,5 points de plus qu’en 2017, devant Les Républicains et ses alliés de l’UDI tombés à 11,3%.
Ces derniers, qui représentaient la deuxième force dans l’Assemblée sortante, sont crédités de 30 à 80 députés seulement, selon les différents instituts.
Ministres battus
L’un des enjeux du scrutin est le nombre de ministres qui, parmis les 15 se présentant, devront quitter le gouvernement s’ils sont battus.
Candidate dans le Calvados, la Première ministre Elisabeth Borne serait sortie gagnante de son baptême du feu électoral mais avec le score serré de 53% contre 47% à son jeune adversaire de gauche selon les estimations.
En revanche, la secrétaire d’Etat à la Mer Justine Benin a été battue en Guadeloupe.
D’autres ministres sont menacés, notamment Amélie de Montchalin (Transition écologique), en grand danger dans l’Essonne, comme pour le patron d’En Marche et ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini ou encore pour le ministre délégué à l’Europe Clément Beaune, tous deux à Paris.
La situation pourrait également être compliquée pour deux figures de la macronie: Richard Ferrand, le président de l’Assemblée, et pour Christophe Castaner, le patron des députés Marcheurs, dans son fief des Alpes-de-Haute-Provence.
La Nupes s’est félicitée de ses résultats en outre-mer, huit des neuf candidats soutenus par la coalition de gauche ayant été élus en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, où on a voté dès samedi et qui restent donc majoritairement à gauche.
A noter aussi, l’élection en Polynésie de l’indépendantiste Tematai Le Gayic qui pourrait devenir, à 21 ans, le plus jeune député de l’histoire de la Vème République, sachant qu’il restait en métropole encore deux candidats en lice plus jeunes que lui.
Ce second tour vient clore une longue séquence électorale, ouverte le 10 avril par le premier tour de la présidentielle, qui avait vu la large réélection d’Emmanuel Macron devant Marine Le Pen.
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France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
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