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A Saint-Denis, Luc Pinto Barreto, « dealer de livres », réinvente la librairie

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Il a installé ses livres sur le parvis de la gare de Saint-Denis, l’autodidacte Luc Pinto Barreto, réinvente la librairie pour « ceux qui n’osent pas franchir la porte ». Le « dealer de livres » de Seine-Saint-Denis milite pour la lecture dans un département en manque de libraires.

Entre l’étal de fruits et le vendeur de brochettes, un conteneur couvert de graffitis porte l’inscription en anglais: « Lis plus, apprends plus et change le monde ». Lorsque l’on s’approche d’un peu plus près du caisson métallique coloré, on découvre des portes vitrées au travers desquelles on aperçoit sur des étagères la biographie de Frantz Fanon, une BD sur la Commune de Paris ou encore des ouvrages féministes.

Cette librairie-conteneur appartient à Luc Pinto Barreto, 34 ans. En l’inaugurant il y a trois semaines, il a tourné la page de son quotidien « déprimant » et « frustrant » d’agent de maintenance dans les palaces parisiens.

Son aventure littéraire débute en 2015 avec sa chaîne Youtube sur laquelle il anime une chronique littéraire. Il se présente comme le « dealer de livres », « un nom accrocheur, aux influences hip-hop ».

« De fil en aiguille, l’idée de devenir libraire prend forme mais mon CV ne parlait pas en ma faveur », confie le jeune père de famille ne pouvant se permettre d’entamer une formation sans rémunération. « Le seul moyen d’être libraire était d’ouvrir ma propre librairie ».

Luc Pinto Barreto apprend le métier seul puis effectue un stage à la libraire Folies d’Encre, l’unique de Saint-Denis pourtant troisième commune d’Ile-de-France avec plus de 111.000 habitants.

« L’idée était d’être dans l’espace public, comme les food-truck. Je voulais faire une librairie pour les gens qui ne vont pas en librairie, ceux qui n’osent pas franchir la porte », explique M. Pinto Barreto.

Le Dyonisien a « un coup de cœur » pour le parvis de la gare fréquenté par plus de 90.000 personnes par jour où « la vie et l’énergie débordent ».

Il obtient une autorisation précaire de la mairie pour installer sa table pliante et cohabite avec les vendeurs à la sauvette.

« Surpris » par cette librairie de rue, les passagers et riverains s’arrêtent devant son stand qui affiche en toutes lettres « dealer de livres ». Sur son présentoir, il met en avant des livres « qui nous aide à réfléchir sur la société ou nous-même ». De parents Cap-Verdien et Martiniquais, il « défend » aussi une sélection afro-caribéenne.

« Un pas vers la population »

Quand le froid arrive, il imagine son concept de librairie-conteneur qu’il finance avec ses économies, une cagnotte lancée en ligne et deux subventions pour un coût avoisinant les 33.000 euros.

« Pour aller vers le public, je vais mettre en place des événements pour ne pas être qu’un point de vente mais un lieu de vie, même pour les personnes qui n’achèteraient pas de livres, qu’elles puissent identifier le lieu », expose le libraire.

La municipalité socialiste « salue sa démarche exemplaire » et l’a exempté de loyer pendant trois ans.

« Le conteneur-librairie est un format très créatif » et l’installer « sur la place de la gare est un pas vers la population, pour les habitants de Saint-Denis qui pour une grande partie ne serait pas prête à passer le seuil d’une librairie », affirme Nadège Grosbois, adjointe à la Culture. « J’espère que cela donnera d’autres idées ailleurs en Seine-Saint-Denis », poursuit l’élue.

Car le département avec ses 12 librairies pour 1,6 million d’habitants est le moins bien pourvu de France.

Lucide, Luc Pinto Barreto ne se pose pas en « sauveur » mais en militant de la lecture pour tous. « Je n’ai pas la prétention de dire que si j’ouvre une libraire je vais faire changer les choses mais je n’ai pas envie d’être dans la plainte, j’essaye de faire un petit truc pour améliorer le quotidien des gens », résume le trentenaire.

