Monde
Virus: mesures drastiques en Angleterre, la Chine teste les 9 millions d’habitants d’une ville
Avec des hôpitaux au bord de la saturation, l’Angleterre a haussé d’un cran lundi ses mesures anti-Covid, au moment où en Chine les autorités lançaient une campagne massive de dépistage dans une importante ville portuaire.
Face à la résurgence inquiétante de la pandémie, en particulier dans le Nord-Ouest, le gouvernement britannique a décidé notamment de fermer les pubs à Liverpool et de réactiver trois hôpitaux de campagne mis en place au printemps et depuis mis en pause.
Le Premier ministre Boris Johnson a présenté un nouveau système d’alerte à trois niveaux, « moyen », « élevé » et « très élevé », censé simplifier à partir de mercredi le patchwork actuel de restrictions pour l’Angleterre. Les autres nations du Royaume Uni sont compétentes pour appliquer leur propre dispositif.
« Chemin étroit »
« Je sais combien c’est difficile mais nous ne pouvons pas laisser tomber le service national de santé quand des vies sont en jeu », a plaidé le Premier ministre conservateur.
« Ce n’est pas comme cela que nous voulons vivre, mais c’est le chemin étroit que nous devons tracer entre les dégâts socio-économiques d’un confinement complet et le coût économique d’une épidémie hors de contrôle », a-t-il justifié.
Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en Angleterre est désormais supérieur à ce qu’il était lorsque le confinement a été décrété fin mars. Dans les régions les plus touchées, dans le Nord-Ouest, les services hospitaliers qui ne sont pas directement chargés de l’épidémie commencent à voir leur fonctionnement affecté.
Pour aider le système de santé à faire face, trois des vastes hôpitaux de campagne mis en place en catastrophe au printemps ont reçu l’instruction « de se mobiliser pendant les prochaines semaines pour être prêts à accueillir des patients si nécessaire », a annoncé le directeur médical du service de santé pour l’Angleterre Stephen Powis.
En Chine, où la pandémie avait largement reflué après y être née à la fin de l’an dernier, la découverte de six cas dans la ville de Quingdao (Est) a poussé les autorités à décréter une campagne massive de dépistage.
Les neuf millions d’habitants de la métropole seront soumis à ces tests dans les cinq jours.
Selon les autorités sanitaires locales, toutes les personnes contaminées semblent avoir un lien avec un hôpital de la ville qui traite des patients du Covid-19. Mais le foyer d’infection n’est pour le moment pas connu.
En Malaisie, de nouvelles restrictions importantes ont été annoncées lundi. Elles seront appliquées à partir de mercredi dans la capitale Kuala Lumpur, l’Etat de Selangor voisin et la capitale administrative Putrajaya, ainsi que dans l’ensemble de l’Etat de Sabah, sur l’île de Bornéo.
Les écoles et les lieux de culte seront fermés et les citoyens seront autorisés à quitter leur domicile seulement pour des tâches essentielles comme pour faire les courses.
Depuis son apparition en Chine, la pandémie a fait au moins 1.075.493 morts dans le monde selon un bilan établi par l’AFP lundi.
« Alerte maximale »
En France, deux nouvelles grandes villes, Toulouse et Montpellier, dans le Sud, vont être placées à partir de mardi en « alerte maximale ».
Le pays est « dans une deuxième vague forte » de l’épidémie et « il ne peut plus y avoir de relâchement », a déclaré lundi le Premier ministre, sans exclure si nécessaire des reconfinements localisés. « Un reconfinement général », dont « les conséquences sont absolument dramatiques », « doit être par tous moyens évité », a précisé Jean Castex.
Les nouvelles contaminations (plus de 16.000 au cours des dernières 24 heures) ne cessent d’augmenter, de même que les admissions en réanimation (1.483 patients dimanche, un record depuis mai).
En revanche, l’Italie, premier pays touché en Europe, envisage d’alléger son protocole sanitaire anti-Covid-19 en réduisant notamment la quarantaine à dix jours.
Au total, plus de 37,4 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués dont au moins 25.827.919 sont guéris, selon un bilan établi par l’AFP lundi.
L’Inde a franchi dimanche le seuil des 7 millions de cas, un chiffre qui se rapproche de celui atteint par les Etats-Unis.
Face à une pandémie d’une telle ampleur, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a jugé inenvisageable de laisser le virus circuler librement dans la société pour que la population accède, comme certains l’ont suggéré, à l’immunité collective.
« Jamais dans l’histoire de la santé publique, l’immunité collective n’a été utilisée comme stratégie pour répondre à une épidémie, et encore moins à une pandémie. C’est scientifiquement et éthiquement problématique », a déclaré son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Laisser libre cours à un virus dangereux dont nous ne comprenons pas tout est tout simplement contraire à l’éthique. Ce n’est pas une option », a-t-il insisté.
Aux Etats-Unis, pays du monde le plus endeuillé avec plus de 214.000 décès et 7,7 millions de cas, le président Donald Trump, 74 ans, s’est déclaré dimanche « immunisé », après avoir été hospitalisé la semaine dernière.
Il entame lundi un marathon de meetings avec l’espoir de rattraper son retard sur Joe Biden d’ici l’élection du 3 novembre.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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