Sur le parvis de la gare, le libraire assiste fréquemment aux bagarres sans « jamais » avoir eu de désagrément. « Je suis identifié, on me laisse faire », explique M. Pinto Barreto. Bien au contraire, il reçoit « des encouragements », « on me dit +ça fait du bien de voir des livres+ ».

Pour Abdoul Hadi Konaté, agent de sécurité à la gare et père de famille, c’était « une première ». « Il m’a conseillé et j’ai pris des bouquins pour mes trois enfants et moi, pourtant ce n’est pas dans mes habitudes! ».

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TV : Hanouna accuse l’Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

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TV : Hanouna accuse l'Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

Lors de la rentrée télévisée de « Touche pas à mon poste » (TPMP), l’animateur Cyril Hanouna a ouvertement critiqué l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, l’accusant de harcèlement. Cette sortie intervient six mois avant le retrait prévu de la chaîne C8 de la TNT, une décision controversée qui met en lumière les tensions croissantes entre la chaîne et le régulateur.

Lors de cette première émission de la saison, Hanouna, âgé de 49 ans, a exprimé sa colère contre la décision de l’Arcom, qui a annoncé que C8 ne serait pas reconduite sur la TNT après le 28 février 2024. Il a affirmé que la chaîne compte faire appel pour renverser cette décision, bien que la notification officielle n’ait pas encore été envoyée au groupe Canal+, propriétaire de C8.

Dans une séquence parodique, Hanouna a chanté en référence à l’Arcom, déclarant que sans ce régulateur, « plus de problème ». Cependant, il n’a pas précisé les alternatives envisagées par la chaîne après le départ de la TNT.

C8, qui appartient au groupe Canal+, fait face à une situation délicate. En huit ans, la chaîne a accumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de son animateur vedette, ce qui a contribué à la décision de l’Arcom de ne pas renouveler sa fréquence. Néanmoins, Canal+ conserve d’autres chaînes sur la TNT, notamment Canal+, CNews, et CStar.

Cyril Hanouna, vêtu comme Céline Dion, a ensuite enchaîné avec une interprétation parodique de « L’Hymne à l’amour », avant de rejoindre le plateau en moto, marquant le ton souvent provocateur de l’émission. Il a profité de l’occasion pour dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression, affirmant que la suppression de C8 est une décision prise uniquement en raison de son animosité avec l’Arcom.

Dans un ton plus grave, il a annoncé son intention de saisir la justice pour harcèlement, affirmant que l’Arcom le cible personnellement, ce qui engendre des messages de haine sur les réseaux sociaux. Hanouna a également exprimé son inquiétude pour les 400 employés de C8 et de sa société de production H2O, qui pourraient perdre leur emploi si la chaîne venait à disparaître de la TNT.

Enfin, Hanouna a reconnu certains de ses excès en direct, tout en défendant les contributions positives de son émission. La décision de l’Arcom et son impact potentiel sur C8 soulèvent des questions sur la liberté d’expression et la responsabilité des médias dans le paysage audiovisuel français.

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Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

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Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

Avec une boule au ventre, 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école ce lundi, alors que les réformes éducatives en cours restent en suspens, dans l’attente d’un nouveau gouvernement.

Alors que la cloche de la rentrée sonne pour des millions d’écoliers, collégiens, et lycéens, l’atmosphère est marquée par une combinaison de nervosité et de questionnements. Pour Julie, mère d’une élève en Terminale, l’année s’annonce sous le signe de l’angoisse avec l’épreuve de Parcoursup en perspective, un stress partagé par de nombreuses familles.

Nicole Belloubet, pour ce qui pourrait être sa seule rentrée en tant que ministre de l’Éducation, respectera la tradition en visitant plusieurs écoles, soulignant que « les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu pour l’école, ni un temps mort ». De son côté, Gabriel Attal, également présent sur le terrain, lancera une nouvelle campagne nationale contre le harcèlement scolaire.

Cependant, derrière ces gestes symboliques se cache une inquiétude plus profonde parmi les enseignants. Confrontés à une « cacophonie » sur les réformes comme les controversés « groupes de niveau », ils doivent également faire face à une crise persistante de recrutement, avec plus de 3.000 postes non pourvus, tant dans l’enseignement public que privé.

Le début de cette année scolaire pourrait bien marquer un tournant, alors que l’école se trouve « à un point de bascule » selon les syndicats. La mise en place des « groupes de besoins », initialement appelés « groupes de niveau », en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et 5e, suscite une controverse. Ces groupes, censés s’étendre aux classes de 4e et 3e l’an prochain, ont été l’une des mesures phares du « choc des savoirs » voulu par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Mais leur mise en œuvre, prônée avec « souplesse et pragmatisme » par Nicole Belloubet, est critiquée pour son manque de clarté et ses risques d’échec pédagogique.

En parallèle, les expérimentations comme la « pause numérique » dans 180 collèges et la « tenue unique » dans près d’une centaine d’établissements ajoutent au scepticisme ambiant. La « pause numérique », en particulier, impose aux collégiens de laisser leurs téléphones à l’entrée de l’établissement, une mesure qui suscite des interrogations quant à son efficacité et sa nécessité, alors que l’utilisation des téléphones est déjà réglementée depuis 2018.

Les enseignants, représentés par des syndicats comme le Snes-FSU et la CFDT Éducation, expriment leurs craintes quant à l’impact de ces réformes dans un contexte politique incertain. Selon eux, certaines « urgences structurelles », comme le manque de professeurs, pourraient être ignorées, accentuant ainsi les difficultés du système éducatif. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, prédit même que « certainement pas un professeur de français et de maths » ne sera présent « devant chaque groupe » dans les classes concernées.

En toile de fond, la réforme du brevet, un autre sujet délicat, reste en suspens. Le projet de Gabriel Attal de rendre son obtention obligatoire pour passer en seconde a été gelé, laissant planer le doute sur les conditions d’examen pour les élèves de 3e cette année.

Face à ces défis, cette rentrée 2024-2025 s’annonce sous haute tension, entre réformes en suspens, crise politique et incertitudes pour l’avenir de l’éducation en France.

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Économie

L’inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

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L'inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

L’inflation en France a chuté à 1,9 %, marquant une baisse significative pour la première fois depuis 2021, selon les derniers chiffres de l’Insee. Cette diminution est principalement due à la baisse des coûts de l’énergie, bien que certains produits continuent de voir leurs prix augmenter.

L’Insee a annoncé que l’inflation en France avait atteint 1,9 %, passant pour la première fois sous le seuil symbolique des 2 % depuis 2021. Ce recul notable s’explique en grande partie par une baisse marquée des prix de l’énergie, qui a contribué à ralentir l’augmentation globale des prix à un rythme plus rapide que prévu. Selon les statisticiens, ce ralentissement des prix énergétiques, en particulier ceux de l’électricité, du gazole et de l’essence, a été déterminant dans cette tendance.

Cependant, tous les secteurs ne suivent pas cette trajectoire descendante. Les prix des denrées alimentaires et des produits manufacturés continuent de grimper, ce qui maintient une pression sur les budgets des ménages. Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, a confirmé que bien que l’ère de l’hyperinflation semble être derrière nous, les consommateurs ne perçoivent pas encore cette amélioration de manière significative dans leur panier. Il ajoute que les prix devraient continuer à baisser progressivement, mais qu’ils ne retrouveront probablement pas les niveaux antérieurs, en raison notamment de la nécessité de compenser les augmentations salariales.

Cette baisse de l’inflation, bien qu’anticipée par les experts, arrive plus tôt que prévu. La Banque de France avait initialement prévu que l’inflation repasserait sous la barre des 2 % au début de 2025, avec une baisse plus marquée au cours de l’année. Cependant, cette tendance s’est manifestée dès 2024, malgré des hausses ponctuelles des prix, notamment dans les services de transport, probablement en lien avec les préparatifs des Jeux Olympiques.

L’évolution positive de l’inflation est une nouvelle encourageante pour l’économie française, même si la baisse des prix ne se traduit pas uniformément dans tous les secteurs. Les prochains mois seront décisifs pour observer si cette tendance se maintient et si elle apportera un soulagement tangible aux consommateurs.

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